Presse et revues
88 pages
Titre : L'Agriculture pratique des pays chauds : bulletin du Jardin colonial et des jardins d'essai des colonies françaises
Auteur : Jardin d'agronomie tropicale (Paris). Auteur du texte
Auteur : France. Inspection générale de l'agriculture coloniale. Auteur du texte
Éditeur : A. Challamel (Paris)
Éditeur : Société d'éditions géographiques, maritimes et colonialesSociété d'éditions géographiques, maritimes et coloniales (Paris)
Date d'édition : 1912-05-01
Contributeur : Perrier, Edmond (1844-1921). Directeur de publication
Contributeur : Wery, Georges Eugène (1861-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34427633b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 14345 Nombre total de vues : 14345
Description : 01 mai 1912 01 mai 1912
Description : 1912/05/01 (A12,N110)-1912/05/31. 1912/05/01 (A12,N110)-1912/05/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419791g
Source : CIRAD, 2012-231834
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
372 ÉTUDES ET MÉMOIRES
matières étrangères dont on l'on majorée, tandis que si l'opium est
fourni à l'état aqueux, l'expert le plus habile, et le meilleur connais-
seur du produit, peuvent se tromper sur sa pureté.
Falsifications. Au reste, le chapitre des falsifications de l'opium
en Macédoine, aussi bien qu'en Asie Mineure, serait inépuisable,
tant sont variés et nombreux les procédés d'adultérer un article dont
la valeur marchande très élevée stimule l'ingéniosité et l'avidité du
paysan : à tel point qu'en 1906 M. J. Uri Lloyd estimait à 10 0/0
la proportion des opiums fraudés importés à Smyrne et plus ou
moins altérés par l'adjonction de substances diverses 1.
Il y a certains districts où l'on est parvenu à une maîtrise rare
dans cet art de tromper l'acheteur, qui peut se résumer ainsi :
ajouter au produit tout ce qui fait poids en en modifiant au mini-
mum la couleur, l'odeur et la consistance. Paysans et marchands
de l'intérieur s'entendent au mieux à appliquer cette formule.
On a vu déjà que le cultivateur ne résistait pas toujours à la tenta-
tion d'augmenter le produit de sa récolte en raclant d'un peu trop
près le péricarpe : l'opium est ainsi plus lourd, à volume égal, seu-
lement il a un aspect marbré, dû à la présence de débris ligneux.
Mais c'est là une pratique courante, elle n'offre rien de comparable
aux innombrables falsifications qui font entrer dans la composition
de l'opium les produits les plus inattendus, depuis la cite, la dex-
trine, les raisins secs, les pommes de terre, le sucre brûlé, le talc,
la farine, le jaune d'œuf, les pruneaux, les dattes, les graines de
pavot en poudre, le salep, jusqu'à la brique et même la colle de
cordonnier, voire le plâtre et le marbre.
Quant à la terre, elle peut s'y trouver naturellement en faible quan-
tité, si les galettes, ou les pains d'opium ont été mis à sécher à
même le sol ; mais il arrive qu'elle s'y rencontre en quantité infi-
niment plus considérable que ne saurait l'expliquer cette raison plau-
1. Ce mode de correction des produits naturels n'est pas nouveau : au temps de
Pline on mélangeait déjà au suc du pavot le suc de la laitue ou de lachélidoine. Aux
Indes ou en Perse on y incorpore quelquefois de l'huile de lin en quantité excessive
(jusqu'à concurrence de la moitié ou à peu près du poids total) sous prétexte qu'il y
• a, après le racloir du paysan, un peu d'huile destinée à empêcher l'opium d'adhérer
à la lame.
Lors de l'exposition universelle de 1867, M. G. della Suda (Faïk Paclia) publia une
remarquable monographie des opiums turcs, où sont mentionnées très exactement
les falsifications habituelles dont ils sont l'objet.
matières étrangères dont on l'on majorée, tandis que si l'opium est
fourni à l'état aqueux, l'expert le plus habile, et le meilleur connais-
seur du produit, peuvent se tromper sur sa pureté.
Falsifications. Au reste, le chapitre des falsifications de l'opium
en Macédoine, aussi bien qu'en Asie Mineure, serait inépuisable,
tant sont variés et nombreux les procédés d'adultérer un article dont
la valeur marchande très élevée stimule l'ingéniosité et l'avidité du
paysan : à tel point qu'en 1906 M. J. Uri Lloyd estimait à 10 0/0
la proportion des opiums fraudés importés à Smyrne et plus ou
moins altérés par l'adjonction de substances diverses 1.
Il y a certains districts où l'on est parvenu à une maîtrise rare
dans cet art de tromper l'acheteur, qui peut se résumer ainsi :
ajouter au produit tout ce qui fait poids en en modifiant au mini-
mum la couleur, l'odeur et la consistance. Paysans et marchands
de l'intérieur s'entendent au mieux à appliquer cette formule.
On a vu déjà que le cultivateur ne résistait pas toujours à la tenta-
tion d'augmenter le produit de sa récolte en raclant d'un peu trop
près le péricarpe : l'opium est ainsi plus lourd, à volume égal, seu-
lement il a un aspect marbré, dû à la présence de débris ligneux.
Mais c'est là une pratique courante, elle n'offre rien de comparable
aux innombrables falsifications qui font entrer dans la composition
de l'opium les produits les plus inattendus, depuis la cite, la dex-
trine, les raisins secs, les pommes de terre, le sucre brûlé, le talc,
la farine, le jaune d'œuf, les pruneaux, les dattes, les graines de
pavot en poudre, le salep, jusqu'à la brique et même la colle de
cordonnier, voire le plâtre et le marbre.
Quant à la terre, elle peut s'y trouver naturellement en faible quan-
tité, si les galettes, ou les pains d'opium ont été mis à sécher à
même le sol ; mais il arrive qu'elle s'y rencontre en quantité infi-
niment plus considérable que ne saurait l'expliquer cette raison plau-
1. Ce mode de correction des produits naturels n'est pas nouveau : au temps de
Pline on mélangeait déjà au suc du pavot le suc de la laitue ou de lachélidoine. Aux
Indes ou en Perse on y incorpore quelquefois de l'huile de lin en quantité excessive
(jusqu'à concurrence de la moitié ou à peu près du poids total) sous prétexte qu'il y
• a, après le racloir du paysan, un peu d'huile destinée à empêcher l'opium d'adhérer
à la lame.
Lors de l'exposition universelle de 1867, M. G. della Suda (Faïk Paclia) publia une
remarquable monographie des opiums turcs, où sont mentionnées très exactement
les falsifications habituelles dont ils sont l'objet.
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