Presse et revues
34 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-10-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 octobre 1898 05 octobre 1898
Description : 1898/10/05 (A2,N17,T3). 1898/10/05 (A2,N17,T3).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419694c
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LE CAFÉ DE LIBERIA 113
beaucoup à désirer. Cela a contribué à rendre encore plus prononcée la baisse
des prix de ce café, et à augmenter la différence de niveau de ces prix avec
ceux du café Java, qui en qualité de « fancy article » n'a pas eu tant à souffrir
de la baisse générale.
Bientôt, cependant, on a fini par s'apercevoir que si plusieurs plantations pro-
duisaient un café qui donnait lieu à juste titre aux plaintes du consommateur,
d'autres, au contraire, par une manipulation soigneuse, obtenaient, un café Libe-
ria de premier ordre, d'une couleur égale et nette, d'un goût savoureux et d'un
arome agréable.
Les récoltes de ces plantations n'ont pas tardé à atteindre un prix fort au-des-
sus de la moyenne, et depuis quelques mois il s'est produit un accroissement
manifeste dans la demande de ces cafés.
Il s'en est suivi que les planteurs portent de plus en plus leur attention sur la
préparation de leur récolte, ce qui conduira sans doute à une amélioration de la
qualité du café Liberia, en général, et à une supériorité des prix de ce café, com-
parés aux prix du Santos, du Rio et d'autres cafés de même genre.
Extension probable. — On doit donc, d'après cela, s'attendre à une nouvelle
extension des plantations de Liberia, aussitôt que les prix, qú'ont fait baisser les
grandes récoltes du Brésil, se seront rétablis, ce qui aura lieu probablement à
une époque qui ne doit pas être bien éloignée.
Aux prix auxquels sont actuellement cotés les cafés du Brésil, il est impossible
comme tous les renseignements reçus de ce pays tendent à le prouver) de les
produire sans une perte pour les planteurs.
Par suite, l'extension donnée depuis quelque temps aux plantations de café du
Brésil prendra sans doute non seulement fin dans un avenir prochain, mais on
peut même s'attendre à une réduction importante de ces plantations, à moins
qu'une amélioration des prix ne soit amenée par l'augmentation de la consom-
mation.
Cette augmentation rentre d'ailleurs dans la limite des choses possibles, voire
même probables sous certaines conditions.
Un tableau statistique publié dans un des derniers numéros de la Tropische
Agriculture, par Heinrich Semler, nous montre qu'en Belgique la consommation
moyenne par tête est dix fois plus grande qu'en Angleterre et en Autriche-
Hongrie; qu'en Amérique et en Allemagne elle est trois fois plus grande que
dans les pays sus-nommés et deux fois plus grande qu'en France. La consomma-
tion des autres pays d'Europe dont aucune mention n'est faite dans ce tableau,
est tout à fait minime. En Russie, elle esl pour ainsi dire nulle. En Chine et au
Japon, l'usage du café est complètement inconnu.
Serait-il donc impossible aux planteurs de café, réunis en Syndicats, de s'ou-
vrir dans ces immenses régions, par une propagande intelligente et active, un
nouvel et un important débouché pour leurs produits, comme l'ont fait les plan-
teurs de thé, qui ont vu en un laps de quinze ans leur production augmenter
de 86 millions de kilogrammes, sans que les prix aient pour cela baissé?
A part la fertilité du sol, plus grande au Brésil, Java est en outre placée dans
des conditions beaucoup plus favorables que le Brésil pour la production du café;
car non seulement les prix de nos cafés, en raison de leur qualité, sont plus avan-
tageux, mais encore la main-d'œuvre y est généralement plus abondante et sur-
tout d'un prix bien moins élevé, les besoins du cultivateur indigène y étant plus
bornés.
beaucoup à désirer. Cela a contribué à rendre encore plus prononcée la baisse
des prix de ce café, et à augmenter la différence de niveau de ces prix avec
ceux du café Java, qui en qualité de « fancy article » n'a pas eu tant à souffrir
de la baisse générale.
Bientôt, cependant, on a fini par s'apercevoir que si plusieurs plantations pro-
duisaient un café qui donnait lieu à juste titre aux plaintes du consommateur,
d'autres, au contraire, par une manipulation soigneuse, obtenaient, un café Libe-
ria de premier ordre, d'une couleur égale et nette, d'un goût savoureux et d'un
arome agréable.
Les récoltes de ces plantations n'ont pas tardé à atteindre un prix fort au-des-
sus de la moyenne, et depuis quelques mois il s'est produit un accroissement
manifeste dans la demande de ces cafés.
Il s'en est suivi que les planteurs portent de plus en plus leur attention sur la
préparation de leur récolte, ce qui conduira sans doute à une amélioration de la
qualité du café Liberia, en général, et à une supériorité des prix de ce café, com-
parés aux prix du Santos, du Rio et d'autres cafés de même genre.
Extension probable. — On doit donc, d'après cela, s'attendre à une nouvelle
extension des plantations de Liberia, aussitôt que les prix, qú'ont fait baisser les
grandes récoltes du Brésil, se seront rétablis, ce qui aura lieu probablement à
une époque qui ne doit pas être bien éloignée.
Aux prix auxquels sont actuellement cotés les cafés du Brésil, il est impossible
comme tous les renseignements reçus de ce pays tendent à le prouver) de les
produire sans une perte pour les planteurs.
Par suite, l'extension donnée depuis quelque temps aux plantations de café du
Brésil prendra sans doute non seulement fin dans un avenir prochain, mais on
peut même s'attendre à une réduction importante de ces plantations, à moins
qu'une amélioration des prix ne soit amenée par l'augmentation de la consom-
mation.
Cette augmentation rentre d'ailleurs dans la limite des choses possibles, voire
même probables sous certaines conditions.
Un tableau statistique publié dans un des derniers numéros de la Tropische
Agriculture, par Heinrich Semler, nous montre qu'en Belgique la consommation
moyenne par tête est dix fois plus grande qu'en Angleterre et en Autriche-
Hongrie; qu'en Amérique et en Allemagne elle est trois fois plus grande que
dans les pays sus-nommés et deux fois plus grande qu'en France. La consomma-
tion des autres pays d'Europe dont aucune mention n'est faite dans ce tableau,
est tout à fait minime. En Russie, elle esl pour ainsi dire nulle. En Chine et au
Japon, l'usage du café est complètement inconnu.
Serait-il donc impossible aux planteurs de café, réunis en Syndicats, de s'ou-
vrir dans ces immenses régions, par une propagande intelligente et active, un
nouvel et un important débouché pour leurs produits, comme l'ont fait les plan-
teurs de thé, qui ont vu en un laps de quinze ans leur production augmenter
de 86 millions de kilogrammes, sans que les prix aient pour cela baissé?
A part la fertilité du sol, plus grande au Brésil, Java est en outre placée dans
des conditions beaucoup plus favorables que le Brésil pour la production du café;
car non seulement les prix de nos cafés, en raison de leur qualité, sont plus avan-
tageux, mais encore la main-d'œuvre y est généralement plus abondante et sur-
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bornés.
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