Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-10-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 octobre 1898 05 octobre 1898
Description : 1898/10/05 (A2,N17,T3). 1898/10/05 (A2,N17,T3).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419694c
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LE MANIHOT GLAZIOVII 107
Les quelques essais faits à N'Djolé sur quelques Manihot m'ont permis de
conclure que l'arbre était susceptible de fournir un maximum de 500 grammes de
caoutchouc, une telle quantité ne peut s'obtenir qu'en saignant l'arbre très for-
tement, ce qui toujours amène sa mort.
Pour que la plante puisse résister sans souffrir aux incisions faites, le colon
ne peut récolter qu'un maximum de 200 grammes de caoutchouc sur l'arbre
adulte et ce chiffre minime est supérieur malgré cela aux quantités que j'ai
obtenues : de 120 à 150 grammes en moyenne, au moment où l'arbre était encore
en pleine vigueur un peu après sa floraison.
Cette quantité doit être un peu inférieure en saison sèche, à cause du léger
arrêt dans la végétation ; on pourrait au contraire obtenir peut-être un chiffre
un peu plus élevé au moment de la floraison.
M. Chalot, directeur du jardin d'essais, a obtenu aussi de médiocres résul-
tats, et la conclusion de ses expériences, faites presque en même temps que les
miennes, est qu'une exploitation de Manihot ne pouvait être productive au Congo.
Pour qu'un arbre à latex puisse être cultivé, il faut qu'il fournisse une quantité
de caoutchouc que l'on peut évaluer comme il suit : admettons que l'arbre puisse
être incisé la 6e année, et qu'il permette de faire 6 années d'incision en les espa-
çant de façon que l'arbre puisse réparer les désordres causés par les incisions de
l'année précédente; les dépenses effectuées seront sensiblement les suivantes,
pour un hectare qui contient une moyenne de 500 pieds :
Débroussage, frais de plantation, surveillance et entre-
tien pendant cinq ans. 1000 francs.
Extraction du latex, personnel, frais pendant la période
d'incisions. 1000 »
Total 2000 »
Il est à remarquer que, dans cette somme de 2000 francs, ne sont pas compris
les frais du planteur quels qu'ils soient (nourriture, appointements, frais d'ins-
tallation, frais généraux, etc.), ni l'intérêt de l'argent dépensé. En admettant
que le prix du caoutchouc ne revienne pas à plus de 3 francs le kilo au Congo,
il faudrait que la plantation fournisse, pour que le planteur puisse rentrer dans
les dépenses faites, une quantité de 666 kilos de caoutchouc, soit 111 kilos par
année d'incision. Comme les frais du planteur quintuplent la dépense par
hectare, il devrait obtenir 555 kilos par année d'incision, 1 k. 111 par arbre.
Tout arbre quel qu'il soit, et tel est le Manihot, qui donnera une quantité de
caoutchouc inférieure à 1 kilog. ne pourra pas être considéré comme un arbre
susceptible d'être cultivé dans le but de l'extraction du latex. Le colon doit donc
s'abstenir de faire toute plantation de Manihot, jusqu'à ce qu'il ait la certitude
qu'une variété nouvelle produise au moins un kilo de caoutchouc par arbre et
par année d'incision.
Le Kickxia par exemple que l'on avait cru pouvoir fournir de bon caoutchouc
n'a lui-même aucune valeur, non seulement au Congo, mais au Lagos même.
D'après le Dr Preuss, directeur du Jardin d'essais de Victoria (Cameroun), le
latex du Kickxia servirait seulement aux indigènes comme coagulant des autres
latex, et le mélange du latex des lianes et du Kickxia donnerait ce caoutchouc
recherché ; par lui-même le Kickxia n'a donc aucune valeur, le Manihot bien
supérieur à lui ne vaut guère mieux par suite de son faible rendement.
Les quelques essais faits à N'Djolé sur quelques Manihot m'ont permis de
conclure que l'arbre était susceptible de fournir un maximum de 500 grammes de
caoutchouc, une telle quantité ne peut s'obtenir qu'en saignant l'arbre très for-
tement, ce qui toujours amène sa mort.
Pour que la plante puisse résister sans souffrir aux incisions faites, le colon
ne peut récolter qu'un maximum de 200 grammes de caoutchouc sur l'arbre
adulte et ce chiffre minime est supérieur malgré cela aux quantités que j'ai
obtenues : de 120 à 150 grammes en moyenne, au moment où l'arbre était encore
en pleine vigueur un peu après sa floraison.
Cette quantité doit être un peu inférieure en saison sèche, à cause du léger
arrêt dans la végétation ; on pourrait au contraire obtenir peut-être un chiffre
un peu plus élevé au moment de la floraison.
M. Chalot, directeur du jardin d'essais, a obtenu aussi de médiocres résul-
tats, et la conclusion de ses expériences, faites presque en même temps que les
miennes, est qu'une exploitation de Manihot ne pouvait être productive au Congo.
Pour qu'un arbre à latex puisse être cultivé, il faut qu'il fournisse une quantité
de caoutchouc que l'on peut évaluer comme il suit : admettons que l'arbre puisse
être incisé la 6e année, et qu'il permette de faire 6 années d'incision en les espa-
çant de façon que l'arbre puisse réparer les désordres causés par les incisions de
l'année précédente; les dépenses effectuées seront sensiblement les suivantes,
pour un hectare qui contient une moyenne de 500 pieds :
Débroussage, frais de plantation, surveillance et entre-
tien pendant cinq ans. 1000 francs.
Extraction du latex, personnel, frais pendant la période
d'incisions. 1000 »
Total 2000 »
Il est à remarquer que, dans cette somme de 2000 francs, ne sont pas compris
les frais du planteur quels qu'ils soient (nourriture, appointements, frais d'ins-
tallation, frais généraux, etc.), ni l'intérêt de l'argent dépensé. En admettant
que le prix du caoutchouc ne revienne pas à plus de 3 francs le kilo au Congo,
il faudrait que la plantation fournisse, pour que le planteur puisse rentrer dans
les dépenses faites, une quantité de 666 kilos de caoutchouc, soit 111 kilos par
année d'incision. Comme les frais du planteur quintuplent la dépense par
hectare, il devrait obtenir 555 kilos par année d'incision, 1 k. 111 par arbre.
Tout arbre quel qu'il soit, et tel est le Manihot, qui donnera une quantité de
caoutchouc inférieure à 1 kilog. ne pourra pas être considéré comme un arbre
susceptible d'être cultivé dans le but de l'extraction du latex. Le colon doit donc
s'abstenir de faire toute plantation de Manihot, jusqu'à ce qu'il ait la certitude
qu'une variété nouvelle produise au moins un kilo de caoutchouc par arbre et
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n'a lui-même aucune valeur, non seulement au Congo, mais au Lagos même.
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latex du Kickxia servirait seulement aux indigènes comme coagulant des autres
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