Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-09-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 septembre 1898 05 septembre 1898
Description : 1898/09/05 (A2,N16,T3). 1898/09/05 (A2,N16,T3).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419693z
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
CULTURE DU MANIOC 79
moussache, fécule surfine, qui peut remplacer la poudre de. riz une fois qu'on l'a
parfumée. La pulpe qui reste est séchée au soleil et broyée encore. C'est le couac
ou farine des Antilles que l'on mange après l'avoir simplement humectée d'eau.
Cette matière se conserve bien et peut servir aux porcs qu'elle engraisse; mise à
gonfler dans l'eau tiède, elle remplace avantageusement le son pour les jeunes
veaux qu'on sèvre.
« Quant à l'amidon, il est préparé avec la fécule surfine qu'on humecte, qu'on
fait couler sur des tables de bois poreux, ou mieux sur des plaques de plâtre; en
séchant à l'étuve à courant d'air chaud ou au soleil, cette fécule se contracte, et
par le retrait se fendille en prismes irréguliers à cassure courbe qu'on appelle
des aiguilles.
« Le manioc cuit peut, comme tous les féculents, donner de l'alcool. L'amidon
se transforme en dextrine, puis en glucose qui fermente rapidement. Cet alcool
comme tous ceux de fécule est de qualité assez médiocre et pourrait servir comme
alcool à brûler, ou être employé par la pharmacie vétérinaire. Il garde longtemps
une odeur spéciale, assez peu agréable. Le rendement est de 26 en alcool
à 45°, et de 17 si on veut obtenir un degré plus fort. On obtient un bon résultat
en faisant bouillir les déchets de manioc après la fabrication du tapioca et en
ajoutant à la masse le précipité des eaux de lavage des fécules. On aurait ainsi
un alcool à bas prix utilisable pour les vernis ou pour les lampes. »
Avant de terminer, voici quelques petites recettes culinaires et médicales con-
cernant le manioc.
La farine délayée dans l'eau donne une soupe passable qui rappelle la pollenta
italienne, surtout si on y ajoute du beurre ou du fromage.
Avec la farine on fait aussi une pâte très fine entre laquelle on peut glisser une
tranche de banane, d'ananas, etc. Ces sortes de beignets font oublier jusqu'au
nom du manioc.
En délayant la farine dans un peu d'eau et en y ajoutant 10 d'une gomme
quelconque ou de la sève de manguier, on obtient de la colle de pâte.
Une fois qu'ils ont macéré dans l'eau et qu'ils sont très secs, les tubercules de
manioc, coupés par tranches rondes et très minces, peuvent s'apprêter comme
les pommes de terre frites.
Hachées menues, les feuilles de manioc valent celles de l'épinard.
Chez les indigènes du pays Loango, la'farine de manioc remplace celle de lin
pour faire des cataplasmes dans le traitement des abcès.
La feuille, mise dans l'alcool durant un mois, a les mêmes vertus que les feuilles
et fleurs de lis pour guérir les coupures.
L'enveloppe même du tubercule appliquée sur les plaies en hâte la guérison.
Ch. CIIALOT,
Agent général des cultures,
Directeurdu Jardin d'Essai de Librevile.
moussache, fécule surfine, qui peut remplacer la poudre de. riz une fois qu'on l'a
parfumée. La pulpe qui reste est séchée au soleil et broyée encore. C'est le couac
ou farine des Antilles que l'on mange après l'avoir simplement humectée d'eau.
Cette matière se conserve bien et peut servir aux porcs qu'elle engraisse; mise à
gonfler dans l'eau tiède, elle remplace avantageusement le son pour les jeunes
veaux qu'on sèvre.
« Quant à l'amidon, il est préparé avec la fécule surfine qu'on humecte, qu'on
fait couler sur des tables de bois poreux, ou mieux sur des plaques de plâtre; en
séchant à l'étuve à courant d'air chaud ou au soleil, cette fécule se contracte, et
par le retrait se fendille en prismes irréguliers à cassure courbe qu'on appelle
des aiguilles.
« Le manioc cuit peut, comme tous les féculents, donner de l'alcool. L'amidon
se transforme en dextrine, puis en glucose qui fermente rapidement. Cet alcool
comme tous ceux de fécule est de qualité assez médiocre et pourrait servir comme
alcool à brûler, ou être employé par la pharmacie vétérinaire. Il garde longtemps
une odeur spéciale, assez peu agréable. Le rendement est de 26 en alcool
à 45°, et de 17 si on veut obtenir un degré plus fort. On obtient un bon résultat
en faisant bouillir les déchets de manioc après la fabrication du tapioca et en
ajoutant à la masse le précipité des eaux de lavage des fécules. On aurait ainsi
un alcool à bas prix utilisable pour les vernis ou pour les lampes. »
Avant de terminer, voici quelques petites recettes culinaires et médicales con-
cernant le manioc.
La farine délayée dans l'eau donne une soupe passable qui rappelle la pollenta
italienne, surtout si on y ajoute du beurre ou du fromage.
Avec la farine on fait aussi une pâte très fine entre laquelle on peut glisser une
tranche de banane, d'ananas, etc. Ces sortes de beignets font oublier jusqu'au
nom du manioc.
En délayant la farine dans un peu d'eau et en y ajoutant 10 d'une gomme
quelconque ou de la sève de manguier, on obtient de la colle de pâte.
Une fois qu'ils ont macéré dans l'eau et qu'ils sont très secs, les tubercules de
manioc, coupés par tranches rondes et très minces, peuvent s'apprêter comme
les pommes de terre frites.
Hachées menues, les feuilles de manioc valent celles de l'épinard.
Chez les indigènes du pays Loango, la'farine de manioc remplace celle de lin
pour faire des cataplasmes dans le traitement des abcès.
La feuille, mise dans l'alcool durant un mois, a les mêmes vertus que les feuilles
et fleurs de lis pour guérir les coupures.
L'enveloppe même du tubercule appliquée sur les plaies en hâte la guérison.
Ch. CIIALOT,
Agent général des cultures,
Directeurdu Jardin d'Essai de Librevile.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 15/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6419693z/f15.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6419693z/f15.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6419693z/f15.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6419693z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6419693z
Facebook
Twitter