Presse et revues
36 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-08-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 août 1898 05 août 1898
Description : 1898/08/05 (A2,N15,T3). 1898/08/05 (A2,N15,T3).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419692j
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LA RÉUSSITE DES SEMIS DE CANNES A SUCRE 47
queen, Rcqipôe, Cristalline.), Purple transparent {Malavais.), Red Ribbon (Ruban-
née.) sont fort petites et ne subissent leur développement que dans de, rares
localités.
J'ai pu rencontrer quelques-uns de ces endroits privilégiés dans les environs
de la ville de Saint-Pierre, principalement sur l'Habitation Rhummerie Morne
l'Étoile appartenant à M. Littée, ce qui a facilité mon étude.
Il existe, au milieu des pièces de cannes de cette habitation, un réservoir
cimenté d'une contenance considérable présentant sur son pourtour un canal
profond et étroit, lui servant d'écoulement. Les épillets des panicules de cannes,
transportés par le vent flottent sur l'eau et viennent s'accumuler devant les
grilles placées aux orifices de sortie, d'où on les rejette régulièrement au dehors
pour assurer le fonctionnement du réservoir. Celui-ci est entouré d'une allée
dépourvue d'herbes, grâce à un apport régulier de ponce brisée. C'est là que les
graines de cannes des épillets rejetés continuent, pendant quelques jours, leur
développement commencé dans l'eau. Mais, jamais, la jeune plante n'arrive à
son complet développement, elle est tuée par les premiers rayons du soleil qui
la frappent. Sur les parois du canal étroit, parmi les mousses et à l'abri du soleil,
on peut également apercevoir, en voie de germination, un grand nombre de
graines entraînées par l'eau. Comme les précédentes, elles fournissent des plantes
dont la taille ne dépasse pas deux à trois centimètres à cause de l'action perni-
cieuse du soleil. L'observation nous indique donc que les conditions indispen-
sables à la germination sont une très grande humidité et la présence de quelque
peu de matières organiques et minérales. Elle démontre, en outre, la nécessité de
mettre la jeune plante à l'abri du soleil et de lui donner une terre convenable
pour qu'elle puisse achever son développement.
L'action du soleil sur les jeunes seedlings nous fait comprendre pourquoi, lors-
qu'on répand simplement les graines de cannes sur des boîtes de terre préparée,
l'on ne réussit pas. toujours. L'humidité nécessaire peut manquer, et, si par
hasard, elle n'a point fait défaut, le jeune plant qui lève, tout petit et à peine
visible, peut se trouver séché par l'action du soleil. Dès lors, il devient évidem-
ment inutile d'attendre son développement ultérieur. D'autre part, les succès
obtenus dans les serres d'Europe, où l'humidité est constante et les coups de
soleil soigneusement évités, s'expliquent naturellement. De même les semis acci-
dentels des West-Indies se rencontrent dans des localités élevées, peu ensoleil-
lées et très humides, et jamais sur le littoral à cause du soleil et du sec. Il est
donc à présumer que les années où l'on a constaté des insuccès ont présenté des
alternatives de sécheresse et d'humidité, conditions nuisibles au semis. Et on ne
saurait attribuer ces insuccès à la perte rapide de la faculté germinative, car des
graines venues du bassin de l'océan Indien ont pu germer à la Martinique.
On ne sera donc pas trop étonné de la nécessité de cette humidité, si l'on réflé-
chit que la canne a dû être, à l'origine, une plante aquatique. La culture, l'a
transportée dans les champs où on la rencontre exclusivement aujourd'hui. Et
ce qui peut venir à l'appui de cette opinion, c'est l'aspect des cannes venues de
graines qui ressemblent singulièrement, avec leurs feuilles distiches, au Gynerium,
saccharoïdesj le roseau des Antilles.
Nous connaissons maintenant les conditions nécessaires à la réussite des
semis, rien ne nous sera plus facile que de les réaliser dans la pratique. Le
matériel se composera d'une boite ayant la forme d'une caisse Ward avec des
couvercles munis de vitres dépolies, de quelques cristallisoirs en verre ou plus
queen, Rcqipôe, Cristalline.), Purple transparent {Malavais.), Red Ribbon (Ruban-
née.) sont fort petites et ne subissent leur développement que dans de, rares
localités.
J'ai pu rencontrer quelques-uns de ces endroits privilégiés dans les environs
de la ville de Saint-Pierre, principalement sur l'Habitation Rhummerie Morne
l'Étoile appartenant à M. Littée, ce qui a facilité mon étude.
Il existe, au milieu des pièces de cannes de cette habitation, un réservoir
cimenté d'une contenance considérable présentant sur son pourtour un canal
profond et étroit, lui servant d'écoulement. Les épillets des panicules de cannes,
transportés par le vent flottent sur l'eau et viennent s'accumuler devant les
grilles placées aux orifices de sortie, d'où on les rejette régulièrement au dehors
pour assurer le fonctionnement du réservoir. Celui-ci est entouré d'une allée
dépourvue d'herbes, grâce à un apport régulier de ponce brisée. C'est là que les
graines de cannes des épillets rejetés continuent, pendant quelques jours, leur
développement commencé dans l'eau. Mais, jamais, la jeune plante n'arrive à
son complet développement, elle est tuée par les premiers rayons du soleil qui
la frappent. Sur les parois du canal étroit, parmi les mousses et à l'abri du soleil,
on peut également apercevoir, en voie de germination, un grand nombre de
graines entraînées par l'eau. Comme les précédentes, elles fournissent des plantes
dont la taille ne dépasse pas deux à trois centimètres à cause de l'action perni-
cieuse du soleil. L'observation nous indique donc que les conditions indispen-
sables à la germination sont une très grande humidité et la présence de quelque
peu de matières organiques et minérales. Elle démontre, en outre, la nécessité de
mettre la jeune plante à l'abri du soleil et de lui donner une terre convenable
pour qu'elle puisse achever son développement.
L'action du soleil sur les jeunes seedlings nous fait comprendre pourquoi, lors-
qu'on répand simplement les graines de cannes sur des boîtes de terre préparée,
l'on ne réussit pas. toujours. L'humidité nécessaire peut manquer, et, si par
hasard, elle n'a point fait défaut, le jeune plant qui lève, tout petit et à peine
visible, peut se trouver séché par l'action du soleil. Dès lors, il devient évidem-
ment inutile d'attendre son développement ultérieur. D'autre part, les succès
obtenus dans les serres d'Europe, où l'humidité est constante et les coups de
soleil soigneusement évités, s'expliquent naturellement. De même les semis acci-
dentels des West-Indies se rencontrent dans des localités élevées, peu ensoleil-
lées et très humides, et jamais sur le littoral à cause du soleil et du sec. Il est
donc à présumer que les années où l'on a constaté des insuccès ont présenté des
alternatives de sécheresse et d'humidité, conditions nuisibles au semis. Et on ne
saurait attribuer ces insuccès à la perte rapide de la faculté germinative, car des
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On ne sera donc pas trop étonné de la nécessité de cette humidité, si l'on réflé-
chit que la canne a dû être, à l'origine, une plante aquatique. La culture, l'a
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