Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-04-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 avril 1898 05 avril 1898
Description : 1898/04/05 (A2,N11,T2). 1898/04/05 (A2,N11,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419688n
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
112 REVUE DES CULTURES COLONIALES
ENGRAIS DE POISSON
Il y a quelques années, lors de notre séjour aux îles Saint-Pierre et Miquelon,
au Cap Breton et à Terre-Neuve, notre attention avait été attirée sur les avan-
tages qu'il nous semblait devoir être obtenus pour nos cultures coloniales en
général, et spécialement pour les cultures des contrées dans lesquelles nous
nous trouvions à cette époque, de la confection d'un engrais transportable de
poisson, constitué au moyen de déchets de morue, utilisé tel quel pour fertiliser
des terres insulaires, ou transformé en une sorte de guano en vue de l'exporta-
tion en Europe et surtout dans nos colonies où la cherté des engrais artificiels,
où la rareté des engrais naturels, porte un préjudice si considérable au bon
rapport des cultures.
Les résultats des premiers essais tentés dans des terrains de surface restreinte
et pour cause, sur diverses céréales : blé, avoine, orge, etc., puis sur des lé-
gumes : choux rouges, carottes, navets, pommes de terre, ont montré qu'on-
pouvait attendre de l'emploi de cet engrais, enfoui dans des terres calcaires ou
sablonneuses, un rendement excellent, supérieur, et de beaucoup, à celui obtenu
avec les maigres fumiers ordinaires usités jusque-là, les animaux étant d'ail-
leurs en infime quantité dans ces régions; les viandes de boucherie pour l'ali-
mentation des îles Saint-Pierre et Miquelon étant apportées congelées des Etats-
Unis.
Nous engageâmes ceux des insulaires avec lesquels nous étions en relations
plus étroites à agir, ainsi que nous l'avions fait, et nous avons vu depuis que les
essais tentés sur une plus large échelle par nos compatriotes leur ont donné
pleine satisfaction.
On sait que la pêche de la morue (Gadus morrhua) commence fin avril sur le
Grand-Banc de Terre-Neuve. Après avoir pris les morues, on les sale, ou bien
on les fait sécher. Dans le premier cas, on les éventre et on leur ôte le foie et
les œufs, après avoir coupé la tête et la langue, que l'on met à part; elles por-
tent alors le nom de morues vertes.
On appelle morues blanches celles qui ont été salées, mais séchées prompte-
ment, et sur lesquelles le sel a laissé une croûte blanchâtre. Pour les sécher plus
complètement, on les expose [au soleil, puis à la fumée; ces dernières prennent
alors le nom de morues sèches ou parées.
Toutes ces manutentions ne s'exécutent pas, comme on le voit par leur multi-
plicité, sans donner forcément des déchets importants.
On recueille soigneusement aujourd'hui tous ces détritus qui, auparavant,
étaient rejetés à la mer et ne servaient guère qu'à engraisser les crabes et les
homards, une fois qu'on en avait extrait l'huile de basse qualité.
Il n'y a pas que dans les lieux de pêcheries de morues que l'on s'occupe
de faire de l'engrais de poisson.
A présent, dans les pêcheries de Suède et de Norwège notamment, tous les
déchets de poissons sont transformés en ce que nous appellerons de l'ictioguano,
et cette nouvelle matière fertilisante croît de plus en plus dans l'estime des agri-
culteurs et horticulteurs qui l'emploient.
En sus de la morue, dont il est capturé chaque année des miliions d'individus
rien que sur le Grand Banc de Terre-Neuve, l'abondance extraordinaire des
ENGRAIS DE POISSON
Il y a quelques années, lors de notre séjour aux îles Saint-Pierre et Miquelon,
au Cap Breton et à Terre-Neuve, notre attention avait été attirée sur les avan-
tages qu'il nous semblait devoir être obtenus pour nos cultures coloniales en
général, et spécialement pour les cultures des contrées dans lesquelles nous
nous trouvions à cette époque, de la confection d'un engrais transportable de
poisson, constitué au moyen de déchets de morue, utilisé tel quel pour fertiliser
des terres insulaires, ou transformé en une sorte de guano en vue de l'exporta-
tion en Europe et surtout dans nos colonies où la cherté des engrais artificiels,
où la rareté des engrais naturels, porte un préjudice si considérable au bon
rapport des cultures.
Les résultats des premiers essais tentés dans des terrains de surface restreinte
et pour cause, sur diverses céréales : blé, avoine, orge, etc., puis sur des lé-
gumes : choux rouges, carottes, navets, pommes de terre, ont montré qu'on-
pouvait attendre de l'emploi de cet engrais, enfoui dans des terres calcaires ou
sablonneuses, un rendement excellent, supérieur, et de beaucoup, à celui obtenu
avec les maigres fumiers ordinaires usités jusque-là, les animaux étant d'ail-
leurs en infime quantité dans ces régions; les viandes de boucherie pour l'ali-
mentation des îles Saint-Pierre et Miquelon étant apportées congelées des Etats-
Unis.
Nous engageâmes ceux des insulaires avec lesquels nous étions en relations
plus étroites à agir, ainsi que nous l'avions fait, et nous avons vu depuis que les
essais tentés sur une plus large échelle par nos compatriotes leur ont donné
pleine satisfaction.
On sait que la pêche de la morue (Gadus morrhua) commence fin avril sur le
Grand-Banc de Terre-Neuve. Après avoir pris les morues, on les sale, ou bien
on les fait sécher. Dans le premier cas, on les éventre et on leur ôte le foie et
les œufs, après avoir coupé la tête et la langue, que l'on met à part; elles por-
tent alors le nom de morues vertes.
On appelle morues blanches celles qui ont été salées, mais séchées prompte-
ment, et sur lesquelles le sel a laissé une croûte blanchâtre. Pour les sécher plus
complètement, on les expose [au soleil, puis à la fumée; ces dernières prennent
alors le nom de morues sèches ou parées.
Toutes ces manutentions ne s'exécutent pas, comme on le voit par leur multi-
plicité, sans donner forcément des déchets importants.
On recueille soigneusement aujourd'hui tous ces détritus qui, auparavant,
étaient rejetés à la mer et ne servaient guère qu'à engraisser les crabes et les
homards, une fois qu'on en avait extrait l'huile de basse qualité.
Il n'y a pas que dans les lieux de pêcheries de morues que l'on s'occupe
de faire de l'engrais de poisson.
A présent, dans les pêcheries de Suède et de Norwège notamment, tous les
déchets de poissons sont transformés en ce que nous appellerons de l'ictioguano,
et cette nouvelle matière fertilisante croît de plus en plus dans l'estime des agri-
culteurs et horticulteurs qui l'emploient.
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