Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-03-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mars 1898 05 mars 1898
Description : 1898/03/05 (A2,N10,T2). 1898/03/05 (A2,N10,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64196877
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
78 REVUE" DES CULTURES COLONIALES
les quatites essentielles qui donnent au tabac toute sa valeur. C'est pour obtenir
un goût et un arome très délicats que le consommateur a établi d'énormes
différences de prix, puisque nous voyons l'administration française payer
26 francs les cent kilos de tabac, provenance des Indes, et 1700 francs la
même quantité, provenance du Mexique. Ces qualités échappent absolument à
l'analyse chimique ; la dégustation seule peut les déterminer. On ne peut fixer
d'avance ces qualités d'après le climat ou la composition du terrain : il faut un
ensemble de circonstances qu'on ne peut modifier, analogues à celles qui sont
nécessaires à un grand cru. Les tabacs les plus renommés, transplantés en
dehors de leur région, conservent leurs formes extérieures, mais perdent im-
médiatement les qualités qui font leur prix.
Sans entrer ici dans tous les détails de la culture et de la récolte du tabac, il
faut savoir que c'est une plante délicate et exigeante sous le rapport de l'eau
et de la composition du sol. Les qualités qu'on lui demande augmentent singu-
lièrement les difficultés de la production; il faut des soins minutieux pour ob-
tenir des feuilles de formes et de dimensions convenables, un produit d'un
arome agréable et d'une grande combustibilité. Nous avons vu plus haut que
pour cette dernière condition, la présence de la potasse dans le sol est absolu-
ment indispensable sans être suffisante. Le sol doit, en outre, être fertile, léger,
et doit renfermer peu de pierres qui pourraient gêner le système radiculaire du
tabac.
Deux modes principaux de culture sont en présence : en terre sèche, en terre
irriguée.
La culture en terre sèche ne peut se pratiquer que sous des climats humides.
On ne sème généralement pas le tabac en pleine terre; on procède à des semis
qu'on abrite avec des paillassons, abris contre la violence du vent, le froid ou
l'ardeur du soleil. On repique ensuite les jeunes plants dans un terrain bien
préparé où l'on donne trois labours et un hersage. Avant la récolte, il faut
écimer les plants, enlever les bourgeons, ne laisser qu'un certain nombre de
feuilles, tout cela suivant les règles établies par l'expérience. Un peu avant la
maturité, il faut procéder à la récolte. Le tabac coupé est porté dans un séchoir.
On estime qu'un cube, de six cents mètres est nécessaire pour un hectare. Le
prix de ce séchoir varie beaucoup suivant la région et le coût des matériaux.
Les feuilles sont suspendues dans le- séchoir par des ficelles dont on emploie
chaque année huit kilogrammes environ et qui reviennent à 16 francs. Le loyer
de la terre, même dans les régions propices au tabac du nord de la Tunisie, est
peu élevé. Voici un tableau qui résume les dépenses nécessaires pour un hec-
tare de tabac : -
Amortissement de la dépense engagée pour la construction d'un séchoir., , 40 fr.
Frais d'entretien. 5 »
Paillassons, abris pour semis. 7 »
Ficelles de suspension 8 »
Loyers de la terre., ",," 12 »
Ameublissement (3 labours et hersage, à 10 francs l'un). 30 »
Fumure (60m3 à 1 franc l'unité, dont les 2/3 à la charge de la récolte) 40 »
Frais de transport et de vente.. ,.,.,.,.,.. 10
Total. , ,. 152 n
Il convient d'ajouter à ces dépenses, soit 7 fr. 50, rente du capital de laSar-
mia (150 à 5 ), si on emploie un khammès, soit une dépense bien plus élevée
les quatites essentielles qui donnent au tabac toute sa valeur. C'est pour obtenir
un goût et un arome très délicats que le consommateur a établi d'énormes
différences de prix, puisque nous voyons l'administration française payer
26 francs les cent kilos de tabac, provenance des Indes, et 1700 francs la
même quantité, provenance du Mexique. Ces qualités échappent absolument à
l'analyse chimique ; la dégustation seule peut les déterminer. On ne peut fixer
d'avance ces qualités d'après le climat ou la composition du terrain : il faut un
ensemble de circonstances qu'on ne peut modifier, analogues à celles qui sont
nécessaires à un grand cru. Les tabacs les plus renommés, transplantés en
dehors de leur région, conservent leurs formes extérieures, mais perdent im-
médiatement les qualités qui font leur prix.
Sans entrer ici dans tous les détails de la culture et de la récolte du tabac, il
faut savoir que c'est une plante délicate et exigeante sous le rapport de l'eau
et de la composition du sol. Les qualités qu'on lui demande augmentent singu-
lièrement les difficultés de la production; il faut des soins minutieux pour ob-
tenir des feuilles de formes et de dimensions convenables, un produit d'un
arome agréable et d'une grande combustibilité. Nous avons vu plus haut que
pour cette dernière condition, la présence de la potasse dans le sol est absolu-
ment indispensable sans être suffisante. Le sol doit, en outre, être fertile, léger,
et doit renfermer peu de pierres qui pourraient gêner le système radiculaire du
tabac.
Deux modes principaux de culture sont en présence : en terre sèche, en terre
irriguée.
La culture en terre sèche ne peut se pratiquer que sous des climats humides.
On ne sème généralement pas le tabac en pleine terre; on procède à des semis
qu'on abrite avec des paillassons, abris contre la violence du vent, le froid ou
l'ardeur du soleil. On repique ensuite les jeunes plants dans un terrain bien
préparé où l'on donne trois labours et un hersage. Avant la récolte, il faut
écimer les plants, enlever les bourgeons, ne laisser qu'un certain nombre de
feuilles, tout cela suivant les règles établies par l'expérience. Un peu avant la
maturité, il faut procéder à la récolte. Le tabac coupé est porté dans un séchoir.
On estime qu'un cube, de six cents mètres est nécessaire pour un hectare. Le
prix de ce séchoir varie beaucoup suivant la région et le coût des matériaux.
Les feuilles sont suspendues dans le- séchoir par des ficelles dont on emploie
chaque année huit kilogrammes environ et qui reviennent à 16 francs. Le loyer
de la terre, même dans les régions propices au tabac du nord de la Tunisie, est
peu élevé. Voici un tableau qui résume les dépenses nécessaires pour un hec-
tare de tabac : -
Amortissement de la dépense engagée pour la construction d'un séchoir., , 40 fr.
Frais d'entretien. 5 »
Paillassons, abris pour semis. 7 »
Ficelles de suspension 8 »
Loyers de la terre., ",," 12 »
Ameublissement (3 labours et hersage, à 10 francs l'un). 30 »
Fumure (60m3 à 1 franc l'unité, dont les 2/3 à la charge de la récolte) 40 »
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Il convient d'ajouter à ces dépenses, soit 7 fr. 50, rente du capital de laSar-
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