Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-03-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mars 1898 05 mars 1898
Description : 1898/03/05 (A2,N10,T2). 1898/03/05 (A2,N10,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64196877
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
88 REVUE DES CULTURES COLONIALES
petits cours d'eau qui, de mémoire d'homme, n'avaient jamais tari, disparurent
totalement, vouant à la stérilité des terrains dans lesquels des cultures indus-
trielles ou maraîchères étaient aussi prospères que productives.
« Un cri de détresse retentit de toutes parts; on se demanda quelle pouvait être
la cause de la rareté des pluies, de cette perturbation apportée dans le climat et
le régime des eaux? Dans l'opinion de tous, elle fut attribuée au déboisement.
« Cette opinion n'est malheureusement que trop justifiée; il est certain, en
effet, qu'en Algérie les terrains boisés ont perdu, depuis un grand nombre d'an-
nées, beaucoup de leur étendue; il est non moins avéré que ceux qui existent
aujourd'hui à l'état, soit de forêts véritables, soit de broussailles, par leur
appauvrissement, par la réduction de leur couvert, n'exercent plus sur le sol
comme sur l'atmosphère une influence aussi énergique qu'autrefois. » (Conser-
vateur de Constantine.)
« Sur les hauts plateaux même d'Algérie, les Romains ont trouvé de l'eau et -
du bois; car il est peu probable qu'ils eussent fondé leurs grandes cités là où man-
quaient ces éléments indispensables à la vie. L'omniparens de Corripus leur a
offert un pays réalisant l'idéal rêvé par des colons ou pour des colons. Que s'est-
il passé parla suite?
« Par la suite, les colons et les troupes ont usé et abusé des forêts. L'indigène
refoulé sur les montagnes s'y est créé des terres de culture. Et un jour on s'est
aperçu que là terre ne produisait plus, par suite du manque d'eau, que les villes
elles-mêmes n'avaient plus d'eau d'alimentation. Alors se sont construits les
barrages et les citernes.
« Est-il admissible que les Romains se fussent aussi solidement installés dans
ce pays si, dès les premiers temps, ils eussent été dans la nécessité d'avoir, à
grands frais, recours à ces moyens artificiels? Nous ne le pensons pas.
« Ils ne se sont pas rendu compte des raisons de la sécheresse; ils se sont
bornés à ces moyens artificiels, qui évidemment n'ont pas sufli à enrayer un mal
dont les causes subsistaient toujours. Cette période des citernes et des barrages
a duré quelque temps. Sur le sol dénudé et à peu près privé d'eau, le soleil n'a
fait germer que des maladies; le peuple romain s'est éteint et anémié! Et les
quelques débris qui ont échappé se sont fondus avec les indigènes.
« Après le passage des Vandales, les indigènes décimés sont descendus dans
les plaines, lesquelles ont suffi à leurs besoins. Les montagnes, dès lors inoccu-
pées, se sont repeuplées sous les seuls efforts de la nature. De là, quand nous
sommes arrivés en Algérie, une situation moins mauvaise sans doute que celle
des derniers temps de l'occupation romaine, et qui, améliorée, eût peut-être per-
mis le développement de la colonisation. Mais, loin d'améliorer, nous avons
sapé, détruit comme à plaisir; le résultat ne s'est pas fait longtemps attendre.
(Dr TBOLAKD.)
« C'est une question capitale que le rétablissement des forêts en montagnes,
tant dans le midi méditerranéen de la France qu'en Algérie. J'oserais même dire
que, pour l'Algérie plus particulièrement, tout l'avenir est là.
« D'où viennent les échecs si souvent répétés et les lenteurs de la colonisation
dans ce beau pays? Il n'y a pas à chercher bien loin, tout le monde est d'accord
pour en accuser la sécheresse, c'est-à-dire la rareté des pluies aux époques de
l'année les plus décisives pour le succès des cultures. C'est aussi, quoique seu-
lement de loin en loin, l'excès de la pluie, qui, n'étant pas emmagasinée dans le
petits cours d'eau qui, de mémoire d'homme, n'avaient jamais tari, disparurent
totalement, vouant à la stérilité des terrains dans lesquels des cultures indus-
trielles ou maraîchères étaient aussi prospères que productives.
« Un cri de détresse retentit de toutes parts; on se demanda quelle pouvait être
la cause de la rareté des pluies, de cette perturbation apportée dans le climat et
le régime des eaux? Dans l'opinion de tous, elle fut attribuée au déboisement.
« Cette opinion n'est malheureusement que trop justifiée; il est certain, en
effet, qu'en Algérie les terrains boisés ont perdu, depuis un grand nombre d'an-
nées, beaucoup de leur étendue; il est non moins avéré que ceux qui existent
aujourd'hui à l'état, soit de forêts véritables, soit de broussailles, par leur
appauvrissement, par la réduction de leur couvert, n'exercent plus sur le sol
comme sur l'atmosphère une influence aussi énergique qu'autrefois. » (Conser-
vateur de Constantine.)
« Sur les hauts plateaux même d'Algérie, les Romains ont trouvé de l'eau et -
du bois; car il est peu probable qu'ils eussent fondé leurs grandes cités là où man-
quaient ces éléments indispensables à la vie. L'omniparens de Corripus leur a
offert un pays réalisant l'idéal rêvé par des colons ou pour des colons. Que s'est-
il passé parla suite?
« Par la suite, les colons et les troupes ont usé et abusé des forêts. L'indigène
refoulé sur les montagnes s'y est créé des terres de culture. Et un jour on s'est
aperçu que là terre ne produisait plus, par suite du manque d'eau, que les villes
elles-mêmes n'avaient plus d'eau d'alimentation. Alors se sont construits les
barrages et les citernes.
« Est-il admissible que les Romains se fussent aussi solidement installés dans
ce pays si, dès les premiers temps, ils eussent été dans la nécessité d'avoir, à
grands frais, recours à ces moyens artificiels? Nous ne le pensons pas.
« Ils ne se sont pas rendu compte des raisons de la sécheresse; ils se sont
bornés à ces moyens artificiels, qui évidemment n'ont pas sufli à enrayer un mal
dont les causes subsistaient toujours. Cette période des citernes et des barrages
a duré quelque temps. Sur le sol dénudé et à peu près privé d'eau, le soleil n'a
fait germer que des maladies; le peuple romain s'est éteint et anémié! Et les
quelques débris qui ont échappé se sont fondus avec les indigènes.
« Après le passage des Vandales, les indigènes décimés sont descendus dans
les plaines, lesquelles ont suffi à leurs besoins. Les montagnes, dès lors inoccu-
pées, se sont repeuplées sous les seuls efforts de la nature. De là, quand nous
sommes arrivés en Algérie, une situation moins mauvaise sans doute que celle
des derniers temps de l'occupation romaine, et qui, améliorée, eût peut-être per-
mis le développement de la colonisation. Mais, loin d'améliorer, nous avons
sapé, détruit comme à plaisir; le résultat ne s'est pas fait longtemps attendre.
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« C'est une question capitale que le rétablissement des forêts en montagnes,
tant dans le midi méditerranéen de la France qu'en Algérie. J'oserais même dire
que, pour l'Algérie plus particulièrement, tout l'avenir est là.
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dans ce beau pays? Il n'y a pas à chercher bien loin, tout le monde est d'accord
pour en accuser la sécheresse, c'est-à-dire la rareté des pluies aux époques de
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