Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-02-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 février 1898 05 février 1898
Description : 1898/02/05 (A2,N9,T2). 1898/02/05 (A2,N9,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419686t
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
58 REVUE DES CULTURES COLONIALES
c'est d'Allemagne que vient la plus grande partie de la vanilline consommée en
France.
On rie peut savoir, toutefois, quel est actuellement le chiffre de l'importation.
parce que ce produit n'est pas spécialement désigné dans le tarif des douanes;
il est englobé par les produits chimiques non dénommés. Mais il n'est pas douteux
que ce chiffré. soit en voie d'accroissement, grâce à la facilité avec laquelle on
en dissimule l'emploi dans la chocolaterie, la confiserie, la pâtisserie et la par-
fumerie; il n'est pas douteux non plus que cette extension ne soit dangereuse
pour l'avenir de la vanille.
Il suffit de se rappeler que sa puissance parfumante vaul cinquante fois celle
de la vanille, et que le prix aujourd'hui en est tombé à 150 francs le kilogramme.
La vanilline, qu'on a quelquefois aussi introduite sous le nom d' oTchidine, est
tarifée au titre des produits chimiques non dénommés à base d'alcool. En cette qua-
lité, elle est soumise à une taxe de 5 ad valorem, augmentée du droit de l'alcool
(80 fr. l'hectolitre), sur la quantité employée à sa fabrication, et estimée dix
litres par kilogramme de produit.
Le droit que paye la vanille, au plein tarif, est de 416 francs les 100 kilos. Or,
100 kilos de vanille équivalent à 2 kilos de vanilline chimique. 2 kilos de vanil-
line prennent la place de 100 kilos de vanille, et privent le fisc d'une recette de
plus de 400 francs. La perte est manifeste.
On voit, dans ses conditions, combien est grave la concurrence de la vanil-
line chimique, avantagée déjà par son bas prix, par son emploi sous un très
petit volume, et favorisée encore par des immunités fiscales.
,C'est la concurrence du produit chimiqùe contre le produit naturel, en matière
alimentaire. »
L'auteur de la proposition rappelle que d'autres productions que celle de
la vanille ont déjà rencontré concurrence du même genre. On sait, en effet, que
lorsque le sucre de houille apparut, la sucrerie alarmée ne tarda pas à sus- -
citer des mesures énergiques et fit prohiber la saccharine. Sans réclamer une
semblable mesure à l'égard de la vanilline, M. Isaac demande seulement l'éta-
blissement d'un système compensateur, qui fasse payer au produit artificiel la
même somme d'impôt que paye la quantité correspondante de produit naturel.
« La culture de la vanille, dit-il, intéresse un nombre important de pays fran-
çais. Notre colonie de la Réunion s'inscrit à la première place parmi les pays
producteurs, pour la quantité autant que pour la qualité. Madagascar, bientôt,
y pourra prendre rang. Les produits de Mayotte, des Comores, Anjouan, Tahiti,
la Guadeloupe, sont, depuis longtemps, connus et estimés.
La France, si jalouse aujourd'hui de se réserver le marché de ses colonies,
ne devrait-elle pas aussi, par une juste réciprocité, songer à donner à celles-ci
et à leur production une place favorable sur le marché national ! Ce principe
n'est-il pas applicable surtout aux produits qui ne font point concurrence aux
produits métropolitains, et qui sont menacés d'être évincés par des similaires
ou des succédanés originaires de l'étranger ? La France continuera-t-elle à con-
damner ses colonies, à écouler sur l'étranger plus des 3/5 de leur production de
vanille, tandis qu'elle-même s'alimentera à l'étranger d'un succédané artificiel?»
Telles sont les considérations invoquées à l'appui de la proposition de loi
déposée, qui se résume aux trois articles suivants :
« Article premier. — La vanilline est soumise à un droit de 208 francs le kilo-
gramme, équivalant au droit de la vanille.
c'est d'Allemagne que vient la plus grande partie de la vanilline consommée en
France.
On rie peut savoir, toutefois, quel est actuellement le chiffre de l'importation.
parce que ce produit n'est pas spécialement désigné dans le tarif des douanes;
il est englobé par les produits chimiques non dénommés. Mais il n'est pas douteux
que ce chiffré. soit en voie d'accroissement, grâce à la facilité avec laquelle on
en dissimule l'emploi dans la chocolaterie, la confiserie, la pâtisserie et la par-
fumerie; il n'est pas douteux non plus que cette extension ne soit dangereuse
pour l'avenir de la vanille.
Il suffit de se rappeler que sa puissance parfumante vaul cinquante fois celle
de la vanille, et que le prix aujourd'hui en est tombé à 150 francs le kilogramme.
La vanilline, qu'on a quelquefois aussi introduite sous le nom d' oTchidine, est
tarifée au titre des produits chimiques non dénommés à base d'alcool. En cette qua-
lité, elle est soumise à une taxe de 5 ad valorem, augmentée du droit de l'alcool
(80 fr. l'hectolitre), sur la quantité employée à sa fabrication, et estimée dix
litres par kilogramme de produit.
Le droit que paye la vanille, au plein tarif, est de 416 francs les 100 kilos. Or,
100 kilos de vanille équivalent à 2 kilos de vanilline chimique. 2 kilos de vanil-
line prennent la place de 100 kilos de vanille, et privent le fisc d'une recette de
plus de 400 francs. La perte est manifeste.
On voit, dans ses conditions, combien est grave la concurrence de la vanil-
line chimique, avantagée déjà par son bas prix, par son emploi sous un très
petit volume, et favorisée encore par des immunités fiscales.
,C'est la concurrence du produit chimiqùe contre le produit naturel, en matière
alimentaire. »
L'auteur de la proposition rappelle que d'autres productions que celle de
la vanille ont déjà rencontré concurrence du même genre. On sait, en effet, que
lorsque le sucre de houille apparut, la sucrerie alarmée ne tarda pas à sus- -
citer des mesures énergiques et fit prohiber la saccharine. Sans réclamer une
semblable mesure à l'égard de la vanilline, M. Isaac demande seulement l'éta-
blissement d'un système compensateur, qui fasse payer au produit artificiel la
même somme d'impôt que paye la quantité correspondante de produit naturel.
« La culture de la vanille, dit-il, intéresse un nombre important de pays fran-
çais. Notre colonie de la Réunion s'inscrit à la première place parmi les pays
producteurs, pour la quantité autant que pour la qualité. Madagascar, bientôt,
y pourra prendre rang. Les produits de Mayotte, des Comores, Anjouan, Tahiti,
la Guadeloupe, sont, depuis longtemps, connus et estimés.
La France, si jalouse aujourd'hui de se réserver le marché de ses colonies,
ne devrait-elle pas aussi, par une juste réciprocité, songer à donner à celles-ci
et à leur production une place favorable sur le marché national ! Ce principe
n'est-il pas applicable surtout aux produits qui ne font point concurrence aux
produits métropolitains, et qui sont menacés d'être évincés par des similaires
ou des succédanés originaires de l'étranger ? La France continuera-t-elle à con-
damner ses colonies, à écouler sur l'étranger plus des 3/5 de leur production de
vanille, tandis qu'elle-même s'alimentera à l'étranger d'un succédané artificiel?»
Telles sont les considérations invoquées à l'appui de la proposition de loi
déposée, qui se résume aux trois articles suivants :
« Article premier. — La vanilline est soumise à un droit de 208 francs le kilo-
gramme, équivalant au droit de la vanille.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 26/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6419686t/f26.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6419686t/f26.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6419686t/f26.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6419686t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6419686t
Facebook
Twitter