Revue des cultures coloniales

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34 pages

Titre : Revue des cultures coloniales

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1898-03-05

Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 05 mars 1898 05 mars 1898

Description : 1898/03/05 (A2,N10,T2). 1898/03/05 (A2,N10,T2).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k64196877

Source : CIRAD, 2012-231823

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

86 REVUE DES CULTURES COLONIALES

Comme nous l'avons fait observer, le planteur attache beaucoup d'importance
à ce que les engrais soient répartis..dans les directions Sud, Ouest et Nord, à
l'exclusion de l'Est, parce que, dit-il, les pluies venant de l'Ouest mouillent éga-
lement ces trois côtés du trou, et par suite les éléments sont plus vite solubilisés
et mis à la disposition des racines des plantes.

(A smvre.) A. ÉLOT,
Lauréat des Écoles nationales d'agriculture,
Ex-attaché au muséum d'histoire naturelle de Paris.

LE DÉBOISEMENT DE L'ANNAM (1)
« En abattant les arbres qui couvrent le
flanc et la cime des montagnes, les
hommes, sous tous les climats, pré-
parent aux générations futures deux
calamités à la fois: un manque de com-
bustible et une disette d'eau. » (HUMBOLDT.)
« La destruction des forêts est le signe pré-
curseur de la décadence des nations. »

(BAUDRILLART. )

Si l'on observe en steamer la côte d'Annam, on est frappé de l'étendue des
désastres occasionnés par les incendies volontaires de forêts. De Hon-Cohe à Hué,
lés flancs des montagnes sont presque entièrement déboisés, les forêts intérieures
ont toutes disparu. Les mamelons intermédiaires, complètement dénudés, ont
, subi les ravages des pluies diluviennes et de la sécheresse, la terre arable a été
entrainée dans les bas-fonds, laissant à nu des roches et des conglomérats abso-
lument impropres à la culture.
Si les espaces ainsi stérilisés étaient les seuls-perdus, le mal serait assez
atténué par l'étendue des vallées et des plaines; mais ce que l'indigène incen-
diaire ne sait pas, ce qu'on ne lui a peut-être jamais dit, c'est que ces espaces
dénudés ont sur l'atmosphère et le régime des eaux une influence assez désas-
treuse pour diminuer chaque année la quantité des rizières cultivables et pro-
longer la période de sécheresse, tout en diminuant le régime des eaux sou-
terraines.

Je relève sur l'Annuaire de 1893 la notice suivante sur l'orographie du Binh-
Dinh : « Les montagnes du Binh-Dinh, qui étaient encore couvertes d'arbres de
haute futaie il y a quelques années, sont maintenant à peu près dénudées. Mal-
gré toutes les recommandations qui leur ont été faites, les indigènes persistent
à les incendier chaque année pendant la saison sèche pour « chasser le tigre y,
disent-ils. Aussi faut-il aujourd'hui remonter jusque dans le massif d'An-Khé
pour trouver quelques arbres de belle venue. »

Si nous passons au Quang-Nam que j'habite, nous pourrons observer qu'à cer-
taines époques de l'année, le versant qui nous arrose est couvert d'une infinité
de brasiers qui préparent autant de milieux infertiles et de centres de paupé-
risme. Je ne citerai qu'un exemple pris chez moi. A 25 kilomètres S.-O. de Tou-
rane, le village de Haï-Chau, où j'ai acheté, il y a deux ans, un assez grand
nombre de rizières abandonnées, ne possède plus que 5 inscrits et 5 corvéables.

De vastes champs ne pouvant plus être irrigués par les ruisseaux asséchés,
restent incultes. Au premier coup d'œil, on constate l'œuvre des incendies. Cet

(t) Extraits d'un Mémoire adressé à M. le Résident supérieur en Annam par M. Camille PARIS,
planteur à Tourane.

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