Revue des cultures coloniales

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34 pages

Titre : Revue des cultures coloniales

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1898-03-05

Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 05 mars 1898 05 mars 1898

Description : 1898/03/05 (A2,N10,T2). 1898/03/05 (A2,N10,T2).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k64196877

Source : CIRAD, 2012-231823

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

LA CULTURE DU TABAC EN TUNISIE 77

de carbonate de potasse. C'est ce sel qui, dans la combustion, fait boursoufler
les cendres et les fait tomber en fine poussière. Au contraire, les cendres à base
de chaux restent compactes. La potasse est l'agent prépondérant de la combusti-
bilité et, pour que le tabac en contienne, il faut qu'il l'ait prise dans le sol. Donc
a priori un sol qui ne renferme pas de potasse en quantité suffisante, est absolu-
ment impropre à la culture du tabac. On peut, il est vrai, employer des amende-
ments potassiques sous forme de sulfate de potasse qui revient en Tunisie à plus
de 25 francs les 100 kilogs. Pour obtenir un résultat sensible, il faut en employer
des doses très élevées, et le tabac de Tunisie n'a pas une valeur marchande qui
lui permette de supporter des frais aussi considérables.

La force, et jusqu'à un certain point le goût du tabac, dépendent de la pro-
portion de nicotine qu'il renferme. D'après cette proportion, on peut classer les
tabacs en cinq qualités :

1° Tabacs faibles de 1 à 2 pour 100.

2° — de force moyenne de 2 à 3 —
3° — assez forts de. 3 à 4 —
4° — forts de 4 à 5 —
50 — très forts et au-dessus de. 5 —

Lé tabac français a une proportion de nicotine qui va de 1,5 à 4,5 pour 100.

Tous les tabacs de Tunisie et d'Algérie contiennent de 4,4 à 4,8 de nicotine. Ils
doivent donc être classés dans les tabacs forts. Il est reconnu qu'un taux de
nicotine supérieur à 3 fatigue le fumeur; par suite, le fabricant redoute ces
tabacs trop forts dont il ne sait que faire. En Algérie où la culture et la vente du
tabac sont libres, jusqu'au jour prochain peut-être où on les mettra en régie,
les fabricants sont obligés d'acheter beaucoup de tabacs étrangers, dont l'im-
portatiol). augmente chaque année, pour diminuer la quantité de nicotine dans
les produits qu'ils livrent aux consommateurs. Voici la composition des meil-
leures marques françaises, algériennes, tunisiennes (1) :

Tabacs français. I Scaferlati ordinaire. 5.05 pour 100.

- supérieur 2.03 —
Marques algériennes j Cigarettes Bastos 1J -
- Mazantllll. L53 -
Marquetunisiennes p — T *) 66 -
g —_

On voit que les cigarettes Bastos qui sont très appréciées renferment fort peu
de nicotine.

Le tabac qui sert à confectionner des robes de cigares peut être r}che en
nicotine sans inconvénient, mais il doit avoir des qualités spéciales de finesse,
de couleur, de résistance.

Le tabac prisé en Tunisie est riche en nicotine; mais n'oublions pas que ce
dernier principe est très nuisible à la santé et que l'État qui exerce un monopole
a le devoir de déshabituer peu à peu les consommateurs d'un produit dangereux
pour la santé publique. C'est, du reste, le but très louable des agents du mono-
pole.

On peut diminuer le taux de nicotine par une plantation serrée et un écimage
raisonné; mais cette pratique étant déjà en usage en Tunisie et en Algérie, il
sera peut-être difficile d'obtenir encore une diminution. Le goût et l'arôme sont

(1) Tous ces chiffres sont puisés dans un rapport de M. Gandolff. Dans la polémique et les récla-
mations qu'il a provoqués, ils n'ont jamais été réfutés d'une façon précise.

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