Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-04-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 avril 1898 05 avril 1898
Description : 1898/04/05 (A2,N11,T2). 1898/04/05 (A2,N11,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419688n
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS Ui
les pays où la culture a progressé. Il y a à la Barbade deux fabriques d'engrais
dont les produits sont vérifiés de temps en temps par quelques membres compé-
tents de la Société d'agriculture. Ceux-ci passent à l'improviste dans les établis-
sements, prélèvent des échantillons de matières qui sont adressés au laboratoire. -
Enfin, les agriculteurs eux-mêmes ne passent un contrat de vente avec l'indus-
triel sans avoir fait éprouver chimiquement le produit : d'après les chiffres de
l'analyse, le marché est conclu, le prix de l'unité de l'élément fertilisant ayant
été discuté et convenu à l'avance. A quelles fraudes, en effet, ces produits ne
sont-ils pas exposés!
Il est inutile de dire avec quel soin le fumier est recueilli et conservé, cela
découle de ce qui précède.
Un autre facteur important de la richesse relative du pays tient à l'heureuse
utilisation de la période de la jachère, et son remplacement par des cultures.
vivrières, fourragères, et d'engrais verts. On exporte tout le surplus des sucres
non consommés, tandis qu'on évite en grande partie l'importation de certaines
denrées qui trouvent leur équivalent dans la colonie. Les ignames, les patates,
les haricots, les maïs se font sur une grande échelle, ils servent à l'alimentation
des hommes et des animaux et remplacent, dans la limite du possible, les pommes
de terre, les froments, les haricots, les maïs importés d'Europe ou d'Amérique à
grands frais dans d'autres colonies.
Seulement, pour être sincère, nous devons ajouter que, là-bas, le propriétaire
ou le fermier qui cultivent sont aussi les seuls à récolter, de sorte qu'ils ne
craignent pas d'exposer leurs capitaux; la main-d'œuvre est abondante.
Les sorghos cultivés pendant la période de la jachère sont consommés en
entier par les animaux dès que la plante afléché, comme on dit, c'est-à-dire dès
que la panicule a paru. Ces plantes nourrissent le bétail pendant la morte-saison;
elles sont jointes à quelques herbes d'assez mauvaise qualité, recueillies sur des
terres maigres, où le madrépore émerge du sol et où la canne ne croît pas.
Pendant la récolte, les feuilles de canne donnent un grand appoint à la nour-
riture de ces animaux. Ces matières sont passées au hache-paille, puis arro-
sées avec un mélange d'eau et de mélasse. A la ration du bétail, on ajoute toute
l'année de l'avoine et du maïs pour les caballins, des tourteaux pour les bovins;
Il serait désirable qu'à la Guadeloupe, où nous avons des sols et un climat au
moins aussi bien doués qu'à la Barbade, on pût arriver un jour à utiliser la
jachère d'une façon avantageuse; on pourrait alors, tout en assurant à meilleur
marché l'existence de l'homme, nourrir copieusement les animaux dont le
nombre accroîtrait, obtenir ensuite beaucoup de fumier, puis des cannes lourdes
et riches qui permettraient de supporter moins péniblement la crise sucrière
qui sévit si durement dans notre pays.
Avant d'achever, nous tiendrions à remercier encore une fois, MM. Bowel,
l'éminent directeur de la station botanique de Dodds, et tous les propriétaires
qui nous ont réservé l'accueil le plus bienveillant durant l'accomplissement de
notre mission.
A. ÉLOT,
Lauréat des Ecoles nationales d'agriculture,
Ex-attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris.
les pays où la culture a progressé. Il y a à la Barbade deux fabriques d'engrais
dont les produits sont vérifiés de temps en temps par quelques membres compé-
tents de la Société d'agriculture. Ceux-ci passent à l'improviste dans les établis-
sements, prélèvent des échantillons de matières qui sont adressés au laboratoire. -
Enfin, les agriculteurs eux-mêmes ne passent un contrat de vente avec l'indus-
triel sans avoir fait éprouver chimiquement le produit : d'après les chiffres de
l'analyse, le marché est conclu, le prix de l'unité de l'élément fertilisant ayant
été discuté et convenu à l'avance. A quelles fraudes, en effet, ces produits ne
sont-ils pas exposés!
Il est inutile de dire avec quel soin le fumier est recueilli et conservé, cela
découle de ce qui précède.
Un autre facteur important de la richesse relative du pays tient à l'heureuse
utilisation de la période de la jachère, et son remplacement par des cultures.
vivrières, fourragères, et d'engrais verts. On exporte tout le surplus des sucres
non consommés, tandis qu'on évite en grande partie l'importation de certaines
denrées qui trouvent leur équivalent dans la colonie. Les ignames, les patates,
les haricots, les maïs se font sur une grande échelle, ils servent à l'alimentation
des hommes et des animaux et remplacent, dans la limite du possible, les pommes
de terre, les froments, les haricots, les maïs importés d'Europe ou d'Amérique à
grands frais dans d'autres colonies.
Seulement, pour être sincère, nous devons ajouter que, là-bas, le propriétaire
ou le fermier qui cultivent sont aussi les seuls à récolter, de sorte qu'ils ne
craignent pas d'exposer leurs capitaux; la main-d'œuvre est abondante.
Les sorghos cultivés pendant la période de la jachère sont consommés en
entier par les animaux dès que la plante afléché, comme on dit, c'est-à-dire dès
que la panicule a paru. Ces plantes nourrissent le bétail pendant la morte-saison;
elles sont jointes à quelques herbes d'assez mauvaise qualité, recueillies sur des
terres maigres, où le madrépore émerge du sol et où la canne ne croît pas.
Pendant la récolte, les feuilles de canne donnent un grand appoint à la nour-
riture de ces animaux. Ces matières sont passées au hache-paille, puis arro-
sées avec un mélange d'eau et de mélasse. A la ration du bétail, on ajoute toute
l'année de l'avoine et du maïs pour les caballins, des tourteaux pour les bovins;
Il serait désirable qu'à la Guadeloupe, où nous avons des sols et un climat au
moins aussi bien doués qu'à la Barbade, on pût arriver un jour à utiliser la
jachère d'une façon avantageuse; on pourrait alors, tout en assurant à meilleur
marché l'existence de l'homme, nourrir copieusement les animaux dont le
nombre accroîtrait, obtenir ensuite beaucoup de fumier, puis des cannes lourdes
et riches qui permettraient de supporter moins péniblement la crise sucrière
qui sévit si durement dans notre pays.
Avant d'achever, nous tiendrions à remercier encore une fois, MM. Bowel,
l'éminent directeur de la station botanique de Dodds, et tous les propriétaires
qui nous ont réservé l'accueil le plus bienveillant durant l'accomplissement de
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A. ÉLOT,
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