Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-02-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 février 1898 05 février 1898
Description : 1898/02/05 (A2,N9,T2). 1898/02/05 (A2,N9,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419686t
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
L'ALFA TUNISIEN 47
rope; si ces efforts aboutissent, l'alfa tunisien pourra se passer de la protection
anglaise pour pénétrer par exemple en Belgique, ainsi que nous le constatons
dans les lignes suivantes tirées d'une étude, a les Belges et la Tunisie », parue
récemment dans Y Économiste international de Bruxelles. L'auteur écrit en effet :
a La presque totalité de l'alfa employé en Belgique vient de l'Angleterre,. et il
n'est nullement improbable que ce soit de l'alfa tunisien qui nous est vendu au
triple de sa valeur par nos voisins d'outre-mer. Ici encore les Belges auraient
tout intérêt à se fournir directement au pays de production, au lieu de se servir
d'un intermédiaire qui non seulement ne se contente pas de revendre à gros
bénéfices, mais qui encore profite de l'occasion pour pratiquer l'échange contre
ses propres produits. »
Il y a quelque temps, la Société de Géographie avait mis à l'étude une ques-
tion fort intéressante : la fabrication du papier, en Algérie, au moyen de l'alfa
qui, actuellement, est exporté en Espagne pour la sparterie, et en Angleterre
précisément pour la fabrication du papier. « Cette question, dit le Progrès du Centre,
intéressante au plus haut point, pouvait aussi bien s'appliquer à Ja Tunisie.
Elle s'y appliquait si bien, en effet, qu'à Sousse même on faisait, il y a quelques
mois, un essai de fabrication donnant d'excellents résultats, ce qui encourageait
M. Deiss aîné, ancien chimiste de la Société des huileries du Sahel, à tenter
l'aventure. M. Deiss fit donc Un voyage en France pour s'assurer du concours
de plusieurs fabriques de papiers et, cette chose faite, revint à Sousse où- il
installa une usine dans sa propriété de la route de Monastir. Aujourd'hui cette
usine fonctionne à merveille et fabrique, en moyenne, 200 kilogrammes de pâte
d'alfa par jouï.
(c Plusieurs expéditions de cette pâte ont déjà été faites, en France, dans les
fabriques qui se chargent elles-mêmes de transformer la pâte d'alfa en papiers
de toutes qualités. Il faut dire que la fabrication qui nous occupe n'est qu'un
simple essai ; bientôt, nous l'espérons, la petite usine deviendra un vaste foyer
industriel où trouveront place de nombreux ouvriers ; plusieurs gros négociants
en papiers sont en pourparlers avec notre compatriote pour d'importantes four-
nitures de pâte d'alfa ; nous sommes persuadé que ces pourparlers aboutiront
par la raison toute simple que l'on fabriquera à Sousse, à des prix exceptionnels,
— 20 francs les 100 kilos pour la pâte à l'état naturel, et 35 francs pour celle
blanchie par dés procédés chimiques. 1)
A côté de l'alfa destiné à être converti en pâte à papier, il convient de noter
que l'industrie indigène travaille cette graminée un peu partout dans la Régence,
même dans les centres éloignés des lieux de sa production, comme à Tunis,
par exemple, où il existe un souk de l'alfa (1). C'est néanmoins dans la région
alfatière que cette industrie acquiert le plus d'importance : dans l'Arad, dans le
Sahel, à Kairouan, à Sfax, aux îles Kerkenna, etc. Guenouch, dans l'Arad; Her-
gla, dans le caïdat de Sousse (250 ateliers de sparterie) ; Djeradou, dans le Sahel
également, et les îles Kerkenna sont particulièrement renommés pour cette con-
fection. Mokenine, Sousse, Monastir, Mehdia Sfax etc. confectionnent aussi
en grand, les objets en alfa. Aux îles Kerkenna, tous les habitants, sans distinc-
tion, s'adonnent à cette industrie, dont la production annuelle serait de
140.000 francs environ.
Les principaux objets en alfa, fabriqués dans la Régence, sont les cordes et
(1) La Tunisie : Agriculture, industrie, commerce, t. I, p. 311 et 318. Chez Berger-Levrault,
à Paris.
rope; si ces efforts aboutissent, l'alfa tunisien pourra se passer de la protection
anglaise pour pénétrer par exemple en Belgique, ainsi que nous le constatons
dans les lignes suivantes tirées d'une étude, a les Belges et la Tunisie », parue
récemment dans Y Économiste international de Bruxelles. L'auteur écrit en effet :
a La presque totalité de l'alfa employé en Belgique vient de l'Angleterre,. et il
n'est nullement improbable que ce soit de l'alfa tunisien qui nous est vendu au
triple de sa valeur par nos voisins d'outre-mer. Ici encore les Belges auraient
tout intérêt à se fournir directement au pays de production, au lieu de se servir
d'un intermédiaire qui non seulement ne se contente pas de revendre à gros
bénéfices, mais qui encore profite de l'occasion pour pratiquer l'échange contre
ses propres produits. »
Il y a quelque temps, la Société de Géographie avait mis à l'étude une ques-
tion fort intéressante : la fabrication du papier, en Algérie, au moyen de l'alfa
qui, actuellement, est exporté en Espagne pour la sparterie, et en Angleterre
précisément pour la fabrication du papier. « Cette question, dit le Progrès du Centre,
intéressante au plus haut point, pouvait aussi bien s'appliquer à Ja Tunisie.
Elle s'y appliquait si bien, en effet, qu'à Sousse même on faisait, il y a quelques
mois, un essai de fabrication donnant d'excellents résultats, ce qui encourageait
M. Deiss aîné, ancien chimiste de la Société des huileries du Sahel, à tenter
l'aventure. M. Deiss fit donc Un voyage en France pour s'assurer du concours
de plusieurs fabriques de papiers et, cette chose faite, revint à Sousse où- il
installa une usine dans sa propriété de la route de Monastir. Aujourd'hui cette
usine fonctionne à merveille et fabrique, en moyenne, 200 kilogrammes de pâte
d'alfa par jouï.
(c Plusieurs expéditions de cette pâte ont déjà été faites, en France, dans les
fabriques qui se chargent elles-mêmes de transformer la pâte d'alfa en papiers
de toutes qualités. Il faut dire que la fabrication qui nous occupe n'est qu'un
simple essai ; bientôt, nous l'espérons, la petite usine deviendra un vaste foyer
industriel où trouveront place de nombreux ouvriers ; plusieurs gros négociants
en papiers sont en pourparlers avec notre compatriote pour d'importantes four-
nitures de pâte d'alfa ; nous sommes persuadé que ces pourparlers aboutiront
par la raison toute simple que l'on fabriquera à Sousse, à des prix exceptionnels,
— 20 francs les 100 kilos pour la pâte à l'état naturel, et 35 francs pour celle
blanchie par dés procédés chimiques. 1)
A côté de l'alfa destiné à être converti en pâte à papier, il convient de noter
que l'industrie indigène travaille cette graminée un peu partout dans la Régence,
même dans les centres éloignés des lieux de sa production, comme à Tunis,
par exemple, où il existe un souk de l'alfa (1). C'est néanmoins dans la région
alfatière que cette industrie acquiert le plus d'importance : dans l'Arad, dans le
Sahel, à Kairouan, à Sfax, aux îles Kerkenna, etc. Guenouch, dans l'Arad; Her-
gla, dans le caïdat de Sousse (250 ateliers de sparterie) ; Djeradou, dans le Sahel
également, et les îles Kerkenna sont particulièrement renommés pour cette con-
fection. Mokenine, Sousse, Monastir, Mehdia Sfax etc. confectionnent aussi
en grand, les objets en alfa. Aux îles Kerkenna, tous les habitants, sans distinc-
tion, s'adonnent à cette industrie, dont la production annuelle serait de
140.000 francs environ.
Les principaux objets en alfa, fabriqués dans la Régence, sont les cordes et
(1) La Tunisie : Agriculture, industrie, commerce, t. I, p. 311 et 318. Chez Berger-Levrault,
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