Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-03-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mars 1898 05 mars 1898
Description : 1898/03/05 (A2,N10,T2). 1898/03/05 (A2,N10,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64196877
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
74 REVUE DES CULTURES COLONIALES
agricoles pénitentiaires étaient liquidés, le personnel technique licencié, la cul-
ture du blé disparut.
Depuis, l'administration a accordé la fourniture de la farine à un concession-
naire qui a monté une minoterie à Nouméa, en lui imposant l'obligation d'ache-
ter le blé produit dans la colonie. La culture du blé est de nouveau l'objet de
quelques timides essais, mais elle ne reçoit aucun encouragement. L'année der-
nière deux ou trois échantillons ont été envoyés à la minoterie de divers points
des deux côtes. Ces tentatives ne seraient pas sans avenir, mais tout manque
aux colons, conseils, instruments, semences, renseignements. Le succès de la
culture du blé dépend de deux conditions : le choix de la variété et l'époque de
l'ensemencement; elle'ne redoute que l'excès d'humidité qui peut occasionner
la rouille et la verse.
Vigne. — La vigne fut introduite par les premiers colons. Leurs débuts furent
heureux. A la porte de Nouméa, un planteur créa une vigne dont les produits
furent si abondants qu'il put quitter la colonie après avoir amassé une petite
fortune. Il est vrai que les raisins se vendaient 4 et 5 francs le kilo.
Je n'ai pu savoir quelle variété il avait cultivée, ni l'origine de ses plants. 11
ne restait déjà plus trace de sa plantation, il y a vingt-cinq ans.
Des tentatives, non moins heureuses, furent faites sur la côte Est, notamment
par le médecin Dauzat; à Touho, à Pouébo, il y avait une treille très productive.
La mort qui a fauché prématurément ces premiers pionniers a entraîné la dis-
parition de ces essais.
Un frère, instituteur des indigènes à l'île des Pins, fit une plantation assez
étendue et du vin que j'ai goûté. Il mourut trop tôt, et sa plantation ne lui a pas
survécu. -
Vin. — Le vin était d'ailleurs médiocre : était-ce le terroir, le mélange des
variétés qui ne s'accommodaient pas entre elles, le jeune âge des vignes, quelque
défaut de fabrication? Peut-être un peu de tout cela.
Un fait bizarre, c'est que, loin d'être un vin liquoreux comme le climat aurait
pu le faire supposer, ce vin était plutôt un peu âpre, médiocrement alcoolique,
assez analogue à certains vins de plaine du centre de la France. Cela tenait sans
doute à l'emploi, pour partie du moins, de raisins incomplètement mûrs.
De toutes ces plantations disparues sans laisser de traces ni de souvenirs, au
grand dommage de la colonisation, il n'est demeuré qu'un plant que sa rusti-
cité, sa tolérance a préservé. Malheureusement, il est sans valeur industrielle. ;
c'est l'Isabella, vigne américaine, à goût foxé, qui n'a même pas l'avantage de
résister au Phylloxéra. Elle est venue d'Australie où elle est employée dans la
confection de quelqu'une des innombrables confitures anglaises. C'est un cépage
robuste, vigoureux., productif, très acclimaté. A Nouméa, en tonnelle ou en treille,
on peut tailler aussitôt après la récolte et faire jusqu'à trois récoltes par an.
Ces essais furent repris à Koé avec des plants venus d'abord d'Adélaïde, puis
du Kaschmyr, du Hamma en Algérie, des Canaries, etc. Seules, ou à peu près,
les variétés qui avaient subi l'acclimatation en Australie se montrèrent fertiles,
le Grenache, ie MaLtaro ou Mourvèdre, etc. En 1886, la production s'éleva à
0,000 grappes environ ; ce fut avec du Mourvèdre, cueilli un peu avant maturité,
que fut fabriqué le vin envoyé à l'Exposition permanente des colonies et dont il
est question dans le rapport cité plus haut.
On a dit qu'il était impossible d'obtenir des raisins régulièrement mûrs. Ce
u'est pas exact, ce défaut ne se révèle que sur des vignes plantées dans des val-
agricoles pénitentiaires étaient liquidés, le personnel technique licencié, la cul-
ture du blé disparut.
Depuis, l'administration a accordé la fourniture de la farine à un concession-
naire qui a monté une minoterie à Nouméa, en lui imposant l'obligation d'ache-
ter le blé produit dans la colonie. La culture du blé est de nouveau l'objet de
quelques timides essais, mais elle ne reçoit aucun encouragement. L'année der-
nière deux ou trois échantillons ont été envoyés à la minoterie de divers points
des deux côtes. Ces tentatives ne seraient pas sans avenir, mais tout manque
aux colons, conseils, instruments, semences, renseignements. Le succès de la
culture du blé dépend de deux conditions : le choix de la variété et l'époque de
l'ensemencement; elle'ne redoute que l'excès d'humidité qui peut occasionner
la rouille et la verse.
Vigne. — La vigne fut introduite par les premiers colons. Leurs débuts furent
heureux. A la porte de Nouméa, un planteur créa une vigne dont les produits
furent si abondants qu'il put quitter la colonie après avoir amassé une petite
fortune. Il est vrai que les raisins se vendaient 4 et 5 francs le kilo.
Je n'ai pu savoir quelle variété il avait cultivée, ni l'origine de ses plants. 11
ne restait déjà plus trace de sa plantation, il y a vingt-cinq ans.
Des tentatives, non moins heureuses, furent faites sur la côte Est, notamment
par le médecin Dauzat; à Touho, à Pouébo, il y avait une treille très productive.
La mort qui a fauché prématurément ces premiers pionniers a entraîné la dis-
parition de ces essais.
Un frère, instituteur des indigènes à l'île des Pins, fit une plantation assez
étendue et du vin que j'ai goûté. Il mourut trop tôt, et sa plantation ne lui a pas
survécu. -
Vin. — Le vin était d'ailleurs médiocre : était-ce le terroir, le mélange des
variétés qui ne s'accommodaient pas entre elles, le jeune âge des vignes, quelque
défaut de fabrication? Peut-être un peu de tout cela.
Un fait bizarre, c'est que, loin d'être un vin liquoreux comme le climat aurait
pu le faire supposer, ce vin était plutôt un peu âpre, médiocrement alcoolique,
assez analogue à certains vins de plaine du centre de la France. Cela tenait sans
doute à l'emploi, pour partie du moins, de raisins incomplètement mûrs.
De toutes ces plantations disparues sans laisser de traces ni de souvenirs, au
grand dommage de la colonisation, il n'est demeuré qu'un plant que sa rusti-
cité, sa tolérance a préservé. Malheureusement, il est sans valeur industrielle. ;
c'est l'Isabella, vigne américaine, à goût foxé, qui n'a même pas l'avantage de
résister au Phylloxéra. Elle est venue d'Australie où elle est employée dans la
confection de quelqu'une des innombrables confitures anglaises. C'est un cépage
robuste, vigoureux., productif, très acclimaté. A Nouméa, en tonnelle ou en treille,
on peut tailler aussitôt après la récolte et faire jusqu'à trois récoltes par an.
Ces essais furent repris à Koé avec des plants venus d'abord d'Adélaïde, puis
du Kaschmyr, du Hamma en Algérie, des Canaries, etc. Seules, ou à peu près,
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le Grenache, ie MaLtaro ou Mourvèdre, etc. En 1886, la production s'éleva à
0,000 grappes environ ; ce fut avec du Mourvèdre, cueilli un peu avant maturité,
que fut fabriqué le vin envoyé à l'Exposition permanente des colonies et dont il
est question dans le rapport cité plus haut.
On a dit qu'il était impossible d'obtenir des raisins régulièrement mûrs. Ce
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