Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-01-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 janvier 1898 05 janvier 1898
Description : 1898/01/05 (A2,N8,T2). 1898/01/05 (A2,N8,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419685d
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
2 REVUE DES CULTURES COLONIALES
années. Il faut l'attribuer à la place chaque jour plus grande que prend l'espèce
robuste découverte dans la. République de Libéria.
Une des meilleures tâches que devront se donner ceux qui dirigeront les jardins
d'essais coloniaux, dont la création s'impose dans l'état de développement dans
- lequel se trouvent nos colonies, sera de trouver une espèce ou une variété qui
jouisse en même temps des qualités du Cofea Arabica et de la rusticité du C. Libe-
rica. Peut-être un hybride des deux espèces remplira-t-il ce but utile. En atten-
dant, les colonies, qui ont la bonne chance d'être encore à l'abri des dévastations
du dangereux Cryptogame qui s'attaque aux feuilles du caféier, devront s'en pro-
téger en interdisant rigoureusement l'importation dé tout plant vivant. L'impor-
tation de graines stratifiées suffirait pour propager les formes nouvelles de colonie
à colonie. Toutes nos possessions de la Côte occidentale d'Afrique devraient se
hâter d'édicter un semblable règlement protecteur.
C'est qu'en effet la culture du café peut prendre rapidement une très grande
importance dans cette partie de l'Afrique. On en a longtemps douté, car on s'était
habitué à considérer le caféier comme un arbuste de coteaux, parfois même de
montagnes. Ainsi à Ceylan les plantations remontent jusqu'à 800 mètres de hau-
teur, aux Indes elles gravissent jusqu'au sommet des montagnes de ISOOmètres,
à Java on en voit des cultures à 16 ou 1700 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Et l'on disait: on ne pourra jamais cultiver le café au Dahomey, au Congo
parce que les terres y sont basses et trop humides.
Or, si déjà le café de Libéria, qui provient d'une région peu élevée et humide,
résiste assez bien lorsqu'on le cultive sur des pentes peu élevées, il est une autre
sorte de café qui a nettement la faculté de vivre en terres humides qui peuvent
même être submergées pendant la saison des hautes eaux sans que la plante ait
le moins du monde à en souffrir.
Lorsque j'étais dans l'Oubangui, je ne fus pas peu surpris, je l'avoue, car nul
n'en avait encore signalé la présence, de rencontrer sur les bords de la grande
rivière des plants d'un arbuste à ce moment dépourvu de Heurs et de fruits, mais
que je n'hésitai pas cependant à reconnaître. C'était bien un caféier d'une espèce
spéciale que les hautes eaux de la crue Ide l'Oubangui avaient complètement
recouvert et qui avait encore, plusieurs semaines après que la baisse eut com-
mencé, toutes ses racines dans l'eau. Je le retrouvai ensuite bien souvent soit
toujours sur les bords de la rivière, soit dans les clairières humides de la grande
- forêt équatoriale.
Plus haut, à Bangui, il était abondant. J'en fis ramasser une assez grande quan-
tité et je pus en envoyer en France.
A l'embouchure de la Kémo, près de mon poste des Ouaddas, il abondait dans
les terrains mouilleux. Et je montrai aux indigènes, qui ignoraient complète-
ment toutes les vertus du précieux arbuste, à en récolter les fruits qu'ils m'ap-
portèrent à pleins paniers pour avoir en échange quelques perles.
Lorsqu'à mon retour, je montrai ces grains aux personnes compétentes, toutes
s'accordèrent à les trouver d'excellente qualité. Ses petits grains souvent roulés
lui donnent l'aspect du plus beau moka.
Si, à ce moment, il y eût eu des jardins chargés de propager les bonnes espèces,
celle-ci se fût vite répandue tandis qu'elle est presque ignorée.
Cependant il n'est plus besoin d'aller jusque dans l'Oubangui, pour en retrouver
des plants ou des graines. La Société agricole du Bas-Ogooué en possède de
beaux exemplaires.
années. Il faut l'attribuer à la place chaque jour plus grande que prend l'espèce
robuste découverte dans la. République de Libéria.
Une des meilleures tâches que devront se donner ceux qui dirigeront les jardins
d'essais coloniaux, dont la création s'impose dans l'état de développement dans
- lequel se trouvent nos colonies, sera de trouver une espèce ou une variété qui
jouisse en même temps des qualités du Cofea Arabica et de la rusticité du C. Libe-
rica. Peut-être un hybride des deux espèces remplira-t-il ce but utile. En atten-
dant, les colonies, qui ont la bonne chance d'être encore à l'abri des dévastations
du dangereux Cryptogame qui s'attaque aux feuilles du caféier, devront s'en pro-
téger en interdisant rigoureusement l'importation dé tout plant vivant. L'impor-
tation de graines stratifiées suffirait pour propager les formes nouvelles de colonie
à colonie. Toutes nos possessions de la Côte occidentale d'Afrique devraient se
hâter d'édicter un semblable règlement protecteur.
C'est qu'en effet la culture du café peut prendre rapidement une très grande
importance dans cette partie de l'Afrique. On en a longtemps douté, car on s'était
habitué à considérer le caféier comme un arbuste de coteaux, parfois même de
montagnes. Ainsi à Ceylan les plantations remontent jusqu'à 800 mètres de hau-
teur, aux Indes elles gravissent jusqu'au sommet des montagnes de ISOOmètres,
à Java on en voit des cultures à 16 ou 1700 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Et l'on disait: on ne pourra jamais cultiver le café au Dahomey, au Congo
parce que les terres y sont basses et trop humides.
Or, si déjà le café de Libéria, qui provient d'une région peu élevée et humide,
résiste assez bien lorsqu'on le cultive sur des pentes peu élevées, il est une autre
sorte de café qui a nettement la faculté de vivre en terres humides qui peuvent
même être submergées pendant la saison des hautes eaux sans que la plante ait
le moins du monde à en souffrir.
Lorsque j'étais dans l'Oubangui, je ne fus pas peu surpris, je l'avoue, car nul
n'en avait encore signalé la présence, de rencontrer sur les bords de la grande
rivière des plants d'un arbuste à ce moment dépourvu de Heurs et de fruits, mais
que je n'hésitai pas cependant à reconnaître. C'était bien un caféier d'une espèce
spéciale que les hautes eaux de la crue Ide l'Oubangui avaient complètement
recouvert et qui avait encore, plusieurs semaines après que la baisse eut com-
mencé, toutes ses racines dans l'eau. Je le retrouvai ensuite bien souvent soit
toujours sur les bords de la rivière, soit dans les clairières humides de la grande
- forêt équatoriale.
Plus haut, à Bangui, il était abondant. J'en fis ramasser une assez grande quan-
tité et je pus en envoyer en France.
A l'embouchure de la Kémo, près de mon poste des Ouaddas, il abondait dans
les terrains mouilleux. Et je montrai aux indigènes, qui ignoraient complète-
ment toutes les vertus du précieux arbuste, à en récolter les fruits qu'ils m'ap-
portèrent à pleins paniers pour avoir en échange quelques perles.
Lorsqu'à mon retour, je montrai ces grains aux personnes compétentes, toutes
s'accordèrent à les trouver d'excellente qualité. Ses petits grains souvent roulés
lui donnent l'aspect du plus beau moka.
Si, à ce moment, il y eût eu des jardins chargés de propager les bonnes espèces,
celle-ci se fût vite répandue tandis qu'elle est presque ignorée.
Cependant il n'est plus besoin d'aller jusque dans l'Oubangui, pour en retrouver
des plants ou des graines. La Société agricole du Bas-Ogooué en possède de
beaux exemplaires.
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