Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-08-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 août 1913 31 août 1913
Description : 1913/08/31 (A13,N146). 1913/08/31 (A13,N146).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64184165
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
No 146 — AouT 1913 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 253
Exposition des Bois du Gabon.
Le 30 juin dernier, au Muséum d'His-
toire naturelle, M. le ministre des Colonies
a inauguré l'Exposition des Bois du Gabon,
organisée par notre ami M. A. CHEVALIER,
qui a rapporté de ses missions des échan-
tillons importants. On a pu ainsi attirer
l'attention du public et des pouvoirs publics
sur une partie importante des richesses de
l'Afrique équatoriale française, précisé-
ment au moment où il s'agit de mettre en
valeur par un emprunt cet immense pays.
L'exploitation des bois du Gabon, encore
très rudimentaire il y a quelques années, a
pris en effet un essor considérable dans
ces derniers temps.
L'exportation, qui n'était encore que de
3.679 t. en 1896, s'est élevée à 108.000 t.
en 1911.
Malheureusement, les procédés d'exploi-
tation sont restés rudimentaires. Les con-
cessionnaires et les colons se sont conten-
tés le plus souvent d'envoyer dans les
profondeurs de la grande forêt vierge les
indigènes abattre les arbres qui leur parais-
saient avoir quelque valeur. Après avoir
séjourné assez longtemps sur la terre, les
- troncs non équarris, souvent déjà attaqués
par les insectes ou par les cryptogames,
sont transportés par flottage soit à Cap-
Lopez, Libreville, à Mayumba, etc. Les
trains de billes qui arrivent ainsi à la mer
pour être embarqués sur les paquebots et
transportés en Europe ont la composition
la plus hétérogène. Parmi les lots de billes
très saines et d'un aspect très séduisant, il
s'en trouve fréquemment qui présentent
des tares sérieuses. D'autre part, les lots
de bois ne sont presque jamais uniformes.
Les essences qui peuplent les forêts tropi-
cales sont si variées qu'il est très difficile,
à moins d'être un spécialiste, de faire un
classement de ces bois par catégories iden-
tiques. Enfin, certains bois d'Afrique très
précieux n'arrivent pas ou arrivent acci-
dentellement à destination (sur les mar-
chés), parce qu'on n'en connaît pas la
valeur, ou parce qu'on n'a aucun moyen
de les reconnaître sur le vif.
Depuis une quinzaine d'années, M. CHE-
VALIER s'est consacré à l'étude de tous les
arbres qui peuplent la brousse et la forêt
équatoriales. De 1898 à 1905 il a étudié les
espèces du Sénégal, du Soudan, de la Gui-
née. Elles sont malheureusement trop dis-
persées pour qu'on puisse songer à les
exploiter.
De 1907 à 1910 il s'est occupé des
essences qui peuplent la brousse et la forêt
équatoriales vierges de la côte et, après avoir
passé deux années au milieu de cette forêt,
il en a rapporté des documents qui ont
attiré l'attention du commerce des bois sur
environ quatre-vingts espèces précieuses.
La mission qu'il dirige s'est occupée des
bois du Gabon au cours de l'année 1912.
Bien que sérieusement amputée par l'accord
franco-allemand du 4 novembre 1911, la
partie forestière de notre colonie couvre
environ 200.000 kilomètres carrés et pré-
sente de grandes facilités d'exploitation
par suite de la présence de nombreuses
lagunes et rivières flottables.
En se basant sur des - documents bota-
niques, M.- CHEVALIER estime que la forêt
du Gabon et du Congo renferme environ
500 espèces d'arbres de première et de
deuxième grandeur. Tous ne sont d'ailleurs
pas susceptibles d'utilisation, les uns trop
tendres, les autres trop durs. Mais il en
existe un grand nombre qui peuvent être
employés en ébénisterie, en charpente, en
menuiserie, en carrosserie, etc. Sur envi-
ron 170 espèces étudiées au cours du pré-
sent voyage, 70 environ ont été reconnues
par divers industriels comme ayant une
réelle valeur commerciale.
Mais ce qui doit aussi attirer l'attention,
c'est qu'il existe, dans la forêt du Gabon,
une grande quantité d'arbres qui, quoique
très différents des essences de nos pays,
fournissent des bois ayant les mêmes pro-
priétés, c'est-à-dire les analogues du chêne,
des bois blancs, etc. Or, en 1912, nous avons
importé pour 147 millions de bois à cons-
truire. Nos forêts coloniales, si l'on par-
Exposition des Bois du Gabon.
Le 30 juin dernier, au Muséum d'His-
toire naturelle, M. le ministre des Colonies
a inauguré l'Exposition des Bois du Gabon,
organisée par notre ami M. A. CHEVALIER,
qui a rapporté de ses missions des échan-
tillons importants. On a pu ainsi attirer
l'attention du public et des pouvoirs publics
sur une partie importante des richesses de
l'Afrique équatoriale française, précisé-
ment au moment où il s'agit de mettre en
valeur par un emprunt cet immense pays.
L'exploitation des bois du Gabon, encore
très rudimentaire il y a quelques années, a
pris en effet un essor considérable dans
ces derniers temps.
L'exportation, qui n'était encore que de
3.679 t. en 1896, s'est élevée à 108.000 t.
en 1911.
Malheureusement, les procédés d'exploi-
tation sont restés rudimentaires. Les con-
cessionnaires et les colons se sont conten-
tés le plus souvent d'envoyer dans les
profondeurs de la grande forêt vierge les
indigènes abattre les arbres qui leur parais-
saient avoir quelque valeur. Après avoir
séjourné assez longtemps sur la terre, les
- troncs non équarris, souvent déjà attaqués
par les insectes ou par les cryptogames,
sont transportés par flottage soit à Cap-
Lopez, Libreville, à Mayumba, etc. Les
trains de billes qui arrivent ainsi à la mer
pour être embarqués sur les paquebots et
transportés en Europe ont la composition
la plus hétérogène. Parmi les lots de billes
très saines et d'un aspect très séduisant, il
s'en trouve fréquemment qui présentent
des tares sérieuses. D'autre part, les lots
de bois ne sont presque jamais uniformes.
Les essences qui peuplent les forêts tropi-
cales sont si variées qu'il est très difficile,
à moins d'être un spécialiste, de faire un
classement de ces bois par catégories iden-
tiques. Enfin, certains bois d'Afrique très
précieux n'arrivent pas ou arrivent acci-
dentellement à destination (sur les mar-
chés), parce qu'on n'en connaît pas la
valeur, ou parce qu'on n'a aucun moyen
de les reconnaître sur le vif.
Depuis une quinzaine d'années, M. CHE-
VALIER s'est consacré à l'étude de tous les
arbres qui peuplent la brousse et la forêt
équatoriales. De 1898 à 1905 il a étudié les
espèces du Sénégal, du Soudan, de la Gui-
née. Elles sont malheureusement trop dis-
persées pour qu'on puisse songer à les
exploiter.
De 1907 à 1910 il s'est occupé des
essences qui peuplent la brousse et la forêt
équatoriales vierges de la côte et, après avoir
passé deux années au milieu de cette forêt,
il en a rapporté des documents qui ont
attiré l'attention du commerce des bois sur
environ quatre-vingts espèces précieuses.
La mission qu'il dirige s'est occupée des
bois du Gabon au cours de l'année 1912.
Bien que sérieusement amputée par l'accord
franco-allemand du 4 novembre 1911, la
partie forestière de notre colonie couvre
environ 200.000 kilomètres carrés et pré-
sente de grandes facilités d'exploitation
par suite de la présence de nombreuses
lagunes et rivières flottables.
En se basant sur des - documents bota-
niques, M.- CHEVALIER estime que la forêt
du Gabon et du Congo renferme environ
500 espèces d'arbres de première et de
deuxième grandeur. Tous ne sont d'ailleurs
pas susceptibles d'utilisation, les uns trop
tendres, les autres trop durs. Mais il en
existe un grand nombre qui peuvent être
employés en ébénisterie, en charpente, en
menuiserie, en carrosserie, etc. Sur envi-
ron 170 espèces étudiées au cours du pré-
sent voyage, 70 environ ont été reconnues
par divers industriels comme ayant une
réelle valeur commerciale.
Mais ce qui doit aussi attirer l'attention,
c'est qu'il existe, dans la forêt du Gabon,
une grande quantité d'arbres qui, quoique
très différents des essences de nos pays,
fournissent des bois ayant les mêmes pro-
priétés, c'est-à-dire les analogues du chêne,
des bois blancs, etc. Or, en 1912, nous avons
importé pour 147 millions de bois à cons-
truire. Nos forêts coloniales, si l'on par-
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