Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1913 30 avril 1913
Description : 1913/04/30 (A13,N142). 1913/04/30 (A13,N142).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418412h
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
124 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 142 — AVRIL 191S
Saignée des arbres à Caoutchouc par l'élec-
tricité.
Partout on éprouve des craintes quant à
l'avenir des méthodes actuelles de saignée.
Les plus vives de ces craintes sont relatives
à l'influence des saignées sur la vie des
arbres d'une part, de l'autre à la quantité
de main-d'œuvre nécessaire. De là ces essais
de nouvelles méthodes, ces inventions
d'ingénieux appareils qui, pour la plupart,
semblent dériver de conceptions bizarres.
Pour remédier à la diminution de la
main-d'œuvre, on a parlé souvent de la
possibilité de procédés mécaniques. « The
India Rubber World » (1er déc. 1912) donne
quelques indications sur un assez curieux
procédé de saignée par l'électricité, dont le
principe, a priori, peut être séduisant;
mais il n'est pas fourni assez de précisions
dans les détails pour qu'on puisse se faire
une opinion ferme. Voici en quelques mots
en quoi il consiste.
Une station centrale électrique est reliée
par un câble à tous les arbres à caoutchouc
que l'on veut exploiter sur une surface
déterminée. Sur chacun de ces arbres se
trouve un dispositif spécial relié au câble.
Chaque élément de ce dispositif, sorte de
conduit métallique, comprend trois parties :
une réservée à la saignée, l'autre à la con-
duction du latex, la troisième à la récolte.
Nous n'avons trouvé aucun renseignement
sur l'outil de saignée : on dit seulement
que pour le Castilloa et le Hancornia, il
pratique des saignées longitudinales, ce qui
laisse croire que pour YHevea il pratique-
rait des ponctions ou piqûres. Une gouttière
métallique conduit le latex dans les godets
de récolte où un coagulant, disposé au préa-
lable, assure la formation du caoutchouc.
Le conduit métallique, long d'environ
4m, 50 et large de 0m, 12, est divisé en
sections, éléments dont le nombre varie de
15 à 30 par pièce. Suivant le diamètre de
l'arbre, on met de 2 à 9 de ces conduits, ce
qui donne par arbre de 30 à 270 sections.
Un dispositif spécial permet de faire passer
le courant dans toutes les sections 1 de tous
les arbres, et elles seulement ; 48 heures
après dans toutes les sections 2, puis dans
toutes les sections 3 et ainsi de suite.
Cette méthode n'a pu être imaginée que
dans un pays riche en arbres à caoutchouc
et où la main-d'œuvre est rare : elle nous
vient en effet du Pérou et nous la devons a
un ingénieurallemand M. G. M. VON HASSEL.
Le dispositif paraît bien compliqué et son
exposé bien théorique. On affirme cependant
que des essais satisfaisants ont été obtenus
en travaillant en même temps 50 à 60 arbres.
Il y a, du reste, loin de là aux 5.000 arbres
qu'on prétend pouvoir être travaillés d'un
seul coup, grâce à un seul câble.
Les avantages qu'indique l'auteur sont :
la réduction de main-d'œuvre, un homme
faisant le travail de 40 hommes par le
système au a machadinho », car on n'a
besoin d'approcher l'arbre que tous les
60 jours pour récolter de 30 à 270 « lumps »
par arbre; la possibilité d'exploiter des
arbres d'accès très difficile; la possibilité de
saigner tous les arbres presque simultané-
ment de très bonne heure, avant le lever
du soleil ; la cicatrisation rapide des ponc-
tions qui sont petites et régulières.
Mais outre qu'il est regrettable de ne pas
avoir quelques détails sur l'outil qui saigne,
on doit se demander que coûterait un pareil
aménagement. Il n'est rien dit du prix
d'établissement de la station centrale géné-
ratrice d'électricité et des armatures en fer
dont le nombre pour 100 arbres — en pre-
nant la moyenne des chiffres indiqués —
serait déjà de 500 (avec 7.500 à 15.000
godets): il n'est rien dit de l'intensité du
courant nécessaire pour actionner un nom-
bre donné d'appareils, ni des frais d'entre-
tien, de la robustesse de ces appareils, du
non fonctionnement possible de certains
d'entre eux. Et le lecteur ignore, somme
toute, si les frais de récolte par cette
méthode ne sont pas supérieurs même à
ceux occasionnés par une main-d'œuvre
rare et chère. Car dans l'Amazone tout est
là et nous ne nous lasserons pas de le répé-
ter: il ne s'agit pas d'exploiter coûte que
coûte des richesses latentes presque inépui-
Saignée des arbres à Caoutchouc par l'élec-
tricité.
Partout on éprouve des craintes quant à
l'avenir des méthodes actuelles de saignée.
Les plus vives de ces craintes sont relatives
à l'influence des saignées sur la vie des
arbres d'une part, de l'autre à la quantité
de main-d'œuvre nécessaire. De là ces essais
de nouvelles méthodes, ces inventions
d'ingénieux appareils qui, pour la plupart,
semblent dériver de conceptions bizarres.
Pour remédier à la diminution de la
main-d'œuvre, on a parlé souvent de la
possibilité de procédés mécaniques. « The
India Rubber World » (1er déc. 1912) donne
quelques indications sur un assez curieux
procédé de saignée par l'électricité, dont le
principe, a priori, peut être séduisant;
mais il n'est pas fourni assez de précisions
dans les détails pour qu'on puisse se faire
une opinion ferme. Voici en quelques mots
en quoi il consiste.
Une station centrale électrique est reliée
par un câble à tous les arbres à caoutchouc
que l'on veut exploiter sur une surface
déterminée. Sur chacun de ces arbres se
trouve un dispositif spécial relié au câble.
Chaque élément de ce dispositif, sorte de
conduit métallique, comprend trois parties :
une réservée à la saignée, l'autre à la con-
duction du latex, la troisième à la récolte.
Nous n'avons trouvé aucun renseignement
sur l'outil de saignée : on dit seulement
que pour le Castilloa et le Hancornia, il
pratique des saignées longitudinales, ce qui
laisse croire que pour YHevea il pratique-
rait des ponctions ou piqûres. Une gouttière
métallique conduit le latex dans les godets
de récolte où un coagulant, disposé au préa-
lable, assure la formation du caoutchouc.
Le conduit métallique, long d'environ
4m, 50 et large de 0m, 12, est divisé en
sections, éléments dont le nombre varie de
15 à 30 par pièce. Suivant le diamètre de
l'arbre, on met de 2 à 9 de ces conduits, ce
qui donne par arbre de 30 à 270 sections.
Un dispositif spécial permet de faire passer
le courant dans toutes les sections 1 de tous
les arbres, et elles seulement ; 48 heures
après dans toutes les sections 2, puis dans
toutes les sections 3 et ainsi de suite.
Cette méthode n'a pu être imaginée que
dans un pays riche en arbres à caoutchouc
et où la main-d'œuvre est rare : elle nous
vient en effet du Pérou et nous la devons a
un ingénieurallemand M. G. M. VON HASSEL.
Le dispositif paraît bien compliqué et son
exposé bien théorique. On affirme cependant
que des essais satisfaisants ont été obtenus
en travaillant en même temps 50 à 60 arbres.
Il y a, du reste, loin de là aux 5.000 arbres
qu'on prétend pouvoir être travaillés d'un
seul coup, grâce à un seul câble.
Les avantages qu'indique l'auteur sont :
la réduction de main-d'œuvre, un homme
faisant le travail de 40 hommes par le
système au a machadinho », car on n'a
besoin d'approcher l'arbre que tous les
60 jours pour récolter de 30 à 270 « lumps »
par arbre; la possibilité d'exploiter des
arbres d'accès très difficile; la possibilité de
saigner tous les arbres presque simultané-
ment de très bonne heure, avant le lever
du soleil ; la cicatrisation rapide des ponc-
tions qui sont petites et régulières.
Mais outre qu'il est regrettable de ne pas
avoir quelques détails sur l'outil qui saigne,
on doit se demander que coûterait un pareil
aménagement. Il n'est rien dit du prix
d'établissement de la station centrale géné-
ratrice d'électricité et des armatures en fer
dont le nombre pour 100 arbres — en pre-
nant la moyenne des chiffres indiqués —
serait déjà de 500 (avec 7.500 à 15.000
godets): il n'est rien dit de l'intensité du
courant nécessaire pour actionner un nom-
bre donné d'appareils, ni des frais d'entre-
tien, de la robustesse de ces appareils, du
non fonctionnement possible de certains
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ceux occasionnés par une main-d'œuvre
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