Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-02-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 28 février 1913 28 février 1913
Description : 1913/02/28 (A13,N140). 1913/02/28 (A13,N140).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418410p
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
38 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE No 140 - FÉVIIIEIR 1-913
A - propos de la Convention de Bruxelles
Lettre de M. DE PRÉAUDET.
[Nous avons communiqué à notre collaborateur
M. DE PRÉAUDET les épreuves des articles de
M. Em. BAILLAUD sur les effets de la Convention
de Bruxelles sur le marché des sucres et leur
production, en lui demandant son avis, auquel
une expérience consommée de la question donne
un poids considérable. Notre aimable correspon-
dant a bien voulu nous répondre en détail, et
nous pensons que la lecture de cette lettre présen-
- tera un vif intérêt pour nos lecteurs, en achevant
de les éclairer sur cette question, qui semble
aujourd'hui dominer tout ce qui a trait à la pro-
duction et au commerce des sucres, et sur laquelle
les documents précis manquent presque complè-
tement. Nous remercions ici M. DE PRÉAUDET de
l'exposé détaillé qu'il a bien voulu établir pour
nous. - - N. D. L. R.].
Vous avez bien voulu me demander
mon avis sur l'article de M. Em. BAILLAUD
sur la question des sucres et la Convention
de Bruxelles. A une demande aussi nette-
ment formulée, je réponds volontiers, mais
en ajoutant que mon avis ne fait pas loi en
matière sucrière, et que votre collègue
pourra, lorsqu'il le voudra, critiquer à son
tour les observations que je' consigne
chaque mois dans le « J. d'A. T. -».
Je -prends l'article en question par le
début, et voici les réflexions plus ou moins
importantes qu'il me suggère. Tout
d'abord, pour qui connaît bien la Conven-
tion de Bruxelles, le retrait de l'Angleterre
n'a causé aucune émotion dans le monde
sucrier. Cette convention est en effet un
château branlant dont on s'est amusé à
retirer des pierres de la base pour les
replacer au faite, donnant ainsi aux pro-
- fanes l'illusion d'un monument sans cesse
grandissant et laissant aux initiés l'im-
pression d'une ruine.
Si mon confrère a trouvé une expression
- juste, c'est quand il a dit que la question
des sucres est inextricable. Elle l'est telle-
ment que, sur certains points, je me
demande s'il a bien démêlé la situation
juste. J'ajoute de suite que, en admettant
que sur ces points il se soit un peu perdu,
il est en fort bonne compagnie, car bien
d'autres, et - des plus autorisés, seraient
incapables de les expliquer complètement.
Si je me permets d'émettre un avis, c'est
tout simplement parce que, ayant été
chargé pendant plusieurs années par un
Syndicat de Raffineurs de l'Ouest d'étudier
la Convention de Bruxelles, et de suivre
officieusement les séances de la Commis-
sion Permanente à Bruxelles même, j'ai
été aussi causer avec les délégués de l'Alle-
magne à Berlin, de la Hollande à Amster-
dam, comme j'ai dû me rencontrer plu-
sieurs fois aussi avec les délégués français ;
je dois même dire que ce n'est pas auprès
de ceux-ci que j'ai trouvé le plus d'encou-
ragement et de confiance, voire même de
lumière, malgré les intérêts français qu'on
avait bien voulu me permettre de repré-
senter.
L'exposé historique de mon confrère
était utile ; il est bien esquissé, mais
j'aurais préféré une précision en ce qui
concerne la période napoléonienne. Il
n'était peut-être pas inutile de souligner
que si Napoléon a encouragé la culture de
la betterave et le développement du pro-
cédé ACHARD, c'était poussé par la nécessité
de fournir à la France le sucre qui com-
mençait à lui être indispensable, à un
moment où le blocus continental arrêtait
toute importation par nos ports.
Quant aux véritables raisons qui ont
conduit les pays producteurs de sucre à
une convention internationale à Bruxelles,
je les trouve ailleurs que dans l'exposé de
mon confrère. Il y a tout d'abord une
question de politique. Dans tous les gou-
vernements d'Europe, le pouvoir s'est
trouvé en lutte avec le mouvement socia-
liste, mouvement d'autant plus violent que
A - propos de la Convention de Bruxelles
Lettre de M. DE PRÉAUDET.
[Nous avons communiqué à notre collaborateur
M. DE PRÉAUDET les épreuves des articles de
M. Em. BAILLAUD sur les effets de la Convention
de Bruxelles sur le marché des sucres et leur
production, en lui demandant son avis, auquel
une expérience consommée de la question donne
un poids considérable. Notre aimable correspon-
dant a bien voulu nous répondre en détail, et
nous pensons que la lecture de cette lettre présen-
- tera un vif intérêt pour nos lecteurs, en achevant
de les éclairer sur cette question, qui semble
aujourd'hui dominer tout ce qui a trait à la pro-
duction et au commerce des sucres, et sur laquelle
les documents précis manquent presque complè-
tement. Nous remercions ici M. DE PRÉAUDET de
l'exposé détaillé qu'il a bien voulu établir pour
nous. - - N. D. L. R.].
Vous avez bien voulu me demander
mon avis sur l'article de M. Em. BAILLAUD
sur la question des sucres et la Convention
de Bruxelles. A une demande aussi nette-
ment formulée, je réponds volontiers, mais
en ajoutant que mon avis ne fait pas loi en
matière sucrière, et que votre collègue
pourra, lorsqu'il le voudra, critiquer à son
tour les observations que je' consigne
chaque mois dans le « J. d'A. T. -».
Je -prends l'article en question par le
début, et voici les réflexions plus ou moins
importantes qu'il me suggère. Tout
d'abord, pour qui connaît bien la Conven-
tion de Bruxelles, le retrait de l'Angleterre
n'a causé aucune émotion dans le monde
sucrier. Cette convention est en effet un
château branlant dont on s'est amusé à
retirer des pierres de la base pour les
replacer au faite, donnant ainsi aux pro-
- fanes l'illusion d'un monument sans cesse
grandissant et laissant aux initiés l'im-
pression d'une ruine.
Si mon confrère a trouvé une expression
- juste, c'est quand il a dit que la question
des sucres est inextricable. Elle l'est telle-
ment que, sur certains points, je me
demande s'il a bien démêlé la situation
juste. J'ajoute de suite que, en admettant
que sur ces points il se soit un peu perdu,
il est en fort bonne compagnie, car bien
d'autres, et - des plus autorisés, seraient
incapables de les expliquer complètement.
Si je me permets d'émettre un avis, c'est
tout simplement parce que, ayant été
chargé pendant plusieurs années par un
Syndicat de Raffineurs de l'Ouest d'étudier
la Convention de Bruxelles, et de suivre
officieusement les séances de la Commis-
sion Permanente à Bruxelles même, j'ai
été aussi causer avec les délégués de l'Alle-
magne à Berlin, de la Hollande à Amster-
dam, comme j'ai dû me rencontrer plu-
sieurs fois aussi avec les délégués français ;
je dois même dire que ce n'est pas auprès
de ceux-ci que j'ai trouvé le plus d'encou-
ragement et de confiance, voire même de
lumière, malgré les intérêts français qu'on
avait bien voulu me permettre de repré-
senter.
L'exposé historique de mon confrère
était utile ; il est bien esquissé, mais
j'aurais préféré une précision en ce qui
concerne la période napoléonienne. Il
n'était peut-être pas inutile de souligner
que si Napoléon a encouragé la culture de
la betterave et le développement du pro-
cédé ACHARD, c'était poussé par la nécessité
de fournir à la France le sucre qui com-
mençait à lui être indispensable, à un
moment où le blocus continental arrêtait
toute importation par nos ports.
Quant aux véritables raisons qui ont
conduit les pays producteurs de sucre à
une convention internationale à Bruxelles,
je les trouve ailleurs que dans l'exposé de
mon confrère. Il y a tout d'abord une
question de politique. Dans tous les gou-
vernements d'Europe, le pouvoir s'est
trouvé en lutte avec le mouvement socia-
liste, mouvement d'autant plus violent que
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