Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-12-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 décembre 1899 05 décembre 1899
Description : 1899/12/05 (A3,N42,T5). 1899/12/05 (A3,N42,T5).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418309p
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
VARIÉTÉS 343
détestable. Le café Libéria ne doit être décortiqué et livré au commerce qu'après
avoir été bien séché et avoir subi six mois, au moins, de séjour en magasin :
le café « Bourbon » doit, en partie, à cette pratique, le bon renom dont il jouit
encore en Europe. Si le café Libéria de Bourbon avait été préparé dans ces con-
ditions, sans doute il eut été mieux accueilli sur les marchés d'Europe.
Il n'est pas un habitant qui ne sache que le café a en coques » gagne, en
magasin, comme les vins en cave.
30 Enfin beaucoup de personnes pensent et sûrement avec raison que la
cause principale de la défaveur qui s'attache encore au Libéria provient de sa
torréfaction mal faite, c'est-à-dire insuffisamment faite. Ce café, dont le grain est
plus fort, demande à être torréfié plus longtemps que les autres cafés, et on
semble l'ignorer en France. En effet, la consommation locale, à la Réunion, ne
fait plus de différence, actuellement, entre le « Bourbon Libéria » bien préparé
et les autres variétés originaires de la colonie.
Il y a donc lieu d'espérer que le café Libéria de la Réunion, mieux connu et
surtout mieux préparé, déjà bien supérieur, d'ailleurs, à beaucoup de cafés du
Brésil et de l'Inde, aura conquis, avant longtemps, une place honorable sur les
marchés d'Europe. Et M. Cuinier, l'ancien et bien regretté gouverneur de la
Réunion, en y important le Libéria en 1878, aura doté la colonie d'une culture
nouvelle et riche, pouvant avantageusement remplacer la canne à sucre, sur une
notable portion du territoire colonial.
DUREAU DE VAULCONTE.
CAFÉIERS HYBRIDES
QUI NE SONT PAS ATTEINTS DE LA MALADIE DES FEUILLES
Dans la Revue agricole de l'île de la Réunion, notre distingué confrère M. A. de Villèle corro-
bore les observations nombreuses que la Revue a déjà signalées au sujet de la résistance des
hybrides du Libéria à la maladie de l'bémiléia.
Nous lisons, dans le The Tropical Agriculturist d'août, une lettre qu'un planteur
de l'Inde anglaise écrit à M. Ferguson, directeur de cette publication, où il est
dit que des caféiers possédant des caractères d'hybrides, dont les feuilles ont la
forme des Moka, tout en étant plus grandes et plus espacées, et âgés de 6 mois,
ne sont pas atteints de l'hémiléia, tandis que les Libéria qui les avoisinent sont
tous attaqués par le champignon. L'attention de nos caféiculteurs devrait être
tenue en éveil après ce qu'on dit de l'hybridation des caféiers; il n'est pas dou-
teux que,parmi leurs plantations, dans leurs pépinières, ils ne découvrent quel-
ques plants qui seraient le résultat du croisement de ces deux espèces et dont il
suflirait de récolter les graines pour avoir de petites plantations d'hybrides;
d'autres planteurs plus patients pourront tenter la fécondation artificielle et se
mettre bientôt en espèces. Malgré toutes les difficultés qui l'entourent,la culture
du caféier ne peut être négligée, car la consommation du café augmente de plus
en plus, et nous pourrons bénéficier prochainement de l'entrée en franchise de
nos produits. En l'espace de vingt-huit ans la consommation du café a presque
doublé aux États-Unis, en passant de 2 kil. 724 par tête d'habitant à 5 kilos ; ce
mouvement ne peut que s'accroître. Si nous revenons au sujet de l'hybride
détestable. Le café Libéria ne doit être décortiqué et livré au commerce qu'après
avoir été bien séché et avoir subi six mois, au moins, de séjour en magasin :
le café « Bourbon » doit, en partie, à cette pratique, le bon renom dont il jouit
encore en Europe. Si le café Libéria de Bourbon avait été préparé dans ces con-
ditions, sans doute il eut été mieux accueilli sur les marchés d'Europe.
Il n'est pas un habitant qui ne sache que le café a en coques » gagne, en
magasin, comme les vins en cave.
30 Enfin beaucoup de personnes pensent et sûrement avec raison que la
cause principale de la défaveur qui s'attache encore au Libéria provient de sa
torréfaction mal faite, c'est-à-dire insuffisamment faite. Ce café, dont le grain est
plus fort, demande à être torréfié plus longtemps que les autres cafés, et on
semble l'ignorer en France. En effet, la consommation locale, à la Réunion, ne
fait plus de différence, actuellement, entre le « Bourbon Libéria » bien préparé
et les autres variétés originaires de la colonie.
Il y a donc lieu d'espérer que le café Libéria de la Réunion, mieux connu et
surtout mieux préparé, déjà bien supérieur, d'ailleurs, à beaucoup de cafés du
Brésil et de l'Inde, aura conquis, avant longtemps, une place honorable sur les
marchés d'Europe. Et M. Cuinier, l'ancien et bien regretté gouverneur de la
Réunion, en y important le Libéria en 1878, aura doté la colonie d'une culture
nouvelle et riche, pouvant avantageusement remplacer la canne à sucre, sur une
notable portion du territoire colonial.
DUREAU DE VAULCONTE.
CAFÉIERS HYBRIDES
QUI NE SONT PAS ATTEINTS DE LA MALADIE DES FEUILLES
Dans la Revue agricole de l'île de la Réunion, notre distingué confrère M. A. de Villèle corro-
bore les observations nombreuses que la Revue a déjà signalées au sujet de la résistance des
hybrides du Libéria à la maladie de l'bémiléia.
Nous lisons, dans le The Tropical Agriculturist d'août, une lettre qu'un planteur
de l'Inde anglaise écrit à M. Ferguson, directeur de cette publication, où il est
dit que des caféiers possédant des caractères d'hybrides, dont les feuilles ont la
forme des Moka, tout en étant plus grandes et plus espacées, et âgés de 6 mois,
ne sont pas atteints de l'hémiléia, tandis que les Libéria qui les avoisinent sont
tous attaqués par le champignon. L'attention de nos caféiculteurs devrait être
tenue en éveil après ce qu'on dit de l'hybridation des caféiers; il n'est pas dou-
teux que,parmi leurs plantations, dans leurs pépinières, ils ne découvrent quel-
ques plants qui seraient le résultat du croisement de ces deux espèces et dont il
suflirait de récolter les graines pour avoir de petites plantations d'hybrides;
d'autres planteurs plus patients pourront tenter la fécondation artificielle et se
mettre bientôt en espèces. Malgré toutes les difficultés qui l'entourent,la culture
du caféier ne peut être négligée, car la consommation du café augmente de plus
en plus, et nous pourrons bénéficier prochainement de l'entrée en franchise de
nos produits. En l'espace de vingt-huit ans la consommation du café a presque
doublé aux États-Unis, en passant de 2 kil. 724 par tête d'habitant à 5 kilos ; ce
mouvement ne peut que s'accroître. Si nous revenons au sujet de l'hybride
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