Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-10-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 octobre 1899 05 octobre 1899
Description : 1899/10/05 (A3,N38,T5). 1899/10/05 (A3,N38,T5).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64183051
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
220 REVUE DES CULTURES COLONIALES
autant de petits récipients; sur l'un des côtés les plaques furent quelque peu
excavées pour les conformer à la courbure du tronc, mais en laissant une pointe
aiguë au milieu. On fait enlever la couche externe de. l'écorce et on plante la
pointe dans le tronc de manière que le bord excavé s'applique bien contre
l'arbre ; puis, avec un petit couteau, on fait, au-dessus du récipient improvisé,
une incision longitudinale avec plusieurs transversales y aboutissant; le latex
coule dans les récipients, en est transbordé dans des baquets et, le soir, coagulé
en le faisant bouillir dans un pot de fer émaillé.
On sèche au soleil, et c'est tout. Lors de la cuisson, on peut s'arranger de
manière à obtenir des boules plus ou moins grosses, selon la nécessité.
Pour ce qui est de la dépense de main-d'œuvre, l'équipe pour saigner les
caoutchoutiers fut formée avec les plus sûrs et les meilleurs des noirs de la
plantation; néanmoins, quel que soit l'effort, un ouvrier n'arrive pas à récolter
dans la journée plus de 250 grammes de caoutchouc qui se réduisent à 150 gr.
après le séchage définitif. 15 ouvriers en trois semaines produisirent 45 kilos;
puis, dans les deux semaines suivantes, 20 ouvriers, 50 kilos.
Ce dernier lot fut converti en une seule grande boule, en prévision de l'expo-
sition; le séchage en devint cependant difficile; le caoutchouc prit même une
odeur peu agréable que M. Visser fit disparaître en suspendant la balle de caout-
chouc dans la fumée.
Le prix de revient de ces 95 kilos représente 238 florins (499 francs) rien
qu'en frais de récolte ; car l'ouvrier coûte 40 centimes par jour. Il faudra y
ajouter les frais d'entretien, de séchage, etc.
Les procédés classiques de récolte n'avaient donné que les deux tiers des
quantités obtenues par le procédé propre de M. Visser; de plus cela a déjà
été dit ils entraînaient la perte d'un grand nombre d'arbres par mutilation.
Un peu de latex reste généralement collé contre l'écorce; M. Visser fait ramas-
ser ces restants par des gamins, par un temps bien ensoleillé. 4 gamins, payés
ensemble 1 florin (1) pour la journée, apportent le soir un demi-kilo.
Le nombre total des arbres saignés.a été d'environ 2.000. 95 kilos divisés par
2.000, cela donne à peu près 47 grammes et demi par arbre. Le maximum a
été 150 grammes, recueillis sur un beau sujet de 7 ans.
La meilleure saison pour la saignée est, au Congo, la saison des pluies ; pendant
la saison sèche les arbres demeurent sans feuilles, en repos; des essais de sai-
gnée dans cette période ne produisent presque rien; des résultats meilleurs
furent obtenus au début de la saison des pluies, les arbres étant à nouveau
garnis de feuilles; dans ce cas la cicatrisation et la reprise de la croissance
s'établissent aussi plus vite.
Les ennemis les plus redoutables du Manihot sont, au Congo, les termites qui
attaquent, en innombrables troupes, les arbres qui viennent d'être saignés;
seuls les vigoureux leur résistent.
Les 3 sujets importés, qui ont été le point de départ de M. Visser, sont morts
tout seuls, à 6 ans.
En manière de conclusion M. Visser répète que la culture forestière lui paraît
la seule applicable aux conditions locales de climat et de main-d'œuvre : il faut,
dit-il, un fourré dans lequel le noir ait à se frayer la route à coups de hache.
(1) Environ 2 fr. 10.
autant de petits récipients; sur l'un des côtés les plaques furent quelque peu
excavées pour les conformer à la courbure du tronc, mais en laissant une pointe
aiguë au milieu. On fait enlever la couche externe de. l'écorce et on plante la
pointe dans le tronc de manière que le bord excavé s'applique bien contre
l'arbre ; puis, avec un petit couteau, on fait, au-dessus du récipient improvisé,
une incision longitudinale avec plusieurs transversales y aboutissant; le latex
coule dans les récipients, en est transbordé dans des baquets et, le soir, coagulé
en le faisant bouillir dans un pot de fer émaillé.
On sèche au soleil, et c'est tout. Lors de la cuisson, on peut s'arranger de
manière à obtenir des boules plus ou moins grosses, selon la nécessité.
Pour ce qui est de la dépense de main-d'œuvre, l'équipe pour saigner les
caoutchoutiers fut formée avec les plus sûrs et les meilleurs des noirs de la
plantation; néanmoins, quel que soit l'effort, un ouvrier n'arrive pas à récolter
dans la journée plus de 250 grammes de caoutchouc qui se réduisent à 150 gr.
après le séchage définitif. 15 ouvriers en trois semaines produisirent 45 kilos;
puis, dans les deux semaines suivantes, 20 ouvriers, 50 kilos.
Ce dernier lot fut converti en une seule grande boule, en prévision de l'expo-
sition; le séchage en devint cependant difficile; le caoutchouc prit même une
odeur peu agréable que M. Visser fit disparaître en suspendant la balle de caout-
chouc dans la fumée.
Le prix de revient de ces 95 kilos représente 238 florins (499 francs) rien
qu'en frais de récolte ; car l'ouvrier coûte 40 centimes par jour. Il faudra y
ajouter les frais d'entretien, de séchage, etc.
Les procédés classiques de récolte n'avaient donné que les deux tiers des
quantités obtenues par le procédé propre de M. Visser; de plus cela a déjà
été dit ils entraînaient la perte d'un grand nombre d'arbres par mutilation.
Un peu de latex reste généralement collé contre l'écorce; M. Visser fait ramas-
ser ces restants par des gamins, par un temps bien ensoleillé. 4 gamins, payés
ensemble 1 florin (1) pour la journée, apportent le soir un demi-kilo.
Le nombre total des arbres saignés.a été d'environ 2.000. 95 kilos divisés par
2.000, cela donne à peu près 47 grammes et demi par arbre. Le maximum a
été 150 grammes, recueillis sur un beau sujet de 7 ans.
La meilleure saison pour la saignée est, au Congo, la saison des pluies ; pendant
la saison sèche les arbres demeurent sans feuilles, en repos; des essais de sai-
gnée dans cette période ne produisent presque rien; des résultats meilleurs
furent obtenus au début de la saison des pluies, les arbres étant à nouveau
garnis de feuilles; dans ce cas la cicatrisation et la reprise de la croissance
s'établissent aussi plus vite.
Les ennemis les plus redoutables du Manihot sont, au Congo, les termites qui
attaquent, en innombrables troupes, les arbres qui viennent d'être saignés;
seuls les vigoureux leur résistent.
Les 3 sujets importés, qui ont été le point de départ de M. Visser, sont morts
tout seuls, à 6 ans.
En manière de conclusion M. Visser répète que la culture forestière lui paraît
la seule applicable aux conditions locales de climat et de main-d'œuvre : il faut,
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