Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-03-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mars 1899 05 mars 1899
Description : 1899/03/05 (A3,N24,T4). 1899/03/05 (A3,N24,T4).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418291f
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
150 REVUE DES CULTURES COLONIALES
quoique le mélange fût abandonné pendant plusieurs jours. Les particules
purent cependant être transformées en masse solide par pression, par échauf- (
fement doux, ou par séparation de l'eau à travers un vase poreux.
Ainsi préparé, le caoutchouc présente une masse pure et blanche sans aucune
trace de l'odeur ordinaire caractéristique. Après l'exposition à l'air pendant plu-
sieurs jours, la surface devient brune, probablement par oxydation.
Le pourcentage de gomme dans le latex fut estimé en même temps en opérant
sur 50 cc. Le poids de la substance sèche fut de 12 grammes 5 et comme le
poids spécifique du Castilloa elastica est de 1,0, cela donne un rendement
de 25
Le latex de l'Hevea brasiliensis, traité de la même manière pendant un temps
un peu plus long, a donné le même résultat comme séparation. Le même pro-
cédé purement mécanique, employé pour isoler les particules de gomme du
Castilloa donna une masse solide tandis que l'action de l'acide acétique et celle
de la fumée des noix d'urucuri ne produisirent aucun effet.
Le rendement en gomme, estimé comme ci-dessus, fut de 28 à 30 Le latex
du Glaziovii donna les mêmes résultats, et dans la même proportion. Ce dernier
latex offre cette particularité intéressante que la séparation s'opère rapidement
par barattage. Il se forme en quelques minutes un caillé gras, spongieux con-
tenant dans ses cellules la plus grande partie de la solution dans laquelle les
particules de caoutchouc étaient suspendues. Si l'on coupe ce caillé en tranches
pendant qu'il est encore mou, ou sous une forte presse, on arrive à extraire la
partie solide de la solution et l'on obtient un caoutchouc parfaitement pur,
en séchant, il ne dégage pas cette odeur nauséabonde qui caractérise le Ceara
ordinaire, « Scrap ».
D'autres latex sont susceptibles d'être caillés par barattage, mais l'opération
est longue.
Le latex de l'Hancornia speciosa et celui du Mimusops globosa donnèrent de
semblables résultats par le procédé centrifuge; dans ce dernier cas, la matière
colorante rose qui caractérise le Balata se trouve déposée en une mince couche
au fond dees. Il
U L'Artocarpus incisa contient un latex très visqueux que les Brésiliens
Vin ploient pour prendre les oiseaux à la place de la glu. >
Quand il est dilué et passé à la turbine, il se sépare immédiatement donnant
une couche blanche crémeuse qui sèche en une masse résineuse ressemblant
à la gutta-percha. A la température ordinaire, elle est tout à fait dure et fragile ;
mais si la température s'élève un peu, elle devient plastique et, à la température
de l'eau bouillante, elle est molle et excessivement gluante. Cette substance est
soluble dans le sulfure de carbone et insoluble dans l'alcool et dans l'eau.
L'Urostigma Gamalleira produit une substance similaire de couleur brun cho-
colat.
De toutes ces expériences, il résulte que la séparation du caoutchouc s'ob-
tient par la simple action de la force centrifuge, et, comme les divers procédés
habituellement employés, y compris les réactifs chimiques, ne réussissent pas à
amener la prise en motte des parcelles de caoutchouc isolées et lavées, nous
devons conclure qu'il ne s'opère dans le caoutchouc lui-même aucune modifi-
cation chimique et que c'est dans la nature même du milieu qui tient les parti-
cules en suspens qu'il faut chercher la cause de sa coagulation.
D'après ce que nous connaissons de la composition du latex, il est évident
quoique le mélange fût abandonné pendant plusieurs jours. Les particules
purent cependant être transformées en masse solide par pression, par échauf- (
fement doux, ou par séparation de l'eau à travers un vase poreux.
Ainsi préparé, le caoutchouc présente une masse pure et blanche sans aucune
trace de l'odeur ordinaire caractéristique. Après l'exposition à l'air pendant plu-
sieurs jours, la surface devient brune, probablement par oxydation.
Le pourcentage de gomme dans le latex fut estimé en même temps en opérant
sur 50 cc. Le poids de la substance sèche fut de 12 grammes 5 et comme le
poids spécifique du Castilloa elastica est de 1,0, cela donne un rendement
de 25
Le latex de l'Hevea brasiliensis, traité de la même manière pendant un temps
un peu plus long, a donné le même résultat comme séparation. Le même pro-
cédé purement mécanique, employé pour isoler les particules de gomme du
Castilloa donna une masse solide tandis que l'action de l'acide acétique et celle
de la fumée des noix d'urucuri ne produisirent aucun effet.
Le rendement en gomme, estimé comme ci-dessus, fut de 28 à 30 Le latex
du Glaziovii donna les mêmes résultats, et dans la même proportion. Ce dernier
latex offre cette particularité intéressante que la séparation s'opère rapidement
par barattage. Il se forme en quelques minutes un caillé gras, spongieux con-
tenant dans ses cellules la plus grande partie de la solution dans laquelle les
particules de caoutchouc étaient suspendues. Si l'on coupe ce caillé en tranches
pendant qu'il est encore mou, ou sous une forte presse, on arrive à extraire la
partie solide de la solution et l'on obtient un caoutchouc parfaitement pur,
en séchant, il ne dégage pas cette odeur nauséabonde qui caractérise le Ceara
ordinaire, « Scrap ».
D'autres latex sont susceptibles d'être caillés par barattage, mais l'opération
est longue.
Le latex de l'Hancornia speciosa et celui du Mimusops globosa donnèrent de
semblables résultats par le procédé centrifuge; dans ce dernier cas, la matière
colorante rose qui caractérise le Balata se trouve déposée en une mince couche
au fond dees. Il
U L'Artocarpus incisa contient un latex très visqueux que les Brésiliens
Vin ploient pour prendre les oiseaux à la place de la glu. >
Quand il est dilué et passé à la turbine, il se sépare immédiatement donnant
une couche blanche crémeuse qui sèche en une masse résineuse ressemblant
à la gutta-percha. A la température ordinaire, elle est tout à fait dure et fragile ;
mais si la température s'élève un peu, elle devient plastique et, à la température
de l'eau bouillante, elle est molle et excessivement gluante. Cette substance est
soluble dans le sulfure de carbone et insoluble dans l'alcool et dans l'eau.
L'Urostigma Gamalleira produit une substance similaire de couleur brun cho-
colat.
De toutes ces expériences, il résulte que la séparation du caoutchouc s'ob-
tient par la simple action de la force centrifuge, et, comme les divers procédés
habituellement employés, y compris les réactifs chimiques, ne réussissent pas à
amener la prise en motte des parcelles de caoutchouc isolées et lavées, nous
devons conclure qu'il ne s'opère dans le caoutchouc lui-même aucune modifi-
cation chimique et que c'est dans la nature même du milieu qui tient les parti-
cules en suspens qu'il faut chercher la cause de sa coagulation.
D'après ce que nous connaissons de la composition du latex, il est évident
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