Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-08-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 août 1904 31 août 1904
Description : 1904/08/31 (A4,N38). 1904/08/31 (A4,N38).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418276r
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2013
- Aller à la page de la table des matières225
- Sommaire
- ÉTUDES ET DOSSIERS
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITÉS
- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
- Livres nouveaux, §§ 587-622: Italie, Indo-Chine, Mysore, Java, Tunisie, Egypte, Haute-Guinée, Afrique Occidentale Anglaise, Madagascar, Réunion, Etats-Unis, Martinique, Guatémala, Costa-Rica, Surinam, Paraguay, Argentine, Colonies portugaises. - Caoutchouc, Balata, Tabac, Coton, Bois, Fruits, Oignons, Cacao, Café, Riz, Canne à sucre, Sisal, Citrus, Piment, Arachides. - Machines oléicoles. - Sériciculture. - Élevage. - Ressources végétales des colonies françaises
- FIGURES
N° 38 — AouT 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 24 i
étant détrempée, l'arrachage soit plus faci-
lement pratiqué.
» Mais, dans les grandes cultures, on ne
- trouve jamais assez de bras pour enlever la
récolte le jour même de l'arrosage et on ré-
colte à sec après avoir laissé ressuyer le sol
pendant 8 à 10 jours au-moins.
Les difficultés de la Colonisation agricole au Tonkin
Sol et climat. — Le métayage. — La main d'œuvre. — Le café. — Le thé. — Le coton.
— Le caoutchouc. — Les agaves. — La ramie. — Le jute.
D'après M. LÉON HAUTEFEUILLE
Le n° du 15 juin de la « Revue Indo-Chi-
noise » nouvelle manière, contenant l'article
dans lequel nous avons découpé les extraits qui
suivent, nous est arrivé le lendemain du départ
- de l'auteur, qui retourne en Indo-Chine par
l'Inde, comme cela a été expliqué dans notre
n° 36. Son article a été écrit à Chandernagor, à
l'aller, et est daté du 12 avril. — Nos lecteurs
auront garde de ne pas oublier que le Tonkin,
seul envisagé par M. HAUTEFEUILLE, ne cons-
titue qu'une partie de l'Indo-Chine française et
que l'Annam, la Cochinchine, le Laos offrent
des conditions naturelles différentes ; l'auteur
n'en parle pas, n'ayant pas été à même d'étu-
dier ces pays d'aussi près que le Tonkin. -
N D. L. R.
*
* *
Après avoir parcouru le Tonkin durant
plus d'une année,. je me demande com-
ment on a pu décrire cette intéressante con-
trée comme une terre promise où tout est
possible avec peu d'efforts. Les premiers
voyageurs n'ont-ils donc pas vu ces mame-
lons dénudés, ces terres désertiques autre-
ment vastes que les terres cultivées ou
paraissant cultivables ?
Certes, la végétation est puissante au
Tonkin, aux bonnes places ; mais ces places
n'occupent, en dehors du delta que je mets
à part, que des espaces assez restreints.
La climatologie, on le sait maintenant,
est très diverse au Tonkin, suivant les
régions du pays, et surtout très inégale,
c'est-à-dire très variable d'une année sur
l'autre. Les saisons manquent de cette fixité
si nécessaire pour un grand nombre d'opé-
rations agricoles. L'an dernier, l'hiver avait
été très humide ; celui qui vient de s'achever
a été extrêmement sec. Heureux en 1904, les
producteurs de café, qui ont pu sécher leurs
récoltes comme ils ont voulu, ne peuvent
oublier les difficultés et les pertes des années
précédentes et ils doivent prévoir l'acquisi-
tion de séchoirs assez coûteux qui ne seront
pas utilisés tous les ans. La récolte du coton
est rendue fort difficile par ce défaut de
fixité dans les saisons. En 1903, le jute, en
raison de la sécheresse, n'a pas donné de
bons résultats. Enfin, tout le monde sait que
la production du riz est fort inégale, puis-
qu'elle dépend de l'abondance des pluies.
Cette insécurité est le fait des climats
tempérés. En France, nos récoltes sont aussi
très inégales et tout le monde y est préoc-
cupé de ce que sera l'année au point de vue
du blé, du vin, de la betterave, de la pomme
de terre, etc. Le régime météorologique y
impose la variété des cultures. Si la mono-
culture a été possible dans certaines colonies
telles que les Antilles ou les Mascareignes,
elle ne l'est pas au Tonkin, heureusement ;
mais on n'y peut pas compter non plus sur
les cultures, on peut presque dire sur
• aucune des cultures de nos pays tempérés.
Les premiers colons n'ont pas été arrêtés
par toutes ces considérations dont quelques-
unes, il faut le reconnaître, eussent été pré-
maturées. (
Très peu des hommes qui se sont
occupés du Tonkin dès le début de l'occu-
pation, même parmi les plus sages, ont
hésité à accepter et à propager cette vision
d'un Tonkin riche et propre à tout produire.
Le regretté RAOUL lui-même, si compétent
et si consciencieux, sur la foi de déclarations
qu'il ne put contrôler, affirmait sans aucune
réserve que le climat du Tonkin convenait
au caféier. Or, personne ne connaissait alors
étant détrempée, l'arrachage soit plus faci-
lement pratiqué.
» Mais, dans les grandes cultures, on ne
- trouve jamais assez de bras pour enlever la
récolte le jour même de l'arrosage et on ré-
colte à sec après avoir laissé ressuyer le sol
pendant 8 à 10 jours au-moins.
Les difficultés de la Colonisation agricole au Tonkin
Sol et climat. — Le métayage. — La main d'œuvre. — Le café. — Le thé. — Le coton.
— Le caoutchouc. — Les agaves. — La ramie. — Le jute.
D'après M. LÉON HAUTEFEUILLE
Le n° du 15 juin de la « Revue Indo-Chi-
noise » nouvelle manière, contenant l'article
dans lequel nous avons découpé les extraits qui
suivent, nous est arrivé le lendemain du départ
- de l'auteur, qui retourne en Indo-Chine par
l'Inde, comme cela a été expliqué dans notre
n° 36. Son article a été écrit à Chandernagor, à
l'aller, et est daté du 12 avril. — Nos lecteurs
auront garde de ne pas oublier que le Tonkin,
seul envisagé par M. HAUTEFEUILLE, ne cons-
titue qu'une partie de l'Indo-Chine française et
que l'Annam, la Cochinchine, le Laos offrent
des conditions naturelles différentes ; l'auteur
n'en parle pas, n'ayant pas été à même d'étu-
dier ces pays d'aussi près que le Tonkin. -
N D. L. R.
*
* *
Après avoir parcouru le Tonkin durant
plus d'une année,. je me demande com-
ment on a pu décrire cette intéressante con-
trée comme une terre promise où tout est
possible avec peu d'efforts. Les premiers
voyageurs n'ont-ils donc pas vu ces mame-
lons dénudés, ces terres désertiques autre-
ment vastes que les terres cultivées ou
paraissant cultivables ?
Certes, la végétation est puissante au
Tonkin, aux bonnes places ; mais ces places
n'occupent, en dehors du delta que je mets
à part, que des espaces assez restreints.
La climatologie, on le sait maintenant,
est très diverse au Tonkin, suivant les
régions du pays, et surtout très inégale,
c'est-à-dire très variable d'une année sur
l'autre. Les saisons manquent de cette fixité
si nécessaire pour un grand nombre d'opé-
rations agricoles. L'an dernier, l'hiver avait
été très humide ; celui qui vient de s'achever
a été extrêmement sec. Heureux en 1904, les
producteurs de café, qui ont pu sécher leurs
récoltes comme ils ont voulu, ne peuvent
oublier les difficultés et les pertes des années
précédentes et ils doivent prévoir l'acquisi-
tion de séchoirs assez coûteux qui ne seront
pas utilisés tous les ans. La récolte du coton
est rendue fort difficile par ce défaut de
fixité dans les saisons. En 1903, le jute, en
raison de la sécheresse, n'a pas donné de
bons résultats. Enfin, tout le monde sait que
la production du riz est fort inégale, puis-
qu'elle dépend de l'abondance des pluies.
Cette insécurité est le fait des climats
tempérés. En France, nos récoltes sont aussi
très inégales et tout le monde y est préoc-
cupé de ce que sera l'année au point de vue
du blé, du vin, de la betterave, de la pomme
de terre, etc. Le régime météorologique y
impose la variété des cultures. Si la mono-
culture a été possible dans certaines colonies
telles que les Antilles ou les Mascareignes,
elle ne l'est pas au Tonkin, heureusement ;
mais on n'y peut pas compter non plus sur
les cultures, on peut presque dire sur
• aucune des cultures de nos pays tempérés.
Les premiers colons n'ont pas été arrêtés
par toutes ces considérations dont quelques-
unes, il faut le reconnaître, eussent été pré-
maturées. (
Très peu des hommes qui se sont
occupés du Tonkin dès le début de l'occu-
pation, même parmi les plus sages, ont
hésité à accepter et à propager cette vision
d'un Tonkin riche et propre à tout produire.
Le regretté RAOUL lui-même, si compétent
et si consciencieux, sur la foi de déclarations
qu'il ne put contrôler, affirmait sans aucune
réserve que le climat du Tonkin convenait
au caféier. Or, personne ne connaissait alors
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