Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7259 Nombre total de vues : 7259
Description : 01 mai 1937 01 mai 1937
Description : 1937/05/01 (A12,N137)-1937/05/31. 1937/05/01 (A12,N137)-1937/05/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64138323
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
REVUE INTERNATIONALE DU BOIS 171
ANTILLES.
Dans la plupart des Antilles, le déboisement s'est exercé d'une façon
regrettable.
A CUBA, les forêts ont fait place à des palmeraies de Chamœrops
sauvages, à des fourrés d'épines, de sous-arbrisseaux et de lianes. -
Les forêts de la RÉPUBLIQUE DOMINICAINE ont été soumises à des
exploitations massives de bois d'ébène, de bois de rose, de bois de
satin, de noyer, d'acajou et de gayac.
A la JAMAÏQUE, on a exporté, en 1873, plus de 50.000 pieds cubes
d'acajou. La destruction des forêts de cette essence a été telle qu'en
1875 le gouvernement de la colonie a envisagé l'exécution de travaux
de reboisement. Dès 1854, la Jamaïque était déboisée et Léonard
Way, dans son Traité de la canne à sucre, conseil lait aux colons d' em-
ployer pour les chaudières des sucreries la houille importée de Grande-
Bretagne au lieu du bois qui faisait défaut.
Lors de sa découverte par Christophe Colomb, en 1502 (1), l'île
de la MARTINIQUE était, presque partout, couverte de forêts impéné-
trables. C'est sous leurs voûtes épaisses, où les acomas se dressaient
comme les colonnes d'un temple, que s'étaient installés les Caraïbes,
venus de la Guyane, après avoir massacré les Arouagues, premiers
habitants de l'île; ils vivaient sous des huttes faites de branches d'ar-
bres fourchues enfoncées en terre.
Les premiers colons furent des Espagnols; au début du XVIIe siècle,
suivirent les Français et quelques Anglais, qui occupèrent d'abord la
partie occidentale de l'île (2). Alors commencèrent les premiers défri-
chements, surtout dans les parties inférieures des versants montagneux
de la chaîne qui traverse toute l'île du N. au S. Les régions les plus
élevées restaient couvertes de forêts vierges et giboyeuses (3). Le nom-
bre des défricheurs augmente par l'arrivée des engagés, transportés gra-
tuitement aux îles et recrutés principalement en Normandie, en Breta-
gne, en Saintonge et en Gascogne (1650), et par celle des noirs. Les
colons s'installent alors jusqu'à 700 ou 800 mètres d'altitude, sur les
pentes des mornes, surtout dans le nord de l'île; mais la déforestation
s'étendit beaucoup plus sur les plaines littorales, propres aux grandes
cultures, et sur les parties basses des contreforts de la chaîne centrale,
où le relief adouci permettait le travail des attelages.
(1) On croit à tort que l'île de la Martinique a été découverte le 11 novembre 1493,
d'où viendrait son nom. En réalité, Christophe Colomb n'y aborda qu'à son quatriè-
me et dernier voyage.
(2) La Martinique fut occupée, au nom de la France, en juin 1635, par L'Olive et
Duplessis ; la même année, Pierre d'Esnambuc, gouverneur de St-Christophe, y amena
une centaine de colons.
(3) On y trouvait, en dehors des porcs sauvages importés par les Espagnols, des
dindons, des ramiers, des ortolans, des canards sauvages, des perroquets, des ignanes
qui tombaient sous les coups de chasseurs ; ceux-ci ne dédaignaient pas non plus les
tortues, les lézards et les énormes grenouilles, d'un pied de longueur. La destruction
des forêts, suivie d'imprudents massacres, a amené la disparition de cette faune
indigène qui fournissait aux colons et aux noirs un important appoint pour leur ali-
mentation, précieux surtout en temps de disette ; il y eut huit années de famine
pendant le xvirt* siècle.
ANTILLES.
Dans la plupart des Antilles, le déboisement s'est exercé d'une façon
regrettable.
A CUBA, les forêts ont fait place à des palmeraies de Chamœrops
sauvages, à des fourrés d'épines, de sous-arbrisseaux et de lianes. -
Les forêts de la RÉPUBLIQUE DOMINICAINE ont été soumises à des
exploitations massives de bois d'ébène, de bois de rose, de bois de
satin, de noyer, d'acajou et de gayac.
A la JAMAÏQUE, on a exporté, en 1873, plus de 50.000 pieds cubes
d'acajou. La destruction des forêts de cette essence a été telle qu'en
1875 le gouvernement de la colonie a envisagé l'exécution de travaux
de reboisement. Dès 1854, la Jamaïque était déboisée et Léonard
Way, dans son Traité de la canne à sucre, conseil lait aux colons d' em-
ployer pour les chaudières des sucreries la houille importée de Grande-
Bretagne au lieu du bois qui faisait défaut.
Lors de sa découverte par Christophe Colomb, en 1502 (1), l'île
de la MARTINIQUE était, presque partout, couverte de forêts impéné-
trables. C'est sous leurs voûtes épaisses, où les acomas se dressaient
comme les colonnes d'un temple, que s'étaient installés les Caraïbes,
venus de la Guyane, après avoir massacré les Arouagues, premiers
habitants de l'île; ils vivaient sous des huttes faites de branches d'ar-
bres fourchues enfoncées en terre.
Les premiers colons furent des Espagnols; au début du XVIIe siècle,
suivirent les Français et quelques Anglais, qui occupèrent d'abord la
partie occidentale de l'île (2). Alors commencèrent les premiers défri-
chements, surtout dans les parties inférieures des versants montagneux
de la chaîne qui traverse toute l'île du N. au S. Les régions les plus
élevées restaient couvertes de forêts vierges et giboyeuses (3). Le nom-
bre des défricheurs augmente par l'arrivée des engagés, transportés gra-
tuitement aux îles et recrutés principalement en Normandie, en Breta-
gne, en Saintonge et en Gascogne (1650), et par celle des noirs. Les
colons s'installent alors jusqu'à 700 ou 800 mètres d'altitude, sur les
pentes des mornes, surtout dans le nord de l'île; mais la déforestation
s'étendit beaucoup plus sur les plaines littorales, propres aux grandes
cultures, et sur les parties basses des contreforts de la chaîne centrale,
où le relief adouci permettait le travail des attelages.
(1) On croit à tort que l'île de la Martinique a été découverte le 11 novembre 1493,
d'où viendrait son nom. En réalité, Christophe Colomb n'y aborda qu'à son quatriè-
me et dernier voyage.
(2) La Martinique fut occupée, au nom de la France, en juin 1635, par L'Olive et
Duplessis ; la même année, Pierre d'Esnambuc, gouverneur de St-Christophe, y amena
une centaine de colons.
(3) On y trouvait, en dehors des porcs sauvages importés par les Espagnols, des
dindons, des ramiers, des ortolans, des canards sauvages, des perroquets, des ignanes
qui tombaient sous les coups de chasseurs ; ceux-ci ne dédaignaient pas non plus les
tortues, les lézards et les énormes grenouilles, d'un pied de longueur. La destruction
des forêts, suivie d'imprudents massacres, a amené la disparition de cette faune
indigène qui fournissait aux colons et aux noirs un important appoint pour leur ali-
mentation, précieux surtout en temps de disette ; il y eut huit années de famine
pendant le xvirt* siècle.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 13/42
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64138323/f13.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64138323/f13.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64138323/f13.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64138323
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64138323
Facebook
Twitter