Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1931 01 septembre 1931
Description : 1931/09/01 (A6,N69)-1931/09/30. 1931/09/01 (A6,N69)-1931/09/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6384736d
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
470 REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX
formation géologique, la Guadeloupe est moins riche cependant. Elle a plus de
terres incultes, plus de faillites, moins de routes, moins d'écoles, moins d'hôpitaux
et de dispensaires. Elle n'a pas de port convenablement outillé, éclairé et dragué.
Le paupérisme, inconnu à la Martinique, n'a pas encore disparu à la Guadeloupe.
L'urbanisme, les procédés nouveaux de culture de la canne ou du bananier, n'ont
pas fait les mêmes progrès ici que là.
La faute en est sans doute au cyclone de 1928, qui fit à la Guadeloupe 500
millions de dégâts tandis qu'il épargnait complètement la Martinique. La chose est
due, pour une autre part, à certaines différences des terrains de culture : certaines
pentes trop abruptes à la Guadeloupe proprement dite, certaines étendues plates,
moins fertiles à la Grande Terre, se prêtent moins bien à la culture intensive que
les terres de l'île sœur. Mais la faute est aussi aux hommes, à leurs rivalités, à
leurs haines mutuelles. Sans doute parce que moins fortunée, la Guadeloupe a tou-
jours été plus divisée, plus fertile en querelles que la Martinique. Elle a su aussi,
par bonheur, refaire l'union chaque fois qu'une crise grave l'a menacée, imposer
silence aux luttes politiques ; la réconciliation de Gerville-Réache et d'A uguste
Isaac, celle de Souques et de Légitimus, celle, plus récente, de tous les partis au
lendefnain du cyclone sont également là pour en témoigner. Elles sont la sauve-
garde de ce pays.
Mais tout n'est pas là. Se réconcilier est bien. S'entendre autour d'un pro-
gramme précis est mieux. De mon voyage d'études aux Antilles en avril dernier,
j'ai rapporté la conviction que la Guadeloupe avait frôlé la catastrophe le jour où
les cours du rhum et ceux du sucre ont paru prêts à s'effondrer. Cette fragilité de
sa situation économique, elle la doit aux ravages de la monoculture. Il faut donc
que cesse cette monoculture, dont les effets, loin de s'atténuer depuis le cyclone,
se sont au contraire aggravés du fait que les cacaoyers et caféiers détruits n'ont pas
été replantés. Une très belle occasion s'offre de sortir de la situation actuelle, en
profitant de la faveur croissante dont jouit la banane auprès du consommateur euro-
péen. La France, qui consomme 400 millions de francs de bananes par an, en
importe à peine 15 millions de ses colonies. Il appartient aux Pouvoirs Publics, il
est de leur devoir de mettre à la disposition des colonies productrices les routes, les
ports, les installations et les navires adéquats. Déjà la concurrence s'avère difficile.
Les groupes étrangers producteurs et transporteurs, dont plusieurs ont dix ans et
plus d'existence, se préparent à la résistance. Notre chance reste dans l'accroisse-
ment constant, d'armée en année, de la consommation européenne. Chaque jour
s'ouvrent de npuveaux marchés. Mais de quoi demain sera-t-il fait ? Si nous lais-
sons passer cette occasion, pour combien de tepips nous replongeons-nous dans la *
monoculture ?
D'autres possibilités que celle de la variété des cultures restent inexploitées à la
Guadeloupe; je ne veux citer que la pêche, qui pourrait alimenter dans l'île des
usines de conserves, une industrie abondante, et qui reste à l'état d'exploitation
individuelle, élémentaire.
L'interventian des Pouvoirs Publics est ici moins facile, je ne le conteste pas.
Aussi le problème essentiel de l'avenir immédiat me paraît-il bien rester celui de
la culture et du transport de la banane en Europe. En 1932, la révision du montant
formation géologique, la Guadeloupe est moins riche cependant. Elle a plus de
terres incultes, plus de faillites, moins de routes, moins d'écoles, moins d'hôpitaux
et de dispensaires. Elle n'a pas de port convenablement outillé, éclairé et dragué.
Le paupérisme, inconnu à la Martinique, n'a pas encore disparu à la Guadeloupe.
L'urbanisme, les procédés nouveaux de culture de la canne ou du bananier, n'ont
pas fait les mêmes progrès ici que là.
La faute en est sans doute au cyclone de 1928, qui fit à la Guadeloupe 500
millions de dégâts tandis qu'il épargnait complètement la Martinique. La chose est
due, pour une autre part, à certaines différences des terrains de culture : certaines
pentes trop abruptes à la Guadeloupe proprement dite, certaines étendues plates,
moins fertiles à la Grande Terre, se prêtent moins bien à la culture intensive que
les terres de l'île sœur. Mais la faute est aussi aux hommes, à leurs rivalités, à
leurs haines mutuelles. Sans doute parce que moins fortunée, la Guadeloupe a tou-
jours été plus divisée, plus fertile en querelles que la Martinique. Elle a su aussi,
par bonheur, refaire l'union chaque fois qu'une crise grave l'a menacée, imposer
silence aux luttes politiques ; la réconciliation de Gerville-Réache et d'A uguste
Isaac, celle de Souques et de Légitimus, celle, plus récente, de tous les partis au
lendefnain du cyclone sont également là pour en témoigner. Elles sont la sauve-
garde de ce pays.
Mais tout n'est pas là. Se réconcilier est bien. S'entendre autour d'un pro-
gramme précis est mieux. De mon voyage d'études aux Antilles en avril dernier,
j'ai rapporté la conviction que la Guadeloupe avait frôlé la catastrophe le jour où
les cours du rhum et ceux du sucre ont paru prêts à s'effondrer. Cette fragilité de
sa situation économique, elle la doit aux ravages de la monoculture. Il faut donc
que cesse cette monoculture, dont les effets, loin de s'atténuer depuis le cyclone,
se sont au contraire aggravés du fait que les cacaoyers et caféiers détruits n'ont pas
été replantés. Une très belle occasion s'offre de sortir de la situation actuelle, en
profitant de la faveur croissante dont jouit la banane auprès du consommateur euro-
péen. La France, qui consomme 400 millions de francs de bananes par an, en
importe à peine 15 millions de ses colonies. Il appartient aux Pouvoirs Publics, il
est de leur devoir de mettre à la disposition des colonies productrices les routes, les
ports, les installations et les navires adéquats. Déjà la concurrence s'avère difficile.
Les groupes étrangers producteurs et transporteurs, dont plusieurs ont dix ans et
plus d'existence, se préparent à la résistance. Notre chance reste dans l'accroisse-
ment constant, d'armée en année, de la consommation européenne. Chaque jour
s'ouvrent de npuveaux marchés. Mais de quoi demain sera-t-il fait ? Si nous lais-
sons passer cette occasion, pour combien de tepips nous replongeons-nous dans la *
monoculture ?
D'autres possibilités que celle de la variété des cultures restent inexploitées à la
Guadeloupe; je ne veux citer que la pêche, qui pourrait alimenter dans l'île des
usines de conserves, une industrie abondante, et qui reste à l'état d'exploitation
individuelle, élémentaire.
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Aussi le problème essentiel de l'avenir immédiat me paraît-il bien rester celui de
la culture et du transport de la banane en Europe. En 1932, la révision du montant
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