Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mai 1911 31 mai 1911
Description : 1911/05/31 (A11,N119). 1911/05/31 (A11,N119).
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Droits : Consultable en ligne
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Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
132 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE NO 119 - MAI 1911
Maté, quoique les deux dernières soient
malfaisantes. Une ancienne loi de la pro-
vince de Corrientes en défendait la fabrica-
tion et la vente sous des peines très sévères.
Une cinquième espèce, non utilisée, est
VI. coagiiazuensis LŒS., assez grand arbre
comme l'I. téezans.
En revanche, une autre espèce, appelée
en guarani « Kaa-saihyumi », petit arbuste
aujourd'hui assez rare à cause de l'incendie
des campos et des buissons où il habite,
est justement réputée supérieure à 1' pa-
raguariensis. Je ne puis donner pour le
moment sa détermination botanique d'une
manière bien sûre.
Quant aux espèces plus éloignées, sor-
tant de la famille botanique, mais dont on
mélange quelquefois les feuilles à celles
du vrai Maté, la liste en est encore plus
longue, à commencer par la Villarezia
Congonha MIERS et V. mucronata Ruiz et
PAY. (1), appartenant à la famille voisine
des Icacinacées et ayant quelque propriété
analogue à celle du Maté, passant par le
Symplocos lanceolata MART. et Rapanea
laetevirens MEZ, qui gardent encore quel-
que vague analogie, et les Campomanesia
aprica BERG., C. crenata, etc., qui servent
à parfumer le produit, jusqu'aux arbres les
plus disparates, comme les Helietta, les
Balfourodendron (Rutacées), les Nectandra
(Lauracées), etc., qu'on mélange de temps
en temps pour donner de la couleur, cacher
le goût de moisi, ou encore pour augmenter
le volume.
Il est bon de dire que les « yerbas » ou
« ervas » sophistiquées restent générale-
ment dans le pays, encore ne pourrait-on
avoir la certitude absolue dex ce que les
marques supérieures soient constamment
pures. En effet, la « yerba » est coupée et
préparée, au Brésil comme au Paraguay et
dans les Missions, par des ouvriers travail-
lant à forfait, dispersés et souvent isolés dans
les bois. Ces ouvriers apportent la feuille
au campement, lorsqu'elle est déjà flambée.
(1) Cette dernière est chilienne; on emploie dans
son pays les feuilles comme celles du Maté, soit
seules, soit en mélange.
Là, on complète la dessiccation, et on la
brise finement, presque toujours, en l'ab-
sence du maître. La tâche est en général
de 60 kg. par jour; il se peut que le cou-
peur n'y arrive pas où ne produise que des
feuilles en partie mal colorées. Alors, des
mélanges peuvent fort bien avoir lieu qui
échappent au contrôle des patrons et ache-
teurs d'autant plus facilement que la
feuille, une fois brisée, n'est pas mise de
suite en sac, mais jetée dans un grand
dépôt (« noque »), où elle est forcément
mêlée à la feuille préparée avant et après.
L'ensemble devient alors uniforme et le
mélange ne pourrait être décélé par les
moyens ordinaires.
La culture est heureusement appelée
à faire disparaître cet inconvénient et
d'autres encore. Le produit sera amélioré,
sa préparation bien plus soignée et son
acceptation en Europe ne sera plus qu'une
question de temps, le maté possédant une
réelle supériorité au point de vue hygié-
nique et du prix de vente, qui pourra
encore s'abaisser par l'ouverture de nou-
velles voies de communication et par la
production rationnelle.
Il est regrettable que des légendes stu-
pides aient pu aussi longtemps retarder la
phase agricole.
En réalité, Yllex paraguariensis se pro-
duit spontanément comme tous les autres
arbres; les jésuites n'ont donc pu dé-
couvrir le secret de sa germination, d'ail-
leurs, ils n'ont jamais fait de plantations
sérieuses de maté, et la graine de cette
plante germe très bien sans aucune prépa-
ration.
Les jésuites n'avaient aucun besoin de
planter une espèce qui croissait à profu- -
sion dans toute la vaste région de leurs
missions. Il résulte, au contraire, de tous
les documents anciens, qu'ils envoyaient
chaque année dans la forêt, leurs néo-
phytes récolter la provision de « yerba»,
destinée à l'exportation et à leur propre i
consommation, du reste fort limitée en-
core. Malgré la dévastation survenue après
l'expulsion des jésuites et l'exploitation des-
Maté, quoique les deux dernières soient
malfaisantes. Une ancienne loi de la pro-
vince de Corrientes en défendait la fabrica-
tion et la vente sous des peines très sévères.
Une cinquième espèce, non utilisée, est
VI. coagiiazuensis LŒS., assez grand arbre
comme l'I. téezans.
En revanche, une autre espèce, appelée
en guarani « Kaa-saihyumi », petit arbuste
aujourd'hui assez rare à cause de l'incendie
des campos et des buissons où il habite,
est justement réputée supérieure à 1' pa-
raguariensis. Je ne puis donner pour le
moment sa détermination botanique d'une
manière bien sûre.
Quant aux espèces plus éloignées, sor-
tant de la famille botanique, mais dont on
mélange quelquefois les feuilles à celles
du vrai Maté, la liste en est encore plus
longue, à commencer par la Villarezia
Congonha MIERS et V. mucronata Ruiz et
PAY. (1), appartenant à la famille voisine
des Icacinacées et ayant quelque propriété
analogue à celle du Maté, passant par le
Symplocos lanceolata MART. et Rapanea
laetevirens MEZ, qui gardent encore quel-
que vague analogie, et les Campomanesia
aprica BERG., C. crenata, etc., qui servent
à parfumer le produit, jusqu'aux arbres les
plus disparates, comme les Helietta, les
Balfourodendron (Rutacées), les Nectandra
(Lauracées), etc., qu'on mélange de temps
en temps pour donner de la couleur, cacher
le goût de moisi, ou encore pour augmenter
le volume.
Il est bon de dire que les « yerbas » ou
« ervas » sophistiquées restent générale-
ment dans le pays, encore ne pourrait-on
avoir la certitude absolue dex ce que les
marques supérieures soient constamment
pures. En effet, la « yerba » est coupée et
préparée, au Brésil comme au Paraguay et
dans les Missions, par des ouvriers travail-
lant à forfait, dispersés et souvent isolés dans
les bois. Ces ouvriers apportent la feuille
au campement, lorsqu'elle est déjà flambée.
(1) Cette dernière est chilienne; on emploie dans
son pays les feuilles comme celles du Maté, soit
seules, soit en mélange.
Là, on complète la dessiccation, et on la
brise finement, presque toujours, en l'ab-
sence du maître. La tâche est en général
de 60 kg. par jour; il se peut que le cou-
peur n'y arrive pas où ne produise que des
feuilles en partie mal colorées. Alors, des
mélanges peuvent fort bien avoir lieu qui
échappent au contrôle des patrons et ache-
teurs d'autant plus facilement que la
feuille, une fois brisée, n'est pas mise de
suite en sac, mais jetée dans un grand
dépôt (« noque »), où elle est forcément
mêlée à la feuille préparée avant et après.
L'ensemble devient alors uniforme et le
mélange ne pourrait être décélé par les
moyens ordinaires.
La culture est heureusement appelée
à faire disparaître cet inconvénient et
d'autres encore. Le produit sera amélioré,
sa préparation bien plus soignée et son
acceptation en Europe ne sera plus qu'une
question de temps, le maté possédant une
réelle supériorité au point de vue hygié-
nique et du prix de vente, qui pourra
encore s'abaisser par l'ouverture de nou-
velles voies de communication et par la
production rationnelle.
Il est regrettable que des légendes stu-
pides aient pu aussi longtemps retarder la
phase agricole.
En réalité, Yllex paraguariensis se pro-
duit spontanément comme tous les autres
arbres; les jésuites n'ont donc pu dé-
couvrir le secret de sa germination, d'ail-
leurs, ils n'ont jamais fait de plantations
sérieuses de maté, et la graine de cette
plante germe très bien sans aucune prépa-
ration.
Les jésuites n'avaient aucun besoin de
planter une espèce qui croissait à profu- -
sion dans toute la vaste région de leurs
missions. Il résulte, au contraire, de tous
les documents anciens, qu'ils envoyaient
chaque année dans la forêt, leurs néo-
phytes récolter la provision de « yerba»,
destinée à l'exportation et à leur propre i
consommation, du reste fort limitée en-
core. Malgré la dévastation survenue après
l'expulsion des jésuites et l'exploitation des-
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