Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mai 1911 31 mai 1911
Description : 1911/05/31 (A11,N119). 1911/05/31 (A11,N119).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6383837v
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
f
130 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE iN° 119 — MAI 1911
en 1906 d'après les statistiques brésiliennes
et un peu plus de 60 millions en réalité,
ne doit pas être portée à moins de 64 mil-
lions pour 1909.
La décadence de l'exportation para-
guayenne est due à deux causes. La pre-
mière est celle qui a été indiquée par
M. LABROY : la destruction des « yerbales»
naturels due à la méthode d'exploitation
la plus barbare qui soit au monde. L'autre
est le droit d'exportation paraguayen,
$ 0,19 or, soit 0 fr. 90 les 10 kg. Une troi-
sième cause, mais qui vient de la pre-
mière, est le manque de bons chemins.
Les yerbales voisinant les meilleures voies
de communication ayant été détruits ou à
peu près, on a été obligé d'aller chercher
la précieuse feuille dans les parties les
plus sauvages et dépeuplées du pays. A
tel point que la yerbe paraguayenne exige
de longs mois, quelquefois une année et
même plus, pour arriver au marché argen-
tin.
C'est le contraire de ce qui se passe au
Brésil. Là, les « Hervaes » se trouvent près
des villages ou pas trop éloignés; des che-
mins carrossables les relient avec la station
du chemin de fer; les petits chars polonais
sont prêts pour le transport, et le Maté
peut passer du « herval » à l'Atlantique en
quelques jours. C'est surtout à cause de
cette facilité que l'exportation de l'Etat de
Parana seul a pu monter à 40.000.000 kg.
en 1909. Mais il faut ajouter aussi que
l'exploitation y-est mieux faite, plus ration-
nellement, on nettoie bien les bois natu-
rels à Maté (Hervaes), on soigne un peu les
arbres et l'on commence à faire la coupe
d'une manière rationnelle, comme nous le
verrons.
Heureusement on a résolument abordé
la culture du Maté. Sans compter quelques
essais préliminaires sur très petite échelle,
les premières cultures véritables furent
celles de la colonie allemande Nueva Ger-
mania, au Paraguay, au confluent de la
rivière Aguaray et du Jejuy, au nord
d'Assomption. Les premières plantations
étaient déjà en rapport vers 1902. Aujour-
-",
d'hui, la. colonie compte un demi-million
de plantes, dont la moitié au moins en
production. f
Quelques années après, un Français,
M. ALLAIN, faisait, pour le compte d'un
riche industriel suisse, M. U. MARTIN,
demeurant au Rosario de Santa-Fé (R. Ar-
gentine), une plantation sur le territoire j
des Misiones, à San-lgnacio.
Après quelques revers bien compréhen- î
sibles, M. ALLAIN réussit à former une très
belle plantation ne comptant pas moins de
400.000 pieds, une partie entrant déjà en
rapport. j
Autour de ces deux grandes plantations, 1
il s'en est formé plusieurs autres de moindre 1
importance. Au Brésil, on compte aussi j
plusieurs petites cultures et quelques j
plantations d'une étendue sérieuse. On a i
cherché aussi à acclimater le Maté dans les j
provinces du Nord de l'Argentine. Mais
cette plante n'aime pas les climats secs.
Anciennement, elle croissait jusque dans '-j
la République de l'Uruguay, dans toute la
province de Corrientes, dans le nord de j
celle d'Entrerios et dans une partie de
celle de Salta. Mais il paraît que les pluies ;
ont diminué partout dans ces pays. Or, ;
si le Maté se contente de terres différentes, <
s'il vient tout aussi bien dans les mon-
tagnes que dans la plaine, supportant des
froids assez vifs et les chaleurs les plus
élevées, il est exigeant en ce qui touche à 1
l'humidité de l'air et au régime pluviomé-
trique, supporte mal les périodes de
sécheresse un peu longues et l'acidité de
l'atmosphère qui doit être constamment
humide, au moins pendant la nuit. Son
aire de dispersion s'arrête, au nord, là où
commence la zone à deux saisons, l'une
très pluvieuse et l'autre sèche. Dans toute
la région à Maté, depuis le nord de l'Uru-
guay jusqu'au sud de Matto Grosso, les
pluies tombent pendant toute l'année et
d'une façon à peu près proportionnelle h
la température. C'est, on le voit, une dis-
tribution idéale. Je ne dis pas que le Maté
ne puisse s'accommoder d'un climat plus
irréeulier; mais le rendement en feuilles
130 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE iN° 119 — MAI 1911
en 1906 d'après les statistiques brésiliennes
et un peu plus de 60 millions en réalité,
ne doit pas être portée à moins de 64 mil-
lions pour 1909.
La décadence de l'exportation para-
guayenne est due à deux causes. La pre-
mière est celle qui a été indiquée par
M. LABROY : la destruction des « yerbales»
naturels due à la méthode d'exploitation
la plus barbare qui soit au monde. L'autre
est le droit d'exportation paraguayen,
$ 0,19 or, soit 0 fr. 90 les 10 kg. Une troi-
sième cause, mais qui vient de la pre-
mière, est le manque de bons chemins.
Les yerbales voisinant les meilleures voies
de communication ayant été détruits ou à
peu près, on a été obligé d'aller chercher
la précieuse feuille dans les parties les
plus sauvages et dépeuplées du pays. A
tel point que la yerbe paraguayenne exige
de longs mois, quelquefois une année et
même plus, pour arriver au marché argen-
tin.
C'est le contraire de ce qui se passe au
Brésil. Là, les « Hervaes » se trouvent près
des villages ou pas trop éloignés; des che-
mins carrossables les relient avec la station
du chemin de fer; les petits chars polonais
sont prêts pour le transport, et le Maté
peut passer du « herval » à l'Atlantique en
quelques jours. C'est surtout à cause de
cette facilité que l'exportation de l'Etat de
Parana seul a pu monter à 40.000.000 kg.
en 1909. Mais il faut ajouter aussi que
l'exploitation y-est mieux faite, plus ration-
nellement, on nettoie bien les bois natu-
rels à Maté (Hervaes), on soigne un peu les
arbres et l'on commence à faire la coupe
d'une manière rationnelle, comme nous le
verrons.
Heureusement on a résolument abordé
la culture du Maté. Sans compter quelques
essais préliminaires sur très petite échelle,
les premières cultures véritables furent
celles de la colonie allemande Nueva Ger-
mania, au Paraguay, au confluent de la
rivière Aguaray et du Jejuy, au nord
d'Assomption. Les premières plantations
étaient déjà en rapport vers 1902. Aujour-
-",
d'hui, la. colonie compte un demi-million
de plantes, dont la moitié au moins en
production. f
Quelques années après, un Français,
M. ALLAIN, faisait, pour le compte d'un
riche industriel suisse, M. U. MARTIN,
demeurant au Rosario de Santa-Fé (R. Ar-
gentine), une plantation sur le territoire j
des Misiones, à San-lgnacio.
Après quelques revers bien compréhen- î
sibles, M. ALLAIN réussit à former une très
belle plantation ne comptant pas moins de
400.000 pieds, une partie entrant déjà en
rapport. j
Autour de ces deux grandes plantations, 1
il s'en est formé plusieurs autres de moindre 1
importance. Au Brésil, on compte aussi j
plusieurs petites cultures et quelques j
plantations d'une étendue sérieuse. On a i
cherché aussi à acclimater le Maté dans les j
provinces du Nord de l'Argentine. Mais
cette plante n'aime pas les climats secs.
Anciennement, elle croissait jusque dans '-j
la République de l'Uruguay, dans toute la
province de Corrientes, dans le nord de j
celle d'Entrerios et dans une partie de
celle de Salta. Mais il paraît que les pluies ;
ont diminué partout dans ces pays. Or, ;
si le Maté se contente de terres différentes, <
s'il vient tout aussi bien dans les mon-
tagnes que dans la plaine, supportant des
froids assez vifs et les chaleurs les plus
élevées, il est exigeant en ce qui touche à 1
l'humidité de l'air et au régime pluviomé-
trique, supporte mal les périodes de
sécheresse un peu longues et l'acidité de
l'atmosphère qui doit être constamment
humide, au moins pendant la nuit. Son
aire de dispersion s'arrête, au nord, là où
commence la zone à deux saisons, l'une
très pluvieuse et l'autre sèche. Dans toute
la région à Maté, depuis le nord de l'Uru-
guay jusqu'au sud de Matto Grosso, les
pluies tombent pendant toute l'année et
d'une façon à peu près proportionnelle h
la température. C'est, on le voit, une dis-
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ne puisse s'accommoder d'un climat plus
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