Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 30 avril 1911 30 avril 1911
Description : 1911/04/30 (A11,N118). 1911/04/30 (A11,N118).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6383836f
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
N° US - AVRIL 1911 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 1m
milieu de l'été. Quant à la récolte, elle se_
fait, dans la région visée, à une époque où;
le ciel est clair, l'air léger et la température
agréable,
Les promoteurs de ce courant vont
jusqu'à prétendre que, d'ici peu d'années,
le cotonnier ne sera plus qu'une plante
oubliée ou rare dans toute la zone sucrière
de la Louisiane. Il semble d'ailleurs que
leurs paroles aient été entendues, car dans <
un de ses derniers numéros, le « Louisiana
Planter », organe dont la sincérité et la
documentation ne peuvent être mises en
doute, annonçait que sur un des territoires
de là paroisse de Sainte-Marie, il allait être
procédé à la répartition du terrain en lots
lie 50 acres, - qui seraient crtferts à des
fermiers émigrés principalement de régions
cotonnières dévastées par le Boll-Weevil.
Un courant d'immigration doit être déter-
miné parmi eux et aussi parmi les cultiva-
teurs des régions du Nord que la culture
du blé et des céréales de toute sorte ne
satisfait paé par ses rendements. Une usine
voisine, actuellement en réorganisation,
voit dans ces planteurs une alimentation
future assez régulière pour être assurée de
ne pas risquer de journées de chômage pour
ses moulins.
Que devons-nous penser de cette manière
assez imprévue d'envisager les choses ? Si
nous ne considérons que le produit brut,
ou si nous eàtimons que la lutte contré le
Boll-Weevil est sans issue, il est certain
que le coton ne doit plus être cultivé un
instant et doit laisser la place à la canne à
sucre. Mais nous ferons à cela deux objec-
tions au moins :
Nous sommes en présence de deux
produits de première nécessité, le sucre et
le coton, tous deux cultivés ou cultivables
sur de grandes surfaces et dans des contrées
très diverses. Mais la matière première
nécessaire à la fabrication du sucre est
infiniment variée, et presque chaque jour
on peut dire qu'on trouve une plante
contenant non pas du sucre, mais des
quantités de sucre suffisantes pour justifier
son exploitation. Les deux plus importantes
sont la canne et la betterave ; plantes
dissemblables s'il en fût, puisque l'une est
essentiellement tropicale, et que l'autre
pousse presque exclusivement en pays
tempéré, bien qu'elle ait déjà poussé des
pointes dans le climat méditerranéen. Et
s'il existe des pays où ne poussent ni la
: canne ni la betterave, il est presque permis
? d'affirmer qu'il s'y trouvera un érable, un
sorgho ou toute autre plante susceptiblé
de fournir le sucre nécessaire à la consom-
mation locale. Le sucre - est de plus, ne
l'oublions pas, un produit non organisé,
dont la chimie est bien définie, et rien ne
dit que demain nous n'apprendrons pas
qu'il est possible d'en tirer économique-
ment (car théoriquement il y a longtemps
que c'est chose faite) des produits très
répandus dans la nature (1).
,.- - Le coton, lui, est un produit organisé;
la science arrivera plus "difficilement à
créer une fibre artificielle qu'un cristal
synthétique. Il y a bien la soie artificielle, -
mais ses emplois sont entourés de difficultés
qui font qu'elle ne lutte pas absolument
contre la soie naturelle, qui conserve sa
supériorité. Il faut donc une plante pour
produire la fibre de coton ; et si de nom-
breuses espèces botaniques produisent des
fibres, il est peu de succédanés du coton -
pouvant réellement le remplacer. Or cette
plante nécessite un climat bien défini ; il
ne vient pas partout, et si la zone qui peut
le voir prospérer s'accroît de jour en jour,
il n'en reste pas moins un grand nombre
de régions qui jamais ne verront de champs
de cotonniers.
Passons au prix des deux produits : le
sucre - est l'objet de fluctuations que le
coton n'a guère connues, et ce dernier
possède une valeur intrinsèque inconnue
du sucre. Enfin, et c'est le dernier point
que nous invoquerons, la canne comme la
betterave exigent, pour abandonner leur
(1) Nous apprenons précisément la création aux
États-Unis d'une importante usine qui travaillerait le
maïs et en retirerait, par un procédé spécial, 17 °/. en •
poids de sucre blanc. Nous reviendrons bientôt sur
cette question. F. M,
milieu de l'été. Quant à la récolte, elle se_
fait, dans la région visée, à une époque où;
le ciel est clair, l'air léger et la température
agréable,
Les promoteurs de ce courant vont
jusqu'à prétendre que, d'ici peu d'années,
le cotonnier ne sera plus qu'une plante
oubliée ou rare dans toute la zone sucrière
de la Louisiane. Il semble d'ailleurs que
leurs paroles aient été entendues, car dans <
un de ses derniers numéros, le « Louisiana
Planter », organe dont la sincérité et la
documentation ne peuvent être mises en
doute, annonçait que sur un des territoires
de là paroisse de Sainte-Marie, il allait être
procédé à la répartition du terrain en lots
lie 50 acres, - qui seraient crtferts à des
fermiers émigrés principalement de régions
cotonnières dévastées par le Boll-Weevil.
Un courant d'immigration doit être déter-
miné parmi eux et aussi parmi les cultiva-
teurs des régions du Nord que la culture
du blé et des céréales de toute sorte ne
satisfait paé par ses rendements. Une usine
voisine, actuellement en réorganisation,
voit dans ces planteurs une alimentation
future assez régulière pour être assurée de
ne pas risquer de journées de chômage pour
ses moulins.
Que devons-nous penser de cette manière
assez imprévue d'envisager les choses ? Si
nous ne considérons que le produit brut,
ou si nous eàtimons que la lutte contré le
Boll-Weevil est sans issue, il est certain
que le coton ne doit plus être cultivé un
instant et doit laisser la place à la canne à
sucre. Mais nous ferons à cela deux objec-
tions au moins :
Nous sommes en présence de deux
produits de première nécessité, le sucre et
le coton, tous deux cultivés ou cultivables
sur de grandes surfaces et dans des contrées
très diverses. Mais la matière première
nécessaire à la fabrication du sucre est
infiniment variée, et presque chaque jour
on peut dire qu'on trouve une plante
contenant non pas du sucre, mais des
quantités de sucre suffisantes pour justifier
son exploitation. Les deux plus importantes
sont la canne et la betterave ; plantes
dissemblables s'il en fût, puisque l'une est
essentiellement tropicale, et que l'autre
pousse presque exclusivement en pays
tempéré, bien qu'elle ait déjà poussé des
pointes dans le climat méditerranéen. Et
s'il existe des pays où ne poussent ni la
: canne ni la betterave, il est presque permis
? d'affirmer qu'il s'y trouvera un érable, un
sorgho ou toute autre plante susceptiblé
de fournir le sucre nécessaire à la consom-
mation locale. Le sucre - est de plus, ne
l'oublions pas, un produit non organisé,
dont la chimie est bien définie, et rien ne
dit que demain nous n'apprendrons pas
qu'il est possible d'en tirer économique-
ment (car théoriquement il y a longtemps
que c'est chose faite) des produits très
répandus dans la nature (1).
,.- - Le coton, lui, est un produit organisé;
la science arrivera plus "difficilement à
créer une fibre artificielle qu'un cristal
synthétique. Il y a bien la soie artificielle, -
mais ses emplois sont entourés de difficultés
qui font qu'elle ne lutte pas absolument
contre la soie naturelle, qui conserve sa
supériorité. Il faut donc une plante pour
produire la fibre de coton ; et si de nom-
breuses espèces botaniques produisent des
fibres, il est peu de succédanés du coton -
pouvant réellement le remplacer. Or cette
plante nécessite un climat bien défini ; il
ne vient pas partout, et si la zone qui peut
le voir prospérer s'accroît de jour en jour,
il n'en reste pas moins un grand nombre
de régions qui jamais ne verront de champs
de cotonniers.
Passons au prix des deux produits : le
sucre - est l'objet de fluctuations que le
coton n'a guère connues, et ce dernier
possède une valeur intrinsèque inconnue
du sucre. Enfin, et c'est le dernier point
que nous invoquerons, la canne comme la
betterave exigent, pour abandonner leur
(1) Nous apprenons précisément la création aux
États-Unis d'une importante usine qui travaillerait le
maïs et en retirerait, par un procédé spécial, 17 °/. en •
poids de sucre blanc. Nous reviendrons bientôt sur
cette question. F. M,
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