Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1911 30 avril 1911
Description : 1911/04/30 (A11,N118). 1911/04/30 (A11,N118).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6383836f
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
104 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 118 AVRIL 1911
Coton contre Canne à sucre
Les ravages du Boll-Weevil et l'extension de la Canne. Considérations économiques ;
par M. F. MAIN.
Au moment où tous les pays d'Europe se
préoccupent d'étendre la culture du coton
dans leurs colonies et dépensent dans ce
but des sommes considérables, voici que
certaines contrées de l'Amérique du Nord
pensent à abandonner la culture de cette
précieuse Malvacée pour revenir à la plante
qui a fait longtemps la richesse des États
du Sud, la canne à sucre.
A quelles raisons sérieuses obéissent les
planteurs nord-américains pour envisager
une décision aussi grave? Il n'est pas
douteux que l'invasion croissante du Boll-
Weevil ne soit pour quelque chose dans
celle détermination, mais des raisons
économiques semblent dans certains cas
militer en faveur de la canne à sucre.
D'une manière générale, on peut consi-'
dérer qu'une bonne récolte de coton, en
Louisiane, donnera 350 livres de coton
égrené à l'acre; ceci est un maximum, et
il est souvent prudent de se considérer
comme satisfait avec 300. A 10 cents la livre,
c'est un revenu brut de $ 35 à l'acre, soit
environ 440 fr. à l'hectare. Evidemment
les prix peuvent monter beaucoup dans
les années de récolle médiocre, mais on ne
peut les envisager dans le présent raison-
nement, bien que ces années puissent
devenir nombreuses si le Boll-Weevil étend
ses ravages.
Passons à la canne à sucre. On peut
estimer qu'une bonne récolte donnera
environ 25.000 kg. de canne à l'acre, qui, Ï
non pas usinées, mais seulement prêtes à
être mises sur wagon, représentent, à j
$4,00 la tonne, $100 par acre, soit 1.250 fr. ,
à l'hectare. Jusqu'ici, tout va bien, et il ne j
semble pas qu'il puisse y avoir d'hésitation 1
entre les deux cultures; mais où les frais 1
commencent pour la canne à sucre, c'est
lorsqu il faut transporter le produit à une
usine un peu éloignée pour la travailler. Les
frais de transport par voie de fer atteignent
facilement aux Etats-Unis des taux qui
grèvent l'acre de 50 à 100 fr., soit de 125
à 250 fr. par hectare. Mettons en regard
le prix de transport du produit d'un acre
de coton, nous trouvons à peine 5 fr. ! Les
Américains, il est vrai, réclament l'abaisse- -
ment des tarifs de chemin de fer relatifs
à la canne à sucre, abaissement qui, à leur
avis, pourrait être de 50 °/o sans que les -
transporteurs y perdent, en, raison de
l'énorme tonnage qui passe sur leurs voies
pendant toute la saison de récolte. Ils
estiment qu'en présence des ravages crois-
; sants du Boll-Weevil, il n'est pas impossible
que le Gouvernement intervienne pour
provoquer cet abaissement de tarifs. Au
reste, en admettant même que le produc-
teur doive livrer franco à l'usine, et que
sa production reste de ce chef grevée de
250 francs de port par hectare, il lui
resterait encore un revenu brut de 1.000 fr.,
que le coton est loin d'atteindre.
A cet avantage de prix, déjà assez décisif,
les partisans de la canne ajoutent qu'il
s'agit de la culture la plus sûre qui existe.
En suivant des principes bien établis, des
règles fixes, la réussite est assurée, et il
n'y a pas d'exemple de plus d'une récolte
manquée dans toute la vie d'un planteur.
Enfin, cette culture est plus intensive,
r plus perfectionnée et comme telle plus
intéressante, en même temps que moins
f sujette à des difficultés de main-d'œuvre
; que celle du cotonnier. Ils apportent comme
: dernier argument que la canne se plante
i en hiver, saison agréable, se soigne au
t printemps, et, si toutes les précautions
utiles ont été observées, arrive à maturité
en temps utile pour que le travail soit
terminé avant les chaleurs torrides du
Coton contre Canne à sucre
Les ravages du Boll-Weevil et l'extension de la Canne. Considérations économiques ;
par M. F. MAIN.
Au moment où tous les pays d'Europe se
préoccupent d'étendre la culture du coton
dans leurs colonies et dépensent dans ce
but des sommes considérables, voici que
certaines contrées de l'Amérique du Nord
pensent à abandonner la culture de cette
précieuse Malvacée pour revenir à la plante
qui a fait longtemps la richesse des États
du Sud, la canne à sucre.
A quelles raisons sérieuses obéissent les
planteurs nord-américains pour envisager
une décision aussi grave? Il n'est pas
douteux que l'invasion croissante du Boll-
Weevil ne soit pour quelque chose dans
celle détermination, mais des raisons
économiques semblent dans certains cas
militer en faveur de la canne à sucre.
D'une manière générale, on peut consi-'
dérer qu'une bonne récolte de coton, en
Louisiane, donnera 350 livres de coton
égrené à l'acre; ceci est un maximum, et
il est souvent prudent de se considérer
comme satisfait avec 300. A 10 cents la livre,
c'est un revenu brut de $ 35 à l'acre, soit
environ 440 fr. à l'hectare. Evidemment
les prix peuvent monter beaucoup dans
les années de récolle médiocre, mais on ne
peut les envisager dans le présent raison-
nement, bien que ces années puissent
devenir nombreuses si le Boll-Weevil étend
ses ravages.
Passons à la canne à sucre. On peut
estimer qu'une bonne récolte donnera
environ 25.000 kg. de canne à l'acre, qui, Ï
non pas usinées, mais seulement prêtes à
être mises sur wagon, représentent, à j
$4,00 la tonne, $100 par acre, soit 1.250 fr. ,
à l'hectare. Jusqu'ici, tout va bien, et il ne j
semble pas qu'il puisse y avoir d'hésitation 1
entre les deux cultures; mais où les frais 1
commencent pour la canne à sucre, c'est
lorsqu il faut transporter le produit à une
usine un peu éloignée pour la travailler. Les
frais de transport par voie de fer atteignent
facilement aux Etats-Unis des taux qui
grèvent l'acre de 50 à 100 fr., soit de 125
à 250 fr. par hectare. Mettons en regard
le prix de transport du produit d'un acre
de coton, nous trouvons à peine 5 fr. ! Les
Américains, il est vrai, réclament l'abaisse- -
ment des tarifs de chemin de fer relatifs
à la canne à sucre, abaissement qui, à leur
avis, pourrait être de 50 °/o sans que les -
transporteurs y perdent, en, raison de
l'énorme tonnage qui passe sur leurs voies
pendant toute la saison de récolte. Ils
estiment qu'en présence des ravages crois-
; sants du Boll-Weevil, il n'est pas impossible
que le Gouvernement intervienne pour
provoquer cet abaissement de tarifs. Au
reste, en admettant même que le produc-
teur doive livrer franco à l'usine, et que
sa production reste de ce chef grevée de
250 francs de port par hectare, il lui
resterait encore un revenu brut de 1.000 fr.,
que le coton est loin d'atteindre.
A cet avantage de prix, déjà assez décisif,
les partisans de la canne ajoutent qu'il
s'agit de la culture la plus sûre qui existe.
En suivant des principes bien établis, des
règles fixes, la réussite est assurée, et il
n'y a pas d'exemple de plus d'une récolte
manquée dans toute la vie d'un planteur.
Enfin, cette culture est plus intensive,
r plus perfectionnée et comme telle plus
intéressante, en même temps que moins
f sujette à des difficultés de main-d'œuvre
; que celle du cotonnier. Ils apportent comme
: dernier argument que la canne se plante
i en hiver, saison agréable, se soigne au
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