Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-03-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mars 1911 31 mars 1911
Description : 1911/03/31 (A11,N117). 1911/03/31 (A11,N117).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63838351
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
72 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 117 — MARS 1911
Dans la province de Milan, la riziculture
est interdite dans un certain rayon des
habitations et des agglomérations. Ce rayon
est de 5 km. pour Milan, de 2 km. pour toute
agglomération de plus de 15.000 habitants,
et de 500 m. entre 6.000 et 15.000 habitants.
Jusqu'ici, rien à dire ; mais où nous trou-
vons que l'esprit administratif se révèle un
peu étroitement, c'est lorsqu'il impose des
limites décroissantes depuis les aggloméra-
tions de 6.000 habitants jusqu'à la maison
isolée. Ces limites vont de 500 à dix mètres,
et nous avouons que nous voyons mal com-
ment les êtres humains qui habiteront à
30 m. d'une rizière seront mieux protégés
contre la malaria, s'ils doivent en être
.atteints, que ceux qui en habiteront à 10 m.
Il nous semble que la protection, pour être
efficace, devrait consister dans l'existence,
entre les habitations, qu'il s'agisse d'un
village ou d'une maison, et la rizière, d'une
bande de terrain d'au moins 100 m., et
surtout dans l'obligation de cultiver celle-ci
en plantes reconnues comme s'opposant le
mieux à l'invasion des moustiques trans-
metteurs de maladies.
L'article 9 du règlement nous paraît plus j
sage, et son application est celle d'un des
principes culturaux qui devraient seuls pré-
sider à la réglementation de la riziculture : :
il prescrit que la quantité d'eau d'irrigation
devra être suffisante pour que tout le terrain
soit couvert et qu'il ne reste pas de parties
toujours en cours de dessèchement, comme
d'un autre côté les canaux de drainage doi-
vent permettre l'assèchement complet du
terrain nivelé en conséquence, sans qu'il ;
reste de mares stagnantes susceptibles de
renfermer bientôt de l'eau croupie.
Les parties suivantes du règlement ont
trait exclusivement aux précautions que
doivent observer les fermiers pour le loge-
ment des travailleurs, leur alimentation en
eau potable, et enfin le repos qu'ils doivent
leur assurer au cours du travail. Nous ne
pouvons que nous associer aux obligations
d'avoir des rez-de-chaussée pavés substitués
à la terre battue, un cube d'air suffisant
pour la nuit, et surtout de grillager les
fenêtres et autres ouvertures pour éviter la
pénétration des moustiques. Tout ceci est
fort bien, nous nous garderons d'y faire
la moindre critique, et nous aborderons tout
de suite la contre-partie des recommanda-
tions faites par l'Administration pour éviter
la dissémination des fièvres dans les pays
rizicoles.
La rizière est malsaine. C'est un fait
acquis, et, bien qu'il ne soit pas universel,
il est suffisamment établi dans plusieurs
pays pour qu'on cherche un remède à cet
état de choses. Y a-t-il plusieurs solutions?
Les gouvernements italien et espagnol n'en
voient qu'une : s'éloigner du péril, et, à
défaut de barrières matérielles contre la dif-
fusion du mal, en établir une administra-
tive. Ici nous leur poserons une question :
cette barrière est-elle réellement de nature
à débarrasser les riziculteurs des fièvres, et
ne vaudrait-il pas mieux chercher la dispa-
rition du mal dans une modification des
conditions culturales? Sans hésiter, nous
répondrons que cette mesure de protection
administrative nous semble illusoire. Il est
certain que le travailleur qui aura dormi
dans une chambre bien aérée, qui aura bu
une eau saine et reposé dans un local sec
aura ainsi observé des mesures d'hygiène
qui le mettront mieux à même de résister à
la fièvre que si ces conditions n'étaient pas
réalisées. Mais si la rizière est malsaine, les
dix heures qu'il y passera pendant la journée
seront largement suffisantes pour qu'il y
contracte les germes de la malaria ou des
autres maladies qui le guettent. La vraie
solution, à notre avis, est de faire disparaître,
ou tout au moins de diminuer, l'insalubrité
de la rizière. Et qu'on ne croie pas qu'il
s'agisse là d'une utopie ; il ne s'agit que de
la modification des pratiques cullurales,
fait déjà accompli dans des régions rizicoles
importantes, où nous croyons savoir que
les fièvres n'accompagnent pas fatalement
la rizière.
Il est reconnu que le développement des
moustiques, transmetteurs des fièvres palu-
déennes, est facilité par la présence des
eaux stagnantes, et les règlements dont
Dans la province de Milan, la riziculture
est interdite dans un certain rayon des
habitations et des agglomérations. Ce rayon
est de 5 km. pour Milan, de 2 km. pour toute
agglomération de plus de 15.000 habitants,
et de 500 m. entre 6.000 et 15.000 habitants.
Jusqu'ici, rien à dire ; mais où nous trou-
vons que l'esprit administratif se révèle un
peu étroitement, c'est lorsqu'il impose des
limites décroissantes depuis les aggloméra-
tions de 6.000 habitants jusqu'à la maison
isolée. Ces limites vont de 500 à dix mètres,
et nous avouons que nous voyons mal com-
ment les êtres humains qui habiteront à
30 m. d'une rizière seront mieux protégés
contre la malaria, s'ils doivent en être
.atteints, que ceux qui en habiteront à 10 m.
Il nous semble que la protection, pour être
efficace, devrait consister dans l'existence,
entre les habitations, qu'il s'agisse d'un
village ou d'une maison, et la rizière, d'une
bande de terrain d'au moins 100 m., et
surtout dans l'obligation de cultiver celle-ci
en plantes reconnues comme s'opposant le
mieux à l'invasion des moustiques trans-
metteurs de maladies.
L'article 9 du règlement nous paraît plus j
sage, et son application est celle d'un des
principes culturaux qui devraient seuls pré-
sider à la réglementation de la riziculture : :
il prescrit que la quantité d'eau d'irrigation
devra être suffisante pour que tout le terrain
soit couvert et qu'il ne reste pas de parties
toujours en cours de dessèchement, comme
d'un autre côté les canaux de drainage doi-
vent permettre l'assèchement complet du
terrain nivelé en conséquence, sans qu'il ;
reste de mares stagnantes susceptibles de
renfermer bientôt de l'eau croupie.
Les parties suivantes du règlement ont
trait exclusivement aux précautions que
doivent observer les fermiers pour le loge-
ment des travailleurs, leur alimentation en
eau potable, et enfin le repos qu'ils doivent
leur assurer au cours du travail. Nous ne
pouvons que nous associer aux obligations
d'avoir des rez-de-chaussée pavés substitués
à la terre battue, un cube d'air suffisant
pour la nuit, et surtout de grillager les
fenêtres et autres ouvertures pour éviter la
pénétration des moustiques. Tout ceci est
fort bien, nous nous garderons d'y faire
la moindre critique, et nous aborderons tout
de suite la contre-partie des recommanda-
tions faites par l'Administration pour éviter
la dissémination des fièvres dans les pays
rizicoles.
La rizière est malsaine. C'est un fait
acquis, et, bien qu'il ne soit pas universel,
il est suffisamment établi dans plusieurs
pays pour qu'on cherche un remède à cet
état de choses. Y a-t-il plusieurs solutions?
Les gouvernements italien et espagnol n'en
voient qu'une : s'éloigner du péril, et, à
défaut de barrières matérielles contre la dif-
fusion du mal, en établir une administra-
tive. Ici nous leur poserons une question :
cette barrière est-elle réellement de nature
à débarrasser les riziculteurs des fièvres, et
ne vaudrait-il pas mieux chercher la dispa-
rition du mal dans une modification des
conditions culturales? Sans hésiter, nous
répondrons que cette mesure de protection
administrative nous semble illusoire. Il est
certain que le travailleur qui aura dormi
dans une chambre bien aérée, qui aura bu
une eau saine et reposé dans un local sec
aura ainsi observé des mesures d'hygiène
qui le mettront mieux à même de résister à
la fièvre que si ces conditions n'étaient pas
réalisées. Mais si la rizière est malsaine, les
dix heures qu'il y passera pendant la journée
seront largement suffisantes pour qu'il y
contracte les germes de la malaria ou des
autres maladies qui le guettent. La vraie
solution, à notre avis, est de faire disparaître,
ou tout au moins de diminuer, l'insalubrité
de la rizière. Et qu'on ne croie pas qu'il
s'agisse là d'une utopie ; il ne s'agit que de
la modification des pratiques cullurales,
fait déjà accompli dans des régions rizicoles
importantes, où nous croyons savoir que
les fièvres n'accompagnent pas fatalement
la rizière.
Il est reconnu que le développement des
moustiques, transmetteurs des fièvres palu-
déennes, est facilité par la présence des
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