Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1911 30 avril 1911
Description : 1911/04/30 (A11,N118). 1911/04/30 (A11,N118).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6383836f
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
108 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 118 - AVML 191
L'envahissement de certaines Plantes flottantes
dans les rivières tropicales
et leur utilisation éventuelle comme engrais vert
Le « Luc-Binh » (Eichornea-crassipes?) d'Indo-Chine et les « Tambalayes » (Pistia Stratiotes.
et autres plantes nageantes) du Sénégal. Valeur fertilisante.
Par M. E. MAINE.
Malgré l'absence de renseignements autorisant
une certitude, les « Luc-Binhs » d'Indo-Chine aux-
quels M. MAINE consacre la première partie de
cette note, nous semblent assez se rapporter à
l'Eichornea crassipes, jolie Pontédériacée à pétiole
renflé et à fleurs bleu violacé, dont l'envahisse-
ment a inquiété plusieurs agronomes de l'Est.
Notre collaborateur et ami M. GRISARD, à qui nous
avions demandé avis à ce sujet, n'a pu nous con-
firmer l'identité botanique de la plante ; toutefois,
M. LORRAIN, inspecteur des services agricoles et
commerciaux de l'Indo-Chine, à qui il a soumis
une planche d'Eichornea crassipes, n'a pas hésité à
reconnaître cette espèce américaine, aujourd'hui
répandue en Orient. D'ailleurs, M. PH. EBERHARDT,
inspecteur des mêmes services, consacrait une
note documentée à cette mauvaise herbe dans un
numéro encore récent du « Bulletin Economique
de l'Indo-Chine (p. 696-702 de 1909) et concluait à
la nécessité de sa destruction. Le D'WILLIS (« Tro-
pical Agriculturist », oct. 1908) a émis une opi-
nion identique et considéré la « Jacinthe d'eau »
comme une plante des plus menaçantes pour les
rizières de Ceylari. A Java, où il est également
répandu, l'Eichornea crassipes a été condamné de
la façon la plus sévère par M. WIGMAN, dans une
note du « Teysmannia » (no 10, 1908). De même
en Australie et en Floride où, dès 1897, le Dép.
d'Agr. se préoccupait de cette peste dans un Bul-
letin spécial de sa Division de Botanique (1). Nous
pouvons ajouter qu'en Amazonie, pays d'indigé-
nat de l'espèce, l'Eichornea crassipes pullule sur
beaucoup d'affluents et de « rios » du fleuve et
arrive, à certaines époques de l'année, à constituer
de véritables barrages, rendant la navigation im-
praticable. Le caractère nuisible de cette plante
ne semble donc pas douteux; reste à étudier les
moyens pratiques de s'en débarrasser et, à ce
propos, nous aimerions savoir si la solution pro-
posée de transformer en engrais la masse végétale
fournie par ce végétal, a chance d'aboutir.
Quant aux « Tambalayes» du Sénégal que notre
(1) Bulletin no 18, « The waterhyacinth and its rela-
tion to the Navigation".
correspondant rapproche des « Luc-Binh », il
seraient représentés par diverses espèces nageante
parmi lesquelles dominerait la Laitue d'eau (Pis
tia Stratiotes). C'est l'opinion qu'a bien voulu noui
donner M. AUG. CHEVALIER, et qui nous paraît ren
forcée par ce fait que les Lamantins sont trè:
friands de la plante. Il existe bien une espèc
particulière d'Eichornea sur certaines eaux douce!
de l'Afrique Occidentale, mais celle-ci, l'E. natans
est de petite taille et n'offre pas, fort heureuse
ment, le danger de l'espèce américaine, introduit*
en Asie. [N. D. L. R.]
« La Dépêche Coloniale », en son numérc
du 21 décembre 1910, a publié, sous h
titre :*« En Indo-Chine. Les Luc-Binh H.
un article très intéressant. Il a réveillé en
moi certains souvenirs sénégalais qui
pourraient bien être du domaine du « J.
d'A. T. ».
Ces Luc-Binh sont, paraît-il, des plantes
aquatiques flottantes qui, amenées, croit-
on, des Philippines par la violence des
nombreux typhons « qui, chaque année,
arrivant de ces îles, viennent se briser sui
les côtes d'Indo-Chine ».
Il paraît que cette plante a envahi toup-
les cours d'eau et jusqu'aux mares, au
point de devenir un vrai fléau et cela
en très peu de temps ! entravant la na-
vigation, rendant la pêche impossible et
tuant même le poisson sous son tapis im-
pénétrable, en quoi elle coupe les vivres
à l'Annamite, qui est, comme on sait, for-
tement ichthyophage.
Par suite, le gouvernement (M. GOUR-
BEIL) prescrivit des mesures et ouvrit des
crédits pour l'arrêt, l'enlèvement et la des-
truction de cet hôte incommode, mais tout
en cherchant s'il n'y aurait pas quelque
L'envahissement de certaines Plantes flottantes
dans les rivières tropicales
et leur utilisation éventuelle comme engrais vert
Le « Luc-Binh » (Eichornea-crassipes?) d'Indo-Chine et les « Tambalayes » (Pistia Stratiotes.
et autres plantes nageantes) du Sénégal. Valeur fertilisante.
Par M. E. MAINE.
Malgré l'absence de renseignements autorisant
une certitude, les « Luc-Binhs » d'Indo-Chine aux-
quels M. MAINE consacre la première partie de
cette note, nous semblent assez se rapporter à
l'Eichornea crassipes, jolie Pontédériacée à pétiole
renflé et à fleurs bleu violacé, dont l'envahisse-
ment a inquiété plusieurs agronomes de l'Est.
Notre collaborateur et ami M. GRISARD, à qui nous
avions demandé avis à ce sujet, n'a pu nous con-
firmer l'identité botanique de la plante ; toutefois,
M. LORRAIN, inspecteur des services agricoles et
commerciaux de l'Indo-Chine, à qui il a soumis
une planche d'Eichornea crassipes, n'a pas hésité à
reconnaître cette espèce américaine, aujourd'hui
répandue en Orient. D'ailleurs, M. PH. EBERHARDT,
inspecteur des mêmes services, consacrait une
note documentée à cette mauvaise herbe dans un
numéro encore récent du « Bulletin Economique
de l'Indo-Chine (p. 696-702 de 1909) et concluait à
la nécessité de sa destruction. Le D'WILLIS (« Tro-
pical Agriculturist », oct. 1908) a émis une opi-
nion identique et considéré la « Jacinthe d'eau »
comme une plante des plus menaçantes pour les
rizières de Ceylari. A Java, où il est également
répandu, l'Eichornea crassipes a été condamné de
la façon la plus sévère par M. WIGMAN, dans une
note du « Teysmannia » (no 10, 1908). De même
en Australie et en Floride où, dès 1897, le Dép.
d'Agr. se préoccupait de cette peste dans un Bul-
letin spécial de sa Division de Botanique (1). Nous
pouvons ajouter qu'en Amazonie, pays d'indigé-
nat de l'espèce, l'Eichornea crassipes pullule sur
beaucoup d'affluents et de « rios » du fleuve et
arrive, à certaines époques de l'année, à constituer
de véritables barrages, rendant la navigation im-
praticable. Le caractère nuisible de cette plante
ne semble donc pas douteux; reste à étudier les
moyens pratiques de s'en débarrasser et, à ce
propos, nous aimerions savoir si la solution pro-
posée de transformer en engrais la masse végétale
fournie par ce végétal, a chance d'aboutir.
Quant aux « Tambalayes» du Sénégal que notre
(1) Bulletin no 18, « The waterhyacinth and its rela-
tion to the Navigation".
correspondant rapproche des « Luc-Binh », il
seraient représentés par diverses espèces nageante
parmi lesquelles dominerait la Laitue d'eau (Pis
tia Stratiotes). C'est l'opinion qu'a bien voulu noui
donner M. AUG. CHEVALIER, et qui nous paraît ren
forcée par ce fait que les Lamantins sont trè:
friands de la plante. Il existe bien une espèc
particulière d'Eichornea sur certaines eaux douce!
de l'Afrique Occidentale, mais celle-ci, l'E. natans
est de petite taille et n'offre pas, fort heureuse
ment, le danger de l'espèce américaine, introduit*
en Asie. [N. D. L. R.]
« La Dépêche Coloniale », en son numérc
du 21 décembre 1910, a publié, sous h
titre :*« En Indo-Chine. Les Luc-Binh H.
un article très intéressant. Il a réveillé en
moi certains souvenirs sénégalais qui
pourraient bien être du domaine du « J.
d'A. T. ».
Ces Luc-Binh sont, paraît-il, des plantes
aquatiques flottantes qui, amenées, croit-
on, des Philippines par la violence des
nombreux typhons « qui, chaque année,
arrivant de ces îles, viennent se briser sui
les côtes d'Indo-Chine ».
Il paraît que cette plante a envahi toup-
les cours d'eau et jusqu'aux mares, au
point de devenir un vrai fléau et cela
en très peu de temps ! entravant la na-
vigation, rendant la pêche impossible et
tuant même le poisson sous son tapis im-
pénétrable, en quoi elle coupe les vivres
à l'Annamite, qui est, comme on sait, for-
tement ichthyophage.
Par suite, le gouvernement (M. GOUR-
BEIL) prescrivit des mesures et ouvrit des
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