Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-10-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 octobre 1897 05 octobre 1897
Description : 1897/10/05 (A1,N5,T1). 1897/10/05 (A1,N5,T1).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6381461h
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
LES SEMIS DE CANNE A SUCRE 169
vécut peu à sa découverte. Le mérite des autres savants qui ont étudié
la même question aux Indes occidentales et en Europe n'en est pas
diminué, car ni les uns ni les autres n'avaient eu connaissance, avant
l'été de 1890, des recherches de leur émule de Samarang.
Depuis les expériences relatées ci-dessus ou simultanément avec elles,
d'autres essais ont été faits dans divers établissements coloniaux fran-
çais et étrangers, de façon que le semis de la canne à sucre peut être
regardé aujourd'hui comme une opération presque courante.
Mais, pourra-t-on dire, quelle peut bien être l'utilité de semer une
plante, qui ainsi traitée mettra trois ou quatre ans à parvenir à son
développement complet, tandis qu'elle l'atteint en dix-huit mois par le
procédé]du fractionnement des tiges ? — Evidemment ce n'est pas comme
méthode usuelle de culture que le semis peut être conseillé. C'est dans
l'espoir d'obtenir des formes supérieures, au point de vue industriel, à
celles qui existent jusqu'ici, non pas en vue de créer, comme on l'a fait
pour la betterave, des races à caractères fixes se reproduisant fidèle-
ment par le semis, mais comme on le fait pour les arbres fruitiers, dans
le but d'obtenir par un coup de chance une forme exceptionnellement
avantageuse qui ensuite se multipliera, par le tronçonnement des tiges,
comme les races actuellement cultivées. Personne n'a jamais proposé
de cultiver le poirier par semis; c'est néanmoins de semis accidentels
ou raisonnés que sont sorties toutes les bonnes variétés nouvelles qui
font l'orgueil des vergers et les délices des amateurs. Les meilleures
races actuelles de cannes à sucre, la canne blanche ordinaire, celle
d'Haïti, la canne à sucre rubannée, la violette de Bàtavia proviennent
évidemment de semis; car les différences de taille et de couleur qu'elles
présentent entre elles excèdent de beaucoup les limites ordinaires de
variation des plantes reproduites par sectionnements. Il y a toute pro-
babilité que des semis méthodiquement faits et observés avec soin dans
leur développement ultérieur pourront fournir au planteur de nou-
velles formes de cannes à sucre, supérieures aux anciennes, soit par
l'abondance du produit ou par la richesse saccharine, soit par la résis-
tance aux maladies et aux insectes nuisibles, soit enfin par toutes ces
qualités réunies. Quant à augurer de la permanence des qualités ainsi
obtenues, c'est ce que je me garderai bien de faire, de peur de soulever
une fois de plus les interminables discussions auxquelles donne lieu
la question de la permanence des races de plantes cultivées. Mais ce qui
résulte des observations ci-dessus, c'est que la canne n'a pas encore
épuisé tous ses moyens d'action dans la lutte contre la betterave où
elle est en outre favorisée par la continuité de la végétation sous les
tropiques et par la somme plus élevée de chaleur et de lumière qu'elle
vécut peu à sa découverte. Le mérite des autres savants qui ont étudié
la même question aux Indes occidentales et en Europe n'en est pas
diminué, car ni les uns ni les autres n'avaient eu connaissance, avant
l'été de 1890, des recherches de leur émule de Samarang.
Depuis les expériences relatées ci-dessus ou simultanément avec elles,
d'autres essais ont été faits dans divers établissements coloniaux fran-
çais et étrangers, de façon que le semis de la canne à sucre peut être
regardé aujourd'hui comme une opération presque courante.
Mais, pourra-t-on dire, quelle peut bien être l'utilité de semer une
plante, qui ainsi traitée mettra trois ou quatre ans à parvenir à son
développement complet, tandis qu'elle l'atteint en dix-huit mois par le
procédé]du fractionnement des tiges ? — Evidemment ce n'est pas comme
méthode usuelle de culture que le semis peut être conseillé. C'est dans
l'espoir d'obtenir des formes supérieures, au point de vue industriel, à
celles qui existent jusqu'ici, non pas en vue de créer, comme on l'a fait
pour la betterave, des races à caractères fixes se reproduisant fidèle-
ment par le semis, mais comme on le fait pour les arbres fruitiers, dans
le but d'obtenir par un coup de chance une forme exceptionnellement
avantageuse qui ensuite se multipliera, par le tronçonnement des tiges,
comme les races actuellement cultivées. Personne n'a jamais proposé
de cultiver le poirier par semis; c'est néanmoins de semis accidentels
ou raisonnés que sont sorties toutes les bonnes variétés nouvelles qui
font l'orgueil des vergers et les délices des amateurs. Les meilleures
races actuelles de cannes à sucre, la canne blanche ordinaire, celle
d'Haïti, la canne à sucre rubannée, la violette de Bàtavia proviennent
évidemment de semis; car les différences de taille et de couleur qu'elles
présentent entre elles excèdent de beaucoup les limites ordinaires de
variation des plantes reproduites par sectionnements. Il y a toute pro-
babilité que des semis méthodiquement faits et observés avec soin dans
leur développement ultérieur pourront fournir au planteur de nou-
velles formes de cannes à sucre, supérieures aux anciennes, soit par
l'abondance du produit ou par la richesse saccharine, soit par la résis-
tance aux maladies et aux insectes nuisibles, soit enfin par toutes ces
qualités réunies. Quant à augurer de la permanence des qualités ainsi
obtenues, c'est ce que je me garderai bien de faire, de peur de soulever
une fois de plus les interminables discussions auxquelles donne lieu
la question de la permanence des races de plantes cultivées. Mais ce qui
résulte des observations ci-dessus, c'est que la canne n'a pas encore
épuisé tous ses moyens d'action dans la lutte contre la betterave où
elle est en outre favorisée par la continuité de la végétation sous les
tropiques et par la somme plus élevée de chaleur et de lumière qu'elle
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