Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-09-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 septembre 1897 05 septembre 1897
Description : 1897/09/05 (A1,N4,T1). 1897/09/05 (A1,N4,T1).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63814603
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
128 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Quoi qu'il en soit, tous les auteurs sont d'accord pour établir que la
- première opération importante est la torréfaction des feuilles dans
de grandes bassines où elles sont remuées sans relâche à la main,
malgré la haute température du récipient et les fumées âcres qui se
dégagent. Cela dure une demi-minute environ et dès que les feuilles ont
pris une consistance molle et visqueuse, qui facilite leur enroulement,
ainsi qu'une couleur foncée, elles sont légèrement refroidies par un
vannage rapide et étendues sur une large table autour de laquelle sont
rangés des hommes, des femmes et des enfants. C'est alors que se fait
l'enroulement des feuilles, chaque ouvrier prenant une poignée de
feuilles en les roulant en boule par un mouvement circulaire de ses
deux mains allongées. La boule agglutinée est désagrégée et refaite à
plusieurs reprises, et chaque feuille s'enroule peu à peu sur elle-
même en rendant un jus visqueux et verdâtre, légèrement corrosif. Puis
on recommence la torréfaction, puis l'enroulement jusqu'à trois ou
quatre fois, en ayant soin de diminuer chaque fois la chaleur de la bassine.
Enfin, troisième opération, la dessiccation des feuilles se fait sur des
tamis disposés au-dessus d'un feu de braise ne donnant ni odeur, ni
fumée. Avant la dessiccation complète qui rendrait la feuille trop fra-
gile, on procède au triage des feuilles suivant leur grandeur, leur enrou-
lement plus ou moins parfait, leur torréfaction plus ou moins avancée.
On a alors les catégories commerciales suivantes des thés noirs : pekoe,
pow-chong, souchong et congou (le pekoe étant le plus fin et le plus
cher, et le congou le plus grossier).
On achève alors la dessiccation à feu doux et lorsque la feuille est
parfaitement crispée et fragile, on emballe le thé dans des caisses bien
fermées, en le tassant à l'aide des pieds chaussés de bas très propres.
Il est certain aujourd'hui que le parfum accentué du thé chinois n'est
pas dû à la feuille de thé seule : on a retrouvé dans les boîtes des
fragments de plantes balsamiques où l'on a cru reconnaître des fleurs
d'olea flagrans, de camellia sesanqua, d'oranger, de magnolia julan,
ainsi que l'anis étoilé et le jasmin sambac. Le mélange se fait avant la
dessiccation dernière qui s'effectue toujours au moment de l'emballage
définitif. On laisse ces fleurs ou feuilles étrangères en contact avec le
thé pendant douze heures seulement et cela suffit pour que le thé s'im-
prègne très fortement de leur odeur et la garde indéfiniment. On a
cherché à obtenir des Chinois des indications plus précises sur leur
mode de préparation du thé, mais les Célestes sont jaloux de leurs
secrets et les gardent bien.
Le thé vert est plus estimé en Chine que le thé noir; en Europe il
n'est guère préféré à ce dernier que par quelques gourmets, car il est
Quoi qu'il en soit, tous les auteurs sont d'accord pour établir que la
- première opération importante est la torréfaction des feuilles dans
de grandes bassines où elles sont remuées sans relâche à la main,
malgré la haute température du récipient et les fumées âcres qui se
dégagent. Cela dure une demi-minute environ et dès que les feuilles ont
pris une consistance molle et visqueuse, qui facilite leur enroulement,
ainsi qu'une couleur foncée, elles sont légèrement refroidies par un
vannage rapide et étendues sur une large table autour de laquelle sont
rangés des hommes, des femmes et des enfants. C'est alors que se fait
l'enroulement des feuilles, chaque ouvrier prenant une poignée de
feuilles en les roulant en boule par un mouvement circulaire de ses
deux mains allongées. La boule agglutinée est désagrégée et refaite à
plusieurs reprises, et chaque feuille s'enroule peu à peu sur elle-
même en rendant un jus visqueux et verdâtre, légèrement corrosif. Puis
on recommence la torréfaction, puis l'enroulement jusqu'à trois ou
quatre fois, en ayant soin de diminuer chaque fois la chaleur de la bassine.
Enfin, troisième opération, la dessiccation des feuilles se fait sur des
tamis disposés au-dessus d'un feu de braise ne donnant ni odeur, ni
fumée. Avant la dessiccation complète qui rendrait la feuille trop fra-
gile, on procède au triage des feuilles suivant leur grandeur, leur enrou-
lement plus ou moins parfait, leur torréfaction plus ou moins avancée.
On a alors les catégories commerciales suivantes des thés noirs : pekoe,
pow-chong, souchong et congou (le pekoe étant le plus fin et le plus
cher, et le congou le plus grossier).
On achève alors la dessiccation à feu doux et lorsque la feuille est
parfaitement crispée et fragile, on emballe le thé dans des caisses bien
fermées, en le tassant à l'aide des pieds chaussés de bas très propres.
Il est certain aujourd'hui que le parfum accentué du thé chinois n'est
pas dû à la feuille de thé seule : on a retrouvé dans les boîtes des
fragments de plantes balsamiques où l'on a cru reconnaître des fleurs
d'olea flagrans, de camellia sesanqua, d'oranger, de magnolia julan,
ainsi que l'anis étoilé et le jasmin sambac. Le mélange se fait avant la
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définitif. On laisse ces fleurs ou feuilles étrangères en contact avec le
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prègne très fortement de leur odeur et la garde indéfiniment. On a
cherché à obtenir des Chinois des indications plus précises sur leur
mode de préparation du thé, mais les Célestes sont jaloux de leurs
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Le thé vert est plus estimé en Chine que le thé noir; en Europe il
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