Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-08-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 août 1897 05 août 1897
Description : 1897/08/05 (A1,N3,T1). 1897/08/05 (A1,N3,T1).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6381459f
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
92 REVUE DES CULTURES COLONIALES
par l'hemileia vaslatrix pour donner à l'exploitation du thé toute son
importance. En 1873, l'exportation du thé était de 23 livres seulement,
c'est-à-dire à peu près nulle. En 1893, elle s'est élevée à 84 millions de
livres et elle augmente encore. C'est surtout depuis une quinzaine d'an
nées que cette exploitation s'est développée prodigieusement, c'est-à-
dire à partir du moment où les planteurs anglais renoncèrent à la cul-
ture du café compromise par son redoutable ennemi et cherchèrent
courageusement une autre voie. C'est là un frappant exemple de l'es-
prit de décision et d'initiative de la race anglo-saxonne : je ne suis pas
très sùr qu'on puisse en trouver beaucoup de semblables dans l'histoire
de nos colonies.
Aujourd'hui l'exploitation du thé est de beaucoup la plus importante
de l'ile : elle couvre une surface de 255 000 acres, soit 63 750 hectares,
dans les provinces du Centre, surtout la « Central Province », dont la
capitale est Kandy. Cette culture fait vivre 200 000 travailleurs indiens
de race tamoul (venus du centre et du sud de la Péninsule Indienne),
sans compter plusieurs milliers d'ouvriers indigènes de race singha-
laise, et elle parait donner l'aisance sinon la richesse à tous les plan-
teurs anglais qui s'y adonnent. D'ailleurs il ne faut pas oublier que
toutes les productions à destination des marchés européens et prove-
nant des colonies asiatiques de l'Angleterre, où la roupie d'argent est
la monnaie légale, sont favorisées par le change très élevé de cette
monnaie. En effet le prix de vente établi sur les marchés d'Europe
reste à peu près fixe, alors que le change toujours croissant qui pèse
sur la monnaie coloniale a pour conséquence indirecte de faire baisser
dans la même proportion le prix de la main-d'œuvre indigène.
A part les quelques essais de culture faits au début avec des graines
d'Assam, puis de Chine, les thés de Ceylan appartiennent presque tous
à la variété hybrid qui est le produit hybride du thé de Chine et du
thé d'Assam. Les représentants de la variété Assam sont appelés thés
indigènes. Les graines de ces variétés hybrid et Assam sont venues des
districts de l'Inde où elles sont également cultivées et dans la même
proportion.
Les plantations de thé de Ceylan couvrent donc d'immenses étendues
de terrain, depuis les basses vallées de la Kélai-Ganga et de La Maha-
Dya, qui sont élevées de quelques mètres à peine au-dessus du niveau de
la mer jusqu'aux hauts versants des montagnes de Nuwara-Eliya, à plus
de 2000 m. d'altitude. Dans toute cette région, on n'aperçoit, jusqu'à
l'extrême horizon, que des plantations de thé géométriquement alignées
et méthodiquement taillées, entre les rangs desquelles se laisse voir la
terre rouge du sol gneissique et ferrugineux. Non seulement la surface
par l'hemileia vaslatrix pour donner à l'exploitation du thé toute son
importance. En 1873, l'exportation du thé était de 23 livres seulement,
c'est-à-dire à peu près nulle. En 1893, elle s'est élevée à 84 millions de
livres et elle augmente encore. C'est surtout depuis une quinzaine d'an
nées que cette exploitation s'est développée prodigieusement, c'est-à-
dire à partir du moment où les planteurs anglais renoncèrent à la cul-
ture du café compromise par son redoutable ennemi et cherchèrent
courageusement une autre voie. C'est là un frappant exemple de l'es-
prit de décision et d'initiative de la race anglo-saxonne : je ne suis pas
très sùr qu'on puisse en trouver beaucoup de semblables dans l'histoire
de nos colonies.
Aujourd'hui l'exploitation du thé est de beaucoup la plus importante
de l'ile : elle couvre une surface de 255 000 acres, soit 63 750 hectares,
dans les provinces du Centre, surtout la « Central Province », dont la
capitale est Kandy. Cette culture fait vivre 200 000 travailleurs indiens
de race tamoul (venus du centre et du sud de la Péninsule Indienne),
sans compter plusieurs milliers d'ouvriers indigènes de race singha-
laise, et elle parait donner l'aisance sinon la richesse à tous les plan-
teurs anglais qui s'y adonnent. D'ailleurs il ne faut pas oublier que
toutes les productions à destination des marchés européens et prove-
nant des colonies asiatiques de l'Angleterre, où la roupie d'argent est
la monnaie légale, sont favorisées par le change très élevé de cette
monnaie. En effet le prix de vente établi sur les marchés d'Europe
reste à peu près fixe, alors que le change toujours croissant qui pèse
sur la monnaie coloniale a pour conséquence indirecte de faire baisser
dans la même proportion le prix de la main-d'œuvre indigène.
A part les quelques essais de culture faits au début avec des graines
d'Assam, puis de Chine, les thés de Ceylan appartiennent presque tous
à la variété hybrid qui est le produit hybride du thé de Chine et du
thé d'Assam. Les représentants de la variété Assam sont appelés thés
indigènes. Les graines de ces variétés hybrid et Assam sont venues des
districts de l'Inde où elles sont également cultivées et dans la même
proportion.
Les plantations de thé de Ceylan couvrent donc d'immenses étendues
de terrain, depuis les basses vallées de la Kélai-Ganga et de La Maha-
Dya, qui sont élevées de quelques mètres à peine au-dessus du niveau de
la mer jusqu'aux hauts versants des montagnes de Nuwara-Eliya, à plus
de 2000 m. d'altitude. Dans toute cette région, on n'aperçoit, jusqu'à
l'extrême horizon, que des plantations de thé géométriquement alignées
et méthodiquement taillées, entre les rangs desquelles se laisse voir la
terre rouge du sol gneissique et ferrugineux. Non seulement la surface
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