Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-08-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 août 1897 05 août 1897
Description : 1897/08/05 (A1,N3,T1). 1897/08/05 (A1,N3,T1).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6381459f
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
LA CULTURE DU THÉ 93
autrefois cultivée en café a été entièrement soumise à la culture du thé,
mais encore de vastes terrains vierges, couverts de forêts et de brous-
sailles, et souvent en forte déclivité ont été et sont encore tous les jours
défrichés pour être convertis en plantations de thé.
Il est certain que cette extension est une preuve de la prospérité de
cette industrie et cette preuve suffirait, si on n'en avait pas du reste la
confirmation dans l'apparence confortable et même luxueuse des habi-
tations de planteurs, dans la beauté de leurs usines et de leurs machines
et dans l'état parfait d'entretien de leurs plantations.
Cependant, au point de vue forestier, il m'a semblé que le gouver-
nement de l'Ile fermait trop facilement les yeux sur ces défrichements
exagérés, dont l'effet désastreux au point de vue du régime des eaux
commence déjà à se faire sentir. Il y a là un danger que personne ne
paraît voir et qui est pourtant actuel (pour parler le langage des reboi-
seurs), à en juger par les entraînements considérables de terre qui se
produisent à chaque pluie et qui ensablent en partie le beau lac de
Kandy depuis une époque toute récente. J'ai vu défricher des versants
entiers de montagne en pente de 30° à 40° et, malgré les nombreux
fossés d'écoulement tracés en écharpe pour rompre la vitesse de ruis-
sellement des eaux, malgré également la résistance naturelle à l'en-
traînement de ce sol gneissique assez cohérent, il y a dans ces défri-
chements abusifs une cause de dénudation des pentes et de perturbation
dans le régime des eaux et du climat. Quelques observateurs m'ont
affirmé avoir déjà constaté une régularité et une constance moindres
dans les condensations atmosphériques. Cependant le gourvernement
local se contente de protéger les forêts du Domaine proprement dit(l).
Nature du sol. Son influence. — Le sol de l'île de Ceylan est très
semblable à lui-même sur toute son étendue. Il provient de la décom-
position du gneiss, la seule roche sous-jacente qu'on trouve dans l'île.
Ce sol est, généralement pauvre, peu profond, pierreux et divisé. Il est
particulièrement privé de chaux et de soude, renferme en faibles quan-
tités l'acide phosphorique et la potasse, mais est très riche en silicate
d'alumine, en manganèse et surtout en fer. L'humus est peu abondant
surtout dans les défrichements récents ; c'est là une singularité qui
s'explique par le fait que les planteurs ont défriché d'abord les
meilleures terres et les moins déclives.
(1) Je tiens à rappeler ici le cordial accueil que j'ai reçu auprès des quelques agents
forestiers anglais avec lesquels il m'est arrivé d'entrer en relations, particulièrement
le Conservateur des Forêts, chef de l'administration forestière à Ceylan, M. BrOAvn,
qui a suivi les cours de l'Ecole de Nancy, rie 1878 à 1880.
autrefois cultivée en café a été entièrement soumise à la culture du thé,
mais encore de vastes terrains vierges, couverts de forêts et de brous-
sailles, et souvent en forte déclivité ont été et sont encore tous les jours
défrichés pour être convertis en plantations de thé.
Il est certain que cette extension est une preuve de la prospérité de
cette industrie et cette preuve suffirait, si on n'en avait pas du reste la
confirmation dans l'apparence confortable et même luxueuse des habi-
tations de planteurs, dans la beauté de leurs usines et de leurs machines
et dans l'état parfait d'entretien de leurs plantations.
Cependant, au point de vue forestier, il m'a semblé que le gouver-
nement de l'Ile fermait trop facilement les yeux sur ces défrichements
exagérés, dont l'effet désastreux au point de vue du régime des eaux
commence déjà à se faire sentir. Il y a là un danger que personne ne
paraît voir et qui est pourtant actuel (pour parler le langage des reboi-
seurs), à en juger par les entraînements considérables de terre qui se
produisent à chaque pluie et qui ensablent en partie le beau lac de
Kandy depuis une époque toute récente. J'ai vu défricher des versants
entiers de montagne en pente de 30° à 40° et, malgré les nombreux
fossés d'écoulement tracés en écharpe pour rompre la vitesse de ruis-
sellement des eaux, malgré également la résistance naturelle à l'en-
traînement de ce sol gneissique assez cohérent, il y a dans ces défri-
chements abusifs une cause de dénudation des pentes et de perturbation
dans le régime des eaux et du climat. Quelques observateurs m'ont
affirmé avoir déjà constaté une régularité et une constance moindres
dans les condensations atmosphériques. Cependant le gourvernement
local se contente de protéger les forêts du Domaine proprement dit(l).
Nature du sol. Son influence. — Le sol de l'île de Ceylan est très
semblable à lui-même sur toute son étendue. Il provient de la décom-
position du gneiss, la seule roche sous-jacente qu'on trouve dans l'île.
Ce sol est, généralement pauvre, peu profond, pierreux et divisé. Il est
particulièrement privé de chaux et de soude, renferme en faibles quan-
tités l'acide phosphorique et la potasse, mais est très riche en silicate
d'alumine, en manganèse et surtout en fer. L'humus est peu abondant
surtout dans les défrichements récents ; c'est là une singularité qui
s'explique par le fait que les planteurs ont défriché d'abord les
meilleures terres et les moins déclives.
(1) Je tiens à rappeler ici le cordial accueil que j'ai reçu auprès des quelques agents
forestiers anglais avec lesquels il m'est arrivé d'entrer en relations, particulièrement
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