Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-07-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 juillet 1897 05 juillet 1897
Description : 1897/07/05 (A1,N2,T1). 1897/07/05 (A1,N2,T1).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63814581
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
LES CULTURES DE MADAGASCAR o7
réellement ce qu'elles doivent être, un accroissement, d autant plus grand
qu'elles seront plus prospères, de la force et de la grandeur de notre pays.
La colonisation est une affaire comme une autre. Quels que soient les grands
sentiments qu'elle met en mouvement et les grands mots dont on la pare,
c'est essentiellement une afraire; en dehors de ce point de vue modeste, étroit
si l'on veut, mais solide et sûr, il n'y a que rêverie et déception. La première
condition de réussite de toute affaire de quelque nature qu'elle soit est d'ins-
pirer la confiance, et l'unique manière d'inspirer la confiance dans son avenir
est de persuader qu'elle est bonne. Le plus pressé pour une colonie est donc
de démontrer qu'il y a de l'argent à gagner chez elle.
Pour que l'effet de cette démonstration soit durable, il faut qu'elle soit
sérieuse, établie sur des données irréfutables. Les produits coloniaux étant
presque tous des produits agricoles, le premier soin d'une colonie devrait être
de rechercher à quelles cultures elle est propre et quels sont les meilleurs
moyens de les entreprendre économiquement. Il n'est pas de région de France
où l'on ne puisse dire quel est le gain net que donne en moyenne un hectare d.e-
blé ou de vigne. 11 n'est pas de colonie qui ne devrait être en état de dire : )
voilà ce que, dans une exploitation bien conduite, on peut gagner chez moi
dans la culture du café, du thé, ou de tel autre produit auquel son climat et son
sol conviennent. On parle de rendements nets de six cents à huit cents francs à
l'hectare faits au Brésil dans la culture du café. Le jour où une de nos colo-
nies aura démontré qu'elle offre des chances de bénéfices semblables, on y
verra promptement un mouvement de plantations analogue à celui du Brésil.
On s'assurera alors combien le système des avances de l'Etat et des conces-
sions gratuites et des avantages factices présentés comme un appât au colon
est un moyen misérable auprès de l'attraction exercée par la quasi-certitude
du succès.
Pour rechercher à quelles cultures une colonie est propre et les procédés
les plus économiques de les pratiquer, il faut un organe approprié à ce
genre d'études.
On a reconnu en France la nécessité d'un Ministère de l'Agriculture. Dans
un pays qui avait vingt siècles de traditions agricoles, où des millions de
paysans del'unedes races les plus intelligentes, les plus fines et les plus cultivées,
réfléchissent chaque jour sur les choses de leur métier et le perfectionnent sans
cesse, on n'en a pas moins reconnu la nécessité d'avoir des stations agrono-
miques où des techniciens étudient scientifiquement les problèmes agricoles,
et des professeurs dans chaque département pour répandre les résultats acquis.
Et l'institution a fait les preuves de son utilité en présidant aux deux grands
événements agricoles de la fin de ce siècle : la reconstitution du vignoble au
moyen des plants américains et la diffusion de l'emploi des engrais
chimiques.
Combien un service de ce genre n'est-il pas plus urgent encore dans nos
grandes colonies nouvelles. Là, il n'y a pas même de traditions dont le colon
puisse s'inspirer. Les cultures qu'il peut y tenter devront y être importées
par lui. Il a tout à improviser : le choix des cultures et la manière de les
conduire. La réussite de son exploitation dépend de vingt conditions diffé-
rentes : la nature du sol, l'exposition, la saison des travaux, l'espacement des
plantations, le bon choix des variétés dans une espèce. Et il lui suffira
quelquefois de se tromper sur une seule pour compromettre le sort de sa
réellement ce qu'elles doivent être, un accroissement, d autant plus grand
qu'elles seront plus prospères, de la force et de la grandeur de notre pays.
La colonisation est une affaire comme une autre. Quels que soient les grands
sentiments qu'elle met en mouvement et les grands mots dont on la pare,
c'est essentiellement une afraire; en dehors de ce point de vue modeste, étroit
si l'on veut, mais solide et sûr, il n'y a que rêverie et déception. La première
condition de réussite de toute affaire de quelque nature qu'elle soit est d'ins-
pirer la confiance, et l'unique manière d'inspirer la confiance dans son avenir
est de persuader qu'elle est bonne. Le plus pressé pour une colonie est donc
de démontrer qu'il y a de l'argent à gagner chez elle.
Pour que l'effet de cette démonstration soit durable, il faut qu'elle soit
sérieuse, établie sur des données irréfutables. Les produits coloniaux étant
presque tous des produits agricoles, le premier soin d'une colonie devrait être
de rechercher à quelles cultures elle est propre et quels sont les meilleurs
moyens de les entreprendre économiquement. Il n'est pas de région de France
où l'on ne puisse dire quel est le gain net que donne en moyenne un hectare d.e-
blé ou de vigne. 11 n'est pas de colonie qui ne devrait être en état de dire : )
voilà ce que, dans une exploitation bien conduite, on peut gagner chez moi
dans la culture du café, du thé, ou de tel autre produit auquel son climat et son
sol conviennent. On parle de rendements nets de six cents à huit cents francs à
l'hectare faits au Brésil dans la culture du café. Le jour où une de nos colo-
nies aura démontré qu'elle offre des chances de bénéfices semblables, on y
verra promptement un mouvement de plantations analogue à celui du Brésil.
On s'assurera alors combien le système des avances de l'Etat et des conces-
sions gratuites et des avantages factices présentés comme un appât au colon
est un moyen misérable auprès de l'attraction exercée par la quasi-certitude
du succès.
Pour rechercher à quelles cultures une colonie est propre et les procédés
les plus économiques de les pratiquer, il faut un organe approprié à ce
genre d'études.
On a reconnu en France la nécessité d'un Ministère de l'Agriculture. Dans
un pays qui avait vingt siècles de traditions agricoles, où des millions de
paysans del'unedes races les plus intelligentes, les plus fines et les plus cultivées,
réfléchissent chaque jour sur les choses de leur métier et le perfectionnent sans
cesse, on n'en a pas moins reconnu la nécessité d'avoir des stations agrono-
miques où des techniciens étudient scientifiquement les problèmes agricoles,
et des professeurs dans chaque département pour répandre les résultats acquis.
Et l'institution a fait les preuves de son utilité en présidant aux deux grands
événements agricoles de la fin de ce siècle : la reconstitution du vignoble au
moyen des plants américains et la diffusion de l'emploi des engrais
chimiques.
Combien un service de ce genre n'est-il pas plus urgent encore dans nos
grandes colonies nouvelles. Là, il n'y a pas même de traditions dont le colon
puisse s'inspirer. Les cultures qu'il peut y tenter devront y être importées
par lui. Il a tout à improviser : le choix des cultures et la manière de les
conduire. La réussite de son exploitation dépend de vingt conditions diffé-
rentes : la nature du sol, l'exposition, la saison des travaux, l'espacement des
plantations, le bon choix des variétés dans une espèce. Et il lui suffira
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