Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 janvier 1932 14 janvier 1932
Description : 1932/01/14 (A33,N5). 1932/01/14 (A33,N5).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380441f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TREN TE-TROISIEME ANNEE. - N* 5. LB NUMERO : 10 CENTIMES JEUDI SOI H, 14 JANVIER 15)3;.
JOURNAL QUOTIBIEI
Rédaction & Administration :
14, RU CI mut-mur
PARIS (1")
TtLftPH. : LOUV". It-ST
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0
Les Annales Coloniales
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Une politique de Salut Public
) (
A la façon d'un projecteur, le discours
de M. J. Brévié, gouverneur général de
l'Afrique Occidentale, éclaire la crise éco-
nomique mondiale dans ses rapports avec le
marasme qui sévit actuellement dans cette
magnifique colonie.
a L'heure est au recueillement », constate
M. J. Brévié.
Nous conseillons d'employer quelques
moments de profonde réflexion à la médita-
tion de cette remarquable conférence écono-
mique et sociale.
Certaines considérations sur les causes et
les responsabilités de la « prodigieuse ca-
lamité » sont d'ordre général et prouvent
une fois de plus la solidarité imposée au
monde moderne, à la terre exploitée par les
grandes inventions humaines.
Ainsi, ce n est pas seulement l'évolution
sociale qui est conditionnée par l'évolution
industrielle, mais toute la vie politique des
peuples.
Et, du Rapport du Comité de Bâle étu-
diant la position financière de l'Allemagne,
au discours de M. J. Brévié exposant la si-
tuation économique de l'A. O. F., on se
rend compte que, sous toutes les latitudes,
les pays sont dangereusement dépendants
les uns des autres. N'est-ce pas, dans une
certaine mesure, l'universalité de l'indus-
trialisation qui explique l'internationalisme
de la crise ?.
Ainsi s'exprime le Gouverneur général de
r A. O. F. :
« Depuis la fin de la guerre, toutes les
forces mondiales ont accumulé des matières
premières et des produits manufacturés,
comme si l'écoulement devait en être éter-
nellement assuré.
Or, dans le même temps, un quart, au
moins, de la population du globe : la Rus-
sie, l'Inde, la Chine suspendait ou ralen-
tissait le courant de ses achats, et l'Europe
qui, avant 1914, fournissait 80 de la
consommation industrielle mondiale, n'y
.participe plus que pour 30
Le malaise provoqué par cette situation
de fait entraînait immédiatement des consé-
quences d'ordre psychologique sur les autres
marchés du monde. 1
Puis, par crainte de complications écono-
miques et de leurs conséquences sociales, la
consommation se ralentissait et une sorte de
neurasthénie collective se traduisit par une
crise de thésaurisation. Mais le déséquilibre
actuel a une autre raison profonde que sou-
ligne justement M. J. Brévié :
c C est qu on a négligé complètement le
facteur essentiel qui commande l'assimila-
tion des produits par le consommateur : le
prix. Si l'on avait consacré à réaliser une
politique des prix dans le monde autant
d'énergie qu'on a déployé à édifier, puis à
soutenir la production forcenée des derniè-
res années, il n'est pas douteux que la crise
eût été beaucoup moins profonde et moins
durable. 1
Problème d'ordre politique et social sin-
gulièrement ardu à résoudre!
Standing amélioré de la vie de tous les
travailleurs intellectuels et manuels, aug-
mentation des intermédiaires sur tous les cir-
cuits commerciaux. Pour les entreprises,
comme pour les Etats la lourdeur des char-
ges portait au plus haut le prix des mar-
chandises. D'une part, effondrement des
prix des matières premières et de l'autre
ascension des cours des produits manufac-
turés et des denrées vendues au détail.
a L'écartement de ces deux courbes me-
sure l'ampleur de la crise qui ne commen-
cera à-décroître que lorsqu'elles tendront
elles-mêmes à se rapprocher. »
Si l'on ajoute à ces causes fondamentales
les séismes monétaires et bancaires, on a un
point de vue nettement dégagé qui permet
d'envisager la crise dans son ensemble et
d'en « saisir certaines conclusions utiles
pour l'Afrique Occidentale française, à sa-
voir notamment « que l'une des conditions
les plus indispensables au redressement éco-
nomique est la réduction au maximum des
frais commerciaux et des frais d'Etat qui
grèvent les marchandises. »
Soulignons le conseil énergique et éclairé
donné par M. J. B.révié :
« La sagesse et la prudence doivent nous
inciter à adopter des formules et des pro-
cédés de création et de circulation de la ri-
chesse tendait à produire davantage, de
qualité meilleure et moina cher. 1
De ces quelques pages découlent tout un
substantiel programme économique exposé
par le Gouverneur général de l'A. O. F.,
dans lequel, ainsi que l'a fait justement res-
sortir le directeur des Anttales Coloniales, la
politique de protection (et d'échanges métro-
poliains-coloniaux) joue un rôle de premier
plan.
Evidemment, le Gouverneur général de
l'A. O. F. ne se trompe pas : « Lorsqu'à la
fin de la guerre, la dépendance de notre
pays, par rapport à l'économie mondiale, se
traduisait par une chute accélérée de notre
monnaie, consécutive à un déficit grandis-
sant de notre balance commerciale, tous les
yeux se tournaient vers les colonies d'où
semblait devoir venir le salut. On nous de-
manda de produire toujours et toujours da-
vantage pour rendre au franc sa vigueur
d'autrefois.
Cet effort nous l'avons fait.
Or, voici que le mal, conjuré une pre-
mière fois, réapparaît avec une singulière
gravité. Pour l'année courante, nos exporta-
tions sont inférieures d'une quiftzaine de
milliards à nos importations qu'il faudra
solder sur notre substance et, de nouveau,
l'instabilité économique nous menace, avec
les conséquences d'ordre monétaire, financier
et social. 9
Le remède, le voici, nettement indiqué :
Organiser une aide de la production co-
loniale à la Métropole, instaurer une politi-
que cohérente et suivie qui permettrait à la
France de mettre son domaine d'outre-mer
en pleine valeur et de se présenter dans la
lutte économique mondiale forte de toutes
les richesses que lui apportent ses entants
de la Métropole et des pays d'outre-mer.
La guerre a réalisé « l'Empire politique
français », mais l'idée de l'Empire écono-
mique, qui en découle nécessairement, s'es-
quisse à peine dans les esprits.
« Le moment est venu d'entrer hardiment
dans cette voie. »
Ernest Haudoa,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commisston
des Douanes.
-010
Le remaniement ministériel
3 * 8
Un nouveau cabinet Pierre Laval
Le nouveau Cabinet a été constitué dans la
soirée d' hier. M. Pierre Laval succède à M.
Pierre Laval. Tous les ministres sont mainte-
nus en place, sauf M. André Tardieu qui
s'installe à la Guerre, en remplacement de
M. André Maginot, et M. Lava l qui passe de
l'Intérieur aux Affaires étrangères, où il prend
le portefeuille de M. Aristide Briand à la
place Beauvau. M. Cathala, sous-secrétaire
d'Etat, est promu ministre de l'Intérieur, et
M. Achille Fould, sous-secrétaire d'Etat à
l' Agriculture, ministre au même département.
Aux Colonies, aucun changement : M. raul-
Raynaud continue avec M. Biaise Diagne
comme coadjuteur. On prend les mêmes et on
reconunence. Dans tout cela, seuls manquent
à l'appel le pauvre André Maginot et l'homme
de Locarno.
Le départ de M. Briand du Quai d'Orsay
est, dans les circonstances actuelles, il ne faut
pas se le dissimuler, un événement de la plus
haute importance, nous allions même dire de
la plus haute gravité.
RUEOUDINOT
« t.
Chez les administrateurs coloniaux
L'A ssociation des A dministrateurs coloniaux
s'émeut d'un projet de réorganisation de ce
cadre, actuellement étudié au Ministère des
Colonies, et comportant le rétablissement de
la 2° classe des aaministrateurs en chef avec un
traitement de 49.000 francs et trois échelons
de solde dans la Ir. classe.
Le Bureau de l'Association a demandé une
audience à M. Paul Reynaud pour lui expri -
mer les inquiétudes du corps au sujet de cette
réforme qui risque d'apporter de nouveaux re-
tards dans l'avancement et qui « décale » les
assimilations.
) ..- (
M. Carde en inspection
m
Dans le Sud algérien
Voici de nouveaux détails complétant nos
informations de mardi sur le voyage de M.
Carde dans le Sud tunisien :
M. Jules Carde, gouverneur général de
l'Algérie, venant de Fort-Lallemand, est ar-
rivé à Fort.-Flatters dimanche à 17 h. 30.
Les honneurs militaires - lui ont - été -- rendus à
son arrivée par un détachement de sahariens,
Le Gouverneur général a reçu ensuite le
caïd Mohamed Abdennebi Amrar, caïd des
1 foras.
Poursuivant son voyage, M. Jules Carde
est reparti lundi matin à six heures pour
Amguid, où il est arrivé à 15 h. 30 après
avoir parcouru 1.200 kilomètres depuis Toug-
gourt par Ouargla et Fort-Flatters, sur
l'itinéraire de la première mission Flatters,
dont il a salué à Amguid le monument com-
mémortïf.
M. Jules Carde a été reçu par des déta-
chements des deux compagnies sahariennes
du Hoggar et des Aujers. Il a remis un bur-
nous d honneur à Brahim Ag Abakada, am-
rad des Touareg, au premier spahis des
Aujers.
Une escadrille d'aviation effectuant le ba-
lisage de cette grande artère de pénétration
saharienne a atterri à Amguid au moment
de l'arrivée du Gouverneur général, augmen-
tant encore l'éclat de cette cérémonie, qui ne
manquera pas d'avoir un retentissement
considérable en pays targui.
Le Gouverneur général a continué mardi
sa tournée vers le Hoggar par Inikir et Ta-
manrasset.
Le Gouverneur général de l'Algérie est
arrivé à Inikir à 14 h. 30. Le"* prince
Sixte de Bourbon, avec sa mission transsa-
harienne, n'ayant pu joindre le Gouverneur
général à Flattcrs, est venu saluer M. Carde
à Amguid.
Le Gouverneur général de l'Algérie est
arrivé à Tamanrasset hier à 11 heures.
Les Touareg du Hoggar, qui voyaient pour
la première fois un Gouverneur général dans
leur pays, ont manifesté a cette occasion un
grand enthousiasme.
) «M*M- <
Les liaisons africaines
le.
La conférence des Gouverneurs et Rési-
dents généraux réunie l'an dernier à Tunis
avait décidé d'intensifier et de resserrer les
liaisons entre l'Afrique du Nord, l'Afrique
Occidentale et l'Afrique Equatoriale fran-
çaises. Une commission, destinée à élaborer
le programme de ces liaisons, se réunira
prochainement à Bilma.
A quoi servent les leçons
- de - l'Exposition Coloniale ?
u vivant de feu
l'Exposition Co-
loriait, lorsque.
Von p-énétrait
dans l'enceinte
prestigieuse par
la Porte d'Hon-
lieur, si l'on pre-
lIait. la direction
de la Cité des Informations, on rencon-
trait, presque aussitôt un Pavillon des Bois
qui réservait à ses visiteurs le spectacle de
véritables merveilles forestières. Il y avait
là une collection admirable d'échantillons
de nos arbres coloniauxj voisinant en fort
bons termes avec des géants de nos forêts
françaises, notamment de ces chênes dont
la vieille Gaule était déjà légitimement
fiére.
Autour du pavillon, d'énormes billes
d'acajou, d'okoumé, de palissandre, de
noyers du Gabon, d'ébéniers, de tombo, de
chênes, d'ormes et autres spécimens de la
richesse ligneuse française s'imposaient, à
l'attention du passant qui s'arrêtait stupé-
fait devant « ces morceaux de bois » gigan-
tesques dépassant presque tous le poids de
1.000 tonnes.
Celle impression se renouvelait et s ac-
croissait encore chez ceux qui visitaient en-
suite les sections de l'Afrique Equatoriale
française, de l'Afrique Occidentale, de Ma-
dagascar.
Pourquoi fallait-il que, revenant, une
seconde ou une troisième fois, au Pavillon
des Bois pour concrétiser leur sentiment par
une observation plus détaillé e, ils découvris-
sent, au fond d'une stalle particulière un
peu en retrait, cette inscription : « Pour-
quoi achetez-vous des bois étrangers ? »
En eux-mêmes, ils se répondaient : « Si
les Français achetaient des bois étrangers,
c'est qu'ils ne se savaient pas si riches.
Après la révélation de l'Exposition Colo-
niale, plus conscients de leur fortulle, les
Français n'achèteront plus que des bois
français. 1
H lias, cette conclusion logique est rcstée
au stade de l'illusion platonique et n'a point
pris racine sur le terrain pratique. La ROII-
tine, la malfaisante Routine s'avère plus
forte que l'Exposition Coloniale.
Du moment que nous dénonçons la Rou-
tine, on ne sera pas surpris que ce soit chez.
l'Administration que nous la trouvions em-
busquée, *
Lisez plutôt : il y a quelques jours à
peine, a eu lieu Vadjudication de la four-
niture de 6.000 meubles destinés aux éco-
les de la Ville de Paris et aux corps de
gardes municipaux pendant L'amlie 1932.
Le cahier des charges de cette fourniture
comportait l'emploi par Vadjudicataire de
chêne de Hongrie et de sapin du Nord pour
la fabrication de ces 6.000 meubles.
Pas une excuse à cette stipulation. Le
chêne de Hongrie et le sapin du Nord ne
sont ni meilleur marché ni de meilleure qua-
lité que nos bois identiques français ou co-
loniaux. Seulement, cette clause devait figu-
rer dans les cahiers des charges précédents.
Introduite depuis quand et par qui ï Rou-
tine bureaucratique, contre laquelle les mil-
lions dépenses pour VExposition Coloniale
ne sont que grains de sable.
Plus fort peut-être encore : certaines
Compagnies de chemins de fer françaises
achètent à l'itrallger les traverses dont elles
ont besoin pour la construction et l'entre-
tien de leurs lignes. Par économie ? Non
pas, car elles ont, au contraire, payé des
prix excessifs. A quelles suggestions sus-
pectes faut-il attribuer semblable décision ?
Décision d'autant plus inadmissible que
les Compagnies de Chemins de fer encais-
sent des sommes considérables prélevées sur
les produits coloniaux qu'elles ont à trans-
porter. Pourquoi ignorent-elles les colonies
pour leurs propres achats ?
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
des bouan".
M. Lucien Saint va venir en France
l' 1
Le Résident général s' embarquera pour la
France au début du mois de février.
Il séjournera environ un mois à Paris.
). -.- (
M. Lucien Saint
a reçu un grand chef
religieux nord-africain
De passage à Rabat, Sidi Mahmoud Tid-
jani, chef religieux de la grande confrérie nord-
africaine des Tidjani, a été reçu par M. Lu-
cien Saint, résident général de France au
Maroc.
-- -- - - - ----.
Au secrétariat général
de la résidence au Maroc
.,.
Affectation de M. MériUon
M. Mérillon, chef du bureau politique à
Rabat, a été nommé secrétaire général du
Gouvernement marocain à la Résidence de
Rabat, en remplacement de M. Labonne,
appelé à d'autres fonctions.
M. LÉON CAYLA
promu Commandeur
de la Légion d'Honneur
Dans la promotion des Colonies qui paraît
ce matin au Journal Officiel, M. Léon Cayla,
Gouverneur général de Madagascar, actuelle-
ment en route pour rejoindre son poste, est
promu commandant de la Légion d'honneur.
Cet événement était attendu par tous ceux qui
se sont rendu compte de l'effort de M. Cayla
depuis qu'il préside aux destinées de la
Grande- lie, qui ont apprécié sa droiture, son
sens des réalités, sa parfaite connaissance des
problèmes qui se posent actuellement à Mada-
gascar, sa claire intelligence des solutions qu'il
convient de leur donner.
Le passage de M. Léon Cayla à Paris a été
marqué par d'heureuses réalisations dont la
colonisation ne peut que tirer avantage et dont
la collectivité tout entière de Madagascar,
Européens et indigènes, lui sera reconnaissante.
Le geste du Gouvernement vient à son heure.
+- (
La Légion d'Ionneur !
à un écrivain colonial i
»*-•
Mme Chivas-Baron, l'auteur bien connu de
Lonfidences de Métisse, des Contes et Lé-
gendes de l'Annam, de Trois femmes Anlla-
tnii-cs, etc., vient d'être promue chevalier de
Légion d'honneur.
Déjà, en 1927, le Grand Prix de littérature
coloniale avait signalé au public l'œuvrc
émouvante, si humaine, de cette femme au
grand cœur qui a su deviner quelques dou-
loureux secrets cachés au fond des cœurs
indigènes.
Des talents aussi compréhensifs travaillent
activement au rapprochement des races, en
éclairant l'opinion non seulement des Fran-
çais d'Extrême-Asie mais aussi de ceux de la
Métropole.
Mme Chivas-Baron d'une extraordinaire
vitalité se consacre à de multiples œuvres
de propagande ou de solidarité coloniale.
Membre du ( omitè des tecrivains Colo-
niaux, membre du Comité-directeur des
Français d'Asie, membre du Conseil d'ad-
ministration de la Fédération Nationale de
Radiodiffusion Coloniale, elle est en même
temps fondatrice et secrétaire générale de
l'tenir'aide coloniale féminine j etc.
Le ruban rouge est une haute et légitime
récompense pour celle qui a su si bien célé-
brer la poésie de l'Annam avec son sol
étrange, sa végétation bizarre, l'atmosphèro
saturée de parfums et des sons aériens des
instruments sacrés, célébrant, aux aurores
mauves, le Bouddha tout-puissant.
At**JL< S.
> «M+m. - (
Tournée d'inspection
de M. Manceron
M. François Manceron, résident général,
quittera Tunis incessamment pour effectuer un
court voyage dans la région de Kebili et dit
chott Djerid.
) (
La politique espagnole
et le Maroc
Voyage de députés au Maroc espagnol
et au Maroc français
Les députés radicaux Torrès Campana,
Marraco, Almanza et Chacon partiront jeudi
ou vendredi prochain pour Melilla. Ils ont
l'intention de visiter la zone minière et la ré-
gion où a eu lieu le désastre d'Annual. Ils se
rçndront ensuite à Alhucemas, Villa-Sanjurjo
et Fès. Ils espèrent pouvoir visiter Rabat et
Casablanca. Ils ne prendront part à des mee-
tings qu'à Ceuta et Melilla, car ils estiment
qu'ils ne doivent pas faire de propagande poli-
tique dans le protectorat.
Le but principal de ce voyage est de faire
une étude de la question marocaine.
D+M. (
Fiançailles musulmanes
•+•
De Casablanca, on annonce les fiançailles
de Si Abdelkader Elouazani avec l'arrière-pe-
tite-fille du Fquih Senhadji, vizir de S. M. le
Sultan Moulay Abderrahman, et petite-fille
de Si Mohamed Senhadji, ancien mothasseh
de Casablanca.
A l'occasion des fiançailles, une fête fut
donnée, à laquelle assistaient de nombreux no-
tables et lettrés, parmi lesquels : le chérif Si
Ahmed Hadji, adel de la mahakma, le kha-
lifa Si - Salah ben Caïd Mohamed, -- Si - Abdel-
krim, Skirij, fils du cadi de Settat ; Si Ahmed
Senhadj, Si ben Naceur el Haddaoui, de la
mahakma du pacha.
Le fiancé, Si Abdelkader Elouazani, très
connu à Casablanca, où il compte de très nom-
breux amis, est le président de l'Association
des oukils judiciaires du Maroc. Il est le fils
du grand mufti de Fez, dont les travaux juri-
diques et littéraires font autorité dans le monde
musulman.
Le fret du café de Madagascar
-
La Compagnie des Messageries Maritimes,
en présence de l'amélioration de la situation du
marché du café malgache due à l'institution
récente du régime des primes, a décidé de
revenir, en ce qui concerne ce produit, au taux
antérieur du fret, 565 francs, plus 10 0/0 de
primage par 1.000 kilos.
LIRE EN SECONDE PAGE ;
A la Chambre.
Au Sénat.
Dans la Légion d'honneur.
Mort du R. P. Delattre
6
A Tunis
Le l'ère Delattre est décédé mardi au cou-
vent des Pères Blancs, à Tunis.
Il était archiprctre de la primatiale et
chanoflic honoraire de Cartilage, officier de
la Légion d'honneur. Ses fouilles à Cartilage
sont célèbres. Il était né à Deville, dans la
banlieue de Rouen, le zh juin 1850; il vint
en Algérie en 1872, fut ordonné prêtre en
1873 et envoyé par le cardinal Lavigerie à
Tunis. Les recherches entreprises par le R.P.
Delattre sur les civilisations punique, ro-
maine et chrétienne qui se succédèrent dans
la région de Carthage, avaient rapidement
attiré sur lui l'attention du monde savant,
et dès 1890 l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres l'élisait membre correspon-
dant : il était de ce fait le doyen des corres-
pondants français. Ces dernières années, le
K.P. Delattre s'était particulièrement inté-
ressé à la reconstitution de la Carthage chré-
tienne. Ses découvertes lui fournissaient pré-
texte à des communications appréciées ; il
avait en outre écrit différents ouvrages dont
ses fouilles lui avaient fourni la matière et
notamment : le Culte de la Sainte-Vierge en
Afrique, V Epi graphie chrétienne à Carthage,
Gamart ou la nécropole juive de Carthage,
etc., etc. Les découvertes du R. P. Delattre
avaient été rassemblées dans le musée ar-
chéologique de Carthage.
Le Résident général de France en Tunisie,
informé du décès du Père Delattre, s'est
rendu dans l'après-midi de mardi auprès de
Mgr Lemaitre, primat d'Afrique, pour lui
exprimer sa sympathie émue et lui dire toute
la part qu'il prenait à ce deuil (|ui sera vi-
vement ressenti en France et en Tunisie.
A l'Institut
M. Cagnat, l'éminent secrétaire perpétuel
de l'Académie des Inscriptions et Belles-Let-
tres, a célébré en ces termes l'œuvre du R.P.
Delattre, qui est considérable :
n Fondateur du musée Lavigerie, organisa-
teur de toutes les grandes missions nord-
africaines, 11 exhuma la ville punique de la
colline de Byrsa.
Il Les connaissances multiples du l'ère De-
lattre lui permettant l'accès des douars in-
digènes, sous prétexte de soigner les mala-
des, de donner des conseils, facilitèrent gran-
dement la réalisation de ses savants projets.
Les Arabes se faisaient à leur tour un plaisir
d'apporter à leur bienfaiteur les vieilles
pierres, les objats anciens qu'ils trouvaient
au hasard de leurs pérégrinations.
u Inutile cle dire que le Père Delattre,
dont la bonhomie, la grande charité for-
çaient l'estime et la sympathie, trouva au-
près de ses savants amis de Paris un appui
qui ne lui manqua jamais. Parmi ceux dont
l'aide lui fut la plus précieuse, il convient
de citer le marquis de Vogué.
« On ne compte plus les objets romains,
chrétiens, becbères qu'il a retruuvés. Son
éloge sera prononcé lors de la prochaine
séance solennelle de l'Institut.
« De "hornbre"ux sarcophages ont été mis à
jour, et des œuvres d'art, des statues, les
premières basiliques chrétiennes, des églises
primitives, dont la découverte a fait faire un
grand pas à la science historique. »
A Cartilage le musée Lavigerie est en
deuil.
+
M. Brévié va partir en tournée
M. Brévié, Gouverneur général de l'A.
O.F., a câblé au ministre des Colonies pour
l'informer qu'il renonçait à rejoindre à 1 a-
manrasset M. Carde, Gouverneur général de
r Algérie.
Toutefois, M. Brévié estime qu'il lui est
indispensable de visiter certaines des colonies
du groupe. 11 se propose de voir la partie méri-
dionale du Soudan jusqu'à Mopti, d'étudier,
en passant Scgou, l'application du décret
créant l'Office du Niger. 11 descendrait en-
suite par Bobo-Dioulasso jusqu'en Côte
d'Ivoire et reviendrait à Dakar en passant par
la Guinée.
Ce voyage, qui durerait environ cinq à six
semaines, aurait lieu incessamment.
La lutte contre la fièvre jaune
Les travaux de la Mission
du docteur Stefanopoulo
Les Annales Coloniales ont annoncé en son
temps le départ de la mission Stefanopoulo.
Voici le travail sérieux entrepris depuis son
arrivée en A. O F. :
La mission envoyée par 1 Institut Pasteur
La m i ssion envoyéla e Si arer ction du .docteur
en A. O. F ., sous la direction du docteur
Stefanopoulo, s'est arrêtée quelques jours à
Dakar après avoir longuement visité le Soudan,
la Haute-Volta, la Guinée et la Côte d'Ivoire
où des cas de fièvre jaune s'étaient produits
en 193I.
Il était admis, jusqu à ces derniers temps,
que la fièvre jaune n'éprouvait que les blancs,
les noirs en demeurant indemnes. Or. le doc-
teur Stef anopoulo, examinant dans la brousse
le sang de plusieurs centaines de tioirs, a dé-
couvert qu'un très grand nombre d'entre eux
avaient été naguère atteints du mal dont on
les croyait exempts. Le noir peut donc com-
muniquer au blanc la fièvre jaune par l'inter-
médiaire du moustique stégomia qui en est le
véhicule habituel.
Cette donnée nouvelle a décidé le Gouver-
nement général de l'A. O. F. à entreprendre
une vaste campagne de dépistage de la fièvre
jaune parmi les indigènes, selon des méthodes
analogues à celles qui ont si heureusement
réussi en A .'E. F. contre la maladie du som-
meil.
On peut donc espérer que la fièvre jaune
qui, tous les ans, sans revêtir une forme épi-
démique, fait des victimes dans tous les cen-
tres de I A. O. F ., y deviendra de plus en
plus rare.
La mission Stefanopoulo est partie le 7 jan-
vier pour Saint-Louis-du-Sénégal, afin d'y
poursuivre ses rechetches.
Une allocution
de M. Antonetti
Présidant une fête organisée par l' t. nivI1
Nationale des Combattants à Brazzaville,
M. Antonetti a prononcé une intéressante
allocution dont nous détachons les passages
suivants
rI Dès maintenant, pour être prêts en 1934,
nous devons commencer à piéparer l'exploi-
tation idu chemin de fer; du < ôté de Pointe-
Noire : le port de batelage. Je la/atct, les
magasins, la halle aux mai' handises, la
grande gare, le futur grand poit. J'ai mis civ
train à mon passage à Pointe-Noire un pro-
gramme immédiat d'une vingtaine de mil-
lions. Un programme correspondant va être
commencé à Drazzaville.
Kn même temps sur le crédit de 75 mil-
lion-, du programme sanitaire, les projets
sont dt'jà prét« pUllr la construction et le
fonctionnement de maternités, l'exécution do
travaux d'assainissement et d'adduction
d'eau, l'extension de FIn-titut Pasteur.
Mais il me faut mettre en garde la popu-
lation de cette colonie, comme je l'ai fait à
mon départ, contre la tendance trop
compter sur les fonds d'em prunt.
Déjà le commerce de I'ointe-Noiie s'ap-
prête à prendre possession de la plaine du
Xiari. Vous ne devez pas vous laisser de-
vancer. Enfin les effectifs de travailleurs en
laison de l'afflux constant de- volontaires,
commencent à devenir trop nomlneux. Il faut
dès maintenant commencer t les orienter
vers la production ; c'est là le rôle de M. le
Lieutenant-Ciouverncur du Moyen-Congo; le
rôle du commerce est d'acheter, même s'il
doit le faire avec des risques plus grands et
des bénéfices moindres que ceux dont on a
pris l'habitude au cours de la période de dé-
sordre économique que nous venons de tra-
verser.
Parmi tant de causes de la crise ac tuelle,
il en est que l'on ne soupçonne pas ici; ce
sont les résultats (le la pèche à la baleine
(jui ont conditionné le marché des oléagi-
neux en y jetant 400.000 tonnes d'huile inat-
tendues ; et les fluctuations de la valeur du
métal-argent qui a réduit de 50 0/0 la capa-
cité d'achat de la Chine.
J'ai profité de ma mission en France pour
continuer la campagne commencée en faveur
de la construction d'un chemin de fer de
Yaoundé à Baïbokoum et au delà, qui doit
donner par le Cameroun un débouché au
Tchad et à l'Oubangui. M. le ministre des
Colonies a bien voulu me promettre de faire
aboutir ce projet devant le Parlement. »
»----« a +
"Il ne pouvait pas naviguer
Et demandez pourquoi.
Le courrier postal pour Dakar partira
malgré « les Chargeurs Réunis »
Par suite de l'interruption du voyage du
paquebot Amérique de la Compagnie des
Chargeurs Réunis, le courrier postal pour
Dakar a été expédié par le paquebot Anfa
de la Compagnie Paquet, partant de Mar-
seille hier.
Quant à celui de l'A. O. F.,
de L'A. E. F. et escales. ?
Le* dépêches postales poui les autres es-
cale? cle la c ôte occ identale d'Afrique et de
t'Afrique Equatoriale seront 1 émisés au pa-
quebot Asir, de la Compagnie des Chargeurs
Réuni-, dont Te dépait primitivement fixé au
2^ janvier. auia lieu le 17 janvier
E«pérons (pie l'.l.wV partira vraiment le 17,
nos heis coloniaux attendent le courrier
avec tani d'impatience; ils ne comptent pas,
hél a-! avec la négligence de MM. Cyprien
Labre et Matifaud !
---- --- ._+ ----'u-----------
Au Tchad
Essai compromis
Afin de donner à la colonie iu Tchad une
nouvelle - o 11 rc e de revenus et d'amélioier la
valeur de l'important cheptel ovin que pos-
sède ce teiritoiie, l'Adminir-tt ation locale
avait importe- de France 11m» cinquantaine de
béliers et de brebis à laine dont l'acclimate-
ment s'est poursuivi au milieu de sérieuses
difficultés, l'ne épidémie de - blue tonguo »,
notamment, a sévi »ur le !IL'UP',:u d dut être
activement ̃ onibattue.
-------'- -_. - +-_. -'-'---- __md__-
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
-
Ainsi que les Annales < 'olunia'. fs l'ont an-
noncé, le prince I.,"opuld, chu de Brabant,
héritier du trône, et son épouse, la princesse
Astrid, ont quitté Hruxelle- mardi -o i r, à
M) h. 15. Il:, ,.ont .Ini\:" hic. en Sui.-^e. où
se trouvent le mi Albert et ;irince**e. Eli-
sabeth.
Le duc et la duc he-*e de Hiabant paît iront
ensuite pour (lène>, où il- ;,:','mbarqut'(,)nt 1
bord du paquebot hollandais M.vm -Jr-Ste-
Aldegonde pour Singapour, ou ils arriveront
le 2 féviier. Le prince et la prinec^-e visi-
teront d'aboi d la pie-qu'ile de Malacca,
puis h- royaume >le Siam. le Cambodge,
l'Annam. la Cm hin< bine et !e Tonkin. Ils ne
rentreront en Belgique que ,!..:is le ourant
du mois de JUin
---------..< -
Oépêchss de VLiJochine
--.--
A la Cour (l'assises de Saujon
La ï'ssiun n-i
lieu <) Saison le is janvier
Ih u.i affaires eurofHiennes seront jugées
à eette sessiun : l'affaire Martinej aceusé
de fau.r en écritures privées et celle, des
frères ( 'au-rau-Tu ng Cao-^i- iiiti poursuivis
l>our bonute frauduleuse.
Il est /xissihle ipie affairey
lit
Tournée d'inspection de M. Pasquier
Le t;O/I/'I'I'HI'II/, général et le Hesvlcnt
supérieur tlu Tonkin. nul inspecté le troi-
sième territoire utilitaire.
I/a^hèrcmeut tte la roule coloniale u0 2
et de nombreux ouvrages d'art permet
facilement
JOURNAL QUOTIBIEI
Rédaction & Administration :
14, RU CI mut-mur
PARIS (1")
TtLftPH. : LOUV". It-ST
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Les Annales Coloniales
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tous les bureau: de poste.
Une politique de Salut Public
) (
A la façon d'un projecteur, le discours
de M. J. Brévié, gouverneur général de
l'Afrique Occidentale, éclaire la crise éco-
nomique mondiale dans ses rapports avec le
marasme qui sévit actuellement dans cette
magnifique colonie.
a L'heure est au recueillement », constate
M. J. Brévié.
Nous conseillons d'employer quelques
moments de profonde réflexion à la médita-
tion de cette remarquable conférence écono-
mique et sociale.
Certaines considérations sur les causes et
les responsabilités de la « prodigieuse ca-
lamité » sont d'ordre général et prouvent
une fois de plus la solidarité imposée au
monde moderne, à la terre exploitée par les
grandes inventions humaines.
Ainsi, ce n est pas seulement l'évolution
sociale qui est conditionnée par l'évolution
industrielle, mais toute la vie politique des
peuples.
Et, du Rapport du Comité de Bâle étu-
diant la position financière de l'Allemagne,
au discours de M. J. Brévié exposant la si-
tuation économique de l'A. O. F., on se
rend compte que, sous toutes les latitudes,
les pays sont dangereusement dépendants
les uns des autres. N'est-ce pas, dans une
certaine mesure, l'universalité de l'indus-
trialisation qui explique l'internationalisme
de la crise ?.
Ainsi s'exprime le Gouverneur général de
r A. O. F. :
« Depuis la fin de la guerre, toutes les
forces mondiales ont accumulé des matières
premières et des produits manufacturés,
comme si l'écoulement devait en être éter-
nellement assuré.
Or, dans le même temps, un quart, au
moins, de la population du globe : la Rus-
sie, l'Inde, la Chine suspendait ou ralen-
tissait le courant de ses achats, et l'Europe
qui, avant 1914, fournissait 80 de la
consommation industrielle mondiale, n'y
.participe plus que pour 30
Le malaise provoqué par cette situation
de fait entraînait immédiatement des consé-
quences d'ordre psychologique sur les autres
marchés du monde. 1
Puis, par crainte de complications écono-
miques et de leurs conséquences sociales, la
consommation se ralentissait et une sorte de
neurasthénie collective se traduisit par une
crise de thésaurisation. Mais le déséquilibre
actuel a une autre raison profonde que sou-
ligne justement M. J. Brévié :
c C est qu on a négligé complètement le
facteur essentiel qui commande l'assimila-
tion des produits par le consommateur : le
prix. Si l'on avait consacré à réaliser une
politique des prix dans le monde autant
d'énergie qu'on a déployé à édifier, puis à
soutenir la production forcenée des derniè-
res années, il n'est pas douteux que la crise
eût été beaucoup moins profonde et moins
durable. 1
Problème d'ordre politique et social sin-
gulièrement ardu à résoudre!
Standing amélioré de la vie de tous les
travailleurs intellectuels et manuels, aug-
mentation des intermédiaires sur tous les cir-
cuits commerciaux. Pour les entreprises,
comme pour les Etats la lourdeur des char-
ges portait au plus haut le prix des mar-
chandises. D'une part, effondrement des
prix des matières premières et de l'autre
ascension des cours des produits manufac-
turés et des denrées vendues au détail.
a L'écartement de ces deux courbes me-
sure l'ampleur de la crise qui ne commen-
cera à-décroître que lorsqu'elles tendront
elles-mêmes à se rapprocher. »
Si l'on ajoute à ces causes fondamentales
les séismes monétaires et bancaires, on a un
point de vue nettement dégagé qui permet
d'envisager la crise dans son ensemble et
d'en « saisir certaines conclusions utiles
pour l'Afrique Occidentale française, à sa-
voir notamment « que l'une des conditions
les plus indispensables au redressement éco-
nomique est la réduction au maximum des
frais commerciaux et des frais d'Etat qui
grèvent les marchandises. »
Soulignons le conseil énergique et éclairé
donné par M. J. B.révié :
« La sagesse et la prudence doivent nous
inciter à adopter des formules et des pro-
cédés de création et de circulation de la ri-
chesse tendait à produire davantage, de
qualité meilleure et moina cher. 1
De ces quelques pages découlent tout un
substantiel programme économique exposé
par le Gouverneur général de l'A. O. F.,
dans lequel, ainsi que l'a fait justement res-
sortir le directeur des Anttales Coloniales, la
politique de protection (et d'échanges métro-
poliains-coloniaux) joue un rôle de premier
plan.
Evidemment, le Gouverneur général de
l'A. O. F. ne se trompe pas : « Lorsqu'à la
fin de la guerre, la dépendance de notre
pays, par rapport à l'économie mondiale, se
traduisait par une chute accélérée de notre
monnaie, consécutive à un déficit grandis-
sant de notre balance commerciale, tous les
yeux se tournaient vers les colonies d'où
semblait devoir venir le salut. On nous de-
manda de produire toujours et toujours da-
vantage pour rendre au franc sa vigueur
d'autrefois.
Cet effort nous l'avons fait.
Or, voici que le mal, conjuré une pre-
mière fois, réapparaît avec une singulière
gravité. Pour l'année courante, nos exporta-
tions sont inférieures d'une quiftzaine de
milliards à nos importations qu'il faudra
solder sur notre substance et, de nouveau,
l'instabilité économique nous menace, avec
les conséquences d'ordre monétaire, financier
et social. 9
Le remède, le voici, nettement indiqué :
Organiser une aide de la production co-
loniale à la Métropole, instaurer une politi-
que cohérente et suivie qui permettrait à la
France de mettre son domaine d'outre-mer
en pleine valeur et de se présenter dans la
lutte économique mondiale forte de toutes
les richesses que lui apportent ses entants
de la Métropole et des pays d'outre-mer.
La guerre a réalisé « l'Empire politique
français », mais l'idée de l'Empire écono-
mique, qui en découle nécessairement, s'es-
quisse à peine dans les esprits.
« Le moment est venu d'entrer hardiment
dans cette voie. »
Ernest Haudoa,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commisston
des Douanes.
-010
Le remaniement ministériel
3 * 8
Un nouveau cabinet Pierre Laval
Le nouveau Cabinet a été constitué dans la
soirée d' hier. M. Pierre Laval succède à M.
Pierre Laval. Tous les ministres sont mainte-
nus en place, sauf M. André Tardieu qui
s'installe à la Guerre, en remplacement de
M. André Maginot, et M. Lava l qui passe de
l'Intérieur aux Affaires étrangères, où il prend
le portefeuille de M. Aristide Briand à la
place Beauvau. M. Cathala, sous-secrétaire
d'Etat, est promu ministre de l'Intérieur, et
M. Achille Fould, sous-secrétaire d'Etat à
l' Agriculture, ministre au même département.
Aux Colonies, aucun changement : M. raul-
Raynaud continue avec M. Biaise Diagne
comme coadjuteur. On prend les mêmes et on
reconunence. Dans tout cela, seuls manquent
à l'appel le pauvre André Maginot et l'homme
de Locarno.
Le départ de M. Briand du Quai d'Orsay
est, dans les circonstances actuelles, il ne faut
pas se le dissimuler, un événement de la plus
haute importance, nous allions même dire de
la plus haute gravité.
RUEOUDINOT
« t.
Chez les administrateurs coloniaux
L'A ssociation des A dministrateurs coloniaux
s'émeut d'un projet de réorganisation de ce
cadre, actuellement étudié au Ministère des
Colonies, et comportant le rétablissement de
la 2° classe des aaministrateurs en chef avec un
traitement de 49.000 francs et trois échelons
de solde dans la Ir. classe.
Le Bureau de l'Association a demandé une
audience à M. Paul Reynaud pour lui expri -
mer les inquiétudes du corps au sujet de cette
réforme qui risque d'apporter de nouveaux re-
tards dans l'avancement et qui « décale » les
assimilations.
) ..- (
M. Carde en inspection
m
Dans le Sud algérien
Voici de nouveaux détails complétant nos
informations de mardi sur le voyage de M.
Carde dans le Sud tunisien :
M. Jules Carde, gouverneur général de
l'Algérie, venant de Fort-Lallemand, est ar-
rivé à Fort.-Flatters dimanche à 17 h. 30.
Les honneurs militaires - lui ont - été -- rendus à
son arrivée par un détachement de sahariens,
Le Gouverneur général a reçu ensuite le
caïd Mohamed Abdennebi Amrar, caïd des
1 foras.
Poursuivant son voyage, M. Jules Carde
est reparti lundi matin à six heures pour
Amguid, où il est arrivé à 15 h. 30 après
avoir parcouru 1.200 kilomètres depuis Toug-
gourt par Ouargla et Fort-Flatters, sur
l'itinéraire de la première mission Flatters,
dont il a salué à Amguid le monument com-
mémortïf.
M. Jules Carde a été reçu par des déta-
chements des deux compagnies sahariennes
du Hoggar et des Aujers. Il a remis un bur-
nous d honneur à Brahim Ag Abakada, am-
rad des Touareg, au premier spahis des
Aujers.
Une escadrille d'aviation effectuant le ba-
lisage de cette grande artère de pénétration
saharienne a atterri à Amguid au moment
de l'arrivée du Gouverneur général, augmen-
tant encore l'éclat de cette cérémonie, qui ne
manquera pas d'avoir un retentissement
considérable en pays targui.
Le Gouverneur général a continué mardi
sa tournée vers le Hoggar par Inikir et Ta-
manrasset.
Le Gouverneur général de l'Algérie est
arrivé à Inikir à 14 h. 30. Le"* prince
Sixte de Bourbon, avec sa mission transsa-
harienne, n'ayant pu joindre le Gouverneur
général à Flattcrs, est venu saluer M. Carde
à Amguid.
Le Gouverneur général de l'Algérie est
arrivé à Tamanrasset hier à 11 heures.
Les Touareg du Hoggar, qui voyaient pour
la première fois un Gouverneur général dans
leur pays, ont manifesté a cette occasion un
grand enthousiasme.
) «M*M- <
Les liaisons africaines
le.
La conférence des Gouverneurs et Rési-
dents généraux réunie l'an dernier à Tunis
avait décidé d'intensifier et de resserrer les
liaisons entre l'Afrique du Nord, l'Afrique
Occidentale et l'Afrique Equatoriale fran-
çaises. Une commission, destinée à élaborer
le programme de ces liaisons, se réunira
prochainement à Bilma.
A quoi servent les leçons
- de - l'Exposition Coloniale ?
u vivant de feu
l'Exposition Co-
loriait, lorsque.
Von p-énétrait
dans l'enceinte
prestigieuse par
la Porte d'Hon-
lieur, si l'on pre-
lIait. la direction
de la Cité des Informations, on rencon-
trait, presque aussitôt un Pavillon des Bois
qui réservait à ses visiteurs le spectacle de
véritables merveilles forestières. Il y avait
là une collection admirable d'échantillons
de nos arbres coloniauxj voisinant en fort
bons termes avec des géants de nos forêts
françaises, notamment de ces chênes dont
la vieille Gaule était déjà légitimement
fiére.
Autour du pavillon, d'énormes billes
d'acajou, d'okoumé, de palissandre, de
noyers du Gabon, d'ébéniers, de tombo, de
chênes, d'ormes et autres spécimens de la
richesse ligneuse française s'imposaient, à
l'attention du passant qui s'arrêtait stupé-
fait devant « ces morceaux de bois » gigan-
tesques dépassant presque tous le poids de
1.000 tonnes.
Celle impression se renouvelait et s ac-
croissait encore chez ceux qui visitaient en-
suite les sections de l'Afrique Equatoriale
française, de l'Afrique Occidentale, de Ma-
dagascar.
Pourquoi fallait-il que, revenant, une
seconde ou une troisième fois, au Pavillon
des Bois pour concrétiser leur sentiment par
une observation plus détaillé e, ils découvris-
sent, au fond d'une stalle particulière un
peu en retrait, cette inscription : « Pour-
quoi achetez-vous des bois étrangers ? »
En eux-mêmes, ils se répondaient : « Si
les Français achetaient des bois étrangers,
c'est qu'ils ne se savaient pas si riches.
Après la révélation de l'Exposition Colo-
niale, plus conscients de leur fortulle, les
Français n'achèteront plus que des bois
français. 1
H lias, cette conclusion logique est rcstée
au stade de l'illusion platonique et n'a point
pris racine sur le terrain pratique. La ROII-
tine, la malfaisante Routine s'avère plus
forte que l'Exposition Coloniale.
Du moment que nous dénonçons la Rou-
tine, on ne sera pas surpris que ce soit chez.
l'Administration que nous la trouvions em-
busquée, *
Lisez plutôt : il y a quelques jours à
peine, a eu lieu Vadjudication de la four-
niture de 6.000 meubles destinés aux éco-
les de la Ville de Paris et aux corps de
gardes municipaux pendant L'amlie 1932.
Le cahier des charges de cette fourniture
comportait l'emploi par Vadjudicataire de
chêne de Hongrie et de sapin du Nord pour
la fabrication de ces 6.000 meubles.
Pas une excuse à cette stipulation. Le
chêne de Hongrie et le sapin du Nord ne
sont ni meilleur marché ni de meilleure qua-
lité que nos bois identiques français ou co-
loniaux. Seulement, cette clause devait figu-
rer dans les cahiers des charges précédents.
Introduite depuis quand et par qui ï Rou-
tine bureaucratique, contre laquelle les mil-
lions dépenses pour VExposition Coloniale
ne sont que grains de sable.
Plus fort peut-être encore : certaines
Compagnies de chemins de fer françaises
achètent à l'itrallger les traverses dont elles
ont besoin pour la construction et l'entre-
tien de leurs lignes. Par économie ? Non
pas, car elles ont, au contraire, payé des
prix excessifs. A quelles suggestions sus-
pectes faut-il attribuer semblable décision ?
Décision d'autant plus inadmissible que
les Compagnies de Chemins de fer encais-
sent des sommes considérables prélevées sur
les produits coloniaux qu'elles ont à trans-
porter. Pourquoi ignorent-elles les colonies
pour leurs propres achats ?
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
des bouan".
M. Lucien Saint va venir en France
l' 1
Le Résident général s' embarquera pour la
France au début du mois de février.
Il séjournera environ un mois à Paris.
). -.- (
M. Lucien Saint
a reçu un grand chef
religieux nord-africain
De passage à Rabat, Sidi Mahmoud Tid-
jani, chef religieux de la grande confrérie nord-
africaine des Tidjani, a été reçu par M. Lu-
cien Saint, résident général de France au
Maroc.
-- -- - - - ----.
Au secrétariat général
de la résidence au Maroc
.,.
Affectation de M. MériUon
M. Mérillon, chef du bureau politique à
Rabat, a été nommé secrétaire général du
Gouvernement marocain à la Résidence de
Rabat, en remplacement de M. Labonne,
appelé à d'autres fonctions.
M. LÉON CAYLA
promu Commandeur
de la Légion d'Honneur
Dans la promotion des Colonies qui paraît
ce matin au Journal Officiel, M. Léon Cayla,
Gouverneur général de Madagascar, actuelle-
ment en route pour rejoindre son poste, est
promu commandant de la Légion d'honneur.
Cet événement était attendu par tous ceux qui
se sont rendu compte de l'effort de M. Cayla
depuis qu'il préside aux destinées de la
Grande- lie, qui ont apprécié sa droiture, son
sens des réalités, sa parfaite connaissance des
problèmes qui se posent actuellement à Mada-
gascar, sa claire intelligence des solutions qu'il
convient de leur donner.
Le passage de M. Léon Cayla à Paris a été
marqué par d'heureuses réalisations dont la
colonisation ne peut que tirer avantage et dont
la collectivité tout entière de Madagascar,
Européens et indigènes, lui sera reconnaissante.
Le geste du Gouvernement vient à son heure.
+- (
La Légion d'Ionneur !
à un écrivain colonial i
»*-•
Mme Chivas-Baron, l'auteur bien connu de
Lonfidences de Métisse, des Contes et Lé-
gendes de l'Annam, de Trois femmes Anlla-
tnii-cs, etc., vient d'être promue chevalier de
Légion d'honneur.
Déjà, en 1927, le Grand Prix de littérature
coloniale avait signalé au public l'œuvrc
émouvante, si humaine, de cette femme au
grand cœur qui a su deviner quelques dou-
loureux secrets cachés au fond des cœurs
indigènes.
Des talents aussi compréhensifs travaillent
activement au rapprochement des races, en
éclairant l'opinion non seulement des Fran-
çais d'Extrême-Asie mais aussi de ceux de la
Métropole.
Mme Chivas-Baron d'une extraordinaire
vitalité se consacre à de multiples œuvres
de propagande ou de solidarité coloniale.
Membre du ( omitè des tecrivains Colo-
niaux, membre du Comité-directeur des
Français d'Asie, membre du Conseil d'ad-
ministration de la Fédération Nationale de
Radiodiffusion Coloniale, elle est en même
temps fondatrice et secrétaire générale de
l'tenir'aide coloniale féminine j etc.
Le ruban rouge est une haute et légitime
récompense pour celle qui a su si bien célé-
brer la poésie de l'Annam avec son sol
étrange, sa végétation bizarre, l'atmosphèro
saturée de parfums et des sons aériens des
instruments sacrés, célébrant, aux aurores
mauves, le Bouddha tout-puissant.
At**JL< S.
> «M+m. - (
Tournée d'inspection
de M. Manceron
M. François Manceron, résident général,
quittera Tunis incessamment pour effectuer un
court voyage dans la région de Kebili et dit
chott Djerid.
) (
La politique espagnole
et le Maroc
Voyage de députés au Maroc espagnol
et au Maroc français
Les députés radicaux Torrès Campana,
Marraco, Almanza et Chacon partiront jeudi
ou vendredi prochain pour Melilla. Ils ont
l'intention de visiter la zone minière et la ré-
gion où a eu lieu le désastre d'Annual. Ils se
rçndront ensuite à Alhucemas, Villa-Sanjurjo
et Fès. Ils espèrent pouvoir visiter Rabat et
Casablanca. Ils ne prendront part à des mee-
tings qu'à Ceuta et Melilla, car ils estiment
qu'ils ne doivent pas faire de propagande poli-
tique dans le protectorat.
Le but principal de ce voyage est de faire
une étude de la question marocaine.
D+M. (
Fiançailles musulmanes
•+•
De Casablanca, on annonce les fiançailles
de Si Abdelkader Elouazani avec l'arrière-pe-
tite-fille du Fquih Senhadji, vizir de S. M. le
Sultan Moulay Abderrahman, et petite-fille
de Si Mohamed Senhadji, ancien mothasseh
de Casablanca.
A l'occasion des fiançailles, une fête fut
donnée, à laquelle assistaient de nombreux no-
tables et lettrés, parmi lesquels : le chérif Si
Ahmed Hadji, adel de la mahakma, le kha-
lifa Si - Salah ben Caïd Mohamed, -- Si - Abdel-
krim, Skirij, fils du cadi de Settat ; Si Ahmed
Senhadj, Si ben Naceur el Haddaoui, de la
mahakma du pacha.
Le fiancé, Si Abdelkader Elouazani, très
connu à Casablanca, où il compte de très nom-
breux amis, est le président de l'Association
des oukils judiciaires du Maroc. Il est le fils
du grand mufti de Fez, dont les travaux juri-
diques et littéraires font autorité dans le monde
musulman.
Le fret du café de Madagascar
-
La Compagnie des Messageries Maritimes,
en présence de l'amélioration de la situation du
marché du café malgache due à l'institution
récente du régime des primes, a décidé de
revenir, en ce qui concerne ce produit, au taux
antérieur du fret, 565 francs, plus 10 0/0 de
primage par 1.000 kilos.
LIRE EN SECONDE PAGE ;
A la Chambre.
Au Sénat.
Dans la Légion d'honneur.
Mort du R. P. Delattre
6
A Tunis
Le l'ère Delattre est décédé mardi au cou-
vent des Pères Blancs, à Tunis.
Il était archiprctre de la primatiale et
chanoflic honoraire de Cartilage, officier de
la Légion d'honneur. Ses fouilles à Cartilage
sont célèbres. Il était né à Deville, dans la
banlieue de Rouen, le zh juin 1850; il vint
en Algérie en 1872, fut ordonné prêtre en
1873 et envoyé par le cardinal Lavigerie à
Tunis. Les recherches entreprises par le R.P.
Delattre sur les civilisations punique, ro-
maine et chrétienne qui se succédèrent dans
la région de Carthage, avaient rapidement
attiré sur lui l'attention du monde savant,
et dès 1890 l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres l'élisait membre correspon-
dant : il était de ce fait le doyen des corres-
pondants français. Ces dernières années, le
K.P. Delattre s'était particulièrement inté-
ressé à la reconstitution de la Carthage chré-
tienne. Ses découvertes lui fournissaient pré-
texte à des communications appréciées ; il
avait en outre écrit différents ouvrages dont
ses fouilles lui avaient fourni la matière et
notamment : le Culte de la Sainte-Vierge en
Afrique, V Epi graphie chrétienne à Carthage,
Gamart ou la nécropole juive de Carthage,
etc., etc. Les découvertes du R. P. Delattre
avaient été rassemblées dans le musée ar-
chéologique de Carthage.
Le Résident général de France en Tunisie,
informé du décès du Père Delattre, s'est
rendu dans l'après-midi de mardi auprès de
Mgr Lemaitre, primat d'Afrique, pour lui
exprimer sa sympathie émue et lui dire toute
la part qu'il prenait à ce deuil (|ui sera vi-
vement ressenti en France et en Tunisie.
A l'Institut
M. Cagnat, l'éminent secrétaire perpétuel
de l'Académie des Inscriptions et Belles-Let-
tres, a célébré en ces termes l'œuvre du R.P.
Delattre, qui est considérable :
n Fondateur du musée Lavigerie, organisa-
teur de toutes les grandes missions nord-
africaines, 11 exhuma la ville punique de la
colline de Byrsa.
Il Les connaissances multiples du l'ère De-
lattre lui permettant l'accès des douars in-
digènes, sous prétexte de soigner les mala-
des, de donner des conseils, facilitèrent gran-
dement la réalisation de ses savants projets.
Les Arabes se faisaient à leur tour un plaisir
d'apporter à leur bienfaiteur les vieilles
pierres, les objats anciens qu'ils trouvaient
au hasard de leurs pérégrinations.
u Inutile cle dire que le Père Delattre,
dont la bonhomie, la grande charité for-
çaient l'estime et la sympathie, trouva au-
près de ses savants amis de Paris un appui
qui ne lui manqua jamais. Parmi ceux dont
l'aide lui fut la plus précieuse, il convient
de citer le marquis de Vogué.
« On ne compte plus les objets romains,
chrétiens, becbères qu'il a retruuvés. Son
éloge sera prononcé lors de la prochaine
séance solennelle de l'Institut.
« De "hornbre"ux sarcophages ont été mis à
jour, et des œuvres d'art, des statues, les
premières basiliques chrétiennes, des églises
primitives, dont la découverte a fait faire un
grand pas à la science historique. »
A Cartilage le musée Lavigerie est en
deuil.
+
M. Brévié va partir en tournée
M. Brévié, Gouverneur général de l'A.
O.F., a câblé au ministre des Colonies pour
l'informer qu'il renonçait à rejoindre à 1 a-
manrasset M. Carde, Gouverneur général de
r Algérie.
Toutefois, M. Brévié estime qu'il lui est
indispensable de visiter certaines des colonies
du groupe. 11 se propose de voir la partie méri-
dionale du Soudan jusqu'à Mopti, d'étudier,
en passant Scgou, l'application du décret
créant l'Office du Niger. 11 descendrait en-
suite par Bobo-Dioulasso jusqu'en Côte
d'Ivoire et reviendrait à Dakar en passant par
la Guinée.
Ce voyage, qui durerait environ cinq à six
semaines, aurait lieu incessamment.
La lutte contre la fièvre jaune
Les travaux de la Mission
du docteur Stefanopoulo
Les Annales Coloniales ont annoncé en son
temps le départ de la mission Stefanopoulo.
Voici le travail sérieux entrepris depuis son
arrivée en A. O F. :
La mission envoyée par 1 Institut Pasteur
La m i ssion envoyéla e Si arer ction du .docteur
en A. O. F ., sous la direction du docteur
Stefanopoulo, s'est arrêtée quelques jours à
Dakar après avoir longuement visité le Soudan,
la Haute-Volta, la Guinée et la Côte d'Ivoire
où des cas de fièvre jaune s'étaient produits
en 193I.
Il était admis, jusqu à ces derniers temps,
que la fièvre jaune n'éprouvait que les blancs,
les noirs en demeurant indemnes. Or. le doc-
teur Stef anopoulo, examinant dans la brousse
le sang de plusieurs centaines de tioirs, a dé-
couvert qu'un très grand nombre d'entre eux
avaient été naguère atteints du mal dont on
les croyait exempts. Le noir peut donc com-
muniquer au blanc la fièvre jaune par l'inter-
médiaire du moustique stégomia qui en est le
véhicule habituel.
Cette donnée nouvelle a décidé le Gouver-
nement général de l'A. O. F. à entreprendre
une vaste campagne de dépistage de la fièvre
jaune parmi les indigènes, selon des méthodes
analogues à celles qui ont si heureusement
réussi en A .'E. F. contre la maladie du som-
meil.
On peut donc espérer que la fièvre jaune
qui, tous les ans, sans revêtir une forme épi-
démique, fait des victimes dans tous les cen-
tres de I A. O. F ., y deviendra de plus en
plus rare.
La mission Stefanopoulo est partie le 7 jan-
vier pour Saint-Louis-du-Sénégal, afin d'y
poursuivre ses rechetches.
Une allocution
de M. Antonetti
Présidant une fête organisée par l' t. nivI1
Nationale des Combattants à Brazzaville,
M. Antonetti a prononcé une intéressante
allocution dont nous détachons les passages
suivants
rI Dès maintenant, pour être prêts en 1934,
nous devons commencer à piéparer l'exploi-
tation idu chemin de fer; du < ôté de Pointe-
Noire : le port de batelage. Je la/atct, les
magasins, la halle aux mai' handises, la
grande gare, le futur grand poit. J'ai mis civ
train à mon passage à Pointe-Noire un pro-
gramme immédiat d'une vingtaine de mil-
lions. Un programme correspondant va être
commencé à Drazzaville.
Kn même temps sur le crédit de 75 mil-
lion-, du programme sanitaire, les projets
sont dt'jà prét« pUllr la construction et le
fonctionnement de maternités, l'exécution do
travaux d'assainissement et d'adduction
d'eau, l'extension de FIn-titut Pasteur.
Mais il me faut mettre en garde la popu-
lation de cette colonie, comme je l'ai fait à
mon départ, contre la tendance trop
compter sur les fonds d'em prunt.
Déjà le commerce de I'ointe-Noiie s'ap-
prête à prendre possession de la plaine du
Xiari. Vous ne devez pas vous laisser de-
vancer. Enfin les effectifs de travailleurs en
laison de l'afflux constant de- volontaires,
commencent à devenir trop nomlneux. Il faut
dès maintenant commencer t les orienter
vers la production ; c'est là le rôle de M. le
Lieutenant-Ciouverncur du Moyen-Congo; le
rôle du commerce est d'acheter, même s'il
doit le faire avec des risques plus grands et
des bénéfices moindres que ceux dont on a
pris l'habitude au cours de la période de dé-
sordre économique que nous venons de tra-
verser.
Parmi tant de causes de la crise ac tuelle,
il en est que l'on ne soupçonne pas ici; ce
sont les résultats (le la pèche à la baleine
(jui ont conditionné le marché des oléagi-
neux en y jetant 400.000 tonnes d'huile inat-
tendues ; et les fluctuations de la valeur du
métal-argent qui a réduit de 50 0/0 la capa-
cité d'achat de la Chine.
J'ai profité de ma mission en France pour
continuer la campagne commencée en faveur
de la construction d'un chemin de fer de
Yaoundé à Baïbokoum et au delà, qui doit
donner par le Cameroun un débouché au
Tchad et à l'Oubangui. M. le ministre des
Colonies a bien voulu me promettre de faire
aboutir ce projet devant le Parlement. »
»----« a +
"Il ne pouvait pas naviguer
Et demandez pourquoi.
Le courrier postal pour Dakar partira
malgré « les Chargeurs Réunis »
Par suite de l'interruption du voyage du
paquebot Amérique de la Compagnie des
Chargeurs Réunis, le courrier postal pour
Dakar a été expédié par le paquebot Anfa
de la Compagnie Paquet, partant de Mar-
seille hier.
Quant à celui de l'A. O. F.,
de L'A. E. F. et escales. ?
Le* dépêches postales poui les autres es-
cale? cle la c ôte occ identale d'Afrique et de
t'Afrique Equatoriale seront 1 émisés au pa-
quebot Asir, de la Compagnie des Chargeurs
Réuni-, dont Te dépait primitivement fixé au
2^ janvier. auia lieu le 17 janvier
E«pérons (pie l'.l.wV partira vraiment le 17,
nos heis coloniaux attendent le courrier
avec tani d'impatience; ils ne comptent pas,
hél a-! avec la négligence de MM. Cyprien
Labre et Matifaud !
---- --- ._+ ----'u-----------
Au Tchad
Essai compromis
Afin de donner à la colonie iu Tchad une
nouvelle - o 11 rc e de revenus et d'amélioier la
valeur de l'important cheptel ovin que pos-
sède ce teiritoiie, l'Adminir-tt ation locale
avait importe- de France 11m» cinquantaine de
béliers et de brebis à laine dont l'acclimate-
ment s'est poursuivi au milieu de sérieuses
difficultés, l'ne épidémie de - blue tonguo »,
notamment, a sévi »ur le !IL'UP',:u d dut être
activement ̃ onibattue.
-------'- -_. - +-_. -'-'---- __md__-
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
-
Ainsi que les Annales < 'olunia'. fs l'ont an-
noncé, le prince I.,"opuld, chu de Brabant,
héritier du trône, et son épouse, la princesse
Astrid, ont quitté Hruxelle- mardi -o i r, à
M) h. 15. Il:, ,.ont .Ini\:" hic. en Sui.-^e. où
se trouvent le mi Albert et ;irince**e. Eli-
sabeth.
Le duc et la duc he-*e de Hiabant paît iront
ensuite pour (lène>, où il- ;,:','mbarqut'(,)nt 1
bord du paquebot hollandais M.vm -Jr-Ste-
Aldegonde pour Singapour, ou ils arriveront
le 2 féviier. Le prince et la prinec^-e visi-
teront d'aboi d la pie-qu'ile de Malacca,
puis h- royaume >le Siam. le Cambodge,
l'Annam. la Cm hin< bine et !e Tonkin. Ils ne
rentreront en Belgique que ,!..:is le ourant
du mois de JUin
---------..< -
Oépêchss de VLiJochine
--.--
A la Cour (l'assises de Saujon
La ï'ssiun n-i
lieu <) Saison le is janvier
Ih u.i affaires eurofHiennes seront jugées
à eette sessiun : l'affaire Martinej aceusé
de fau.r en écritures privées et celle, des
frères ( 'au-rau-Tu ng Cao-^i- iiiti poursuivis
l>our bon
Il est /xissihle ipie affairey
lit
Tournée d'inspection de M. Pasquier
Le t;O/I/'I'I'HI'II/, général et le Hesvlcnt
supérieur tlu Tonkin. nul inspecté le troi-
sième territoire utilitaire.
I/a^hèrcmeut tte la roule coloniale u0 2
et de nombreux ouvrages d'art permet
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