Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 janvier 1932 16 janvier 1932
Description : 1932/01/16 (A33,N6). 1932/01/16 (A33,N6).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380442v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNEE. No 64 * LE NUMÉRO : 80 CENTIMES s\MKDl SOIR, 10 JANVIER 1988;
"Jou..ai. OUOTtOII.
Rédaction & Administration :
H, IH II VMHMI*
PARIS a")
TtL&H. i LOUVRB 1141
- RIOHKLIKU tT-M
1- l 1 C 1 0 le
Les Annales Coloniales
Let anhonces et réclames sont regu" au
Otireau du Journal.
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Le commerce de HndccMne
) (
," <
D après le rapport de la Direction des
Douanes et Régies sur le mouvement com-
mercial de l'Indochine, fendant le premier
semestre 1931, il résulte que les importa-
tions se sont élevées à 748.000.000 de francs
et les exportations à 607.000.000 de francs.
Pendant le premier semestre de l'année pré-
cédente, importations et exportations avaient
respectivement atteint en francs lçs chiffres
de 1.079.000.000 et 1.209.000.000. Nous
avons donc assisté dans la première moitié
de l'année qui vient de s'écoiiîer à un recul
très marqué du commerce extérieur spécial
de l'Indochine.
La répartition des importations, par pays
de provenance, est la suivante :
France 352 millions de francs
Hong-Kong 91 -
Allemagne 68
Indes Néerlandaise. 41 -
Indes Anglaises 40 -
Colonies françaises 35 -
Amérique. 31 -
Angleterre. 18
Chine 17 - -
Singapour. 16 * -
Suisse 10
Japôn 9 -- --
La répartition des importations par pays
de destination s'établit pour le premier se-
mestre 1931, ainsi qu'il suit :
Hong-Kong. 178 millions de francs
France 170 -- -
Singapour 86 - --
Indes Néerlandais" 48 -
Chine. 38 - - -
Japon 23 - -
Indes Anglaises 13 -
Angleterre 8 - -
Amérique. 7 -
Colonies françaises 7 - -
Toujours pour le premier trimestre de
1931* la répartition par produits des impor-
tations donne 2
(En millions de francs)
Ouvrages en métaux.,. 119 millions
Tissus 113 -
Ouvrages en -mitières diver-
ses. , 81 -
Marbres, pierres, combustibles 71 -
Métaux 51 -
Denrées coloniales. 45 -
HuHex .-.,.,.. 34 -
.,. 0" .:. '," t 32
-..ol.II&.--.-. ':"'r' .,. "t .--.] .--
.:"-.41' 2 --
Produits alimentaires 23
Fils. , , 0 19
Fruits et grains 18
A l'exportation, la répartition par pro-
duits donne :
(En millions de francs)
Produits alimentaires 330 millions
Produits de la pêche 70
Pierres et combustibles 46
Huiles. , , 31 -
Denrées coloniales 23
Métaux : 20 –- -
Bois. , , 17 -
Produits animaux.,. 14
Tissus .,..,.,. 7 -
Ces statistiques un peu fiches appelilont
quelques remarques.
Indiquons tout d abord que la baisse du
commerce extérieur que nous avons consta-
tée est infiniment plus sensible si l'on con-
sidère seulement les valeurs, comme nous
l'avons fait, que si l'on considérait les poids.
En effet, cette baisse atteint, dans le pre-
mier cas, 40,7 t alors que le fléchissement
en poids n'est que de 15,6 Cette chute
des valeurs tient à deux raisons essentielles :
Là première découle d'une réforme des pro-
cédés d'évaluation ; la deuxième réside
dans la baisse des. cours de nombreux pro-
duits. En particulier le cours du riz est
tombé de 115 francs en 1930 à 50 francs
dans - le 2" semestre de 1931. --- - ----
Nous remarquerons ensuite qu'en ce qui
concerne l'exportation, l'Indochine vend sur-
tout à l'étranger des produits alimentaires :
riz et poissons, et cela pour une valeur su-
périeure aux 'deux tiers de la valeur totale
des exportations. De cette vente dépend le
bon équilibre de sa balance commerciale et,
partant, sa santé économique et le bon état
de sa monnaie. Il est clair que l'avenir de
l'Indochine n'est en aucune façon lié aux
plantations d'hévéas qui ont cependant né-
cessité des apports massifs de capitaux fran-
çais et qui ont donné lieu à tant de spécula-
tions boursières. En effet, la vaileur du
caoutchouc exporte ne représente pas la
vingtième partie du commerce extérieur indo-
chinois (cette valeur est certainement com-
prise dans la rubrique : Huiles et sucs vé-
gétaux, dont le totajl atteint à peine 31 mil-
lions de francs).
Nous en concluons que si un effort doit
être fait en faveur de la production indo-
chinoise, c'est surtout dans le but précis
d1 encourager les productions alimentaires
plutôt que dans le but de maintenir artifi-
ciellement les cours des valeurs caoutchou.
tières, comme cela a eu lieu -lors du vote de
la taxe d'importation sur le caoutchouc.
Mais ce qui doit nous préoccuper avant
tout, tout au moins en nous plaçant dans
l'esprit du vieux pacte colonial et en con-
sidérant la gravité de la crise économique qui
sévit sur la métropole, c"est la nomencla-
ture des importations effectuées par l'Union
indochinoise. Dans quelle mesure notre co-
lonie d'Extrême-Orient absorbe-t-el le le
trop-plein de la production française ?
Ses importations les plus volumineuses au
point de vue prix consistent tout d'abord
dans les tissus et fils, pour une somme qui
se chiffre, pour un semestre, à près de 150
millions de francs, c'est-à-dire à 20 des
importations totales. Viennent ensuite les
ouvrages eu métaux pour plus de 16
Pour ces deux catégories de produits, la
France est-elle un fournisseur important ?
Il est assez difficile de le dire très exacte-
ment, car les statistiques qui nous sont four-
nies ne donnent pas, par pays d'origine, la
valeur de chaque catégorie de produits im-
portés. Il semble cependant qu'il en est ainsi
si l'on constate que la part de Ja France
dans les importations de l'Indochine est
supérieure à 50 Mais nous devons mal-
gré tout enregistrer qu'alors que, si pour
tous les pays qui vendent. à l'Indochine il y
a eu baisse très sensible des transactions
pour l'Allemagne nous assistons exception-
nellement à une augmentation de plus de
ioo En effet, les produits allemands
importés en Indochine ont atteint en 1931
(premier semestre), une valeur de 68 mil-
lions de francs, alors que pour la période
correspondante de 1930, loti valeur des im-
portations n'était que de 32 millions de
francs. Rappelons que dans la même pério-
de les importations d'origine française bais-
saient de 500 millions à 352 millions.
Mais, pour l'instant, la concurrence alle-
mande ne paraît pas réellement dangereuse
pour les produits d'origine française. Il en
est une autre, qui bien que très modeste
pour l'instant, peut s'avérer singulièrement
redoutable demain. Nous voulons parler de
la concurrence jaPOllaise. Certes, les impor-
tations d'origine japonaise ne représentent
actuellement pas beaucoup plus de la cen-
tième partie du commerce d'importation de
l'Indochine. Cependant, elles sont suscep-
tibles d'un accroissement extra-rapide, et
elles peuvent, d'ici quelques années, mena-
cer non seulement l'importation française,
surtout celle des fils et tissus, mais encore
les industries naissantes indochinoises..
C'est; à quoi il est nécessaire de penser à
l'heure où, parait-il, s'élaborent des ac-
cords commerciaux entre le Japon et.l' Indo-
chine. Nous ne voulons certes pas que notre
Indochine abrité systématiquement son in-
dustrie, ainsi que la nôtre, derrière d'in-
franchissables. barrières douanières. Cepen-
dant, il nous semble qu'en période de grave
crise ëëohàe-quel, toute concession faite aux
besoins japonais d'expansion économique
doit être largement compensée par l'obtention
de facilités d'écoulement de l'excédent de
la production de nos possessions d'Extrême-
Orient.
Nous reviendrons sur cette question, aus-
sitôt que nous aurons en mains le projet
d'accord commercial. auquel nous venons de
faire allusion.
Georges Nouelle,
député de Saône-et-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
Vice-président de La Commission des Mines.
) ..<
Dépêches de l'Indochine
r, t
Arrestations en Annam
La Sûreté d'Indochine inenl d'arrêter
dans la banlieu de Vin h les derniers mem-
bres du Comité communiste des provinces
de Vinh et d'Jlatinh qui s'était reconstitué
depuis le mois d'août dernier,
La Slirclé s'est emparée en même temps
de la. Caisse du Comité qui contenait T.MO
piastres et de toute la comptabilité du parti
communiste.
la prochaine conférence
lord-alrlcalle
l' «
On annonce que la huitième conférence,
nord-africaine se tiendra à Uabat, dans le
courant du mois de juin (probablement
le 28).
Aux représentants des possessions nord-
africaines se joindront les gouverneurs et
hauts fonctionnaires de l'A. O. F. et de
l'A. E. F.
Des pourparlers se poursuivent entre les
différents gouverneurs pour la fixation de la
date exacte et sur les détails des questions à
étudier.
la polithwe espagnole
au Maroc
1 »♦•
Au début de la séance de la Chambre, le
député régionaliste Rodrigo Soriano à inter-
pellé le gouvernement sur la politique maro-
caine. Il a signalé la rivalité entre certains
généraux et des membres du gouvernement,
faisant allusion au récent voyage du minis-
tre de l'Instruction publique.
M. Perez Madrigal, radical-socialiste, ne
pense pas qu'il y ait lutte, au Maroc, entre
le pouvoir civil et les militaires. A son avis,
toutes les difficultés viendraient de ce que
l'influence républicaine ne s'est pas encore
fait sentir et il en rejette la faute sur la per-
sonne du haut-commissaire, qu'il qualifie de
« monarchiste au service de la République ».
L'orateur reproche à M. Lopez Ferrer de
faire une politique absolutiste. Par contre, il.
fait un grand étage du général Cabanellas,
qui commande les forces militaires au Maroc.
M. PeTez Madrigal termine son discours
en demandant la destitution du htrut-commis-
sairc.
A quoi servent les leçons
de l'Exposition Coloniale?
-.- -
1
--- ous avons dans -- un -
N
précédent article,
paru dans le nu-
méro de jeudi
derniersouligne
de quelle façon les
Français ignoraient
leur pro p r C ri-
chesse coloniale en bois, et comment, du
fait mente de cette ignorance, ils passaient
à l'étranger des commandes importantes
qu'ils eussent p-u. se fournir à eux-mêmes.
Quelques exemples soulignaient cette
thèse, où VAdministration elle-même ne dé-
rogeait point à une règle regrettable.
Oh, ce n'est pas que nous soyons rempli
de sympathie et d'eytthousiasmel pour la
poussée de nationalisme commercial qui se
manifeste actuellement, dails beaucoup de
pays : Anglais.. n'achetez que des marchan-
dises anglaises ! Allemands, n'achetez que
dit « made in Germanv »
Nous croyons que ce fanatisme n'abou-
tira, comme tous les fanatisme s t qu'à un
avortement, appauvrissant ceux qui en es-
pèrent un gain. Notre thèse n'en relève d'ail-
leur nullement .- nous ne conseillons pas
le 'boycottage des marchandises étrangères;
nous ne prêchons pas la restriction aux seuls
produits nationaux. Nous ne nous arrête-
rons jamais à cette tactique que provisoire-
ment, à titre de représailles, si cela devient
absolument meessaire. Et ce sera en re-
r,, t ce sera en re-
grettant d'être amené à cette attitude Par
une sorte d'agression extérieurc.
Pas plus pour les peuples que pour les
individus nous ne prônons une existence
étriquée cf&ns un égoïsme fermé à -toute
expansion. Mais entre cet égoïsme et l'oubli
de ses propres intérêts, il y a un juste Iltl-
lieu où, comme presque toujours, se trouve
la sagesse. C'est la sagesse et le souci nor-
mal de notre équilibre économique qui font
un devoir aux Français et tout d'abora aux
aâmimstrations françaises de ne pas oublier
l'étonnante richesse forestière que VExpo-
sition Coloniale leur a révélée, s'ils l'igno-
raient auparavant, lorsqu'ils ont à se pro-
curer de lottes quantités de bois, qu'il
s'agisse de traverses de chemins de fcr ou
de mobiliers pour les écoles de Paris ou
les casernements de gardes municipaux.
Les écoliers de Paris que Von a conduits
si souvent visiter VExposition n'ont pu man-
- -
quer d'y remarquer le F tvimerises ressour-
ces de nos forêts.
Lorsqu on Ics appelle à s asseoir sur des
bancs ou devant dcss tables pour lesquels on
a employé du chêne de Hongrie ou du sa-
Pill du Nord, leurs jeunes cerveaux, avec
cette logique juvénile qui est l'apanage de
nos adolescents, doivent se heurter à de
troublantes inconnues.
Les grands service. publics auraient-ils
besoin de revenir à l'école pour apprendre
ce que VExposition Coloniale aurait dit leur
démontrer, à savoir que la France métropo-
litaine et ses Colonies peuvent suffire, en
matière de bois, à tontes leurs nécessités ?
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de ta Commission
des Douanes.
) 4.0. <
le voyage de M. Carde
1"
Le Gouverneur général survole le Hoggar
Le ministre de l'Air avait prescrit à
l'aviation d'Algérie de survoler les pistes
choisies par M. Carde, Gouverneur général
de l'Algérie, au cours de sa tournée d'ins-
pection dans les territoires du Sud. Une es-
cadrille du 3" groupe de Sétif a accompagné
le Gouverneur depuis Touggourt jusqu'à
Amguid où trois appareils se sont posés pour
la première fois le 11 janvier, ayant été gui-
dés uniquement par le haHsagc du sol.
Ce matin, le Gouverneur général, pilote
par le, commandant de Tu renne et escorté
par deux appareils dans lesquels avaient
pris place le gouverneur Annet et un opéra-
teur photographe, a franchi le pic d'Ilamon,
qui, avec 3.000 mètres, est le plus haut pic
du Hoggar, survolant ainsi pour la première
fois en avion le massif qui, jusqu'ici, n'avait
l, jamais été exploré.
Le Gouverneur général a pu ainsi se ren-
dre compte de la conformation exacte du
pays , hoggar dont la carte est encore très
imprécise.
+
CDdMA COLONIAL
Ir
« L'Atlandide »
Georges Tourreil , qui a déjà tourné en
Allemagne avec G.-W. Pabst la Tragédie de
la mine, a été choisi par le même grand metteur
en scène allemand pour tourner l'Atlantide en
Algérie en compagnie de Pierre Blanchar et
Angelo. 11 jouera le lieutenant Ferrières.
Toute la troupe est déjà sur place.
.--_-- - -'- --.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
04"
Hommage à la mémoire du R.P. Delattre
Au début de la séance d'hier à l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, M. E. Mi-
chon, président, a prononcé l'éloge funèbre
du H. P. Delattre, doyen des correspondants
nationaux de la Compagnie, mort récemment
à Cartilage.
bas les Connussions
*♦«–
AU SÉSNAT
A LA OOMIIISSION DES FINANCES
Le renflouement
de la Compagnie Générale Transatlantique
M. Abel Gardey, rapporteur général, a
fait à la commission sénatoriale des finances
un exposé sur les deux projets de loi adop-
tés par la Chambre des députés : l'un accor-
dant la garantie de l'Etat pour un emprunt
de 160 millions de francs de la Compagnie
Générale Transatlantique, l'autre concernant
une aide de l'Etat à la même Compagnie.
La commission a décidé de poursuivre la
discussion de ces projets de loi au cours
d'une prochaine séance.
l'
A LA CUAMBMM
A LA COMMISSION DES FINANCES
Le budget de l'air
La commission des finances a continué
mardi après-midi l'examen des chapitres du
budget de l'Air. Elle a, sur la proposition
de M. Delesallc, rapporteur, augmenté de
3 millions le chapitre 10 en vue d intensifier
les èncouragements à l'aviation de tourisme
et à l'aviation sanitaire.
Elle a décidé de réserver un certain nom-
bre de chapitres concernant tant l'aviation
de la métropole que l'aviation d'Algérie et
de Tunisie et ayant trait aux primes de navi-
gation aérienne, au contrôle des entreprises
subventionnées, aux recherches et études, à
la réalisation de prototypes, à l'arsenal aéro-
nautique, aux travaux et installations, au
matériel de série et aux constructions et ma-
tériel neufs.
La commission entendra le ministre de
l'Air sur toutes ces questions.
Elle a réservé en outre la quatrième sec-
tion du budget de l'Air traitant de l'entretien
de l'armée du Levant.
Et la promotion
des administrateurs ?
Le tableau d'avancement des Administra-
teurs a paru avant la fin de l'année der-
nière. Ceux qui y figurent, à la suite du choix
exercé par la commission de classement,
attendent cependant leur promotion. La der-
> nière crise ministérielle n'est évidemment
pour rien dans ce retard insolite. Les intéres-
sés se demandent anxieusement à quelle
cause l'attribuer.
) <
RUE OUDINOT
Promotion en panne
La promotion escomptée dans l'Administra-
tion centrale du Ministère des Colonies est en
panne. Un jousrdirécteur à placer qora-cadrest
un chef de bureau nommé aux fonctions de
secrétaire général par intérim en Nouvelle-
Calédonie, un chef de bureau placé hors-ca-
dres et mis à la disposition du Gouverneur
Général de Madagascar, cela fait des places.
Cependant, un jeu d'influences contrariées re-
tiendrait la promotion dans les cartons de signa-
ture. Les intéressés devront attendre.
) -.. ( -
ESSENCE ET RACINES DE VÉTYVER 1
-
On fâcheux retour
aupactecoionlal
Nous avons publié dans notre numéro du
22 décembre dernier la lettre adressée par
M. Louis Rollin, ministre du Commerce, à
M. Auguste Brunet, député, ancien sous-se-
crétaire d'Etat des Colonies, au sujet de l'ins-
titution de droits de douane sur les racines de
vétyver actuellement importées en franchise des
Indes anglaises et néerlandaises. Le ministre,
à l'encontre de la suggestion de l'honorable
parlementaire, exprimait l'idée que « la me-
sure sollicitée serait de nature à créer une iné-
galité dans la concurrence entre l'industrie
coloniale et l'industrie métropolitaine ».
M. Auguste Brunet n'a pas manqué de
protester, comme l'ont lait les Annales Lolo-
niales; contre la singulière thèse, affirmée dans
un document officiel, suivant laquelle il était
légitime que l'industrie métropolitaine, en vue
de luiter contre la production coloniale, s'adres-
sât à r étranger pour la fourniture des matières
premières nécessaires à ses usines.
On était loin de « l'économie fermée »,
réalisée, comme une nécessité nouvelle, entre
la métropole et les colonies, de la « France
des 100 millions d'habitants », etc.
M. - Louis Rollin a-t-il éprouvé un repentir?
A la date du 15 janvier, il a écrit au député
de La Réunion :
« J'ai l'honneur de vous faire connaître que,
pour avoir une vue complète des différents élé-
ments de la question relative à la demande
d'établissement de droits de douane sur les
racines de vétyver, il. m'a paru nécessaire de
rechercher si les essences de vétyver originaires
des colonies françaises ont les mêmes qualités
et présentent les mêmes caractéristiques que
celles qui proviennent des Indes anglaises ou
des Indes néerlandaises et si les racines de
vétyver d'origine coloniale peuvent, dans tous
les cas, faire face à l'ensemble des besoins
de la fabrication française des essences et par-
fums. »
Allons ! encore un petit pas en avant, Mon-
sieur Louis Rollin !
INTERIM
- 11.
Au Secrétariat Général
de la Nouvelle-Calédonie
Par décret en date du. T2 janvier 1932,
rendu sur la proposition du ministre des Co-
lonies, M. Reynaud (Léonce), chef de bureau,
hors classe à l'Administration Centrale du
Ministère des Colonies, en service détaché, a
été chargé des fonctions intérimaires de Se-
crétaire général de la Nouvelle-Calédonie
pendant l'absence du titulaire.
9
Au Conseil du Gouvernement
de l'A. 0. F.
f
Le Conseil du Gouvernement qui s' est tenu
à Brazzaville a arrêté les grandes lignes du
programme de construction de routes sur le
territoire de la Fédération.
M. le Gouverneur Général Antouelti a
prononcé un discours où il a insisté sur « la
nécessité de se pénétrer de cette idée fonda-
mentale que la crise n'est pas un événement
passager, mais qu'elle marque le début d'une
évolution profonde dans le régime de la pro-
duction - ».
Le Conseil du Gouvernement, a donné son
approbation au plan d'affectation des crédits
sanitaires votés par le Parlement en sus de
l'emprunt pour la protection démographique.
Une première tranche de ces crédits va per-
mettre des travaux d' adduction d'eau, la cons-
truction de maternités et le déplacement de
villages où sévit la trypanosomiase.
) .+ - <-
Une Initiative
de M. Antonetti
»+•
Pour marquer le caractère fiscal des pres-
tations, dans la mesure où il y a lieu d'y voir
une survivance du « travail forcé » et de ré-
pondre ainsi aux préoccupations du Bureau
international de Genève, M. Antonetti a dé-
cidé que les Européens y seraient désormais
astreints au même titre que les indigènes, la
faculté de rachat étant dans tous les cas ac-
cordée.
) (
Départ des lieutenants-gouverneurs
M. Deitte, Gouverneur de l'Oubangui-
Chari, a quitté Brazzaville pour Bangui le 20
décembre ; M. Marchessou, gouverneur du
Gabon, est parti pour la • France le 24 dé-
cemb
re. ..-----
Une exposition des artistes
indépendants à Abidjan
A Abidjan, un petit groupe d'artistes ama-
teurs a eu une initiative intéressante. Ils
créent le premier Salon des Artistes Indépen-
dants et organisent une exposition de leurs
œuvres dans la salle du LUgdunum de M.
Jean Rose. Le vernissage a eu lieu le 20 dé-
cembre.
Artistes indépendants, de qui ou de quoi?
Le petit groupe en question débute par où
d'autres artistes ont fini. A moins toutefois
qu'il ne soit indépendant de. l'art TiftdJg&rie
local.
Mais peu importe ; il n'est pas Indifférent
qu'aux Colonies se créent des groupements
d'amateurs consacrant au pinceau leurs loi-
sirs. Parmi ces amateurs-Ht, il se trouvera
certainement quelques-uns qui rapporteront
d'une colonie où les beaux sites ne man-
quent pas, une œuvre ou une pochade faite.
dans une brève minute d'inspiration, et qui
par cela même sera sincère. Sans parler des
croquis encore plus rapidement exécutés et
dont plus tard on aimera feuilleter l'al-
bum.
Tous nos souhaits de prospérité au Salon
d'Abidjan.
Tu te rends compte.
ON ESPERAIT AVOIR SA PEAU
La peau de qui ? La peau de quoi ?
De la banane, évidemment ; et par mille
moyens perfides allant de la simple insinuation
à la basse calomnie.
Voici la. requête que nous trouvons dans un
journal de Tunis :
« Monsieur le Rédacteur en Chef,
« En ma qualité de lecteur assidu de la Tu-
nisie Française, depuis bien des années, je viens
vous demander de vouloir bien insérer Y entrefi-
let suivant, sur le commerce des bananes dans
les rues de Tunis. Ces fruits devraient se ven-
dre dans les magasins et non dans la rue. -
Il existe des arrêts municipaux qui interdisent
la vente et le colportage des denrées alimen-
taires ou comestibles dans un rayon d'un kilo-
mètre aux alentours des marchés officiels.
Hier matin, une jeune fille se rendant à son
travail a glissé dans la rue d'Italie sur des
épluchures de bananes et s'est contusionné le
visage.
Ce sont deux messieurs qui sont venus lui
prêter aide et appui, sans cela elle aurait pu se
blesser gravement. »
Et voici, un autre « fait divers » non moins
tragique que rapporte un autre journal, non
moins tunisien :
« Et quand reviendra le temps des cerises )),
dit un refrain bien connu. Le temps des ba-
nanes est lui, définitivement revenu. On s'en
rend compte dans les rues où les marchands se
livrent à d'interminables harangues. Mais les
peaux de banane, résidus dont la science n'a
pas encore trouvé d'utilisation, sonl bien dan-
gereuses. Avec la boue, elles constituent de vé-
ritables patins sur lesquels on glisse et on tom-
be fréquemment. Hier, M. Baurat, en1 glissant
sur une peau de banane, s'est fait une entorse
et a cassé sa canne. »
Récapitulons : un visage contusIonné, une
entorse, une canne cassée, tout cela dans la
même semaine et dans la même ville. Multi-
pliez ces accidents d'abord par le nombre de
semaines qu'il v a dans l'année, ensuite par le
nombre des villes - qu'il y a dans le monde, et
Vous aurez un aperçu des ravages que bon an
mal an, la banane peut avoir à son actif.
Malgré cela on n a pas eu sa peau. Bien
mieux : c'est une rente de 30 millions que nos
pères conscrits, viennent de lui consentir ; une
sorte de prix Cognacq pour famille coloniale ex-
ceptionnellement nombreuse. Moyennant quoi,
le consommateur qui se cassera plus souvent en-
core la gueule, aura la consolation de se la
casser sur des peaux de bananes françaises.
P.-C. G. F.
M. Cayla
et l'urbanisme
à Madagascar
Dans lt- prei-nier discours qu'il prononça à
son au iv''c à Aladagn-car, un n'a pas oublié
qUt' M. Cayla tit, à côté des graves questions
que riu-urt' lui imposait, une large place à
1 uibuui.-mc. Un ne manqua pas alors de
remarquer ; M. Cayla se souvient évidem-
ment tin l'Expn.Mliun Coloniale.
Il était parfaitement légitime qu'il s'en
souvint. Et maintenant qu'à Madagascar,
bien des choses) giâie ;"i lui, -c sont tassées,
dans les domaines politique < t économique,
voici que prend forme et réalisation, l'amé-
nagement des centres habités.
J'ai sous les yeux deux dc. plus récents
arrêtés réglementant l'architecture dall:> cer-
taines villes et m('llIc dans certaines ave-
nues. Il s'en dégage une idée de suite dont
il faut attendre Les plus heureux effets. Non
seulement, des ty¡Jl';-. de construction sont dé-
finis, mais encore "'unt précisées les déposi-
tions intérieures et extérieures des matériaux
a employer, et jusqu'aux 1 ouleuis.
Jusqu'aux couleurs : C'est le souvenir per-
sistant et combien opportun de Yincennrs.
Tananarive est rouge, Tamatave est verte,
Majunga, selon la saison est verte et jaune.
La nature à Madagascar a d^s splendeurs
diverses dont la polychromie fait le charme.
Mais, pour que le (harme opère et détermine.
encore faut-il que le -aisissent des yeux et
un cerveau d'artiste.
Art et administration deux tendances
trop souvent antinomiques. Quelles effaran-
tes constructions n'ont pas réalisées, surtout
aux colonies, les architectes officiels ? En
dépit du site et du lieu, ne poursuivant que
le but utilitaire, sans plus, bêtement ils ont
sali le lieu et bafoué le site. Un administra-
teur féru d'art ! C'était hier, c'est encore
dans plus d'un coin, sans doute, la tare à
consigner dans un dossier.
A Madagascar, il en sera autrement, et ce
"'l'ra tant mieux.
Par -NI. Tananarive a déjà son salon
de peinture et d'arts appliqués, ses écoles
d'artisanat ; les villes auront bientôt leurs
artères principales bordées de constructions
qui en feront l'agrément et la beauté. La co-
lonie en tirera un renom et, n'en doutons
pas, un profit supplémentaire.
Le buste survit à la cité. L'édifice commé-
more celui qui l'éleva.
Madagascar se souviendra doublement de
M. Cayla pour le souci qu'il aura eu de mé-
nager un motif décoratif à son administra-
tion réaliste.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
Un terrain d'atterrissage
pour l'aviation à Majunga
pour l'aviation a M ajunga
Celte question a été examinée à la Cham-
bre de Commerce de Majunga. Les dépenses
de mise en état tel que le premier projet le
prévoyait, devraient être très élevée*; envi-
ron 2 'millions. Mais le service des Travaux
publics étudie actuellement la possibilité
d'éviter le remblaiement du terrain, d'ail-
leurs situé près de la ville et sa mise en ser-
vice. dans un avenir peu éloigné en l'utilisant
tel qu'il se présente actuellement, mais après
tassement des terres, tassement qui pourrait
s'opérer naturellement pendant la saison des
pluies et surtout pendant la marre d'équi-
noxe. Ce n'est que vers le mois de mai que
l'on pourra se rendre compte définitivement
de la valeur du terrain.
Le terrain actuel a été ihoi-i par le Service
de l'Aviation lui-même dans le double but de
le faire servir aux avion- terrestios et aux
hydravions qui l'utiliseraient cumme base.
(In projet a. été soumis au Conseil munici-
pal, projet qui, s'il était adopté amènerait la
récupération aux portes mêmes de la ville, de
plusieurs centaines d'hectares de terrains pro-
pres aux atterrissages d'avions, et dont une
partie pourrait également servir aux sports.
Dans le cas où les études en cours démon-
treraient que le terrain d'atterrissage de
l'Abattoir ne pourrait réellement pas être
utilisable, le projet eu question permettrait
de proposer un nouveau terrain qui ne serait
pas plus éloigné de la ville, car l'expérience
a suffisamment démontré que l'aviation n'a
rien a. gagner à des terrain? éloignés des
centres, car la ruptuie île charge loin des
villes est toujours très onéreuse.
Le projet soumis à l' assemblee municipale
aura en outre l'avantage d'elle un projet qui
« paiera Il, car la récupération des parc('lll'
de terrains qu'amènera la réalisation du pro-
jet sera tics avantugeusi: puur la commune.
Propos sur la T.S.F.
par MAURICE. RIBET.
Le port colonial de Pontoise
Au début de décembre, au Palai de Jus-
tice de Paris, il y eut une révolution sensa-
tionnelle. Rassurez-vou-i ! Klle ne fut ni san-
glante, ni tumultueuse. Klle -e fit dans l'in-
timité des locaux de l'Ordre des Avocats du
Barreau de Paris en présent e de^ magistrat-
les plus éminenis de la Cour de Cassation,
de la Cour d'Appel et du tribunal de la
Seine; en présence au-si du Carde des
Sceaux, ministre de la Justice, M. Léon
Bérard.
Cette révoluii m IIlliml et pacifique, c'est
l'introduction (.lis^r-ie du microphone, dans
la sacro-sainie tradition de l'ihdie. des Avo-
cats.
Le nouAeau U'ilonn iei MI .euu/on-le- ¡hIc.
dont le Pal ai- attend beaucoup de îé-formc-
nécessaire5, a pionomé un discouT* de îe.n-
trée qui fil' d 1 fiVIse p;iT la T.S. F.
Date historique dont on l'êteia un jour 1 f
centenaire, si le-, lenienaire- revient à la
mode!
Précieux enseignement aussi Si la tradi-
tion se laisse conter llo.urette par la moderne,
fée invisible et pié-ente, c'e-t que l'heure est
proche oit la. T. S. F. v'imno^eia à tous et
partout.
Nos colonie- ne doi vent pas rester fermées
à ce progrès humain, l.a loutine n'est qu'une
tradition flétrir.
A vrai "dire, depuis le décret-loi du (lé-
cembre kij6 des effort? ont été fait? pour in-
"Jou..ai. OUOTtOII.
Rédaction & Administration :
H, IH II VMHMI*
PARIS a")
TtL&H. i LOUVRB 1141
- RIOHKLIKU tT-M
1- l 1 C 1 0 le
Les Annales Coloniales
Let anhonces et réclames sont regu" au
Otireau du Journal.
Dirçctbur-Fondateur ». Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans noire journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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France et
Colonies 180 » 100 » 50 »
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On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Le commerce de HndccMne
) (
," <
D après le rapport de la Direction des
Douanes et Régies sur le mouvement com-
mercial de l'Indochine, fendant le premier
semestre 1931, il résulte que les importa-
tions se sont élevées à 748.000.000 de francs
et les exportations à 607.000.000 de francs.
Pendant le premier semestre de l'année pré-
cédente, importations et exportations avaient
respectivement atteint en francs lçs chiffres
de 1.079.000.000 et 1.209.000.000. Nous
avons donc assisté dans la première moitié
de l'année qui vient de s'écoiiîer à un recul
très marqué du commerce extérieur spécial
de l'Indochine.
La répartition des importations, par pays
de provenance, est la suivante :
France 352 millions de francs
Hong-Kong 91 -
Allemagne 68
Indes Néerlandaise. 41 -
Indes Anglaises 40 -
Colonies françaises 35 -
Amérique. 31 -
Angleterre. 18
Chine 17 - -
Singapour. 16 * -
Suisse 10
Japôn 9 -- --
La répartition des importations par pays
de destination s'établit pour le premier se-
mestre 1931, ainsi qu'il suit :
Hong-Kong. 178 millions de francs
France 170 -- -
Singapour 86 - --
Indes Néerlandais" 48 -
Chine. 38 - - -
Japon 23 - -
Indes Anglaises 13 -
Angleterre 8 - -
Amérique. 7 -
Colonies françaises 7 - -
Toujours pour le premier trimestre de
1931* la répartition par produits des impor-
tations donne 2
(En millions de francs)
Ouvrages en métaux.,. 119 millions
Tissus 113 -
Ouvrages en -mitières diver-
ses. , 81 -
Marbres, pierres, combustibles 71 -
Métaux 51 -
Denrées coloniales. 45 -
HuHex .-.,.,.. 34 -
.,. 0" .:. '," t 32
-..ol.II&.--.-. ':"'r' .,. "t .--.] .--
.:"-.41' 2 --
Produits alimentaires 23
Fils. , , 0 19
Fruits et grains 18
A l'exportation, la répartition par pro-
duits donne :
(En millions de francs)
Produits alimentaires 330 millions
Produits de la pêche 70
Pierres et combustibles 46
Huiles. , , 31 -
Denrées coloniales 23
Métaux : 20 –- -
Bois. , , 17 -
Produits animaux.,. 14
Tissus .,..,.,. 7 -
Ces statistiques un peu fiches appelilont
quelques remarques.
Indiquons tout d abord que la baisse du
commerce extérieur que nous avons consta-
tée est infiniment plus sensible si l'on con-
sidère seulement les valeurs, comme nous
l'avons fait, que si l'on considérait les poids.
En effet, cette baisse atteint, dans le pre-
mier cas, 40,7 t alors que le fléchissement
en poids n'est que de 15,6 Cette chute
des valeurs tient à deux raisons essentielles :
Là première découle d'une réforme des pro-
cédés d'évaluation ; la deuxième réside
dans la baisse des. cours de nombreux pro-
duits. En particulier le cours du riz est
tombé de 115 francs en 1930 à 50 francs
dans - le 2" semestre de 1931. --- - ----
Nous remarquerons ensuite qu'en ce qui
concerne l'exportation, l'Indochine vend sur-
tout à l'étranger des produits alimentaires :
riz et poissons, et cela pour une valeur su-
périeure aux 'deux tiers de la valeur totale
des exportations. De cette vente dépend le
bon équilibre de sa balance commerciale et,
partant, sa santé économique et le bon état
de sa monnaie. Il est clair que l'avenir de
l'Indochine n'est en aucune façon lié aux
plantations d'hévéas qui ont cependant né-
cessité des apports massifs de capitaux fran-
çais et qui ont donné lieu à tant de spécula-
tions boursières. En effet, la vaileur du
caoutchouc exporte ne représente pas la
vingtième partie du commerce extérieur indo-
chinois (cette valeur est certainement com-
prise dans la rubrique : Huiles et sucs vé-
gétaux, dont le totajl atteint à peine 31 mil-
lions de francs).
Nous en concluons que si un effort doit
être fait en faveur de la production indo-
chinoise, c'est surtout dans le but précis
d1 encourager les productions alimentaires
plutôt que dans le but de maintenir artifi-
ciellement les cours des valeurs caoutchou.
tières, comme cela a eu lieu -lors du vote de
la taxe d'importation sur le caoutchouc.
Mais ce qui doit nous préoccuper avant
tout, tout au moins en nous plaçant dans
l'esprit du vieux pacte colonial et en con-
sidérant la gravité de la crise économique qui
sévit sur la métropole, c"est la nomencla-
ture des importations effectuées par l'Union
indochinoise. Dans quelle mesure notre co-
lonie d'Extrême-Orient absorbe-t-el le le
trop-plein de la production française ?
Ses importations les plus volumineuses au
point de vue prix consistent tout d'abord
dans les tissus et fils, pour une somme qui
se chiffre, pour un semestre, à près de 150
millions de francs, c'est-à-dire à 20 des
importations totales. Viennent ensuite les
ouvrages eu métaux pour plus de 16
Pour ces deux catégories de produits, la
France est-elle un fournisseur important ?
Il est assez difficile de le dire très exacte-
ment, car les statistiques qui nous sont four-
nies ne donnent pas, par pays d'origine, la
valeur de chaque catégorie de produits im-
portés. Il semble cependant qu'il en est ainsi
si l'on constate que la part de Ja France
dans les importations de l'Indochine est
supérieure à 50 Mais nous devons mal-
gré tout enregistrer qu'alors que, si pour
tous les pays qui vendent. à l'Indochine il y
a eu baisse très sensible des transactions
pour l'Allemagne nous assistons exception-
nellement à une augmentation de plus de
ioo En effet, les produits allemands
importés en Indochine ont atteint en 1931
(premier semestre), une valeur de 68 mil-
lions de francs, alors que pour la période
correspondante de 1930, loti valeur des im-
portations n'était que de 32 millions de
francs. Rappelons que dans la même pério-
de les importations d'origine française bais-
saient de 500 millions à 352 millions.
Mais, pour l'instant, la concurrence alle-
mande ne paraît pas réellement dangereuse
pour les produits d'origine française. Il en
est une autre, qui bien que très modeste
pour l'instant, peut s'avérer singulièrement
redoutable demain. Nous voulons parler de
la concurrence jaPOllaise. Certes, les impor-
tations d'origine japonaise ne représentent
actuellement pas beaucoup plus de la cen-
tième partie du commerce d'importation de
l'Indochine. Cependant, elles sont suscep-
tibles d'un accroissement extra-rapide, et
elles peuvent, d'ici quelques années, mena-
cer non seulement l'importation française,
surtout celle des fils et tissus, mais encore
les industries naissantes indochinoises..
C'est; à quoi il est nécessaire de penser à
l'heure où, parait-il, s'élaborent des ac-
cords commerciaux entre le Japon et.l' Indo-
chine. Nous ne voulons certes pas que notre
Indochine abrité systématiquement son in-
dustrie, ainsi que la nôtre, derrière d'in-
franchissables. barrières douanières. Cepen-
dant, il nous semble qu'en période de grave
crise ëëohàe-quel, toute concession faite aux
besoins japonais d'expansion économique
doit être largement compensée par l'obtention
de facilités d'écoulement de l'excédent de
la production de nos possessions d'Extrême-
Orient.
Nous reviendrons sur cette question, aus-
sitôt que nous aurons en mains le projet
d'accord commercial. auquel nous venons de
faire allusion.
Georges Nouelle,
député de Saône-et-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
Vice-président de La Commission des Mines.
) ..<
Dépêches de l'Indochine
r, t
Arrestations en Annam
La Sûreté d'Indochine inenl d'arrêter
dans la banlieu de Vin h les derniers mem-
bres du Comité communiste des provinces
de Vinh et d'Jlatinh qui s'était reconstitué
depuis le mois d'août dernier,
La Slirclé s'est emparée en même temps
de la. Caisse du Comité qui contenait T.MO
piastres et de toute la comptabilité du parti
communiste.
la prochaine conférence
lord-alrlcalle
l' «
On annonce que la huitième conférence,
nord-africaine se tiendra à Uabat, dans le
courant du mois de juin (probablement
le 28).
Aux représentants des possessions nord-
africaines se joindront les gouverneurs et
hauts fonctionnaires de l'A. O. F. et de
l'A. E. F.
Des pourparlers se poursuivent entre les
différents gouverneurs pour la fixation de la
date exacte et sur les détails des questions à
étudier.
la polithwe espagnole
au Maroc
1 »♦•
Au début de la séance de la Chambre, le
député régionaliste Rodrigo Soriano à inter-
pellé le gouvernement sur la politique maro-
caine. Il a signalé la rivalité entre certains
généraux et des membres du gouvernement,
faisant allusion au récent voyage du minis-
tre de l'Instruction publique.
M. Perez Madrigal, radical-socialiste, ne
pense pas qu'il y ait lutte, au Maroc, entre
le pouvoir civil et les militaires. A son avis,
toutes les difficultés viendraient de ce que
l'influence républicaine ne s'est pas encore
fait sentir et il en rejette la faute sur la per-
sonne du haut-commissaire, qu'il qualifie de
« monarchiste au service de la République ».
L'orateur reproche à M. Lopez Ferrer de
faire une politique absolutiste. Par contre, il.
fait un grand étage du général Cabanellas,
qui commande les forces militaires au Maroc.
M. PeTez Madrigal termine son discours
en demandant la destitution du htrut-commis-
sairc.
A quoi servent les leçons
de l'Exposition Coloniale?
-.- -
1
--- ous avons dans -- un -
N
précédent article,
paru dans le nu-
méro de jeudi
derniersouligne
de quelle façon les
Français ignoraient
leur pro p r C ri-
chesse coloniale en bois, et comment, du
fait mente de cette ignorance, ils passaient
à l'étranger des commandes importantes
qu'ils eussent p-u. se fournir à eux-mêmes.
Quelques exemples soulignaient cette
thèse, où VAdministration elle-même ne dé-
rogeait point à une règle regrettable.
Oh, ce n'est pas que nous soyons rempli
de sympathie et d'eytthousiasmel pour la
poussée de nationalisme commercial qui se
manifeste actuellement, dails beaucoup de
pays : Anglais.. n'achetez que des marchan-
dises anglaises ! Allemands, n'achetez que
dit « made in Germanv »
Nous croyons que ce fanatisme n'abou-
tira, comme tous les fanatisme s t qu'à un
avortement, appauvrissant ceux qui en es-
pèrent un gain. Notre thèse n'en relève d'ail-
leur nullement .- nous ne conseillons pas
le 'boycottage des marchandises étrangères;
nous ne prêchons pas la restriction aux seuls
produits nationaux. Nous ne nous arrête-
rons jamais à cette tactique que provisoire-
ment, à titre de représailles, si cela devient
absolument meessaire. Et ce sera en re-
r,, t ce sera en re-
grettant d'être amené à cette attitude Par
une sorte d'agression extérieurc.
Pas plus pour les peuples que pour les
individus nous ne prônons une existence
étriquée cf&ns un égoïsme fermé à -toute
expansion. Mais entre cet égoïsme et l'oubli
de ses propres intérêts, il y a un juste Iltl-
lieu où, comme presque toujours, se trouve
la sagesse. C'est la sagesse et le souci nor-
mal de notre équilibre économique qui font
un devoir aux Français et tout d'abora aux
aâmimstrations françaises de ne pas oublier
l'étonnante richesse forestière que VExpo-
sition Coloniale leur a révélée, s'ils l'igno-
raient auparavant, lorsqu'ils ont à se pro-
curer de lottes quantités de bois, qu'il
s'agisse de traverses de chemins de fcr ou
de mobiliers pour les écoles de Paris ou
les casernements de gardes municipaux.
Les écoliers de Paris que Von a conduits
si souvent visiter VExposition n'ont pu man-
- -
quer d'y remarquer le F tvimerises ressour-
ces de nos forêts.
Lorsqu on Ics appelle à s asseoir sur des
bancs ou devant dcss tables pour lesquels on
a employé du chêne de Hongrie ou du sa-
Pill du Nord, leurs jeunes cerveaux, avec
cette logique juvénile qui est l'apanage de
nos adolescents, doivent se heurter à de
troublantes inconnues.
Les grands service. publics auraient-ils
besoin de revenir à l'école pour apprendre
ce que VExposition Coloniale aurait dit leur
démontrer, à savoir que la France métropo-
litaine et ses Colonies peuvent suffire, en
matière de bois, à tontes leurs nécessités ?
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de ta Commission
des Douanes.
) 4.0. <
le voyage de M. Carde
1"
Le Gouverneur général survole le Hoggar
Le ministre de l'Air avait prescrit à
l'aviation d'Algérie de survoler les pistes
choisies par M. Carde, Gouverneur général
de l'Algérie, au cours de sa tournée d'ins-
pection dans les territoires du Sud. Une es-
cadrille du 3" groupe de Sétif a accompagné
le Gouverneur depuis Touggourt jusqu'à
Amguid où trois appareils se sont posés pour
la première fois le 11 janvier, ayant été gui-
dés uniquement par le haHsagc du sol.
Ce matin, le Gouverneur général, pilote
par le, commandant de Tu renne et escorté
par deux appareils dans lesquels avaient
pris place le gouverneur Annet et un opéra-
teur photographe, a franchi le pic d'Ilamon,
qui, avec 3.000 mètres, est le plus haut pic
du Hoggar, survolant ainsi pour la première
fois en avion le massif qui, jusqu'ici, n'avait
l, jamais été exploré.
Le Gouverneur général a pu ainsi se ren-
dre compte de la conformation exacte du
pays , hoggar dont la carte est encore très
imprécise.
+
CDdMA COLONIAL
Ir
« L'Atlandide »
Georges Tourreil , qui a déjà tourné en
Allemagne avec G.-W. Pabst la Tragédie de
la mine, a été choisi par le même grand metteur
en scène allemand pour tourner l'Atlantide en
Algérie en compagnie de Pierre Blanchar et
Angelo. 11 jouera le lieutenant Ferrières.
Toute la troupe est déjà sur place.
.--_-- - -'- --.
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
04"
Hommage à la mémoire du R.P. Delattre
Au début de la séance d'hier à l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, M. E. Mi-
chon, président, a prononcé l'éloge funèbre
du H. P. Delattre, doyen des correspondants
nationaux de la Compagnie, mort récemment
à Cartilage.
bas les Connussions
*♦«–
AU SÉSNAT
A LA OOMIIISSION DES FINANCES
Le renflouement
de la Compagnie Générale Transatlantique
M. Abel Gardey, rapporteur général, a
fait à la commission sénatoriale des finances
un exposé sur les deux projets de loi adop-
tés par la Chambre des députés : l'un accor-
dant la garantie de l'Etat pour un emprunt
de 160 millions de francs de la Compagnie
Générale Transatlantique, l'autre concernant
une aide de l'Etat à la même Compagnie.
La commission a décidé de poursuivre la
discussion de ces projets de loi au cours
d'une prochaine séance.
l'
A LA CUAMBMM
A LA COMMISSION DES FINANCES
Le budget de l'air
La commission des finances a continué
mardi après-midi l'examen des chapitres du
budget de l'Air. Elle a, sur la proposition
de M. Delesallc, rapporteur, augmenté de
3 millions le chapitre 10 en vue d intensifier
les èncouragements à l'aviation de tourisme
et à l'aviation sanitaire.
Elle a décidé de réserver un certain nom-
bre de chapitres concernant tant l'aviation
de la métropole que l'aviation d'Algérie et
de Tunisie et ayant trait aux primes de navi-
gation aérienne, au contrôle des entreprises
subventionnées, aux recherches et études, à
la réalisation de prototypes, à l'arsenal aéro-
nautique, aux travaux et installations, au
matériel de série et aux constructions et ma-
tériel neufs.
La commission entendra le ministre de
l'Air sur toutes ces questions.
Elle a réservé en outre la quatrième sec-
tion du budget de l'Air traitant de l'entretien
de l'armée du Levant.
Et la promotion
des administrateurs ?
Le tableau d'avancement des Administra-
teurs a paru avant la fin de l'année der-
nière. Ceux qui y figurent, à la suite du choix
exercé par la commission de classement,
attendent cependant leur promotion. La der-
> nière crise ministérielle n'est évidemment
pour rien dans ce retard insolite. Les intéres-
sés se demandent anxieusement à quelle
cause l'attribuer.
) <
RUE OUDINOT
Promotion en panne
La promotion escomptée dans l'Administra-
tion centrale du Ministère des Colonies est en
panne. Un jousrdirécteur à placer qora-cadrest
un chef de bureau nommé aux fonctions de
secrétaire général par intérim en Nouvelle-
Calédonie, un chef de bureau placé hors-ca-
dres et mis à la disposition du Gouverneur
Général de Madagascar, cela fait des places.
Cependant, un jeu d'influences contrariées re-
tiendrait la promotion dans les cartons de signa-
ture. Les intéressés devront attendre.
) -.. ( -
ESSENCE ET RACINES DE VÉTYVER 1
-
On fâcheux retour
aupactecoionlal
Nous avons publié dans notre numéro du
22 décembre dernier la lettre adressée par
M. Louis Rollin, ministre du Commerce, à
M. Auguste Brunet, député, ancien sous-se-
crétaire d'Etat des Colonies, au sujet de l'ins-
titution de droits de douane sur les racines de
vétyver actuellement importées en franchise des
Indes anglaises et néerlandaises. Le ministre,
à l'encontre de la suggestion de l'honorable
parlementaire, exprimait l'idée que « la me-
sure sollicitée serait de nature à créer une iné-
galité dans la concurrence entre l'industrie
coloniale et l'industrie métropolitaine ».
M. Auguste Brunet n'a pas manqué de
protester, comme l'ont lait les Annales Lolo-
niales; contre la singulière thèse, affirmée dans
un document officiel, suivant laquelle il était
légitime que l'industrie métropolitaine, en vue
de luiter contre la production coloniale, s'adres-
sât à r étranger pour la fourniture des matières
premières nécessaires à ses usines.
On était loin de « l'économie fermée »,
réalisée, comme une nécessité nouvelle, entre
la métropole et les colonies, de la « France
des 100 millions d'habitants », etc.
M. - Louis Rollin a-t-il éprouvé un repentir?
A la date du 15 janvier, il a écrit au député
de La Réunion :
« J'ai l'honneur de vous faire connaître que,
pour avoir une vue complète des différents élé-
ments de la question relative à la demande
d'établissement de droits de douane sur les
racines de vétyver, il. m'a paru nécessaire de
rechercher si les essences de vétyver originaires
des colonies françaises ont les mêmes qualités
et présentent les mêmes caractéristiques que
celles qui proviennent des Indes anglaises ou
des Indes néerlandaises et si les racines de
vétyver d'origine coloniale peuvent, dans tous
les cas, faire face à l'ensemble des besoins
de la fabrication française des essences et par-
fums. »
Allons ! encore un petit pas en avant, Mon-
sieur Louis Rollin !
INTERIM
- 11.
Au Secrétariat Général
de la Nouvelle-Calédonie
Par décret en date du. T2 janvier 1932,
rendu sur la proposition du ministre des Co-
lonies, M. Reynaud (Léonce), chef de bureau,
hors classe à l'Administration Centrale du
Ministère des Colonies, en service détaché, a
été chargé des fonctions intérimaires de Se-
crétaire général de la Nouvelle-Calédonie
pendant l'absence du titulaire.
9
Au Conseil du Gouvernement
de l'A. 0. F.
f
Le Conseil du Gouvernement qui s' est tenu
à Brazzaville a arrêté les grandes lignes du
programme de construction de routes sur le
territoire de la Fédération.
M. le Gouverneur Général Antouelti a
prononcé un discours où il a insisté sur « la
nécessité de se pénétrer de cette idée fonda-
mentale que la crise n'est pas un événement
passager, mais qu'elle marque le début d'une
évolution profonde dans le régime de la pro-
duction - ».
Le Conseil du Gouvernement, a donné son
approbation au plan d'affectation des crédits
sanitaires votés par le Parlement en sus de
l'emprunt pour la protection démographique.
Une première tranche de ces crédits va per-
mettre des travaux d' adduction d'eau, la cons-
truction de maternités et le déplacement de
villages où sévit la trypanosomiase.
) .+ - <-
Une Initiative
de M. Antonetti
»+•
Pour marquer le caractère fiscal des pres-
tations, dans la mesure où il y a lieu d'y voir
une survivance du « travail forcé » et de ré-
pondre ainsi aux préoccupations du Bureau
international de Genève, M. Antonetti a dé-
cidé que les Européens y seraient désormais
astreints au même titre que les indigènes, la
faculté de rachat étant dans tous les cas ac-
cordée.
) (
Départ des lieutenants-gouverneurs
M. Deitte, Gouverneur de l'Oubangui-
Chari, a quitté Brazzaville pour Bangui le 20
décembre ; M. Marchessou, gouverneur du
Gabon, est parti pour la • France le 24 dé-
cemb
re. ..-----
Une exposition des artistes
indépendants à Abidjan
A Abidjan, un petit groupe d'artistes ama-
teurs a eu une initiative intéressante. Ils
créent le premier Salon des Artistes Indépen-
dants et organisent une exposition de leurs
œuvres dans la salle du LUgdunum de M.
Jean Rose. Le vernissage a eu lieu le 20 dé-
cembre.
Artistes indépendants, de qui ou de quoi?
Le petit groupe en question débute par où
d'autres artistes ont fini. A moins toutefois
qu'il ne soit indépendant de. l'art TiftdJg&rie
local.
Mais peu importe ; il n'est pas Indifférent
qu'aux Colonies se créent des groupements
d'amateurs consacrant au pinceau leurs loi-
sirs. Parmi ces amateurs-Ht, il se trouvera
certainement quelques-uns qui rapporteront
d'une colonie où les beaux sites ne man-
quent pas, une œuvre ou une pochade faite.
dans une brève minute d'inspiration, et qui
par cela même sera sincère. Sans parler des
croquis encore plus rapidement exécutés et
dont plus tard on aimera feuilleter l'al-
bum.
Tous nos souhaits de prospérité au Salon
d'Abidjan.
Tu te rends compte.
ON ESPERAIT AVOIR SA PEAU
La peau de qui ? La peau de quoi ?
De la banane, évidemment ; et par mille
moyens perfides allant de la simple insinuation
à la basse calomnie.
Voici la. requête que nous trouvons dans un
journal de Tunis :
« Monsieur le Rédacteur en Chef,
« En ma qualité de lecteur assidu de la Tu-
nisie Française, depuis bien des années, je viens
vous demander de vouloir bien insérer Y entrefi-
let suivant, sur le commerce des bananes dans
les rues de Tunis. Ces fruits devraient se ven-
dre dans les magasins et non dans la rue. -
Il existe des arrêts municipaux qui interdisent
la vente et le colportage des denrées alimen-
taires ou comestibles dans un rayon d'un kilo-
mètre aux alentours des marchés officiels.
Hier matin, une jeune fille se rendant à son
travail a glissé dans la rue d'Italie sur des
épluchures de bananes et s'est contusionné le
visage.
Ce sont deux messieurs qui sont venus lui
prêter aide et appui, sans cela elle aurait pu se
blesser gravement. »
Et voici, un autre « fait divers » non moins
tragique que rapporte un autre journal, non
moins tunisien :
« Et quand reviendra le temps des cerises )),
dit un refrain bien connu. Le temps des ba-
nanes est lui, définitivement revenu. On s'en
rend compte dans les rues où les marchands se
livrent à d'interminables harangues. Mais les
peaux de banane, résidus dont la science n'a
pas encore trouvé d'utilisation, sonl bien dan-
gereuses. Avec la boue, elles constituent de vé-
ritables patins sur lesquels on glisse et on tom-
be fréquemment. Hier, M. Baurat, en1 glissant
sur une peau de banane, s'est fait une entorse
et a cassé sa canne. »
Récapitulons : un visage contusIonné, une
entorse, une canne cassée, tout cela dans la
même semaine et dans la même ville. Multi-
pliez ces accidents d'abord par le nombre de
semaines qu'il v a dans l'année, ensuite par le
nombre des villes - qu'il y a dans le monde, et
Vous aurez un aperçu des ravages que bon an
mal an, la banane peut avoir à son actif.
Malgré cela on n a pas eu sa peau. Bien
mieux : c'est une rente de 30 millions que nos
pères conscrits, viennent de lui consentir ; une
sorte de prix Cognacq pour famille coloniale ex-
ceptionnellement nombreuse. Moyennant quoi,
le consommateur qui se cassera plus souvent en-
core la gueule, aura la consolation de se la
casser sur des peaux de bananes françaises.
P.-C. G. F.
M. Cayla
et l'urbanisme
à Madagascar
Dans lt- prei-nier discours qu'il prononça à
son au iv''c à Aladagn-car, un n'a pas oublié
qUt' M. Cayla tit, à côté des graves questions
que riu-urt' lui imposait, une large place à
1 uibuui.-mc. Un ne manqua pas alors de
remarquer ; M. Cayla se souvient évidem-
ment tin l'Expn.Mliun Coloniale.
Il était parfaitement légitime qu'il s'en
souvint. Et maintenant qu'à Madagascar,
bien des choses) giâie ;"i lui, -c sont tassées,
dans les domaines politique < t économique,
voici que prend forme et réalisation, l'amé-
nagement des centres habités.
J'ai sous les yeux deux dc. plus récents
arrêtés réglementant l'architecture dall:> cer-
taines villes et m('llIc dans certaines ave-
nues. Il s'en dégage une idée de suite dont
il faut attendre Les plus heureux effets. Non
seulement, des ty¡Jl';-. de construction sont dé-
finis, mais encore "'unt précisées les déposi-
tions intérieures et extérieures des matériaux
a employer, et jusqu'aux 1 ouleuis.
Jusqu'aux couleurs : C'est le souvenir per-
sistant et combien opportun de Yincennrs.
Tananarive est rouge, Tamatave est verte,
Majunga, selon la saison est verte et jaune.
La nature à Madagascar a d^s splendeurs
diverses dont la polychromie fait le charme.
Mais, pour que le (harme opère et détermine.
encore faut-il que le -aisissent des yeux et
un cerveau d'artiste.
Art et administration deux tendances
trop souvent antinomiques. Quelles effaran-
tes constructions n'ont pas réalisées, surtout
aux colonies, les architectes officiels ? En
dépit du site et du lieu, ne poursuivant que
le but utilitaire, sans plus, bêtement ils ont
sali le lieu et bafoué le site. Un administra-
teur féru d'art ! C'était hier, c'est encore
dans plus d'un coin, sans doute, la tare à
consigner dans un dossier.
A Madagascar, il en sera autrement, et ce
"'l'ra tant mieux.
Par -NI. Tananarive a déjà son salon
de peinture et d'arts appliqués, ses écoles
d'artisanat ; les villes auront bientôt leurs
artères principales bordées de constructions
qui en feront l'agrément et la beauté. La co-
lonie en tirera un renom et, n'en doutons
pas, un profit supplémentaire.
Le buste survit à la cité. L'édifice commé-
more celui qui l'éleva.
Madagascar se souviendra doublement de
M. Cayla pour le souci qu'il aura eu de mé-
nager un motif décoratif à son administra-
tion réaliste.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
Un terrain d'atterrissage
pour l'aviation à Majunga
pour l'aviation a M ajunga
Celte question a été examinée à la Cham-
bre de Commerce de Majunga. Les dépenses
de mise en état tel que le premier projet le
prévoyait, devraient être très élevée*; envi-
ron 2 'millions. Mais le service des Travaux
publics étudie actuellement la possibilité
d'éviter le remblaiement du terrain, d'ail-
leurs situé près de la ville et sa mise en ser-
vice. dans un avenir peu éloigné en l'utilisant
tel qu'il se présente actuellement, mais après
tassement des terres, tassement qui pourrait
s'opérer naturellement pendant la saison des
pluies et surtout pendant la marre d'équi-
noxe. Ce n'est que vers le mois de mai que
l'on pourra se rendre compte définitivement
de la valeur du terrain.
Le terrain actuel a été ihoi-i par le Service
de l'Aviation lui-même dans le double but de
le faire servir aux avion- terrestios et aux
hydravions qui l'utiliseraient cumme base.
(In projet a. été soumis au Conseil munici-
pal, projet qui, s'il était adopté amènerait la
récupération aux portes mêmes de la ville, de
plusieurs centaines d'hectares de terrains pro-
pres aux atterrissages d'avions, et dont une
partie pourrait également servir aux sports.
Dans le cas où les études en cours démon-
treraient que le terrain d'atterrissage de
l'Abattoir ne pourrait réellement pas être
utilisable, le projet eu question permettrait
de proposer un nouveau terrain qui ne serait
pas plus éloigné de la ville, car l'expérience
a suffisamment démontré que l'aviation n'a
rien a. gagner à des terrain? éloignés des
centres, car la ruptuie île charge loin des
villes est toujours très onéreuse.
Le projet soumis à l' assemblee municipale
aura en outre l'avantage d'elle un projet qui
« paiera Il, car la récupération des parc('lll'
de terrains qu'amènera la réalisation du pro-
jet sera tics avantugeusi: puur la commune.
Propos sur la T.S.F.
par MAURICE. RIBET.
Le port colonial de Pontoise
Au début de décembre, au Palai de Jus-
tice de Paris, il y eut une révolution sensa-
tionnelle. Rassurez-vou-i ! Klle ne fut ni san-
glante, ni tumultueuse. Klle -e fit dans l'in-
timité des locaux de l'Ordre des Avocats du
Barreau de Paris en présent e de^ magistrat-
les plus éminenis de la Cour de Cassation,
de la Cour d'Appel et du tribunal de la
Seine; en présence au-si du Carde des
Sceaux, ministre de la Justice, M. Léon
Bérard.
Cette révoluii m IIlliml et pacifique, c'est
l'introduction (.lis^r-ie du microphone, dans
la sacro-sainie tradition de l'ihdie. des Avo-
cats.
Le nouAeau U'ilonn iei MI .euu/on-le- ¡hIc.
dont le Pal ai- attend beaucoup de îé-formc-
nécessaire5, a pionomé un discouT* de îe.n-
trée qui fil' d 1 fiVIse p;iT la T.S. F.
Date historique dont on l'êteia un jour 1 f
centenaire, si le-, lenienaire- revient à la
mode!
Précieux enseignement aussi Si la tradi-
tion se laisse conter llo.urette par la moderne,
fée invisible et pié-ente, c'e-t que l'heure est
proche oit la. T. S. F. v'imno^eia à tous et
partout.
Nos colonie- ne doi vent pas rester fermées
à ce progrès humain, l.a loutine n'est qu'une
tradition flétrir.
A vrai "dire, depuis le décret-loi du (lé-
cembre kij6 des effort? ont été fait? pour in-
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