Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juin 1906 30 juin 1906
Description : 1906/06/30 (A6,N60). 1906/06/30 (A6,N60).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378380d
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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- ÉTUDES & DOSSIERS
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITES
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- .......... Page(s) .......... 191
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- .......... Page(s) .......... 192
- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
- Livres nouveaux, §§ 1172-1203. Principaux sujets traités:
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 164
N° 60 — JUIN 1906 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE - 171
Madagascar, m'apportait du café Libéria
planté, récolté et préparé par lui dans la
grande île africaine. Il désirait avoir mon
avis sur la valeur de son café.
En général, lui dis-j e, je suis un adver-
saire déterminé du Libéria ; le consomma-
teur se méfie de ce café qui exige une pré-
paration parfaite pour être exempt de
« grains punais », d'une odeur atroce. Plan-
ter le Libéria dans les contrées qui, igno-
rant l'Hemileia vastatrix, peuvent cultiver
l'Arabica est une grave erreur commerciale
le planter en petit dans les pays où règne
la maladie, c'est se livrer à une culture sans
avenir, d'un simple intérêt de consomma-
tion locale. Car, les sortes qui arrivent sur
le marché en petites quantités n'ont pas de
débouchés faciles.
Pour qu'un café spécial de Madagascar
devienne intéressant, pour qu'il ait un pla-
cement aisé, il faut planter énormément,
-arriver à produire un minimum de 500.000
acs, par exemple.
Ceci semble paradoxal. Il n'en est rien.
En effet, quand les colonies françaises
-nous envoient les quantités infimes de cafés
qu'elles produisent, le consommateur hésite
à acheter, parce qu'il n'est pas sûr de retrou-
ver la même sorte le lendemain ; quand il
redemande le café qui lui a convenu, il
n'en existe plus au marché, ou il y en a si
pe.u. que les prix sont devenus inabordables.
Or, pour le café comme pour le vin, l'alcool,
ioutes les marchandises de bouche en géné-
ral, le premier principe est de ne pas chan-
ger lb-, goût auquel la clientèle est habi-
tuée ; un épicier préférera toujours une
marchandise médiocre suivie, à un produit
supérieur qu'il n'est pas sûr de retrouver à
ses premiers besoins.
- C'est pourquoi le café Guadeloupe, malgré
sa renommée, n'a qu'une clientèle limitée
et est beaucoup plus Ilifficile, même à prix
égal, à vendre que des cafés gragés d'autres
provenances..C'est pourquoi, en sens in-
verse, les cafés du Brésil presque incon-
nus il y a 35 ans et rej etés alors par tout Je
monde sont, par leur quantité, entrés peu à
peu dans la consommation jusqu'à tout
envahir, et cela à 'la satisfaction, somme
toute, du consommateur.
Eh bien, produisez en énorme quantité
un café commun, il est vrai- mais sans
goût mauvais, faites que le détaillant soit
assuré d'en avoir toujours à sa disposition
sur le marché, il n'y a aucune raison pour
que ce café ne prenne pas à son tour sa
place au premier rang dans la consomma-
tion française, si, et c'est un point essen-
tiel, le prix est en rapport avec la qualité
réellaet ne dépasse pas le cours du Santos.
Les cafés français jouissent actuellement'
d'une détaxe de 78 francs par cent kilos,
(39 fr. par 50 kg.). Peut-être augmenterat-
on encore cet avantage. Mais, tel qu'il est, il
a déjà un grand intérêt ; à une condition,
c'est que le planteur ne le considère pas
comme une indemnité à l'exiguïté de sa
plantation, mais au contraire comme un
encouragement à produire beaucoup. Le
Santos dût-il tomber, comme on l'a vu, au
cours de 30 francs, que le pîanteur fran-
çais doit être en mesure' de vendre à la
même parité, c'est-à-dire à 69 fr, les 50
kilos. Mais, pour y arriver, c'est la grande
quantité qui est nécessaire ; c'est la grande
plantation où les frais généraux, répartis
sur plusieurs centaines d'hectares, devien-
nent presque négligeables au lieu d'écraser
le prix de revient des quelques sacs
récoltés.
Si des capitalistes ou des sociétés réunis-
saient les ressources nécessaires pour entre-
prendre une pareille tâche, une colonie
neuve à grands terrains"comme Madagas-
car ou lé Tonkin, pourrait, peut-être en une
génération, supplanter le Brésil sur le mar-
ché français, à l'abri de la détaxe sur les
droits.
Ce que je dis du Libéria est encore plus
vrai si au lieu de ce café dédaigné, qui
exige des soins particuliers et presque un
outillage spécial pour la torréfaction, on
arrive à planter un café plus pratique,
mieux adapté à nos usages, plus conforme
à notre goût. Tel paraît être le cas d'un café
que le « J. d'A. T. » vient de soumettre
Madagascar, m'apportait du café Libéria
planté, récolté et préparé par lui dans la
grande île africaine. Il désirait avoir mon
avis sur la valeur de son café.
En général, lui dis-j e, je suis un adver-
saire déterminé du Libéria ; le consomma-
teur se méfie de ce café qui exige une pré-
paration parfaite pour être exempt de
« grains punais », d'une odeur atroce. Plan-
ter le Libéria dans les contrées qui, igno-
rant l'Hemileia vastatrix, peuvent cultiver
l'Arabica est une grave erreur commerciale
le planter en petit dans les pays où règne
la maladie, c'est se livrer à une culture sans
avenir, d'un simple intérêt de consomma-
tion locale. Car, les sortes qui arrivent sur
le marché en petites quantités n'ont pas de
débouchés faciles.
Pour qu'un café spécial de Madagascar
devienne intéressant, pour qu'il ait un pla-
cement aisé, il faut planter énormément,
-arriver à produire un minimum de 500.000
acs, par exemple.
Ceci semble paradoxal. Il n'en est rien.
En effet, quand les colonies françaises
-nous envoient les quantités infimes de cafés
qu'elles produisent, le consommateur hésite
à acheter, parce qu'il n'est pas sûr de retrou-
ver la même sorte le lendemain ; quand il
redemande le café qui lui a convenu, il
n'en existe plus au marché, ou il y en a si
pe.u. que les prix sont devenus inabordables.
Or, pour le café comme pour le vin, l'alcool,
ioutes les marchandises de bouche en géné-
ral, le premier principe est de ne pas chan-
ger lb-, goût auquel la clientèle est habi-
tuée ; un épicier préférera toujours une
marchandise médiocre suivie, à un produit
supérieur qu'il n'est pas sûr de retrouver à
ses premiers besoins.
- C'est pourquoi le café Guadeloupe, malgré
sa renommée, n'a qu'une clientèle limitée
et est beaucoup plus Ilifficile, même à prix
égal, à vendre que des cafés gragés d'autres
provenances..C'est pourquoi, en sens in-
verse, les cafés du Brésil presque incon-
nus il y a 35 ans et rej etés alors par tout Je
monde sont, par leur quantité, entrés peu à
peu dans la consommation jusqu'à tout
envahir, et cela à 'la satisfaction, somme
toute, du consommateur.
Eh bien, produisez en énorme quantité
un café commun, il est vrai- mais sans
goût mauvais, faites que le détaillant soit
assuré d'en avoir toujours à sa disposition
sur le marché, il n'y a aucune raison pour
que ce café ne prenne pas à son tour sa
place au premier rang dans la consomma-
tion française, si, et c'est un point essen-
tiel, le prix est en rapport avec la qualité
réellaet ne dépasse pas le cours du Santos.
Les cafés français jouissent actuellement'
d'une détaxe de 78 francs par cent kilos,
(39 fr. par 50 kg.). Peut-être augmenterat-
on encore cet avantage. Mais, tel qu'il est, il
a déjà un grand intérêt ; à une condition,
c'est que le planteur ne le considère pas
comme une indemnité à l'exiguïté de sa
plantation, mais au contraire comme un
encouragement à produire beaucoup. Le
Santos dût-il tomber, comme on l'a vu, au
cours de 30 francs, que le pîanteur fran-
çais doit être en mesure' de vendre à la
même parité, c'est-à-dire à 69 fr, les 50
kilos. Mais, pour y arriver, c'est la grande
quantité qui est nécessaire ; c'est la grande
plantation où les frais généraux, répartis
sur plusieurs centaines d'hectares, devien-
nent presque négligeables au lieu d'écraser
le prix de revient des quelques sacs
récoltés.
Si des capitalistes ou des sociétés réunis-
saient les ressources nécessaires pour entre-
prendre une pareille tâche, une colonie
neuve à grands terrains"comme Madagas-
car ou lé Tonkin, pourrait, peut-être en une
génération, supplanter le Brésil sur le mar-
ché français, à l'abri de la détaxe sur les
droits.
Ce que je dis du Libéria est encore plus
vrai si au lieu de ce café dédaigné, qui
exige des soins particuliers et presque un
outillage spécial pour la torréfaction, on
arrive à planter un café plus pratique,
mieux adapté à nos usages, plus conforme
à notre goût. Tel paraît être le cas d'un café
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