Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-11-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 novembre 1900 20 novembre 1900
Description : 1900/11/20 (A4,N65,T7). 1900/11/20 (A4,N65,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378369c
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
676 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Le Congrès de Botanique a entendu à ce sujet plusieurs communications extrê-
mement intéressantes.
M. Krasan a fait présenter une note sur « les variétés, races et modifications »
de l'espèce en botanique.
M. Philippe de Vilmorin a rendu compte d'une très curieuse expérience de
sélection commencée il y a une dizaine d'années par son père, M. Henry de
Vilmorin, et continuée par lui.
A la suite des travaux d'Alphonse De Candolle sur l'origine des plantes cul-
tivées, Louis de Vilmorin, voulant montrer que la carotte cultivée était issue de
la carotte sauvage, se mit à sélectionner cette dernière par la culture.
Quelques années plus tard, il avait obtenu par des semis successifs et des sélec-
tions repétées une plante possédant un tubercule comparable à celui de la carotte
fourragère. f
On objecta que cette expérience pouvait être entachée d'erreur, car il était
possible qu'il se fût produit des croisements par le transport du pollen des carottes
cultivées sur les stigmates des pieds en expérience; autrement dit, les produits
obtenus pouvaient bien être des hybrides ou des métis.
Henry de Vilmorin reprit les recherches de son père, mais pour se mettre à
l'abri des mêmes critiques, au lieu de partir d'un genre de plantes possédant
déjà des formes culturales à tubercule comme les Daucus, il partit d'une plante
dont tous les représentants du genre n'ont que des racines grêles pivotantes,
l'Anthriscus sylvestris.
Il a fallu d'abord amener la plante ordinairement annuelle à être bisannuelle
afin de lui permettre de constituer dans sa racine des réserves pour l'hiver. Les
individus de chaque génération ont été cultivés en sol riche et l'on a toujours
supprimé les individus qui n'avaient que des racines médiocrement vigoureuses.
Après quelques générations seulement, M. H. de Vilmorin a obtenu un Anthriscus
à racine tuberculeuse fusiforme, non alimentaire, mais de dimensions tout à fait
comparables à celles de la carotte cultivée. La partie du travail de M. Ph. de
Vilmorin où il signale la fréquence des individus qui, dans ses cultures, retour-
nent au type qui a servi de point de départ n'est pas la moins intéressante. Elle
corrobore ce fait, déjà bien connu en horticulture, qu'il ne suffit pas d'obtenir
des variétés remarquables, il faut encore les maintenir en continuant la sélec-
tion.
M. Hugo de Vries, le savant professeur d'Amsterdam, distingue avec la plus
grande netteté les phénomènes de variabilité et de mutabilité. Toutes les parties
de son remarquable mémoire seraient à citer. Les phénomènes de variabilité
suivent la loi de Quetelet. La sélection intervient ensuite pour les accroître dans
un sens déterminé. L'écart n'est pas transmis intégralement d'une génération à
l'autre. Il y a toujours régression, c'est-à-dire retour d'une partie de descen-
dants au type ordinaire.
« Cette régression semble être une valeur bien constante, indépendante de
la nature du caractère variable, et la même pour l'homme et dans le règne
animal que pour les plantes. M. Gallon l'a trouvée égale à 2/3, c'est-à-dire
que les porte-graines ou les étalons choisis ne transmettraient en moyenne à
leurs enfants que la troisième partie de leurs améliorations. Les deux autres
tiers seraient perdus. Seulement la variabilité continue, et, rayonnant autour
d'un centre déjà amélioré, les variants extrêmes seront meilleurs que les meil-
leurs individus de la génération précédente. »
Le Congrès de Botanique a entendu à ce sujet plusieurs communications extrê-
mement intéressantes.
M. Krasan a fait présenter une note sur « les variétés, races et modifications »
de l'espèce en botanique.
M. Philippe de Vilmorin a rendu compte d'une très curieuse expérience de
sélection commencée il y a une dizaine d'années par son père, M. Henry de
Vilmorin, et continuée par lui.
A la suite des travaux d'Alphonse De Candolle sur l'origine des plantes cul-
tivées, Louis de Vilmorin, voulant montrer que la carotte cultivée était issue de
la carotte sauvage, se mit à sélectionner cette dernière par la culture.
Quelques années plus tard, il avait obtenu par des semis successifs et des sélec-
tions repétées une plante possédant un tubercule comparable à celui de la carotte
fourragère. f
On objecta que cette expérience pouvait être entachée d'erreur, car il était
possible qu'il se fût produit des croisements par le transport du pollen des carottes
cultivées sur les stigmates des pieds en expérience; autrement dit, les produits
obtenus pouvaient bien être des hybrides ou des métis.
Henry de Vilmorin reprit les recherches de son père, mais pour se mettre à
l'abri des mêmes critiques, au lieu de partir d'un genre de plantes possédant
déjà des formes culturales à tubercule comme les Daucus, il partit d'une plante
dont tous les représentants du genre n'ont que des racines grêles pivotantes,
l'Anthriscus sylvestris.
Il a fallu d'abord amener la plante ordinairement annuelle à être bisannuelle
afin de lui permettre de constituer dans sa racine des réserves pour l'hiver. Les
individus de chaque génération ont été cultivés en sol riche et l'on a toujours
supprimé les individus qui n'avaient que des racines médiocrement vigoureuses.
Après quelques générations seulement, M. H. de Vilmorin a obtenu un Anthriscus
à racine tuberculeuse fusiforme, non alimentaire, mais de dimensions tout à fait
comparables à celles de la carotte cultivée. La partie du travail de M. Ph. de
Vilmorin où il signale la fréquence des individus qui, dans ses cultures, retour-
nent au type qui a servi de point de départ n'est pas la moins intéressante. Elle
corrobore ce fait, déjà bien connu en horticulture, qu'il ne suffit pas d'obtenir
des variétés remarquables, il faut encore les maintenir en continuant la sélec-
tion.
M. Hugo de Vries, le savant professeur d'Amsterdam, distingue avec la plus
grande netteté les phénomènes de variabilité et de mutabilité. Toutes les parties
de son remarquable mémoire seraient à citer. Les phénomènes de variabilité
suivent la loi de Quetelet. La sélection intervient ensuite pour les accroître dans
un sens déterminé. L'écart n'est pas transmis intégralement d'une génération à
l'autre. Il y a toujours régression, c'est-à-dire retour d'une partie de descen-
dants au type ordinaire.
« Cette régression semble être une valeur bien constante, indépendante de
la nature du caractère variable, et la même pour l'homme et dans le règne
animal que pour les plantes. M. Gallon l'a trouvée égale à 2/3, c'est-à-dire
que les porte-graines ou les étalons choisis ne transmettraient en moyenne à
leurs enfants que la troisième partie de leurs améliorations. Les deux autres
tiers seraient perdus. Seulement la variabilité continue, et, rayonnant autour
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leurs individus de la génération précédente. »
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