Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 septembre 1900 20 septembre 1900
Description : 1900/09/20 (A4,N61,T7). 1900/09/20 (A4,N61,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378365q
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
ÉTUDE DES PLANTES MÉDICINALES ET TOXIQUES 551
l'on continue courageusement l'absorption du liquide. Je ne prétends pas que
cette plante soit le spécifique de la fièvre jaune, ajoute le Dr Mondon, pas même
des fièvres bilieuses, mais c'est, à mon avis, un adjuvant précieux pour le traite-
ment. J'estime même que, dans nos pays tempérés, cette plante, sorte de KINKÉ-
LIBAII, peut rendre de grands services dans le traitement des affections caracté-
risées par la diminution de la sécrétion et de l'excrétion biliaires. Cette plante
me paraît analogue, sinon identique, à celle que notre ami le D1 Gouzien vient
d'étudier récemment dans les Archives de médecine coloniale. » Cette prévision
était absolument exacte, car la plante de M. le Dr Mondon est bien celle de M. le
Dr Gouzien, et j'en avais fait connaître les propriétés en 1885 (1).
Les faits importants qui se dégagent des appréciations si intéressantes du
Dr Mondon, c'est : 1° que les propriétés que j'ai le premier fait connaître dans le
Kinkélibah (Combretum Raimbaultii HECKEL), plante propre au continent africain
et limitée, d'après nos connaissances actuelles, à la région de la Sénégambie, se
retrouvent exactement semblables dans certaines Cassièes (de la famille des LÉGU-
MINEUSES). Le fait a été établi pour la première fois par M. le Dr Gouzien, dans
un mémoire inséré aux Annales de médecine coloniale de. janvier 1900 pour ce qui a
trait au Cassia occidentalis L. ou « Fedegosa » (ce dernier nom signifiant en por-
tugais herbe puante, comme Ouamè en dialecte Agni) ou M'bentamarè en Sousou.
Le Dr Mondon, à la Côte d'Ivoire, vient de .confirmer les premières observa-
tions du Dr Gouzien et les étendre au traitement de la fièvre jaune, si bien qu'il
ne reste plus de doute aujourd'hui sur ses propriétés. Ces deux observateurs ont
opéré sur la même plante et dans des colonies toutes différentes sans s'être con-
certés au préalable.
20 Que les Cassiées, et, en tout cas, une espèce de ce genre à odeur urineuse,
sont douées de propriétés diurétiques, cholagogues et par cela même libératrices
des déchets organiques et laxatives. Il serait très intéressant que les expériences
entreprises par les Drs Gouzien, Mondon et Rimbert fussent continuées au Daho-
mey comme à notre colonie de là Côte d'Ivoire par leurs successeurs et que ces
derniers consentissent à envoyer en France, pour une étude plus complète, des
échantillons en bon état de Ouame en fleur et aussi une certaine quantité de
feuilles pour les soumettre à une analyse chimique méthodique. Je dois dire,
cependan t, que des recherches entreprises par mon savant collaborateur le profes-
seur Schlagdenliauffen, de Nancy, sur le 3I'bentamaré ou Fedegosa, au point de vue
chimique, il n'est résulté aucun isolement de principes actifs spéciaux pouvant
expliquer l'action favorable de cette plante contre la bilieuse hématurique, et
cependant le Dr Gouzien a démontré longuement que cette plante, connue au
Dahomey (Porto-Novo) sous le nom indigène de Ahouandeme, rend de grands
services dans le traitement de cette redoutable affection qui fait tant de victimes
(1) J'ai publié en 1885 (Archives de médecine navale, p. 241) un mémoire sur cette plante sous
le nom Sousou de M'bentamaré ou Fedegosa, pour faire ressortir ses propriétés fébrifuges comme
antidote employé couramment par les indigènes de Sénégambie où cette plante est très commune,
ainsi que dans le monde entier, surtout contre la fièvre malarienne. Les graines de cette plante sont
aussi d'un emploi usuel sous le nom de café nègre, après torréfaction, comme succédané de la
graine de moka. Elles commencent à être très en honneur en France, où elles arrivent abondam-
ment dans nos ports commerciaux de Marseille et de Bordeaux, pour remplacer la chicorée dans
les infusions de café. Cette plante s'est montrée dans ses feuilles et sa racine un bon fébrifuge.
J'ai publié également sur le Kinkélibah (Combl'etum Raimbaultii) un mémoire (Répertoire de
pharmacie, 1892) dans lequel je mets en lumière les propriétés remarquables de cette plante contre
la fièvre bilieuse hématurique des pays chauds. Depuis, elle ne s'est jamais démentie.
l'on continue courageusement l'absorption du liquide. Je ne prétends pas que
cette plante soit le spécifique de la fièvre jaune, ajoute le Dr Mondon, pas même
des fièvres bilieuses, mais c'est, à mon avis, un adjuvant précieux pour le traite-
ment. J'estime même que, dans nos pays tempérés, cette plante, sorte de KINKÉ-
LIBAII, peut rendre de grands services dans le traitement des affections caracté-
risées par la diminution de la sécrétion et de l'excrétion biliaires. Cette plante
me paraît analogue, sinon identique, à celle que notre ami le D1 Gouzien vient
d'étudier récemment dans les Archives de médecine coloniale. » Cette prévision
était absolument exacte, car la plante de M. le Dr Mondon est bien celle de M. le
Dr Gouzien, et j'en avais fait connaître les propriétés en 1885 (1).
Les faits importants qui se dégagent des appréciations si intéressantes du
Dr Mondon, c'est : 1° que les propriétés que j'ai le premier fait connaître dans le
Kinkélibah (Combretum Raimbaultii HECKEL), plante propre au continent africain
et limitée, d'après nos connaissances actuelles, à la région de la Sénégambie, se
retrouvent exactement semblables dans certaines Cassièes (de la famille des LÉGU-
MINEUSES). Le fait a été établi pour la première fois par M. le Dr Gouzien, dans
un mémoire inséré aux Annales de médecine coloniale de. janvier 1900 pour ce qui a
trait au Cassia occidentalis L. ou « Fedegosa » (ce dernier nom signifiant en por-
tugais herbe puante, comme Ouamè en dialecte Agni) ou M'bentamarè en Sousou.
Le Dr Mondon, à la Côte d'Ivoire, vient de .confirmer les premières observa-
tions du Dr Gouzien et les étendre au traitement de la fièvre jaune, si bien qu'il
ne reste plus de doute aujourd'hui sur ses propriétés. Ces deux observateurs ont
opéré sur la même plante et dans des colonies toutes différentes sans s'être con-
certés au préalable.
20 Que les Cassiées, et, en tout cas, une espèce de ce genre à odeur urineuse,
sont douées de propriétés diurétiques, cholagogues et par cela même libératrices
des déchets organiques et laxatives. Il serait très intéressant que les expériences
entreprises par les Drs Gouzien, Mondon et Rimbert fussent continuées au Daho-
mey comme à notre colonie de là Côte d'Ivoire par leurs successeurs et que ces
derniers consentissent à envoyer en France, pour une étude plus complète, des
échantillons en bon état de Ouame en fleur et aussi une certaine quantité de
feuilles pour les soumettre à une analyse chimique méthodique. Je dois dire,
cependan t, que des recherches entreprises par mon savant collaborateur le profes-
seur Schlagdenliauffen, de Nancy, sur le 3I'bentamaré ou Fedegosa, au point de vue
chimique, il n'est résulté aucun isolement de principes actifs spéciaux pouvant
expliquer l'action favorable de cette plante contre la bilieuse hématurique, et
cependant le Dr Gouzien a démontré longuement que cette plante, connue au
Dahomey (Porto-Novo) sous le nom indigène de Ahouandeme, rend de grands
services dans le traitement de cette redoutable affection qui fait tant de victimes
(1) J'ai publié en 1885 (Archives de médecine navale, p. 241) un mémoire sur cette plante sous
le nom Sousou de M'bentamaré ou Fedegosa, pour faire ressortir ses propriétés fébrifuges comme
antidote employé couramment par les indigènes de Sénégambie où cette plante est très commune,
ainsi que dans le monde entier, surtout contre la fièvre malarienne. Les graines de cette plante sont
aussi d'un emploi usuel sous le nom de café nègre, après torréfaction, comme succédané de la
graine de moka. Elles commencent à être très en honneur en France, où elles arrivent abondam-
ment dans nos ports commerciaux de Marseille et de Bordeaux, pour remplacer la chicorée dans
les infusions de café. Cette plante s'est montrée dans ses feuilles et sa racine un bon fébrifuge.
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