Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 septembre 1900 05 septembre 1900
Description : 1900/09/05 (A4,N60,T7). 1900/09/05 (A4,N60,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783649
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 535
LE GREFFAGE DU MUSCADIER
D'après HARRIS.
Nous lisons dans le dernier rapport annuel de M. W. FAWCETT sur les jardins
botaniques de la Jamaïque :
« La culture du muscadier n'a jamais été bien recherchée chez nous; ceci pour
différentes raisons : tout d'abord le marché est limité ; mais il y a aussi cette
considération importante qu'il est ennuyeux de cultiver pendant 6 et 7 ans des
arbres dont les deux tiers se trouveront être des mâles. Nous nous sommes
efforcés, aux Hope Gardens, de greffer le muscadier femelle sur de vigoureux
porte-greffes élevés de semis, procédé qui donnerait au planteur la certitude de
voir fructifier la totalité des arbres qu'il se sera dépensé à soigner. Nos expé-
riences, aujourd'hui couronnées fie succès, ont été dirigées principalement par
M. T. -J. HARRIS; il a enseigné le métier à six jeunes gens, chacun d'eux peut
aujourd'hui greffer dans la journée 100 arbres. Voici une note de M. HARRIS :
« Les porte-greffes sont bons à l'âge de 10 mois après semis, lorsqu'ils sont
encore en bambous. Choisissez l'arbre qui porte les noix les plus grosses, en-
tourez-le de gradins (« stages ») grossiers mais droits et de différentes hauteurs.
Abaissez vers ces gradins quelques-unes des principales branches, au moyen de
fils de fer attachés après des pieux enfoncés dans le sol; vous empêcherez que le
fil de fer ne coupe l'écorce en interposant de la mousse ou un morceau d'étoffe.
Vous n'emploierez comme scions que les plus vigoureuses des pousses. Enlevez
une mince couche d'écorce sur le côté des porte-greffes; il faut que la section
intéresse le cambium ; la longueur de l'entaille sera de 2 pouces (S centimètres);
pratiquez-la à 4 pouces (10 centimètres) du collet (base). Faites une entaille
pareille sur le côté du scion, en un endroit où il ait un diamètre égal à celui du
porte-greffe; ce pourra être, au besoin, à 8, 9 ou 10 pouces (20 centimètres,
22 cent. 5, 25 centimètres) du sommet de la pousse. Appliquez les deux surfaces
l'une contre l'autre, et liez fort avec du rafia ou autrement. Laissez en contact
deux mois, en arrosant soigneusement. Au bout de ce laps de temps, faites sur
le scion, du côté opposé à celui de la greffe, immédiatement au-dessous de celle-
ci, une petite entaille (« notch ») avec un couteau très tranchant. 8 ou 10 jours
plus tard vous creuserez davantage cette entaille, de manière à rendre le sevrage
presque complet;, dans 8 jours encore, tranchez net avec une bonne paire de
ciseaux. Enlevez les plants greffés et gardez-les dans quelque endroit frais et
humide, à l'abri du vent sec et chaud. 15 jours après, enlevez le sommet, juste
au ras de la greffe.
« Après six semaines de séjour au frais, vous pouvez commencer à habituer vos
plants greffés aux conditions auxquelles ils auront à se plier dans la suite ; vous
y procéderez progressivement et vous ne planterez à demeure que lorsque vous
serez sûr de vos plants. Vous enlèverez les liens lorsque le greffon commencera
à pousser ses premières feuilles nouvelles. »
Rappelons que la greffe du muscadier a été réalisée à la Martinique par
M. THIERRY, le savant collaborateur de cette Revue, et a été préconisée par
lui (1) dans le même but que développe M. Harris.
La seule différence qu'on peut observer entre la relation de M. Harris et celle
(1) Notes sur le greffage du caféier, du cacaoyer et du muscadier, par A. Thierry.
LE GREFFAGE DU MUSCADIER
D'après HARRIS.
Nous lisons dans le dernier rapport annuel de M. W. FAWCETT sur les jardins
botaniques de la Jamaïque :
« La culture du muscadier n'a jamais été bien recherchée chez nous; ceci pour
différentes raisons : tout d'abord le marché est limité ; mais il y a aussi cette
considération importante qu'il est ennuyeux de cultiver pendant 6 et 7 ans des
arbres dont les deux tiers se trouveront être des mâles. Nous nous sommes
efforcés, aux Hope Gardens, de greffer le muscadier femelle sur de vigoureux
porte-greffes élevés de semis, procédé qui donnerait au planteur la certitude de
voir fructifier la totalité des arbres qu'il se sera dépensé à soigner. Nos expé-
riences, aujourd'hui couronnées fie succès, ont été dirigées principalement par
M. T. -J. HARRIS; il a enseigné le métier à six jeunes gens, chacun d'eux peut
aujourd'hui greffer dans la journée 100 arbres. Voici une note de M. HARRIS :
« Les porte-greffes sont bons à l'âge de 10 mois après semis, lorsqu'ils sont
encore en bambous. Choisissez l'arbre qui porte les noix les plus grosses, en-
tourez-le de gradins (« stages ») grossiers mais droits et de différentes hauteurs.
Abaissez vers ces gradins quelques-unes des principales branches, au moyen de
fils de fer attachés après des pieux enfoncés dans le sol; vous empêcherez que le
fil de fer ne coupe l'écorce en interposant de la mousse ou un morceau d'étoffe.
Vous n'emploierez comme scions que les plus vigoureuses des pousses. Enlevez
une mince couche d'écorce sur le côté des porte-greffes; il faut que la section
intéresse le cambium ; la longueur de l'entaille sera de 2 pouces (S centimètres);
pratiquez-la à 4 pouces (10 centimètres) du collet (base). Faites une entaille
pareille sur le côté du scion, en un endroit où il ait un diamètre égal à celui du
porte-greffe; ce pourra être, au besoin, à 8, 9 ou 10 pouces (20 centimètres,
22 cent. 5, 25 centimètres) du sommet de la pousse. Appliquez les deux surfaces
l'une contre l'autre, et liez fort avec du rafia ou autrement. Laissez en contact
deux mois, en arrosant soigneusement. Au bout de ce laps de temps, faites sur
le scion, du côté opposé à celui de la greffe, immédiatement au-dessous de celle-
ci, une petite entaille (« notch ») avec un couteau très tranchant. 8 ou 10 jours
plus tard vous creuserez davantage cette entaille, de manière à rendre le sevrage
presque complet;, dans 8 jours encore, tranchez net avec une bonne paire de
ciseaux. Enlevez les plants greffés et gardez-les dans quelque endroit frais et
humide, à l'abri du vent sec et chaud. 15 jours après, enlevez le sommet, juste
au ras de la greffe.
« Après six semaines de séjour au frais, vous pouvez commencer à habituer vos
plants greffés aux conditions auxquelles ils auront à se plier dans la suite ; vous
y procéderez progressivement et vous ne planterez à demeure que lorsque vous
serez sûr de vos plants. Vous enlèverez les liens lorsque le greffon commencera
à pousser ses premières feuilles nouvelles. »
Rappelons que la greffe du muscadier a été réalisée à la Martinique par
M. THIERRY, le savant collaborateur de cette Revue, et a été préconisée par
lui (1) dans le même but que développe M. Harris.
La seule différence qu'on peut observer entre la relation de M. Harris et celle
(1) Notes sur le greffage du caféier, du cacaoyer et du muscadier, par A. Thierry.
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