Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-08-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 août 1900 20 août 1900
Description : 1900/08/20 (A4,N59,T7). 1900/08/20 (A4,N59,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378363w
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
502 REVUE DES CULTURES COLONIALES
de ces pays, et je voudrais, avec l'aide des Sociétés savantes, contribuer à l'in-
troduction de remèdes nouveaux.
*
* *
La question de la culture du caféier préoccupe beaucoup les coloniaux, et
comme il y a même des gouvernements qui, à tort ou à raison, imposent comme
condition aux concessionnaires de planter un certain nombre de caféiers, je vou-
drais ici émettre le vœu de ne plus voir recommander la culture du café dans les
pays chauds, c'est-à-dire dont la moyenne thermique est de plus de 25°; mieux
valent les cacaoyers, car, dans ces conditions, le cacaoyer produisant plus que
le caféier, il n'y a pas lieu de recommander cette dernière essence, d'autant
plus que les cafés provenant de ces régions auront de plus en plus à lutter contre
ceux produits sur les montagnes, qui leur sont bien supérieurs en qualité et en
production. Il faudrait donner aux planteurs des règles courtes et nettes, comme
je l'ai fait à propos du caoutchouc dans la Belgique coloniale. Pour le cacaoyer et
le caféier, on pourra leur dire : Si le climat est chaud, humide, le terrain pro-
fond, autant que possible alluvial, c'est le cacaoyer qu'il faut planter. Si le ter-
rain est en pente, escarpé même, et avec une bonne proportion d'humus, et si la
température moyenne est de 15 à 22°, c'est le caféier qu'il faut planter.
PATIN.
CULTURE DE L'ANANAS (1)
Les environs de Paris, de Bruxelles ont eu, jusque dans ces derniers temps,
d'importantes forceries d'Ananas; celles-ci, aujourd'hui, sont à leur déclin, même
pour la plupart complètement abandonnées. C'était fatal; il y a trente ou quarante
ans,les belles pommes d'Ananas,quand ellesarrivaient à la saison propice de vente
(de l'arrière-saison au printemps), se vendaient 15,20,25 et 30 francs la pièce. A ce
compte, il y avait une large marge pour le bénéfice de l'exploitant. Aujourd'hui
les arrivages en tout temps des îles Açores, de la Floride même, ont fait baissé
les prix, et l'Ananas se vend dans les rues de nos grandes capitales à 1 fr. 50
2 ou 3 francs (2).
De plus, les « conserves » bien faites de ce fruit le mettent en toutes saisons
et à bon compte à la disposition du commerce et du consommateur : les forceries
n'ont pu tenir devant cette concurrence ni lui résister, et la concurrence ira
chaque jour en s'accentuant, de nouvelles régions à production d'Ananas étant
mises, ou sur le point de l'être, en exploitation, surtout le Congo Belge où cette
Broméliacée se trouve dans un milieu des plus favorables à sa végétation.
L'Ananas est une plante volontaire et rustique, résistant bien à des variations
de chaleur et d'humidité quand elles ne se prolongent pas trop; c'est ainsi qu'à la
limite nord des tropiques (en deçà et au delà), en Algérie, en Egypte, aux îles
Canaries, en Floride, à Saint-Domingue, etc., sa végétation s'arrête avec un
abaissement de température et reprend vigueur quand le thermomètre s'élève.
(1) Extrait de la « Semaine horticole et guide des cultures coloniales », de Bruxelles (no 23, du
16 juin); nous avons supprimé la partie historique et quelques passages sans importance.
(2) Sur le marché de Paris, le prix des Ananas est sensiblement plus élevé que celui qu'in-
dique M. Bouillot.
de ces pays, et je voudrais, avec l'aide des Sociétés savantes, contribuer à l'in-
troduction de remèdes nouveaux.
*
* *
La question de la culture du caféier préoccupe beaucoup les coloniaux, et
comme il y a même des gouvernements qui, à tort ou à raison, imposent comme
condition aux concessionnaires de planter un certain nombre de caféiers, je vou-
drais ici émettre le vœu de ne plus voir recommander la culture du café dans les
pays chauds, c'est-à-dire dont la moyenne thermique est de plus de 25°; mieux
valent les cacaoyers, car, dans ces conditions, le cacaoyer produisant plus que
le caféier, il n'y a pas lieu de recommander cette dernière essence, d'autant
plus que les cafés provenant de ces régions auront de plus en plus à lutter contre
ceux produits sur les montagnes, qui leur sont bien supérieurs en qualité et en
production. Il faudrait donner aux planteurs des règles courtes et nettes, comme
je l'ai fait à propos du caoutchouc dans la Belgique coloniale. Pour le cacaoyer et
le caféier, on pourra leur dire : Si le climat est chaud, humide, le terrain pro-
fond, autant que possible alluvial, c'est le cacaoyer qu'il faut planter. Si le ter-
rain est en pente, escarpé même, et avec une bonne proportion d'humus, et si la
température moyenne est de 15 à 22°, c'est le caféier qu'il faut planter.
PATIN.
CULTURE DE L'ANANAS (1)
Les environs de Paris, de Bruxelles ont eu, jusque dans ces derniers temps,
d'importantes forceries d'Ananas; celles-ci, aujourd'hui, sont à leur déclin, même
pour la plupart complètement abandonnées. C'était fatal; il y a trente ou quarante
ans,les belles pommes d'Ananas,quand ellesarrivaient à la saison propice de vente
(de l'arrière-saison au printemps), se vendaient 15,20,25 et 30 francs la pièce. A ce
compte, il y avait une large marge pour le bénéfice de l'exploitant. Aujourd'hui
les arrivages en tout temps des îles Açores, de la Floride même, ont fait baissé
les prix, et l'Ananas se vend dans les rues de nos grandes capitales à 1 fr. 50
2 ou 3 francs (2).
De plus, les « conserves » bien faites de ce fruit le mettent en toutes saisons
et à bon compte à la disposition du commerce et du consommateur : les forceries
n'ont pu tenir devant cette concurrence ni lui résister, et la concurrence ira
chaque jour en s'accentuant, de nouvelles régions à production d'Ananas étant
mises, ou sur le point de l'être, en exploitation, surtout le Congo Belge où cette
Broméliacée se trouve dans un milieu des plus favorables à sa végétation.
L'Ananas est une plante volontaire et rustique, résistant bien à des variations
de chaleur et d'humidité quand elles ne se prolongent pas trop; c'est ainsi qu'à la
limite nord des tropiques (en deçà et au delà), en Algérie, en Egypte, aux îles
Canaries, en Floride, à Saint-Domingue, etc., sa végétation s'arrête avec un
abaissement de température et reprend vigueur quand le thermomètre s'élève.
(1) Extrait de la « Semaine horticole et guide des cultures coloniales », de Bruxelles (no 23, du
16 juin); nous avons supprimé la partie historique et quelques passages sans importance.
(2) Sur le marché de Paris, le prix des Ananas est sensiblement plus élevé que celui qu'in-
dique M. Bouillot.
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