Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-08-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 août 1900 20 août 1900
Description : 1900/08/20 (A4,N59,T7). 1900/08/20 (A4,N59,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378363w
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 501
plus pleine et plus régulière sans jamais présenter la forme de massue, ce qui est
avantageux pour le commerce.
L'autre est une espèce nouvelle à fruits anguleux, plus secs, défectueux, sous
ce point de vue, pour le caprice du commerce, mais bien supérieur, eu égard à
la consommation, car son parfum est bien plus fin et plus prononcé que celui
des espèces qu'on trouve sur notre marché. Celle-ci devrait être propagée dans
les colonies.
Puisque nous venons de traiter d'un Jatropha, j'appellerai l'attention sur le
Jatropha gossypiifolia var. staphysagrifolia, qui a des propriétés médicales très
importantes. Un article paru dans le journal Le Nouveau Monde à la date du 17 fé-
vrier 1900 fait connaître que le gouvernement américain a envoyé aux îles Sand-
wich le Dr Carmichael. Il dit ; On va expérimenter pour guérir la lèpre dans les îles
Sandwich un nouveau remède avec lequel on a déjà obtenu, dit-on, des résultats remar-
quables. Ce remède est le produit d'un arbrisseau vénézuélien dont la culture a été intro-
duite dans les îles sous la direction du Dr Carmichael. de l'hôpital maritime des États-
Unis, qui a été chargé par les autorités à Washington d'expérimenter ce produit.
La lecture de cet article m'a rappelé qu'en Colombie des guérisonsde la lèpre
ont été signalées par un prêtre dans l'État de Santander, à l'aide de décoctions
de Jatropha gossypiifolia var. staphysagrifolia, arbrisseau d'environ lm50 de
hauteur, qui croît dans tous les climats chauds de la côte de Colombie. Il doit
être le même que celui signalé comme provenant du Venezuela. J'ai présenté à la
Société d'acclimatation de Paris une couple de plantes et quelques graines qu'elle
voudra bien distribuer parmi ceux de ses membres qui s'y intéressent. J'ai aussi
quelques livres de la plante sèche, que je mettrais volontiers à la disposition de
la Société pour des applications thérapeutiques. J'ai eu connaissance de cette
plante d'une manière très particulière. Elle montre que les peuplades indiennes
de l'Amérique du Sud, encore demi-sauvages, conservent le secret de la pro-
priété de certaines plantes, que nous ignorons, et, pour s'exprimer à leur égard,
ont des idées très baroques, qui sont vraies au fond, mais qui sont exprimées
d'une manière ridicule. Certaines propriétés de ces Jatropha m'ont été signalées
comme suit :
« Nous avons une plante, m'a dit l'Indien, dont les feuilles arrachées en tirant
par le haut donnent une décoction qui sert de vomitif, mais si la feuille est arra-
chée en tirant de haut en bas, la décoction devient vomitive et purgative. » Cette
narration m'a causé naturellement la plus grande incrédulité, mais plus tard,
ayant entendu répéter le cas par un fermier qui m'a assuré qu'il l'employait ré-
gulièrement dans les cas de maladie de ses ouvriers, cela m'a fait penser que
dans l'une des décoctions il pouvait y avoir quelque chose de plus que la feuille,
c'est-à-dire l'inflorescence ou le fruit, et ayant découvert la plante, j'ai observé
qu'en prenant une feuille, et lorsqu'on la tire par le haut, le pétiole se rompt à
peu près à la base du limbe, tandis que si on l'arrache en tirant par le bas, la
feuille se détache ordinairement avec la hampe qui porte souvent des fleurs et
des fruits. Ceci explique l'énigme et donne raison à l'Indien.
J'ai voulu faire cette narration pour appeler l'attention sur les ressources que
nous pouvons encore tirer de ces pays, qui nous ont déjà donné tant de bonnes
choses. Par ma longue expérience de plus d'un quart de siècle passé en Colombie
et dans l'Amérique centrale, je me suis fait la conviction que la science, au point
de vue de la médecine et de l'agriculture tropicale, doit encore espérer beaucoup
plus pleine et plus régulière sans jamais présenter la forme de massue, ce qui est
avantageux pour le commerce.
L'autre est une espèce nouvelle à fruits anguleux, plus secs, défectueux, sous
ce point de vue, pour le caprice du commerce, mais bien supérieur, eu égard à
la consommation, car son parfum est bien plus fin et plus prononcé que celui
des espèces qu'on trouve sur notre marché. Celle-ci devrait être propagée dans
les colonies.
Puisque nous venons de traiter d'un Jatropha, j'appellerai l'attention sur le
Jatropha gossypiifolia var. staphysagrifolia, qui a des propriétés médicales très
importantes. Un article paru dans le journal Le Nouveau Monde à la date du 17 fé-
vrier 1900 fait connaître que le gouvernement américain a envoyé aux îles Sand-
wich le Dr Carmichael. Il dit ; On va expérimenter pour guérir la lèpre dans les îles
Sandwich un nouveau remède avec lequel on a déjà obtenu, dit-on, des résultats remar-
quables. Ce remède est le produit d'un arbrisseau vénézuélien dont la culture a été intro-
duite dans les îles sous la direction du Dr Carmichael. de l'hôpital maritime des États-
Unis, qui a été chargé par les autorités à Washington d'expérimenter ce produit.
La lecture de cet article m'a rappelé qu'en Colombie des guérisonsde la lèpre
ont été signalées par un prêtre dans l'État de Santander, à l'aide de décoctions
de Jatropha gossypiifolia var. staphysagrifolia, arbrisseau d'environ lm50 de
hauteur, qui croît dans tous les climats chauds de la côte de Colombie. Il doit
être le même que celui signalé comme provenant du Venezuela. J'ai présenté à la
Société d'acclimatation de Paris une couple de plantes et quelques graines qu'elle
voudra bien distribuer parmi ceux de ses membres qui s'y intéressent. J'ai aussi
quelques livres de la plante sèche, que je mettrais volontiers à la disposition de
la Société pour des applications thérapeutiques. J'ai eu connaissance de cette
plante d'une manière très particulière. Elle montre que les peuplades indiennes
de l'Amérique du Sud, encore demi-sauvages, conservent le secret de la pro-
priété de certaines plantes, que nous ignorons, et, pour s'exprimer à leur égard,
ont des idées très baroques, qui sont vraies au fond, mais qui sont exprimées
d'une manière ridicule. Certaines propriétés de ces Jatropha m'ont été signalées
comme suit :
« Nous avons une plante, m'a dit l'Indien, dont les feuilles arrachées en tirant
par le haut donnent une décoction qui sert de vomitif, mais si la feuille est arra-
chée en tirant de haut en bas, la décoction devient vomitive et purgative. » Cette
narration m'a causé naturellement la plus grande incrédulité, mais plus tard,
ayant entendu répéter le cas par un fermier qui m'a assuré qu'il l'employait ré-
gulièrement dans les cas de maladie de ses ouvriers, cela m'a fait penser que
dans l'une des décoctions il pouvait y avoir quelque chose de plus que la feuille,
c'est-à-dire l'inflorescence ou le fruit, et ayant découvert la plante, j'ai observé
qu'en prenant une feuille, et lorsqu'on la tire par le haut, le pétiole se rompt à
peu près à la base du limbe, tandis que si on l'arrache en tirant par le bas, la
feuille se détache ordinairement avec la hampe qui porte souvent des fleurs et
des fruits. Ceci explique l'énigme et donne raison à l'Indien.
J'ai voulu faire cette narration pour appeler l'attention sur les ressources que
nous pouvons encore tirer de ces pays, qui nous ont déjà donné tant de bonnes
choses. Par ma longue expérience de plus d'un quart de siècle passé en Colombie
et dans l'Amérique centrale, je me suis fait la conviction que la science, au point
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