Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 septembre 1900 05 septembre 1900
Description : 1900/09/05 (A4,N60,T7). 1900/09/05 (A4,N60,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783649
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 533
Malheureusement nos planteurs coloniaux, peu au courant de ces perfection-
nements agricoles, hésiteront peut-être longtemps encore avant de les appliquer,
dans la crainte d'une difficulté ou d'une non-réussite d'exécution. Il faudrait
qu'ils soient guidés dans cette voie d'amélioration par des démonstrations sui-
vies, comme en pourraient faire des jardins d'essai.
L'importance'de ces jardins d'essai n'échappe à personne, mais leur réalisa-
tion reste toujours à venir, au moins pour nos colonies des Antilles, pour les-
quelles les descriptions ci-dessus, relatives au cacaoyer, sont d'une actualité
saisissante.
PROPAGATION DU FICUS ELASTICA PAR « GOOTEES »
Le Ficus elastica est peut-être, de tous les arbres à caoutchouc, celui dont
la culture est la plus avancée à' l'heure actuelle, en tant qu'entreprise sérieuse et
rémunératrice. On nous saura donc gré de donner ci-dessous une note du
Pioneer (nous traduisons d'après le Indian Gardening Planting du 2 août) signa-
lant un mode de multiplication de cette espèce (et d'autres Ficus) qui paraît fort
avantageux; il est, d'ailleurs, assez curieux et mérite d'être vulgarisé à ce seul
titre. L'auteur, qui signe du pseudonyme Eurasian, l'a vu appliquer dans le
jardin de YAgri-Horticultural Society de Calcutta.
Vers le commencement de juin, on choisit sur un Ficus des branches et tiges
bien constituées et dont le bois est bien mûr (en France nous dirions « aoûté »),
et on pratique une incision annulaire en enlevant un bracelet complet d'écorce,
sur une longueur de 1 à 3 pouces (25 à 75 millimètres), selon la force de la
branche ou tige dont il s'agit; on s'arrange généralement de manière à ce que
l'incision se trouve immédiatement au-dessous d'un bourgeon foliacé. La surface
dénudée est recouverte de terre pétrie, de manière à déborder un peu par en haut ;
par-dessus cette terre on met du coir nettoyé (fibre de coco), ou un peu de cette
espèce de feutre rappelant le coir el que l'on trouve à la base des feuilles de
certains palmiers, ou bien encore un morceau de vieux sac en jute, etc. On lie
avec une ficelle. Avant que les pluies n'arrivent, un callus se trouve formé aux
deux bords de l'anneau; dès les premières pluies, le callus du bord supérieur
commence à émettre des racines aériennes qui percent la couche de terre
.,appliquée dessus ; lorsqu'elles sont sorties de 3 à 6 pouces (75 à 150 millimètres),
on coupe la branche ou tige ainsi « racinée », et on la plante dans un pot ou
directement en pleine terre ; c'est ce qu'on appelle un gootee. Le gootee peut avoir
de 2 à 15 pieds (60 centimètres à 4m60) de long.
L'arbre que l'auteur a vu, lors d'une visite au jardin de la Société, traité cfe
cette façon, présentait 500 gootees; il avait, d'ailleurs, été obtenu lui-même par
ce procédé ; il était âgé de cinq ans, avait plus de 30 pieds (9m20) de haut et
un peu plus de 2 pieds (60 centimètres) de diamètre, à 1 pied (30 centimètres)
au-dessus du sol. C'était donc un arbre arrivé presque à son entier développe-
ment; or, il avait été planté comme gootee de 5 pieds de long (lm50). Il paraît que
la perte est à peu près nulle.
Le procédé que nous venons de décrire assure, certainement, une économie
de temps très considérable, comparé au semis.
V. -
Malheureusement nos planteurs coloniaux, peu au courant de ces perfection-
nements agricoles, hésiteront peut-être longtemps encore avant de les appliquer,
dans la crainte d'une difficulté ou d'une non-réussite d'exécution. Il faudrait
qu'ils soient guidés dans cette voie d'amélioration par des démonstrations sui-
vies, comme en pourraient faire des jardins d'essai.
L'importance'de ces jardins d'essai n'échappe à personne, mais leur réalisa-
tion reste toujours à venir, au moins pour nos colonies des Antilles, pour les-
quelles les descriptions ci-dessus, relatives au cacaoyer, sont d'une actualité
saisissante.
PROPAGATION DU FICUS ELASTICA PAR « GOOTEES »
Le Ficus elastica est peut-être, de tous les arbres à caoutchouc, celui dont
la culture est la plus avancée à' l'heure actuelle, en tant qu'entreprise sérieuse et
rémunératrice. On nous saura donc gré de donner ci-dessous une note du
Pioneer (nous traduisons d'après le Indian Gardening Planting du 2 août) signa-
lant un mode de multiplication de cette espèce (et d'autres Ficus) qui paraît fort
avantageux; il est, d'ailleurs, assez curieux et mérite d'être vulgarisé à ce seul
titre. L'auteur, qui signe du pseudonyme Eurasian, l'a vu appliquer dans le
jardin de YAgri-Horticultural Society de Calcutta.
Vers le commencement de juin, on choisit sur un Ficus des branches et tiges
bien constituées et dont le bois est bien mûr (en France nous dirions « aoûté »),
et on pratique une incision annulaire en enlevant un bracelet complet d'écorce,
sur une longueur de 1 à 3 pouces (25 à 75 millimètres), selon la force de la
branche ou tige dont il s'agit; on s'arrange généralement de manière à ce que
l'incision se trouve immédiatement au-dessous d'un bourgeon foliacé. La surface
dénudée est recouverte de terre pétrie, de manière à déborder un peu par en haut ;
par-dessus cette terre on met du coir nettoyé (fibre de coco), ou un peu de cette
espèce de feutre rappelant le coir el que l'on trouve à la base des feuilles de
certains palmiers, ou bien encore un morceau de vieux sac en jute, etc. On lie
avec une ficelle. Avant que les pluies n'arrivent, un callus se trouve formé aux
deux bords de l'anneau; dès les premières pluies, le callus du bord supérieur
commence à émettre des racines aériennes qui percent la couche de terre
.,appliquée dessus ; lorsqu'elles sont sorties de 3 à 6 pouces (75 à 150 millimètres),
on coupe la branche ou tige ainsi « racinée », et on la plante dans un pot ou
directement en pleine terre ; c'est ce qu'on appelle un gootee. Le gootee peut avoir
de 2 à 15 pieds (60 centimètres à 4m60) de long.
L'arbre que l'auteur a vu, lors d'une visite au jardin de la Société, traité cfe
cette façon, présentait 500 gootees; il avait, d'ailleurs, été obtenu lui-même par
ce procédé ; il était âgé de cinq ans, avait plus de 30 pieds (9m20) de haut et
un peu plus de 2 pieds (60 centimètres) de diamètre, à 1 pied (30 centimètres)
au-dessus du sol. C'était donc un arbre arrivé presque à son entier développe-
ment; or, il avait été planté comme gootee de 5 pieds de long (lm50). Il paraît que
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Le procédé que nous venons de décrire assure, certainement, une économie
de temps très considérable, comparé au semis.
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