Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-08-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 août 1900 20 août 1900
Description : 1900/08/20 (A4,N59,T7). 1900/08/20 (A4,N59,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378363w
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
490 REVUE DES CULTURES COLONIALES
« Il va sans dire qu'on pourrait mélanger aux feuilles de cannes, et pendant
l'ensilage, toute autre espèce de fourrage et en particulier des légumineuses
telles que les feuilles d'acacia, de pois noir, de boëme, etc., qui non seulement
augmenteraient la masse de la conserve, mais en amélioreraient sensiblement
la qualité par leur apport en matière azotée.
« Quand on a de l'ensilage, comme on n'en possède pas généralement pour
alimenter tous les animaux d'une exploitation pendant très longtemps, il est
préférable de ne pas leur donner à chacun la totalité de la ration, mais de l'y faire
entrer seulement dans une proportion plus ou moins grande suivant la quantité
dont on dispose. »
Pour faciliter la discussion en ce qui concerne les cannes, j'ai détaché du
tableau dressé par M. Boname les nombres suivants qui permettent de com-
parer les feuilles ensilées avec les feuilles fraîches ou sèches :
Eau Cendres Cellulose Graisse Matières Matières Rapport Azote
non azotées azotées nutritif
Feuilles extérieures. 66.40 3,06 10,56 0,72 17,39 1,87 9,6 0,30
— intérieures. 77,80 1,56. 6,98 0,46 11,76 1,44 9,2 0,23
Moyenne av. dessiccation 75,00 2,90 7,60 » 13,58 0,92 18,3 0,15
Feuilles desséchées sur pied 15,00 7,50 25,35 » 59,84 1,31 38,7 0,21
— en meules. 15,00 6,97 26,32 » 48,01 3,70 12,9 0,59
Feuilles ensilées. 75,70 2,33 6,71 0,26 13,70 1,30 10,7 0,21
- 80,90 1,37 5,40 0,23 li;10 1,00 11,6 0,16
- -1.0 1,00 11,6 0,16
Jeunes repousses. 82,70, 1,34 4,99 0,22 9,66 1,09 9,0 0,17
Matières azotées Matières non azotées
On voit cfu'à défaut de feuilles fraîches qui forment un excellent fourrage,
puisque le rapport nutritif est 9 ou 10, l'avantage est aux feuilles ensilées ou aux
feuilles desséchées en meules, tandis que les feuilles desséchées sur pied sont
un 'aliment très pauvre. L'addition de mélasse aux feuilles sèches accroît
l'appétit des animaux pour ce genre de nourriture et accroît aussi sa valeur
alimentaire, mais n'élève pas le taux d'azote, auquel il faut suppléer par des
grains ou des légumineuses fourragères. Après plusieurs tâtonnements on est
arrivé en Australie à rationner des chevaux de 600 kilogrammes avec 15 livres
de mélasse, 3 de son, 4 de maïs et des têtes de cannes à discrétion, ce qui
revient annuellement par tête à une centaine de francs.
Pour en finir avec la canne, je dirai encore quelques mots de la bagasse et de
la mélasse.
Bagasse. — On a cherché de bien des façons à utiliser la bagasse autrement
que œmme combustible. Peut-on en faire de suite du fumier, ou la faire passer
au préalable par le corps des animaux? Son emploi comme fumier n'est pas à
recommander, à cause de la proportion assez élevée de sucre qu'elle retient
encore, sucre qui sera décomposé quand même sans profit pour le sol, ou
servira de milieu de culture à une foule de maladies cryptogamiques, à moins
qu'il ne soit dévoré par les fourmis qui vont pulluler au point de devenir un
véritable fléau. Peut-on alors l'employer comme fourrage? Partant de ce fait
que le régime vert ne convient qu'aux animaux au repos et qu'il est préférable
de donner des fourrages secs aux animaux qui travaillent, on a proposé de
conserver les feuilles et cimes en silos et d'introduire la bagasse dans les rations
pendant le travail, -Comme elle est pauvre en azote, il faut y ajouter des légumi-
neuses, et comme elle est peu appétissante, on y incorpore un peu de mélasse.
« Il va sans dire qu'on pourrait mélanger aux feuilles de cannes, et pendant
l'ensilage, toute autre espèce de fourrage et en particulier des légumineuses
telles que les feuilles d'acacia, de pois noir, de boëme, etc., qui non seulement
augmenteraient la masse de la conserve, mais en amélioreraient sensiblement
la qualité par leur apport en matière azotée.
« Quand on a de l'ensilage, comme on n'en possède pas généralement pour
alimenter tous les animaux d'une exploitation pendant très longtemps, il est
préférable de ne pas leur donner à chacun la totalité de la ration, mais de l'y faire
entrer seulement dans une proportion plus ou moins grande suivant la quantité
dont on dispose. »
Pour faciliter la discussion en ce qui concerne les cannes, j'ai détaché du
tableau dressé par M. Boname les nombres suivants qui permettent de com-
parer les feuilles ensilées avec les feuilles fraîches ou sèches :
Eau Cendres Cellulose Graisse Matières Matières Rapport Azote
non azotées azotées nutritif
Feuilles extérieures. 66.40 3,06 10,56 0,72 17,39 1,87 9,6 0,30
— intérieures. 77,80 1,56. 6,98 0,46 11,76 1,44 9,2 0,23
Moyenne av. dessiccation 75,00 2,90 7,60 » 13,58 0,92 18,3 0,15
Feuilles desséchées sur pied 15,00 7,50 25,35 » 59,84 1,31 38,7 0,21
— en meules. 15,00 6,97 26,32 » 48,01 3,70 12,9 0,59
Feuilles ensilées. 75,70 2,33 6,71 0,26 13,70 1,30 10,7 0,21
- 80,90 1,37 5,40 0,23 li;10 1,00 11,6 0,16
- -1.0 1,00 11,6 0,16
Jeunes repousses. 82,70, 1,34 4,99 0,22 9,66 1,09 9,0 0,17
Matières azotées Matières non azotées
On voit cfu'à défaut de feuilles fraîches qui forment un excellent fourrage,
puisque le rapport nutritif est 9 ou 10, l'avantage est aux feuilles ensilées ou aux
feuilles desséchées en meules, tandis que les feuilles desséchées sur pied sont
un 'aliment très pauvre. L'addition de mélasse aux feuilles sèches accroît
l'appétit des animaux pour ce genre de nourriture et accroît aussi sa valeur
alimentaire, mais n'élève pas le taux d'azote, auquel il faut suppléer par des
grains ou des légumineuses fourragères. Après plusieurs tâtonnements on est
arrivé en Australie à rationner des chevaux de 600 kilogrammes avec 15 livres
de mélasse, 3 de son, 4 de maïs et des têtes de cannes à discrétion, ce qui
revient annuellement par tête à une centaine de francs.
Pour en finir avec la canne, je dirai encore quelques mots de la bagasse et de
la mélasse.
Bagasse. — On a cherché de bien des façons à utiliser la bagasse autrement
que œmme combustible. Peut-on en faire de suite du fumier, ou la faire passer
au préalable par le corps des animaux? Son emploi comme fumier n'est pas à
recommander, à cause de la proportion assez élevée de sucre qu'elle retient
encore, sucre qui sera décomposé quand même sans profit pour le sol, ou
servira de milieu de culture à une foule de maladies cryptogamiques, à moins
qu'il ne soit dévoré par les fourmis qui vont pulluler au point de devenir un
véritable fléau. Peut-on alors l'employer comme fourrage? Partant de ce fait
que le régime vert ne convient qu'aux animaux au repos et qu'il est préférable
de donner des fourrages secs aux animaux qui travaillent, on a proposé de
conserver les feuilles et cimes en silos et d'introduire la bagasse dans les rations
pendant le travail, -Comme elle est pauvre en azote, il faut y ajouter des légumi-
neuses, et comme elle est peu appétissante, on y incorpore un peu de mélasse.
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