Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 juillet 1900 20 juillet 1900
Description : 1900/07/20 (A4,N57,T7). 1900/07/20 (A4,N57,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783612
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
4t2 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Mais ces travaux d'appropriation d'une si notable et si accessible partie de
notre sol paraissent réservés à une autre génération. »
PRODUCTION ET DÉBOUCHÉ DE LA FARINE DE BANANES
En réponse à une enquête de VOffice colonial, l'Institut colonial de Marseille a fourni la note
suivante (« Feuille de renseignements de YOffice colonial », juillet) :
La farine de bananes est employée, en Guyane, sous le nom de Coquintay, par
les créoles qui l'appliquent à la nourriture des enfants et des malades; depuis
bien longtemps, elle est en usage dans les Indes Orientales et dans l'archipel
malais. L'introduction de cet aliment dans le Nord de l'Amérique, où il a été mis
en honneur par Crichton Campbell, l'apôtre de la diffusion de la banane aux
États-Unis, a été faite par la Jamaïque à l'occasion de l'Exposition de Chicago,
en 1893. La maison Spragne Warner et Cie de cette ville a consacré 25.000 dollars
à la réclame en faveur de ce produit. En 1894, une Société se constituait, à
Surinam, sous le nom de Syndicat de Stanley, qui faisait valoir ses produits et les
montra à l'Exposition universelle de Bruxelles. D'autres tentatives de même
genre, mais sans succès, ont été faites dans l'Afrique allemande occidentale (à
Tanga) et à Perak (dans la presqu'île de Malacca), pour propager la préparation
et l'importation en Europe de la farine de bananes. Dans l'Amérique centrale, en
Colombie et au Venezuela, la farine de bananes est fabriquée sur une grande
échelle, pour être expédiée aux États-Unis d'Amérique.
La farine de bananes se prépare d'une manière très simple. On les coupe en
rondelles, au besoin à la machine, en ayant soin de prendre les bananes non
mûres et débarrassées au préalable de leur peau. Ces rondelles sont mises dans
un appareil à dessécher. Après complète dessiccation, qui exige deux heures
environ, on les moud au moulin et on les passe au tamis. La production en farine
est de 20 à 25 : un régime de bananes pesant 15 livres donne 3 livres de
farine. Les appareils employés pour la fabrication doivent être en aluminium ou
en argent, parce que le fer colore en noir la farine de bananes. La seule diffi-
culté des opérations réside dans la nécessité de ne pas troubler la couleur crème
de cette farine,
La farine de bananes qui est très nutritive a été analysée par le docteur Thoms,
au laboratoire chimique de l'Université de Berlin; elle contient: 1,455 d'azote,
correspondant à 9,01 de matières azotées. Par conséquent, la valeur nutritive
de cette farine se rapproche sensiblement de celle des meilleures farines de
froment qui ne contiennent pas plus de 9 à 11 de gluten : elle renferme, en
outre, de l'amidon, 12,06 %, du sucre de raisin, 0,08, du sucre de canne, 1,34,
et du tanin 6,53. C'est ce tanin qui est la cause de la coloration noire que prend
cette farine au contact du fer.
Il n'y a pas de marché en France pour ce produit. Il arrive en certaine quantité
en Angleterre où il se vend 675 francs la tonne de 2.240 livres anglaises, mais il
n'est pas consommé par les Anglais. Il n'y a point de fabrique à Hambourg ; mais
il en arrive cependant un peu des Indes orientales dans ce port allemand, où il
est acheté par la maison Morlé et Cie, sans qu'on sache à quel emploi il est
réservé et comment ni combien il est vendu. C'est un produit d'avenir, mais qui
n'a pas encore de présent bien établi. Un jour viendra peut-être où l'Europe
Mais ces travaux d'appropriation d'une si notable et si accessible partie de
notre sol paraissent réservés à une autre génération. »
PRODUCTION ET DÉBOUCHÉ DE LA FARINE DE BANANES
En réponse à une enquête de VOffice colonial, l'Institut colonial de Marseille a fourni la note
suivante (« Feuille de renseignements de YOffice colonial », juillet) :
La farine de bananes est employée, en Guyane, sous le nom de Coquintay, par
les créoles qui l'appliquent à la nourriture des enfants et des malades; depuis
bien longtemps, elle est en usage dans les Indes Orientales et dans l'archipel
malais. L'introduction de cet aliment dans le Nord de l'Amérique, où il a été mis
en honneur par Crichton Campbell, l'apôtre de la diffusion de la banane aux
États-Unis, a été faite par la Jamaïque à l'occasion de l'Exposition de Chicago,
en 1893. La maison Spragne Warner et Cie de cette ville a consacré 25.000 dollars
à la réclame en faveur de ce produit. En 1894, une Société se constituait, à
Surinam, sous le nom de Syndicat de Stanley, qui faisait valoir ses produits et les
montra à l'Exposition universelle de Bruxelles. D'autres tentatives de même
genre, mais sans succès, ont été faites dans l'Afrique allemande occidentale (à
Tanga) et à Perak (dans la presqu'île de Malacca), pour propager la préparation
et l'importation en Europe de la farine de bananes. Dans l'Amérique centrale, en
Colombie et au Venezuela, la farine de bananes est fabriquée sur une grande
échelle, pour être expédiée aux États-Unis d'Amérique.
La farine de bananes se prépare d'une manière très simple. On les coupe en
rondelles, au besoin à la machine, en ayant soin de prendre les bananes non
mûres et débarrassées au préalable de leur peau. Ces rondelles sont mises dans
un appareil à dessécher. Après complète dessiccation, qui exige deux heures
environ, on les moud au moulin et on les passe au tamis. La production en farine
est de 20 à 25 : un régime de bananes pesant 15 livres donne 3 livres de
farine. Les appareils employés pour la fabrication doivent être en aluminium ou
en argent, parce que le fer colore en noir la farine de bananes. La seule diffi-
culté des opérations réside dans la nécessité de ne pas troubler la couleur crème
de cette farine,
La farine de bananes qui est très nutritive a été analysée par le docteur Thoms,
au laboratoire chimique de l'Université de Berlin; elle contient: 1,455 d'azote,
correspondant à 9,01 de matières azotées. Par conséquent, la valeur nutritive
de cette farine se rapproche sensiblement de celle des meilleures farines de
froment qui ne contiennent pas plus de 9 à 11 de gluten : elle renferme, en
outre, de l'amidon, 12,06 %, du sucre de raisin, 0,08, du sucre de canne, 1,34,
et du tanin 6,53. C'est ce tanin qui est la cause de la coloration noire que prend
cette farine au contact du fer.
Il n'y a pas de marché en France pour ce produit. Il arrive en certaine quantité
en Angleterre où il se vend 675 francs la tonne de 2.240 livres anglaises, mais il
n'est pas consommé par les Anglais. Il n'y a point de fabrique à Hambourg ; mais
il en arrive cependant un peu des Indes orientales dans ce port allemand, où il
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