Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 juillet 1900 20 juillet 1900
Description : 1900/07/20 (A4,N57,T7). 1900/07/20 (A4,N57,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783612
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
432 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Au Yucatan, de grosses fortunes ont été édifiées sur la culture du henequen ou
sisal (Agave rigida, variété sisalana). Nous avions, à l'époque, reçu des confi-
dences sur les premiers pas de cette belle marche en avant qui a abouti à la con-
quête d'une grande province. C'est donc avec une certaine satisfaction que,
voyageant dans ces parages, nous avons parcouru à Cuba des plantations de
henequen.
Au cours de notre tournée, nous avons recueilli quelques données auxquelles
nous n'attachions pas une très grande importance. M. Milhe-Poutingon croit
qu'elles devraient intéresser les lecteurs de la Revue des Cultures Coloniales. Nous
les livrons donc sans prétention, non comme une étude de botaniste ou d'agro-
nome, mais comme impressions d'un voyageur curieux des choses agricoles.
Le succès des plantations de henequen au Yucatan a donné l'idée d'utiliser
cette plante pour les terres arides des Bahamas, jusque-là considérées aussi
comme sans valeur. Ce n'est pas toutefois aux Bahamas que nous avons observé
la culture du henequen, mais dans une des îles situées dans le vieux canal de
Bahama, entre Cuba et la grande Bahama, au nord-est de Cuba.
Cayo-Romano est une île longue d'environ cent kilomètres sur une largeur
moyenne de vingt-cinq kilomètres, au centre des pêcheries les plus renommées
d'épongés et de tortues. Cette île, de formation madréporique, contient peu de
terres profondes, quelques parties marécageuses, d'immenses salines naturelles
et de très grandes savanes ou prairies naturelles très propres à l'élevage du
bétail. Cette dernière particularité constitue une situation très avantageuse dont
l'exploitation, autrefois fructueuse, suspendue par la révolution cubaine, va être
reprise en même temps que l'exploitation des salines.
Il restait à Cayo-Romano quelques collines, des terres généralement boisées,
d'une certaine valeur culturale, et un plus grand lot de terrains pauvres, secs,
rocheux, garnis de broussailles servant de pâturages à des animaux de travail.
Les administrateurs de la Compagnie propriétaire eurent l'heureuse idée de
tenter l'exploitation du henequen. Ils firent des plantations un peu partout et ne
tardèrent pas à reconnaître que cette plante se développe infiniment mieux dans
les parties les plus pauvres. La constatation de ce fait est encore possible : la
différence entre les touffes des terres pauvres et celles des meilleures terres est
très notable. Ces touffes sont vraiment superbes, même imposantes. Les feuilles
sont très rigides; la longueur de quelques-unes dépasse deux mètres. L'aspect
est excellent et donne une bonne impression de vigueur.
Ainsi, le henequen veut un terrain pauvre, sec, rocheux; il aime les poches
de terre qui se forment entre les rochers auxquels il semble ainsi se cram-
ponner. Il lui faut beaucoup de chaleur, dans une atmosphère un peu humide,
saline. Le rocher emmagasine et rend de la chaleur. De là des différences de
qualité très sensibles. On a de plus beaux spécimens et de meilleure fibre dans
les sols secs et rocailleux. La qualité de la fibre du henequen de Cayo-Romano a
été reconnue supérieure à celle du Yucatan. Elle est plus blanche, plus fine,
plus résistante et plus longue. Le commerce a offert spontanément des prix supé-
rieurs à ceux ordinairement pratiqués.
La plantation que nous avons visitée occupe environ 600 hectares, qui repré-
sentent à peu près la surface nécessaire pour alimenter une machine à décor-
tiquer. Cette machine, que nous ne décrirons pas, fonctionne à merveille; elle est
installée sous un vaste hangar en bois, de construction très simple et desservie
par un personnel peu nombreux comprenant quelques enfants. La fibre, au
Au Yucatan, de grosses fortunes ont été édifiées sur la culture du henequen ou
sisal (Agave rigida, variété sisalana). Nous avions, à l'époque, reçu des confi-
dences sur les premiers pas de cette belle marche en avant qui a abouti à la con-
quête d'une grande province. C'est donc avec une certaine satisfaction que,
voyageant dans ces parages, nous avons parcouru à Cuba des plantations de
henequen.
Au cours de notre tournée, nous avons recueilli quelques données auxquelles
nous n'attachions pas une très grande importance. M. Milhe-Poutingon croit
qu'elles devraient intéresser les lecteurs de la Revue des Cultures Coloniales. Nous
les livrons donc sans prétention, non comme une étude de botaniste ou d'agro-
nome, mais comme impressions d'un voyageur curieux des choses agricoles.
Le succès des plantations de henequen au Yucatan a donné l'idée d'utiliser
cette plante pour les terres arides des Bahamas, jusque-là considérées aussi
comme sans valeur. Ce n'est pas toutefois aux Bahamas que nous avons observé
la culture du henequen, mais dans une des îles situées dans le vieux canal de
Bahama, entre Cuba et la grande Bahama, au nord-est de Cuba.
Cayo-Romano est une île longue d'environ cent kilomètres sur une largeur
moyenne de vingt-cinq kilomètres, au centre des pêcheries les plus renommées
d'épongés et de tortues. Cette île, de formation madréporique, contient peu de
terres profondes, quelques parties marécageuses, d'immenses salines naturelles
et de très grandes savanes ou prairies naturelles très propres à l'élevage du
bétail. Cette dernière particularité constitue une situation très avantageuse dont
l'exploitation, autrefois fructueuse, suspendue par la révolution cubaine, va être
reprise en même temps que l'exploitation des salines.
Il restait à Cayo-Romano quelques collines, des terres généralement boisées,
d'une certaine valeur culturale, et un plus grand lot de terrains pauvres, secs,
rocheux, garnis de broussailles servant de pâturages à des animaux de travail.
Les administrateurs de la Compagnie propriétaire eurent l'heureuse idée de
tenter l'exploitation du henequen. Ils firent des plantations un peu partout et ne
tardèrent pas à reconnaître que cette plante se développe infiniment mieux dans
les parties les plus pauvres. La constatation de ce fait est encore possible : la
différence entre les touffes des terres pauvres et celles des meilleures terres est
très notable. Ces touffes sont vraiment superbes, même imposantes. Les feuilles
sont très rigides; la longueur de quelques-unes dépasse deux mètres. L'aspect
est excellent et donne une bonne impression de vigueur.
Ainsi, le henequen veut un terrain pauvre, sec, rocheux; il aime les poches
de terre qui se forment entre les rochers auxquels il semble ainsi se cram-
ponner. Il lui faut beaucoup de chaleur, dans une atmosphère un peu humide,
saline. Le rocher emmagasine et rend de la chaleur. De là des différences de
qualité très sensibles. On a de plus beaux spécimens et de meilleure fibre dans
les sols secs et rocailleux. La qualité de la fibre du henequen de Cayo-Romano a
été reconnue supérieure à celle du Yucatan. Elle est plus blanche, plus fine,
plus résistante et plus longue. Le commerce a offert spontanément des prix supé-
rieurs à ceux ordinairement pratiqués.
La plantation que nous avons visitée occupe environ 600 hectares, qui repré-
sentent à peu près la surface nécessaire pour alimenter une machine à décor-
tiquer. Cette machine, que nous ne décrirons pas, fonctionne à merveille; elle est
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