Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 juillet 1900 20 juillet 1900
Description : 1900/07/20 (A4,N57,T7). 1900/07/20 (A4,N57,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783612
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LE HENEQUEN A CUBA 431
et qui précède immédiatement l'apparition de l'homme au sein de la création.
Bien que les gisements du Nord ne contiennent que 50 de phosphate, 70
dans les rognons qui sont les portions les plus riches, situés à proximité de la
voie ferrée, ils présentent néanmoins un réel intérêt.
Si l'on songe que l'on trouve encore dans notre domaine de l'argent, de l'or, du
mercure, de l'antimoine, du cuivre, du zinc, du cobalt, du manganèse, du
soufre, on comprendra aisément que l'étude de nos richesses minières pré-
sente un intérêt capital.
Mais l'examen de ces produits comprend forcément un enseignement annexe.
Tout en évitant, autant que faire se peut, l'emploi des termes techniques, leur
usage est néanmoins d'une nécessité absolue. Qui plus est, l'étude des minéraux,
des filons et des couches est liée d'une façon très intime à l'étude même des ter-
rains, c'est-à-dire à la géologie. Il faut dès lors connaître tout au moins les élé-
ments de cette science pour comprendre tout ce qui a trait aux gîtes minéraux.
Il faudra, en effet, savoir ce que l'on entend par terrain houiller, époque juras-
sique, étage éocène, ce que c'est qu'un terrain sédimentaire, une roche
granitique ou volcanique, savoir distinguer un basalte d'un trachyte, un calcaire
d'une marne, un poudingue d'une brèche. Enfin, pour bien saisir les phéno-
mènes géologiques, il faudra forcément que nous étudiions en premier lieu les
phénomènes qui se passent de nos jours sous nos yeux, c'est-à-dire la géodyna-
mique externe et interne.
Telles sont les grandes lignes du programme que nous nous sommes proposé
de développer dans le cours de nos leçons.
Nous avons vu, chemin faisant, tous les avantages que ces études peuvent
procurer à l'homme qui les met en pratique. Toutes ces richesses minières, entas-
sées par la Providence au sein de la terre pendant un nombre incommensurable
de siècles, sont comme la récompense du génie humain et des labeurs que nous
mettons à les rechercher et à les extraire, récompense noble et sublime qui,
prix des efforts individuels de chacun, sert en même temps à la prospérité d'un
domaine dont nous sommes jaloux et que nous regardons à juste titre comme
une autre France!
L. LAURENT,
Docteur ès sciences, professeur de produits minéraux.
Le 31 mai 1900.
LE HENEQUEN A CUBA
L'exploitation agricole des régions tropicales ou de certaines colonies ne com-
porte pas uniquement l'établissement de cultures riches. Il est naturel que
l'homme cherche à mettre en valeur, tout d'abord, les terrains qui lui paraissent
susceptibles des plus nobles productions. Le café, le cacao, le thé, le coton,
la vanille, le caoutchouc, la canne, le tabac sont les cultures auxquelles on songe
tout d'abord quand on envisage l'agriculture tropicale. On les appelle cultures
riches non seulement à cause de la valeur commerciale de leurs produits,
mais aussi à cause de l'idée de richesse qui s'attache au sol capable de les fournir.
Nous serions tenté de protester contre cette classification. La véritable cul-
ture riche est celle qui enrichit l'exploitant. A cet égard, le henequen, plante
sauvage des terrains pauvres, serait essentiellement une culture riche.
et qui précède immédiatement l'apparition de l'homme au sein de la création.
Bien que les gisements du Nord ne contiennent que 50 de phosphate, 70
dans les rognons qui sont les portions les plus riches, situés à proximité de la
voie ferrée, ils présentent néanmoins un réel intérêt.
Si l'on songe que l'on trouve encore dans notre domaine de l'argent, de l'or, du
mercure, de l'antimoine, du cuivre, du zinc, du cobalt, du manganèse, du
soufre, on comprendra aisément que l'étude de nos richesses minières pré-
sente un intérêt capital.
Mais l'examen de ces produits comprend forcément un enseignement annexe.
Tout en évitant, autant que faire se peut, l'emploi des termes techniques, leur
usage est néanmoins d'une nécessité absolue. Qui plus est, l'étude des minéraux,
des filons et des couches est liée d'une façon très intime à l'étude même des ter-
rains, c'est-à-dire à la géologie. Il faut dès lors connaître tout au moins les élé-
ments de cette science pour comprendre tout ce qui a trait aux gîtes minéraux.
Il faudra, en effet, savoir ce que l'on entend par terrain houiller, époque juras-
sique, étage éocène, ce que c'est qu'un terrain sédimentaire, une roche
granitique ou volcanique, savoir distinguer un basalte d'un trachyte, un calcaire
d'une marne, un poudingue d'une brèche. Enfin, pour bien saisir les phéno-
mènes géologiques, il faudra forcément que nous étudiions en premier lieu les
phénomènes qui se passent de nos jours sous nos yeux, c'est-à-dire la géodyna-
mique externe et interne.
Telles sont les grandes lignes du programme que nous nous sommes proposé
de développer dans le cours de nos leçons.
Nous avons vu, chemin faisant, tous les avantages que ces études peuvent
procurer à l'homme qui les met en pratique. Toutes ces richesses minières, entas-
sées par la Providence au sein de la terre pendant un nombre incommensurable
de siècles, sont comme la récompense du génie humain et des labeurs que nous
mettons à les rechercher et à les extraire, récompense noble et sublime qui,
prix des efforts individuels de chacun, sert en même temps à la prospérité d'un
domaine dont nous sommes jaloux et que nous regardons à juste titre comme
une autre France!
L. LAURENT,
Docteur ès sciences, professeur de produits minéraux.
Le 31 mai 1900.
LE HENEQUEN A CUBA
L'exploitation agricole des régions tropicales ou de certaines colonies ne com-
porte pas uniquement l'établissement de cultures riches. Il est naturel que
l'homme cherche à mettre en valeur, tout d'abord, les terrains qui lui paraissent
susceptibles des plus nobles productions. Le café, le cacao, le thé, le coton,
la vanille, le caoutchouc, la canne, le tabac sont les cultures auxquelles on songe
tout d'abord quand on envisage l'agriculture tropicale. On les appelle cultures
riches non seulement à cause de la valeur commerciale de leurs produits,
mais aussi à cause de l'idée de richesse qui s'attache au sol capable de les fournir.
Nous serions tenté de protester contre cette classification. La véritable cul-
ture riche est celle qui enrichit l'exploitant. A cet égard, le henequen, plante
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