Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juillet 1900 05 juillet 1900
Description : 1900/07/05 (A4,N56,T7). 1900/07/05 (A4,N56,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378360n
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
388 REVUE DES CULTURES. COLONIALES
la main-d'œuvre n'est pas trop chère, on pourra lutter avec succès contre la préparation
à la main des Chinois.
C'est notre espérance très vive, c'est même notre conviction, et c'est pour cela que
nous nous réunissons aujourd'hui.
Il ne faut pas que la ramie soit comme le Phormium tenax de la Nouvelle-Zélande,
un textile qu'il a fallu abandonner parce que la préparation industrielle n'a pu atteindre
économiquement les résultats qu'obtenaient autrefois les populations sauvages à l'aide
des instruments les plus rudimentaires, de coquillages et de pierres composites.
Nous espérons fermement que nous touchons à la solution et que c'est seulement
une question de quelques perfectionnements. -
Permettez-moi d'arrêter un instant votre attention sur le problème que nous avons à
résoudre, non pas pour préconiser telle ou telle catégorie d'opérations, mais pour
exposer aussi impartialement que possible, et sans entrer dans aucun détail, la cause
scientifique de la difficulté du sujet, cause tirée de la structure anatomique de la plante
qui nous occupe.
L'extraction des fibres de la ramie offre des difficultés qui ne se présentent pas dans
les autres textiles.
Dans le cas du chanvre, du lin, du jute et d'autres encore, le rouissage produit de
bons effets ; pour les agaves et plantes analogues (Hennequen, Sisal, Sanseviera,
chanvre de houille), un écrasement, un guttage, un battage, combinés avec un mouil-
lage ou un séchage, suffisent pour donner des fibres derrière comme de l'état définitif;
on possède une finesse résistante et solide.
Pour la ramie on est bien loin de là. Les fibres ne sont pas réunies en faisceaux, en
cordelettes dont les éléments sont étroitement soudés par leurs faces latérales. Elles
sont isolées les unes des autres et disjointes ; c'est ce qui fait leur pureté et leur beauté ;
le rouissage de la partie corticale qui les renferme les isolerait les unes des autres et ne
donnerait qu'une masse emmêlée, ressemblant plus à de la pulpe qu'à de la filasse. En
outre, ces fibres sont, dans l'écorce, recouvertes par deux lames étroitement unies et
qui interdisent une extraction facile.
La plus extérieure de ces lames est ce qu'on appelle la pellicule externe : elle est
constituée par l'épiderme de la plante, épiderme qui, rapidement, se transforme en une
lame brune qui a la constitution chimique du liège et offre une résistance extrême au
rouissage et à la plupart des dissolvants.
Cette pellicule, très peu développée-dans les tiges jeunes et vigoureuses, ne tarde pas,
dans les pays secs, à brunir et à épaissir; nous en tirons cette première indication que
dans les régions où la végétation sera très active et très vigoureuse l'enlèvement de
cette pellicule sera plus facile que partout ailleurs. Je ne peux pas signaler tous les
procédés directs ou indirects indiqués pour s'en débarrasser ou pour l'isoler; je dirai
seulement que sur les tiges fraîches cette pellicule peut assez facilement se dissoudre
dans les alcalis, à la pression ordinaire ou sous pression.
Sur les tiges sèches, elle montre une résistance plus grande et doit être traitée plus
énergiquement encore. -
Des procédés divers très ingénieux sont proposés pour la faire disparaître ou pour
l'isoler.
Mentionnons que pour les tiges sèches on peut l'enlever par un moyen mécanique
en la réduisant en poussière par un battage approprié.
Dans aucun autre textile on ne rencontre une difficulté semblable.
Au-dessous de la pellicule se trouve une seconde lame constituée par ce tissu que les
Allemands ont appelé collenchyme, nom qui rappelle sa nature agglutinative ; c'est ce
qu'on peut appeler la gomme proprement dite. Elle fermente aisément quand elle est
fraîche ; elle se gonfle sous l'action des alcalis et peut se détruire assez facilement. Sur
les lanières sèches elle offre une plus grande résistance, mais ne présente pas autant
de difficulté que la pellicule.
la main-d'œuvre n'est pas trop chère, on pourra lutter avec succès contre la préparation
à la main des Chinois.
C'est notre espérance très vive, c'est même notre conviction, et c'est pour cela que
nous nous réunissons aujourd'hui.
Il ne faut pas que la ramie soit comme le Phormium tenax de la Nouvelle-Zélande,
un textile qu'il a fallu abandonner parce que la préparation industrielle n'a pu atteindre
économiquement les résultats qu'obtenaient autrefois les populations sauvages à l'aide
des instruments les plus rudimentaires, de coquillages et de pierres composites.
Nous espérons fermement que nous touchons à la solution et que c'est seulement
une question de quelques perfectionnements. -
Permettez-moi d'arrêter un instant votre attention sur le problème que nous avons à
résoudre, non pas pour préconiser telle ou telle catégorie d'opérations, mais pour
exposer aussi impartialement que possible, et sans entrer dans aucun détail, la cause
scientifique de la difficulté du sujet, cause tirée de la structure anatomique de la plante
qui nous occupe.
L'extraction des fibres de la ramie offre des difficultés qui ne se présentent pas dans
les autres textiles.
Dans le cas du chanvre, du lin, du jute et d'autres encore, le rouissage produit de
bons effets ; pour les agaves et plantes analogues (Hennequen, Sisal, Sanseviera,
chanvre de houille), un écrasement, un guttage, un battage, combinés avec un mouil-
lage ou un séchage, suffisent pour donner des fibres derrière comme de l'état définitif;
on possède une finesse résistante et solide.
Pour la ramie on est bien loin de là. Les fibres ne sont pas réunies en faisceaux, en
cordelettes dont les éléments sont étroitement soudés par leurs faces latérales. Elles
sont isolées les unes des autres et disjointes ; c'est ce qui fait leur pureté et leur beauté ;
le rouissage de la partie corticale qui les renferme les isolerait les unes des autres et ne
donnerait qu'une masse emmêlée, ressemblant plus à de la pulpe qu'à de la filasse. En
outre, ces fibres sont, dans l'écorce, recouvertes par deux lames étroitement unies et
qui interdisent une extraction facile.
La plus extérieure de ces lames est ce qu'on appelle la pellicule externe : elle est
constituée par l'épiderme de la plante, épiderme qui, rapidement, se transforme en une
lame brune qui a la constitution chimique du liège et offre une résistance extrême au
rouissage et à la plupart des dissolvants.
Cette pellicule, très peu développée-dans les tiges jeunes et vigoureuses, ne tarde pas,
dans les pays secs, à brunir et à épaissir; nous en tirons cette première indication que
dans les régions où la végétation sera très active et très vigoureuse l'enlèvement de
cette pellicule sera plus facile que partout ailleurs. Je ne peux pas signaler tous les
procédés directs ou indirects indiqués pour s'en débarrasser ou pour l'isoler; je dirai
seulement que sur les tiges fraîches cette pellicule peut assez facilement se dissoudre
dans les alcalis, à la pression ordinaire ou sous pression.
Sur les tiges sèches, elle montre une résistance plus grande et doit être traitée plus
énergiquement encore. -
Des procédés divers très ingénieux sont proposés pour la faire disparaître ou pour
l'isoler.
Mentionnons que pour les tiges sèches on peut l'enlever par un moyen mécanique
en la réduisant en poussière par un battage approprié.
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Allemands ont appelé collenchyme, nom qui rappelle sa nature agglutinative ; c'est ce
qu'on peut appeler la gomme proprement dite. Elle fermente aisément quand elle est
fraîche ; elle se gonfle sous l'action des alcalis et peut se détruire assez facilement. Sur
les lanières sèches elle offre une plus grande résistance, mais ne présente pas autant
de difficulté que la pellicule.
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