Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-06-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 juin 1900 05 juin 1900
Description : 1900/06/05 (A4,N54,T6). 1900/06/05 (A4,N54,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378358k
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
326 REVUE DES CULTURES COLONIALES
dont on a des solutions particulières, mais qui doivent faire l'objet d'expériences
méthodiques. La Revue agricole de la Réunion contient plusieurs articles inté-
ressants sur ces questions; les rapports de diverses stations expérimentales
étrangères contiennent également quelques données qui témoignent des recher-
ches poussées activement aujourd'hui dans ce sens. Les divers auteurs parais-
sent conseiller de préférence les légumineuses fourragères qu'on convertira en
foin ou dont on recueillera les graines pour l'alimentation de l'homme ou des
animaux.
M. Thierry, dont les lecteurs de la Revue connaissent déjà les travaux sur la
culture du caféier et du cacaoyer, a donné de cette question de l'assolement de
la canne à sucre une solution originale. Il a proposé de bonne heure l'emploi
de l'indigo. On sait les efforts faits dans les divers pays producteurs de cette
matière colorante pour lutter contre l'indigo de synthèse. L'idée fondamentale
de M. Thierry est que l'indigo et la canne peuvent dans bien des cas se prêter
un mutuel appui. Je n'entrerai pas ici dans le détail de la question, désirant
seulement rappeler une expérience qui date déjà de quelques années (1).
Une parcelle d'environ 38 ares, qui avait porté de l'indigo pendant cinq ans,
fut consacrée à la canne à sucre; le champ était divisé en quatre portions, a, b,c, d,
qui reçurent d'abord les mêmes soins; mais, en troisième mois, les parcelles a
et c reçurent de l'engrais chimique, tandis que a ,et b reçurent des paillis d'in-
digo, résidu de la macération (2).
A la coupe, on obtint les résultats suivants : les parcelles qui n'avaient béné-
ficié que de l'enrichissement du sol rendirent 94 tonnes de cannes à l'hectare;
les deux autres, qui avaient reçu le paillis d'indigo, rendirent 145 tonnes.
Ces résultats furent accueillis par les uns avec un enthousiasme irréfléchi et
par les autres avec une défiance exagérée. C'étaient les résultats d'une expé-
rience incomplète puisqu'on n'avait pas la teneur en sucre de ces cannes, ni la
pureté du jus; il fallait les contrôler par de nouvelles expériences; mais en
admettant même qu'on n'eût pas retrouvé le chiffre de 145 tonnes, il n'en res-
tait pas moins acquis que le procédé d'assolement par l'indigo amenait déjà un
accroissement de production pour la canne, accroissement encore plus accen-
tué si on ajoute l'effet produit par le fumier d'indigo.
Il est manifeste qu'une indigoterie un peu importante se trouve bientôt à la
tête d'une masse énorme de matière végétale qui tend à se décomposer rapide-
ment et qu'on ne peut guère utiliser que comme fumier pour en faire bénéficier
une autre plante.
Reste à savoir comment la culture de l'indigo s'encadre avec celle de la canne
à sucre de manière à permettre une rotation, mais ceci mérite un article spécial
que M. Thierry voudra bien donner quelque jour aux lecteurs de la Revue.
G. SAUSSINE.
(1) Voir Journal cl1 Agriculture pratique, 13 fév.*1896.
(2) Voir l'article déjà consacré à la culture de l'indigo, par M. V. DELIGXV. •> mars 1000.
dont on a des solutions particulières, mais qui doivent faire l'objet d'expériences
méthodiques. La Revue agricole de la Réunion contient plusieurs articles inté-
ressants sur ces questions; les rapports de diverses stations expérimentales
étrangères contiennent également quelques données qui témoignent des recher-
ches poussées activement aujourd'hui dans ce sens. Les divers auteurs parais-
sent conseiller de préférence les légumineuses fourragères qu'on convertira en
foin ou dont on recueillera les graines pour l'alimentation de l'homme ou des
animaux.
M. Thierry, dont les lecteurs de la Revue connaissent déjà les travaux sur la
culture du caféier et du cacaoyer, a donné de cette question de l'assolement de
la canne à sucre une solution originale. Il a proposé de bonne heure l'emploi
de l'indigo. On sait les efforts faits dans les divers pays producteurs de cette
matière colorante pour lutter contre l'indigo de synthèse. L'idée fondamentale
de M. Thierry est que l'indigo et la canne peuvent dans bien des cas se prêter
un mutuel appui. Je n'entrerai pas ici dans le détail de la question, désirant
seulement rappeler une expérience qui date déjà de quelques années (1).
Une parcelle d'environ 38 ares, qui avait porté de l'indigo pendant cinq ans,
fut consacrée à la canne à sucre; le champ était divisé en quatre portions, a, b,c, d,
qui reçurent d'abord les mêmes soins; mais, en troisième mois, les parcelles a
et c reçurent de l'engrais chimique, tandis que a ,et b reçurent des paillis d'in-
digo, résidu de la macération (2).
A la coupe, on obtint les résultats suivants : les parcelles qui n'avaient béné-
ficié que de l'enrichissement du sol rendirent 94 tonnes de cannes à l'hectare;
les deux autres, qui avaient reçu le paillis d'indigo, rendirent 145 tonnes.
Ces résultats furent accueillis par les uns avec un enthousiasme irréfléchi et
par les autres avec une défiance exagérée. C'étaient les résultats d'une expé-
rience incomplète puisqu'on n'avait pas la teneur en sucre de ces cannes, ni la
pureté du jus; il fallait les contrôler par de nouvelles expériences; mais en
admettant même qu'on n'eût pas retrouvé le chiffre de 145 tonnes, il n'en res-
tait pas moins acquis que le procédé d'assolement par l'indigo amenait déjà un
accroissement de production pour la canne, accroissement encore plus accen-
tué si on ajoute l'effet produit par le fumier d'indigo.
Il est manifeste qu'une indigoterie un peu importante se trouve bientôt à la
tête d'une masse énorme de matière végétale qui tend à se décomposer rapide-
ment et qu'on ne peut guère utiliser que comme fumier pour en faire bénéficier
une autre plante.
Reste à savoir comment la culture de l'indigo s'encadre avec celle de la canne
à sucre de manière à permettre une rotation, mais ceci mérite un article spécial
que M. Thierry voudra bien donner quelque jour aux lecteurs de la Revue.
G. SAUSSINE.
(1) Voir Journal cl1 Agriculture pratique, 13 fév.*1896.
(2) Voir l'article déjà consacré à la culture de l'indigo, par M. V. DELIGXV. •> mars 1000.
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